INTRODUCTION
1. Etat de la question
La santé des enfants est un reflet de l'état de
santé d'un pays La malnutrition signifie principalement mauvaise
nutrition. Elle concerne aussi bien l'insuffisance que l'excès de
nourriture (Huber et all., 2000). A cet effet, elle constitue un
problème majeur de santé publique dans plusieurs pays du monde et
correspond au premier indicateur des ODD (Objectif de Développement
Durable) : réduire l'extrême pauvreté et la faim dans le
monde d'ici à 2030. La malnutrition est à la fois un trouble
médical et social, souvent ancré dans la pauvreté, c'est
alors un « état physiologique pouvant devenir pathologique
dû à une carence ou à une consommation excessive d'un ou
plusieurs éléments nutritifs ». (CORNU. A, 2005).
La malnutrition constitue un problème de santé
publique majeur dans l'ensemble des pays en voie de développement.
Aujourd'hui encore, chaque minute, dix enfants dans lemonde meurent de
malnutrition aigüe. Le retard de croissance affecte 165 millions
d'enfantsde moins de 5 ans sur l'ensemble de la planète. Cela
représente un lot de souffrancesintolérables ainsi qu'une
violation inacceptable du droit élémentaire « à une
alimentationadéquate » énoncé dans l'article 27 de la
Convention Internationale des Droits de l'Enfant. (GERONIMUS A., 2017).
Mais cela engendre aussi une énorme charge pour des
pays déjà en grande difficultééconomique et dont
les futurs citoyens ne seront ni en aussi bonne santé, ni aussi
productifsqu'ils auraient pu l'être.
Une carence alimentaire chronique, dans les 1000 premiers
jours de la vie d'un enfant, peutavoir des conséquences
irréversibles sur son développement, à la fois somatique
et cognitif,qui l'affecteront à vie. Il est difficile d'imaginer plus
grande injustice que celle qui prive untout petit, dès son plus jeune
âge, de la capacité à développer pleinement les
compétencesindispensables à ses perspectives d'avenir.
A ce jour, nous commençons enfin à
reconnaître la gravité de la sous-nutrition et de ses
effetsà long terme et à lutter de plus en plus activement contre
ce fléau. Si la prise en chargemédicale et les protocoles de
récupération nutritionnelle sont aujourd'hui au point,
desétudes sur les étiologies de la malnutrition
protéino-énergétique ont pu mettre en
avant,qu'au-delà de l'aspect purement organique, conséquence
d'une pathologie et de la sousalimentation,la malnutrition pouvait être
le produit d'un contexte psycho-affectif complexe. (AKRE J., 2009),
En effet, celle-ci exprimerait un malaise dont les causes
seraient à replacer, bien souvent, audelà de la stricte
composante alimentaire, dans le vaste champ de l'environnement
familial,affectif et individuel de l'enfant.
Selon cette approche, on considère que le
déficit nutritionnel est autant dû aux effets directsdes carences
globales qu'à ceux de la perturbation des interactions familiales et
plusspécifiquement celles entre la mère, ou son substitut, et
l'enfant. Actuellement, lesprogrammes de prise en charge de la malnutrition
protéino-énergétique dans les centres
derécupération et d'éducation nutritionnelle (CREN) sont
quasiment exclusivement basés surdes considérations d'ordre
physiologique, or, une meilleur efficacité de ces
programmesnécessite, nous semble t-il, une réelle prise en
considération de la qualité de la relation entrele nourrisson et
son entourage. (AGBESSI-DOS-SANTOS H., 2000),
Flora Sibanda Mulder (2017), chargée de la nutrition
d'urgence pour l'UNICEF à New York, se base sur des données
chiffrées pour mieux exprimer ses préoccupations. La malnutrition
se traduit, en effet, par millions d'enfants : 146 millions de cas de
malnutrition chronique, 60 millions de cas de malnutrition aiguë
modérée et 20 millions de cas de malnutrition aiguë
sévère. L'urgence, ce sont ces 20 millions d'enfants à
sauver. Quelque 226 millions d'enfants souffrent de retard de croissance par
rapport à leur âge ; on estime que près de 67 millions sont
chétifs et pèsent moins qu'ils ne le devraient pour leur taille;
et environ 183 millions pèsent moins qu'ils ne le devraient pour leur
âge (UNICEF, 2017).
En Afrique plus précisément au Mali, les
résultats d'une enquête nationale montre que la malnutrition aigue
affecterait 15% de la population malienne, alors que le niveau d'alerte
international est fixé à 10%. Quant à la malnutrition
chronique, elle atteint 38% des enfants de moins de 5 ans dans le pays ;
le seuil d'alerte international étant situé à 20%. Le mali
est donc largement au dessus des seuils fixés par l'OMS (l'Organisation
Mondiale de la Santé) (FAO., 2015).
Au Niger dans une étude faite par BRAOUT au Centre de
Récupération Nutrition Intensive CRENI de l'hôpital de
district d'illéla montre que l'augmentation du nombre d'admissions
d'enfants souffrant de malnutrition aigue sévère avec
complication était de 34% pour les trois premiers mois de 2015
comparativement à 2014. (BRAOUT M, 2014).
Toujours au Niger, selon l'enquête nutrition, la
prévalence de la malnutrition aigue globale chez les enfants de moins de
5 ans demeure au dessus du seuil d'urgence de 15%. En demeurant à un
seuil très élevé chez les moins de 5 ans, la malnutrition
aigue sévère accroit dramatiquement le risque de mortalité
dans cette tranche d'âge, mais elle touche également 7% des
enfants de moins de deux ans, selon les conclusions de cette enquête
récente. Ces données révèlent la
sévérité de la crise alimentaire et nutritionnelle ayant
frappé les populations du Niger. (MUTAHILA A, 2015).
Au Gabon, le problème de la malnutrition se pose
toujours chez les enfants de moins de 5 ans, tranche d'âge la plus
vulnérable. Selon les enquêtes faites par l'OMS en collaboration
avec FAO et PAM qui avaient pour mission d'améliorer l'état
nutritionnel des populations en s'appuyant sur les aspects sanitaires, sociaux
et économiques de la nutrition avait trouver que la prévalence de
la malnutrition au Gabon chez les enfants des moins de 5 ans était de
17, 5%. Chiffre assez alarmant pour un pays riche comme le Gabon or avec son
sol riche devrait pouvoir mettre en place des stratégies nouvelles et
efficaces afin d'éradiquer la malnutrition quand l'on sait que de
nombreux enfants se couchent le soir à Libreville sans avoir pris un
repas. (OMS, FAO, PAM, 2017).
Au jour d'aujourd'hui, le tableau reste sombre, surtout dans
les pays en voies de développement. Le rapport 2016 de l'Organisation
des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO), affirmait que
chaque année, près de cinq millions d'enfants meurent avant
d'avoir atteint leur cinquième anniversaire en République
Démocratique du Congo (RDC). La quasi - totalité de ces
décès intervient dans l'ensemble du territoire Congolaise mais
les provinces les plus touchées restent l'équateur, les deux
Kasaï, le haut Katanga et le Maniema où près de 530.000
d'enfants de moins de 5 ans et plus d'un million des femmes ont besoin d'une
prise en charge nutritionnelle urgente à cause de ce
fléau.Malgré cette volonté politique qui est de
réduire de moitié le nombre de personne sous alimentées,
force est de reconnaitre que les problèmesliés à la
malnutrition sont actuellement parmi les difficultés de grande ampleur
auxquelles sont confrontés la République Démocratique du
Congo Notre pays. (FAO, 2016)
Toujours en République Démocratique du Congo,
les résultats des enquêtes nutritionnelles menées par le
Programme National de Nutrition (PRONANUT) sur 90 territoires
enquêtés, 52 affichent des taux de malnutrition aigue de 10% alors
que huit d'entre elles sont en situation d'urgence nutritionnelle avec un taux
supérieur à 15%. La province du Kasaï Oriental est la plus
affectée tant en milieu urbain que rural avec trois commune sur Cinq qui
révèlent des taux supérieurs à 10% et un effectif
de 400 000 d'enfants souffrant de la malnutrition aigue
sévèreet selon les experts, les causes structurelles de ces taux
élevés ont été aggravées par les conflits,
les prix élevés, la crise financière, le faible
accès aux soins de santé et à l'eau potable, le manque
d'hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées surtout pour
les nourrissons, les enfants et les femmes. (PRONANUT, 2016).
Quant à notre sujet, il aborde les autres aspects, il
s'attèle sur les facteurs explicatifs de l'issue de cas de la
malnutrition aigue sévère admis en UNTA dans la Zone de
Santé de Mwene - Ditu.
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