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Contribution à  l’étude socio-économique de l’UFA JUA-IKIE. Cas des villages Cabosse, Elogo 1 et Elogo 2 (district de Souanke, département de la Sangha, république du Congo).


par Vigny Beranger MPAMBORI LIFOU
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Diplôme d'Ingénieur de Développement Rural 2015
  

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3.2. L'organisation du travail agricole en milieu paysan

Selon Boukoulou (2012a.), le travail sur le plan agricole est centré essentiellement sur la main-d'oeuvre familiale. Même si les opérations effectuées diffèrent en fonction du sexe et de l'âge, les membres de l'unité domestique s'adonnent tous, à un niveau ou un autre, au travail agricole. L'homme travaille ainsi avec sa femme (ou ses femmes) et ses enfants en âge de travailler. Au sein des unités domestiques, les enfants commencent à intervenir très tôt dans l'agriculture comme main-d'oeuvre additionnelle. C'est en effet autour de 8 ans environ que les filles commencent à prendre part, à côté de leur maman, à certaines opérations agricoles.

Cet apport de main-d'oeuvre additionnelle se poursuit généralement jusqu'à ce que la jeune fille se marie aux environs de 15 ans et devient de ce fait responsable de son propre ménage. Les garçons commencent à participer aux activités agricoles en appui à leur père aux environs de 10 ans.

On peut noter que les hommes sont impliqués essentiellement dans les opérations de préparation des terrains pour les cultures vivrières, dans les cultures de rente (notamment le cacao), dans la pêche et la chasse. Les femmes par contre, fortement impliquées dans l'agriculture vivrière, s'occupent de la plupart des opérations qui succèdent au déboisement et au dessouchage. Elles sont ainsi impliquées dans les opérations, de planting, de sarclage, de récolte et de commercialisation. Elles sont également impliquées dans les activités domestiques et participent à diverses autres activités au sein de l'unité domestique, notamment la cueillette et la vente des produits forestiers non ligneux, la conduite du petit élevage traditionnel, la transformation (fumage) et la vente des produits de la pêche, etc.

Nous voyons ainsi que, si selon la tradition l'agriculture vivrière est essentiellement le fait de la femme, les changements intervenus dans les sociétés rurales du fait de la colonisation et de la monétarisation de plus en plus accentuée de l'économie au niveau local ont conduits à une transformation progressive de la perception du travail agricole. Avec le recul de l'économie de subsistance au profit de l'économie de marché, l'homme tend de plus en plus à prendre part à certaines opérations culturales réservées traditionnellement aux seules femmes (Boukoulou, 2012b). Il en est ainsi pour des cultures comme celle du manioc qui permet au producteur d'accéder à des revenus plus permanents du fait de la forte demande en « chikouangue » et surtout en « foufou » qui émane des villages enquêtés. La culture de cacao, principale culture de rente pratiquée dans la zone, est le fait des hommes.

Cependant, en dépit de cette évolution, la division du travail entre les sexes reste encore relativement forte au sein des ménages de notre zone d'étude. Les observations sur le terrain montrent que, de façon générale, l'homme et la femme consacrent respectivement en moyenne 5 heures et 8 heures de travail par jour, à raison d'environ 120 jours de travail par an. Le nombre d'heures de travail consacrées chaque année pour les activités agricoles peut être évalué à :

- Hommes : 5 heures x 120 jours = 600 heures/an - Femmes : 8 heures x 120 jours = 960 heures/an

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 56

Les activités domestiques sont presque exclusivement réservées à la femme, aidée en cela par les enfants de sexe féminin. La femme consacre en moyenne 5 heures par jour pour réaliser l'ensemble des activités domestiques qui lui sont assignées par la société. Ces activités se réalisent quotidiennement et commencent souvent dès l'aube.

Avant les travaux agricoles, elle s'occupe d'abord des travaux ménagers du matin, à savoir : la vaisselle, la lessive, l'entretien de la maison et de ses environs, la préparation du repas de la journée, les soins aux enfants en bas âge, etc. Le soir, après les travaux agricoles, la femme doit à nouveau se consacrer aux activités domestiques jusqu'à une heure relativement avancée de la nuit, autour de 21 heures et 22 heures.

Le chronométrage des activités domestiques réalisées quotidiennement par la femme dans notre zone d'étude donne une moyenne de 4 heures de travail par jour. Cependant, la femme étant aidée par les enfants de sexe féminin, le temps réellement investi par elle se ramène à environ 3 heures par jour pour les activités domestiques. La femme s'adonne à ces activités tous les jours, sauf dans des situations exceptionnelles (voyage, maladie, décès dans la famille, etc.). Si l'on évalue à environ 15 jours par an le nombre de jours au cours desquels la femme ne s'adonne pas aux activités domestiques, la femme consacre donc en moyenne 350 jours par an pour les activités domestiques, soit environ 1050 heures de travail domestique par an (Boukoulou, 2012a.).

Si l'on prend en compte l'ensemble des activités pratiquées par les hommes et par les femmes, on peut noter une utilisation irrationnelle de la main-d'oeuvre paysanne dans la zone d'étude, avec une relative sous-utilisation de la main-d'oeuvre masculine et une sur-utilisation de la main-d'oeuvre féminine.

En dehors de la main-d'oeuvre familiale, plusieurs producteurs recourent à une main-d'oeuvre extérieure, soit 69,39% de ménages enquêtés. C'est une pratique très couramment utilisée dans la zone, uniquement par les populations locales. Mais contrairement à différentes autres région du Congo, le recours aux groupes d'entraide et de solidarité n'est presque pas quasiment noté ici et représente que 4,08% de l'ensemble des ménages. La main-d'oeuvre extérieure observée ici est uniquement celle des populations autochtones. La plupart des Bantous recourent en effet à la main-d'oeuvre pygmée pour les différentes opérations culturales. Cette main-d'oeuvre est rémunérée soit en espèces (de 500 à 1.500 F.CFA par jour de travail), soit en nature (vêtements, casseroles, sel, alcool, etc. au début ou à la fin du travail programmé). La main-d'oeuvre bantoue par contre n'est payée qu'en espèces et la rémunération varie de 1.000 à 3.000 F.CFA par jour de travail. Le coût de cette main d'oeuvre est perçu comme abordable par 69,39% de l'ensemble des ménages contre 30,61% qui pense le contraire.

En raison de l'entretien du ménage, de repos, de la prière ou d'autres raisons essentiellement personnelles, 97,96% de l'ensemble des ménages ne vont pas aux champs le jour de dimanche.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon