IV/ Construction du crime
« Le système ne participe pas à la
liquidation ni à la diminution de la délinquance, mais, au
contraire, à sa reproduction et à son augmentation. »128
José Ricardo Ramalho, O mundo do Crime, 2002.
La gestion de la criminalité urbaine au travers de
l'incarcération de masse et de pratiques hautement violentes et
répressives ne semble pas freiner l'augmentation des actes criminels
enregistrée au Brésil pendant ces dernières
décennies. Au contraire, les violentes pratiques de la police,
concourent à l'entretien d'une véritable « haine du flic
» de la part des agents du crime et à une escalade de l'armement de
la part des groupes criminels. Groupes que la police ne s'étonne plus
d'appréhender en possession d'armes lourdes telles que bazookas, mines
anti-chars ou fusils d'assaut de dernière génération.
Qu'il s'agisse du point de vue de ces organisations ou de celui des forces de
police, l'impression ressentie est celle d'une guerre interne dans laquelle
d'un côté les assassinats de policiers sont des actes grassement
rémunérés et où de l'autre se développe une
« militarisation du contrôle du
129
crime » (Minhoto, 2002) légitimant des actions qui
mettent gravement en danger les populations des favelas et des
périphéries : mitraillage approximatif depuis un
hélicoptère en pleine zone urbaine, utilisation de munitions
capables de transpercer les fragiles murs des
128 Traduction de l'auteur
129 Selon le Colonel Major Correia Lima, « aujourd'hui
à Rio par exemple, la prime pour qui tue un policier est de 20.000 reais
[environ 5000€]. Il y a des primes... Ici aussi, dans le Rio Grande do
Norte il y a des primes. En conséquence, il faut évidemment que
je fasse attention. Malheureusement, fort malheureusement - je ne voudrais pas
qu'il en soit ainsi - mais partout où je sors, je sors armé.
Même pour aller en cours je sors armé. » (Entretien avec le
Major Colonel Correia Lima, novembre 2017)
141
habitations,... Paradoxalement, ces pratiques censées
participer à la réduction de la criminalité, causent le
décès de milliers d'innocents chaque année et offrent par
là un terreau fertile au recrutement par les organisations criminelles
de nouveaux « soldats », prêts à venger la mort de leurs
proches.
En outre, l'espace carcéral - et ce n'est pas une
nouveauté - favorise tout bonnement et simplement le
développement de la criminalité.
« Selon Foucault, au XIXème siècle
déjà, étaient faites des critiques à la prison qui
se résumaient autour de ces différents points : les prisons ne
diminuent pas les taux de criminalité ; la détention provoque la
récidive ; la prison ne cesse de fabriquer des délinquants ; la
prison rend possible, ou mieux, favorise l'organisation d'un réseau de
délinquants, solidaires entre eux, hiérarchisés,
prêts à toutes les futures complicités ; les conditions
offertes aux détenus libérés les condamnent fatalement
à la récidive ; la prison fabrique indirectement des
délinquants, en faisant tomber la misère sur les familles de
détenus. » (Ramalho, 2002)
130
La pertinence de ces critiques ne pourraient être mieux
illustrées que par la naissance au sein de l'environnement
carcéral des principales organisations criminelles brésiliennes.
Le Primeiro Comando da Capital, qui surgit en 1993 dans la prison de
Taubaté, constitue un exemple symptomatique. Si les raisons qui ont
favorisé son apparition sont nombreuses, ses premières et
principales revendications furent justement tournées vers l'union des
prisonniers contre les violences du système carcéral. Son
règlement stipule par exemple :
« 13. Nous devons rester unis et organisés pour
que nous puissions éviter que se produise de nouveau un massacre
similaire ou pire à celui ayant eu lieu au sein de la Casa de
Detenção le 2 octobre 1992 où 111 détenus furent
lâchement assassinés, massacre qui ne sera jamais oublié
dans la conscience de la société brésilienne. Parce que
nous, du Comando, nous allons changer la pratique carcérale, inhumaine,
pleine d'injustices, d'oppressions, de tortures et de massacres dans les
prisons. [...]
130 Traduction de l'auteur
142
17. En liaison avec le Comando Vermelho - CV et PCC, nous
allons révolutionner le pays à partir des prisons et notre bras
armé sera la Terreur contre «les puissants», les oppresseurs
et les tyrans qui utilisent l'annexe de Taubaté et de Bangu I à
Rio de Janeiro, comme des instruments de vengeance de la société
en vue de la fabrication de monstres. »131
(Extrait du Règlement du PCC)
Aujourd'hui, 25 ans plus tard, le Primeiro Comando da Capital
est une des plus puissantes organisations criminelles d'Amérique du Sud,
avec une présence dans tous les États Brésiliens et dans
plusieurs pays voisins et avec un effectif d'au moins 30.000 membres
recensés par les autorités.
