I.7. CAUSES DE NON REPONSE AU TRAITEMENT EN UNTA OU
LES FACTEURS EXPLICATIFS DES MAUVAISES ISSUES DE CAS DE LA MALNUTRITION AIGUE
ADMIS EN UNTA
I.7.1. Non réponse primaire
Lorsqu'un patient ne répond pas au traitement, il faut
d'abord rechercher les causes non médicales apparentes
(liées au fonctionnement du centre ou autres) et y remédier. En
l'absence de ces causes non médicales, il faut pouvoir rechercher les
causes médicales et les traiter de façon appropriée.
Exemples de causes non médicales de non
réponse au traitement en UNTA :
o Causes liées au fonctionnement du centre
:
- Mauvaise sélection des patients admis en UNTA
- Test de l'appétit mal fait
- Instructions données à l'accompagnant
incorrectes
- Quantité d'ATPE donnée insuffisante
- Intervalle entre les distributions en UNTA trop important
(ex. 2 semaines d'intervalle donnent des résultats moins bons que des
visites hebdomadaires)
o Autres causes possibles :
- Partage de la ration avec la famille
- Croyance traditionnelle (interdits alimentaires)
- Tout le monde prend son repas à partir d'un plat
unique
- Disponibilité insuffisante de l'accompagnant qui ne
s'occupe pas assez de l'enfant
Chaque enfant avec une non réponse primaire au
traitement doit aussi bénéficier d'un examen médical
approfondi :
- Anamnèse approfondie
- Examen clinique complet
- Bilan para clinique :
Faire si possible
- Goutte épaisse/ test de diagnostic rapide ;
- Examen cytobactériologique des urines ;
- hémoculture ;
- Examen et cultures des selles ;
- Examen de crachat ou tubage gastrique2
Pour les patients suspects de tuberculose (TB) avec culture,
radiographies du thorax, examen de la rétine ;
- examen et culture du LCR
- sérologie VIH et tests hépatiques.
Au besoin, on devra transférer le patient vers une UNTI
ou une formation sanitaire appropriée.
I.7.2. Non réponse secondaire
Elle peut être due à :
- une pneumonie d'inhalation consécutive à une
fausse route
- une autre infection aiguë
- une réactivation d'une infection lors de la
réhabilitation
- l'introduction du plat familial
- d'autres traitements médicaux y compris la
médecine traditionnelle.
Explorer la cause de non réponse et au besoin,
transférer le patient vers une UNTI ou une formation sanitaire
appropriée.
Les tubages gastriques sont très rarement positif chez
les enfants malnutris même avec une TB évolutive -
particulièrement si des repas sont donnés la nuit ; on ne doit
pas se baser sur ce seul test, car il est difficile à réaliser et
est souvent traumatisant pour l'enfant. S'il doit être fait, ne pas
donner le repas de nuit.
v Causes habituelles d'échec au
traitement
o Problèmes avec l'UNTA :
§ Sélection inappropriée de patients
transférés directement à l'UNTA
§ Test de l'appétit réalisé de
façon inadéquate ou appétit « jugé » par
un personnel inexpérimenté et non mesuré.
§ Instructions insuffisantes et/ou incorrectes
prodiguées aux accompagnants (particulièrement au sujet du
partage avec la famille)
§ Quantité insuffisante d'ATPE distribuée
aux patients
§ Délai excessif entre les distributions d'ATPE
à l'UNTA (les visites bimensuelles donnent de moins bons
résultats que les visites hebdomadaires)
§ Mauvais accueil
o Problèmes individuels lors du suivi des
patients - d'origine plutôt sociale :
§ La mère refuse de se rendre à l'UNT quand
l'enfant nécessite un examen et un traitement à l'UNT.
§ Quantité insuffisante d'ATPE donnée par
l'accompagnant
§ ATPE consommés par la famille ou
l'accompagnant
§ Rivalité entre membres de la famille (nourriture
et ATPE consommés par les enfants plus âgés)
§ Tous les membres de la famille mangent dans le
même plat (l'enfant malnutri doit toujours avoir sa propre portion de
nourriture)
§ Consommation excessive d'autres aliments de mauvaise
qualité offerts par la famille ou aliments de sevrage traditionnels /
bouillies
§ Accompagnant de mauvaise volonté
§ Accompagnant ou chef de famille souffrant de
dépression ou d'une autre maladie psychiatrique ou d'une autre
maladie
§ Accompagnant surchargé de travail,
responsabilités ou priorités établies par, ou accompagnant
opprimé par le chef de famille (époux, belle-mère,
etc.)
§ Décès de l'accompagnant ou changement
majeur au sein de la famille
§ Discrimination dirigée envers l'enfant
§ Utilisation de la maladie de l'enfant afin d'obtenir
l'aide humanitaire ou autres services pour la famille ou de s'assurer que
l'enfant reste dans le programme.
§ Croyances traditionnelles
o Problèmes individuels lors du suivi des
patients - d'origine plutôt psychologique :
§ Traumatisme psychologique (être témoin de
violence ou de mort, particulièrement dans les situations de
réfugiés ou de familles vivant avec le VIH/SIDA)
§ Privation psycho-sociale, négligence
§ Rumination
o Problèmes individuels lors du suivi des
patients - plutôt d'origine médicale :
§ Refus initial de se rendre à l'UNT malgré
les complications médicales ou un appétit inadéquat
§ Carence en vitamine ou minéraux non
diagnostiquée (particulièrement si les ATPE sont partagés
de manière excessive à la maison)
§ Prescription médicale inappropriée
§ Résistance aux antibiotiques de routine
§ Malabsorption, prolifération bactérienne
de l'intestin grêle
§ Médecines traditionnelles/administration
d'herbes médicinales toxiques ou qui affectent l'appétit
§ Infections, spécialement : diarrhée,
dysenterie, pneumonie, tuberculose, infection urinaire, otite, paludisme,
VIH/SIDA, schistosomiase, leishmaniose et hépatite/cirrhose)
D'autres maladies sous-jacentes graves : anomalies
congénitales (ex. : le syndrome de Down, anomalie cardiaque
congénitale, etc.), problèmes neurologiques (c'est à dire
hémiplégie, etc.), problèmes chirurgicaux (sténose
du pylore, maladie de Hirsprung, etc.). (OMS, 2011)
Si ces causes ou facteurs sont surmontés il y aura une
très bonne issue de cas de la malnutrition aigue dans ce service d'UNTA
mais dans le cas contraire on assistera toujours à la mort et à
certains cas qui restera stationnaires.
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