Les données sur la biodiversité ichtyologique
marine de la baie de Hann et de la Zone Economique Exclusive (ZEE) du
Sénégal montre que la diversité taxonomique est grande
avec 113 espèces au port de Hann et 405 observée en pêche
expérimentale. Cette biodiversité est plus grande durant la
saison chaude marine que durant la saison froide. Elle décroît de
la côte vers le large et de l'aube vers le soir. Elle est, aussi, plus
important au niveau de la position nord du site de Hann et dans la zone sud de
la ZEE que par rapport aux autres positions et zones. Le nombre
d'espèces de poissons est plus grand dans les trémails et FDF (58
taxons chacun), les FMDS et les FDS. Il est relativement faible dans les EP,
les LCS et les LTR (1 à 2 taxons). Les indices de Jaccard montrent que
les croisements des positions nord et sud par rapport au port de Hann de
même que les croisements zones sud et centre de la ZEE présentent
beaucoup plus d'espèces communes par rapports aux autres sites
croisés. L'indice de Whittaker a montré que la position nord du
quai de pêche artisanale de Hann de même que la zone sud de la ZEE
sénégalaise possèdent beaucoup plus d'espèces
spécifiques à ces zones là que par rapport aux autres
sites. L'étude a montré (grâce aux tests statistiques de
l'ANOVA-1) que les niveaux de richesse spécifique inter strates, zones
et saisons sont significatives. Elle révèle, également,
par rapport au statut ILR établi par l'UICN, que près de 9 % des
espèces débarquées au quai de pêche artisanale de
Hann et près de 5 % des taxons rencontrés en pêche
scientifique au Sénégal sont menacées (VU- EN-CR)
d'extinction.
Pour une meilleure gestion des ressources halieutique, nous
recommandons :
· le respect des dispositions pertinentes du Code de la
pêche maritime,
· la promotion de techniques de pêche «
écologiques » et/ou d'espaces marins protégés,
· la lutte contre la pêche illicite, non
déclarée et non réglementée (INN),
· la remise en liberté immédiate et sans
conditions des 2 espèces d'anges de mer, à savoir Squatina
aculeata et S.oculata (en danger critique d'extinction) suite
à leur capture,
· l'identification de moyens plus efficaces et surtout
pérennes pour faire l'évaluation régulière des
stocks via la conduite de campagnes de chalutages scientifiques sachant que
l'on connaît assez bien le rôle destructeur des chaluts de
pêche commerciaux, industriels notamment (exemple : capture
d'espèces non ciblées et destruction des habitats)
· la sensibilisation accrue des pêcheurs artisans
pour l'adoption de techniques de pêche plus responsables et plus
durables
Dans le futur, il serait intéressant :
· de suivre régulièrement un pêcheur
artisan avec un engin de pêche bien déterminé afin
d'évaluer les débarquements de cet engin sur une période
bien définie, surtout plus longue
· d'évaluer l'abondance, la biomasse, les
fréquences de tailles et l'aspect socio-économique des
débarquements du quai de pêche de Hann et des autres centres.
· d'étendre cette étude au-delà de
200 et jusqu'à 800 m de profondeur c'est-à-dire prendre en compte
les ressources démersales profondes (exemple merlus, rascasses et
baudroie)
· de faire ce travail au niveau des eaux continentales
du Sénégal comme les estuaires (Saloum et Casamance), le fleuve
Sénégal et les lacs (exemple Guiers, Retba et Tanma)
· d'élargir cette étude au niveau de toute
la zone côtière marine de l'Afrique de l'Ouest.