Ainsi, « la police, la prison, la justice produisent la
délinquance » (Ramalho, 2002). En sélectionnant une certaine
catégorie d'individus par le biais de la criminalisation de certains
illégalismes (tels que la possession de produits stupéfiants) et
en regroupant ces personnes dans des espaces clos et déshumanisants, la
police, la prison et la justice favorisent le développement de
sociabilités criminelles chez les détenus qui s'organisent pour
préparer des actions, soit directement à partir de la prison,
soit à leur sortie. De plus, en marquant socialement ceux qui passent
entre ses murs, la prison rend impossible la réinsertion sur le
marché du travail et promeut ainsi l'insertion dans des carrières
délinquantes.
Pourtant, comme le note Ramalho,
« Malgré la gravité des critiques faites
à la prison, malgré la constatation de la non réalisation
des finalités basiques selon lesquelles son existence est
justifiée - la punition de l'infracteur et sa
«récupération» pour la société -,
malgré la conclusion qu'elle punit en excès et rend à la
société un homme marqué pour toujours, exactement pour
être passé par la prison, les auteurs de ces critiques,
eux-mêmes, restent irrémédiablement prisonniers de
l'idée que l'institution carcérale est vitale pour l'existence de
la société. » (Ramalho, 2002).
132
131 Traduction de l'auteur
132 Traduction de l'auteur
Le sociologue Michel Misse, constate quant à lui que
« le système pénitentiaire est utilisé pour
incarcérer n'importe quelle personne qui participe à des
marchés illégaux. Ainsi ça ne s'arrête jamais. On
construit des prisons et elles se remplissent. On construit et elles se
remplissent... ».133
En persistant sur le chemin de l'incarcération de
masse, la société brésilienne semble vouée à
produire toujours plus de criminalité urbaine au nom pourtant... de la
lutte contre celle-ci.
143
133 El Pais, edição brasileira - Prisões
em massa, o motor das facções que afetam a vida de metade dos
brasileiros - 31 janvier 2018. Traduction de l'auteur
144
Considérations finales
La société brésilienne est enlisée
dans un cycle de la peur et de la violence. Depuis sa fondation initiée
avec le massacre des populations indigènes, le Brésil n'a pas
encore été capable de pacifier une société dont les
fondations ont longtemps reposé sur l'exploitation violente des
populations vulnérables. Cent trente ans après sa promulgation,
l'abolition de l'esclavage n'a pas permis aux afro-descendants de se
libérer entièrement de la domination des classes blanches
privilégiées. Pire, les régimes politiques successifs ont,
à chaque fois, fait usage d'une force disproportionnée et
meurtrière pour assurer le maintien des privilèges d'une frange
réduite de la population.
« Les régimes autoritaires s'effondrent, les
démocraties s'installent, les constitutions se perfectionnent mais la
répression reste toujours aussi meurtrière, la Justice est
toujours aussi inaccessible, les prisons restent inhumaines, la défense
des pauvres inexistante, les autorités ne sont pas
contrôlées dans leurs actions. Les violations traditionnelles des
droits civils (bien que garantis par la Constitution) continuent à
être pratiquées par les autorités et s'articulent avec le
manque de respect pour les droits civils
dans le cadre des relations interpersonnelles. »
(Pinheiro, Almeida,
134
2008)
Les reconfigurations de la globalisation
néo-libérale et l'explosion démographique urbaine ont
précipité le développement de marchés
parallèles et l'augmentation de pratiques criminelles qui terrorisent
les populations des métropoles brésiliennes. Cette peur, se
traduit dans l'espace par l'érection croissante de murs et de
frontières qui tiennent à distance les différents groupes
sociaux et réduisent les espaces de contact entre les différentes
classes sociales. D'autre part, le besoin sécuritaire et les tentatives
de contrôle de la criminalité provoquent la criminalisation des
populations paupérisées qui pour échapper à la
répression policière se voient contraintes d'occuper sagement
leur place de main d'oeuvre docile et bon marché. Contre cette
sujétion post-colonialiste et capitaliste ingrate, certains jeunes
choisissent des chemins divergents et s'érigent en outsiders de
la mondialisation. La majorité d'entre eux périra avant 25 ans
sous les balles de leurs « semblables-différents »
134 Traduction de l'auteur
