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Communication communale et participation citoyenne. étude appliquée à  la commune d'arrondissement de Tokombere.


par Jonas SAWARAM
Institut national de la jeunesse et des sports - Diplôme d"opérateur de développement et management des collectivités locales  2019
  

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I.2 Citoyen(ne), citoyenneté

En nous référant au libellé de notre thème d'étude, ce mot est un adjectif qualificatif. Mais il est aussi un nom de genre féminin, dont la déclinaison au masculin est la plus connue : citoyen.

Citoyen est un mot qui vient du latin civis c'est-à-dire celui qui a droit de cité. L'histoire nous renseigne que ce mot avait initialement une portée étatique (la cité-Etat) et désignait toute personne sous l'autorité et la protection d'un Etat, dont il est ressortissant, et qui jouit des droits civiques et politiques. Aujourd'hui, cet acronyme a une portée dynamique, qui ne relève plus du simple découpage géographique. Ainsi, on est de nos jours citoyen du monde du fait de partager des normes et valeurs universellement acceptées. De même, on est citoyen d'une ville parce qu'on y vit, et qu'on participe d'une manière ou d'une autre, activement ou passivement à la bonne marche et au développement de celle-ci. C'est donc cette dernière acception que nous adopterons dans notre démarche à chaque fois que nous ferons allusion au citoyen. Le concept qui lui est directement associé est celui de citoyenneté.

D'une manière générale, la citoyenneté est le fait pour une personne d'être reconnue comme membre d'une cité (aujourd'hui d'un État) nourrissant un projet commun pour lequel il prend une part active. Pour Bouguerra (1999), le mot trouve son étymologie du latin civitas, signifiant : droit de cité, droit d'un habitant d'un pays.

Pour Le Pors (1999), la citoyenneté est le fruit de conflits et de consensus, de valeurs partagées et de confrontations d'idées d'autant plus intégratrices qu'elles s'opposent vigoureusement. Elle serait en outre un statut juridique et simultanément un rôle (Coutu & Bosset, 1999; Sanchez, 2006). Le statut juridique, comme le souligne Vincent (2001), est conféré par l'État à tout individu d'un territoire donné est égal aux autres. En tant que rôle, la citoyenneté se traduit par la possibilité d'exercer des droits et des devoirs (civique, politique, social et économique) qui trouvent leurs assises et leur légitimité dans la recherche du bien commun et dans le souci de l'intérêt général (Vincent, 2001). Cette double lecture met donc en relief les logiques de citoyenneté active et passive.

La citoyenneté rend aussi compte du mode d'appartenance à une société donnée, mode basé sur l'intériorisation, puis l'implémentation d'un ensemble de valeurs, de normes et sur l'exercice de pratiques orientées en fonction du bien-être et du développement de la personne et de la société tout entière. Le citoyen serait donc cet individu autonome, responsable, un membre actif de la communauté politique et de la société civile.

De tout ce qui précède, il est d'intérêt de rappeler avec Le Pors (1999), Schnapper (2000), Boisvert & al. (2000) et Beck (2000), que le concept de citoyenneté est généralement associé à l'État-Nation.

De manière plus spécifique, il est loisible de lire la citoyenneté à l'aune de quatre principaux axes : politique, civil, culturel ou collectif et socio-économique.

Le domaine politique est relatif aux droits et devoirs de chaque citoyen au sein d'un système politique. De ce fait, il met en lumière la participation de tous et de chacun à la gestion de la chose publique, avec pour principal cadre d'application le droit de vote et le devoir de contrôle.

Le domaine civil quant à lui fait référence au modus vivendi à l'aune duquel sont construits les objectifs poursuivis par l'ensemble de la société. Y faisant référence, Bogdanor (1991) y voit une définition des valeurs fondamentales collectives, des limites du pouvoir décisionnel gouvernemental par rapport au citoyen individuel, ainsi que des associations et groupes d'intérêt privé. Comme éléments constitutifs, l'on y retrouve l'accès à l'information, la liberté d'association, le droit de parole ainsi que l'égalité aux yeux de la loi.

Le domaine culturel ou collectif qui a trait à la prise en compte par chaque société de sa diversité culturelle croissante au travers de la construction et de l'exaltation d'un patrimoine culturel commun. Cette démarche constructive ne s'accommode pas du rejet des identités culturelles des minorités. La relation Etat-culture se fonde sur la reconnaissance de la dimension anthropologique des droits humains ainsi que le respect de la dignité de tous les citoyens par l'entité gouvernante. Tout ce qui précède induit donc une égalité de tous aux yeux de la loi ainsi qu'un droit à la protection contre toute forme de discrimination relative aux appartenances ou convictions respectives.

Le domaine socio-économique qui traite des relations entre acteurs appartenant au même cadre de vie ainsi qu'aux éléments normatifs relatifs à la participation à la sphère politique. Comme éléments de cette composante citoyenne, l'on retrouve un ensemble de droits liés au travail, à la sécurité sociale, à l'aspect sécuritaire du cadre de vie, au bien-être économique ou du moins à des moyens basiques de subsistance.

Fort de ce qui précède, Veldhuis (1997) affirme que ces domaines ont des conséquences sur le processus de citoyenneté. En effet, le citoyen moderne est donc d'abord le sujet de droits et de devoirs : droits de l'homme ; droits civils ; droits politiques ; droits sociaux. Les devoirs sont accomplis par les citoyens pour le bien de la collectivité (impôts, service militaire, etc.) et définis par les lois des pays dans lesquels ils vivent. La citoyenneté implique donc aussi la définition d'une commune appartenant à une communauté politique (à ne pas confondre avec la nationalité).

Bien plus, la citoyenneté ne génère qu'un lien social fondé sur le politique et non sur une ou des appartenances singulières des individus. C'est, en particulier, l'égalité de droits et de devoirs, associée à la citoyenneté qui fonde le lien social dans la société démocratique moderne.

Cependant, si la citoyenneté suppose un ensemble de qualités morales considérées comme indispensables au rôle de citoyen, chaque citoyen exerce à sa façon la citoyenneté telle qu'elle est établie par les lois et intégrée dans l'ensemble des moeurs de la société à laquelle il appartient. C'est dire qu'aujourd'hui, de nombreux citoyens expriment leur méfiance par rapport aux politiques, par des engagements et des socialisations sous d'autres modes, s'exprimant par des actions de solidarité ou de sensibilisation à diverses causes autres que celles supposées communes.

Dans le cadre de notre travail, le concept de citoyenneté aura pour signification, le processus intégrant d'une part la prise de conscience par chaque individu appartenant à une entité de son rôle dans la dynamique de construction collective, ainsi que la durable et harmonieuse insertion de ce dernier dans la chaine dédiée à ladite construction.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand