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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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3.4. Stratégies d'adaptation des agriculteurs face aux variabilités pluviométriques

Le changement climatique représente une menace sans précédent pour les populations des pays en développement qui luttent déjà pour maintenir leur sécurité alimentaire et leurs conditions de vie.L'augmentation de la fréquence et de l'intensité de phénomènes météorologiques extrêmestels que les inondations, les sécheresses, sont des conséquences du changement climatique (DE FELICE P., 1999). Des changements moins dramatiques tels que la hausse des températures et les variations dans le volume et les périodes des pluies annuelles ont autant d'importance car ils affectent sérieusement les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire d'un très grand nombre de personnes (DURAND F., 2007).L'adaptation est un processus qui nécessite l'engagement d'un grand nombre de parties prenantes qui agissent à différents niveaux.

En effet, pour SOME L., DEMBELE Y.et OUEDRAOGO M., 2010 ; l'adaptation aux changements des précipitations rencontre des contraintes qui résident dans la capacité des agriculteurs à mettre en oeuvre des solutions appropriées. Cette capacité est conditionnée par des facteurs comme les moyens financiers et techniques dont dispose l'agriculteur, son niveau d'éducation, les informations qu'il reçoit, ses compétences et son accès aux ressources. Les différentes stratégies d'adaptation recensées au Burkina Faso demandent des intrants spécifiques pour leur mise en oeuvre.

Les paysans ont adopté une gamme variée de stratégies d'adaptation aux changements des précipitations dont les plus répandues sont : l'adaptation variétale, l'utilisation des techniques de CES, l'utilisationde la fumure organique, la modification des dates de semis, l'association des cultures (KONKOBO J., 2013). Les stratégies d'adaptation sont plus adoptées dans les zones les plus vulnérables particulièrement dans la zone sahélienne et soudano-sahélienne. La nature de l'adaptation diffère également selon les zones : l'adaptation variétale est plus utilisée en zone soudano-sahélienne, le zaï en zone sahélienne et l'exploitation des bas-fonds en zone soudanienne. Les principaux déterminants de l'adoption des stratégies sont les variables de perception (baisse des hauteurs d'eau, raccourcissement de la saison, les poches de sècheresse).Par exemple, le choix des technologies et des variétés de cultures peut modifier considérablement l'impact de l'insuffisance d'eau sur l'activité agricole. L'adaptation se rapporte aux stratégies adoptées par les agriculteurs, dans le cadre de leurs activités, pour faire face aux variabilités climatiques.C'est le cas des agriculteurs dans la commune rurale de Kouka. Pour faire face aux incidences des variabilités sur la production céréalière, certains ont optés pour l'utilisation des semences améliorées, d'autres pour les labours à plat ou billons.

3.4.1. Adaptation variétale

La recherche agronomique a créé des variétés à haut potentiel de production et à cycle court et moyen au Burkina Faso. On observe cependant que cette technologie n'est pas toujours utilisée par les principaux acteurs de la production agricole pour la culture des céréales. Cela peut être synonyme d'inadéquation entre ce qui est proposé et le système de production des paysans. Pratiquée par 65,33 % des exploitants de l'échantillon considéré dans la commune rurale de Kouka, l'adaptation variétale consiste en l'utilisation de variétés nouvelles ou amélioréesgénéralement précoces et à potentiel de rendement acceptable. Les variétés à cycle court s'adaptent au raccourcissement de la saison des pluies et aux poches de sécheresse. Ces variétés sont plus adoptées en zone soudano-sahélienne du fait de la plus grande vulnérabilité de cette zone aux facteurs climatiques. L'importance de l'adaptation variétale en zone soudano-sahélienne s'explique aussi par des facteurs non climatiques, telles que la pression démographique et/ou pression foncière, qui a imposé la nécessité d'intensifier la production agricole dans cette zone afin de pouvoir nourrir une famille nombreuse.Il est important desouligner que presque tous les chefs de ménage (96,66%) interrogés sur la question des semences améliorées, connaissent l'existence de celles-ci. Seulement, plusieurs d'entre eux déplorent le manque de moyen et le problème d'accessibilité de cette technologie.

En effet, le manque de moyen constitue un obstacle pour l'appropriation de cet intrant agricole.Pour les particuliers, par exemple pour la variété du maïs, 1kg coûte 550 FCFA et il faut environ 20kg pour un hectare soit 11000 F pour un hectare. Pour le sorgho, 1kg coûte 700 FCFA et il faut environ 15kg pour un hectare soit 10500 F. Alors, avec la superficie des champs que possèdent ces agriculteurs, il serait effectivement difficile pour eux d'adopter efficacement les semences améliorées. Ceux qui les adoptent se contentent de payer 2 à 5 kg pour un essai. Ces derniers, témoignent d'engranger de bons résultats.Un autre obstacle à relever est lecoût élevé des semences et la non maîtrise des techniques culturales qui accompagnent ces variétés. Une fiche technique accompagne chaque type de variété améliorée que les agriculteurs ne maitrisent pas à cause de leur niveau d'instruction. Parmi les enquêtés, il y a 54 % qui n'ont pas un niveau d'instruction, 30% ont été alphabétisé, 9 % ont connu le niveau primaire.

Il y a également un problème d'accessibilité physique des semences améliorées dû au manque et/ou insuffisance de communication sur l'arrivée et/ou la distribution des semences dans la commune. Comme le témoigne un chef de ménage : « lorsque j'ai appris l'arrivée des semences à Kouka, je suis allé pour m'en procurer et je n'ai même pas eu 1kg ». Cette situation s'explique par le fait que la quantité de semences améliorées qui rentre dans la commune est insuffisante pour la demande. Par exemple pour la saison agricole 2016-2017, la ZAT a reçu 216 sacs de 50kg de semences de maïs, 16 pour le sorgho et 4 pour le mil pour toute la commune. Alors, la politique du ministère en charge de l'agriculture est de diviser chaque commune en trois groupes de village. Et les semences qui arrivent dans chaque commune sont distribuées de façon cyclique pour une durée de trois ans renouvelable. Aussi, le fait que ces semences sont subventionnées par l'Etat sont moins onéreuses. Pour le maïs de même que le mil, le sorgho il en faut 15kg pour 1ha en raison de 1000 FCFA.

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