145
des gangs ennemis. D'autres, succomberont aux assauts de
l'armée dans la favela. Et certains iront voler dans les quartiers
riches d'un des pays les plus inégalitaires du monde. Côté
criminel, ce sont majoritairement eux qui perpétuent le cycle de la peur
et de la violence et qui, à leur échelle, alimentent le
marché de la sécurité, l'idéologie
sécuritaire, le développement d'un État carcéral et
l'inquiétante ségrégation urbaine des villes
brésiliennes. Mais une analyse plus fine montre que si les actes de
criminalité profitent parfois à ceux qui les pratiquent, ils sont
également le fonds de commerce d'un nombre considérable
d'individus. Et pour cause, les intérêts économiques
derrière la criminalité sont énormes : 243 milliards de
dollars générés par le marché de la drogue, un
marché des armes estimé à 1650 milliards dollars, des
bénéfices aussi exorbitants qu'incalculables du côté
du marché de la sécurité,... Ces profits ne sauraient
évidemment revenir qu'aux seuls petits délinquants des favelas de
Natal. La criminalité engraisse les policiers corrompus, les promoteurs
immobiliers, les politiciens, les juges, les avocats, les nombreuses
chaînes de télé spécialisées en faits divers,
les entreprises tournées vers le secteur de la sécurité,
celles qui se spécialisent dans la construction et l'administration des
prisons, celles qui vendent des hélicoptères de guerre et des
chars d'assaut (de plus en plus présents dans le contexte urbain
brésilien),...
D'autre part, « le crime retire du marché du
travail une part de la population en surnombre et réduit ainsi la
concurrence entre travailleurs et contribue à empêcher les
salaires de tomber au-dessous du minimum. » (Marx, 1978). Loïc
Wacquant, notait à ce propos que l'augmentation presque exponentielle de
la population carcérale nord-américaine aurait permis de
dissimuler deux points de chômage aux États-Unis pendant la
décennie de 90 (Wacquant, 1998).
« En somme, l'importance qu'assume la délinquance
dans la société actuelle extrapole de beaucoup ses limites. Outre
le fait de servir à l'exercice d'un contrôle plus rigide sur les
groupes sociaux les plus pauvres, elle favorise la croissance de l'industrie et
décompresse le marché du travail, facteurs qui pointent leur
complexité dans l'ensemble des phénomènes sociaux. Le
crime et le criminel jouent un rôle social utile dans la
préservation du système social. » (Ramalho, 2002).
135
135 Traduction de l'auteur
146
On comprendra que certains ont tout intérêt
à maintenir en place un système qui génère des
profits colossaux. Certains politiciens les premiers. Si leurs intrications
avec les organisations criminelles sont difficiles à mettre en
évidence, il ne fait aucun doute que certains d'entre eux ayant
hypocritement remporté leur élection en surfant sur le discours
sécuritaire, engrangent cependant des bénéfices issus du
narcotrafic, du blanchiment d'argent ou du trafic d'arme.
Prenant leur force dans un « autoritarisme socialement
implanté » (Pinheiro, 1994) et dans un racisme encore
prégnant, les gouvernements successifs ont plongé le
Brésil dans une « guerre aux drogues » et dans une
incarcération de masse qui dans un paradoxe effroyable augmentent la
criminalité au nom de la sécurité.
Tout aussi effroyables, leurs résultats sont
l'augmentation drastique de toutes les formes de ségrégations, le
repliement des individus sur eux-mêmes ou sur leur communauté, la
monopolisation du discours sécuritaire dans la sphère politique,
la criminalisation de la pauvreté, la peur de l'Autre et, en haut de ce
triste tableau, la mort d'au moins 300.000 jeunes, dont plus de 250.000 jeunes
Noirs, rien que sur ces 10 dernières années.136
Concernant ces homicides, la Commission d'Enquête
Parlementaire du Sénat sur les Assassinats de Jeunes le reconnaît
:
« les morts par assassinat de la jeunesse Noire sont
à mettre en directe relation avec l'action ou l'inaction de
l'État. D'une part, la prolifération du trafic de drogues dans
les communautés à faibles revenus, notamment dans les favelas,
est le résultat, en dernière analyse, du manque de
sécurité et de l'absence des organes étatiques. Dans un
milieu où l'absence du Pouvoir Public suscite l'apparition de groupes
organisés de trafiquants, ainsi que de milices, les indices de violences
contre la jeunesse Noire atteignent leur paroxysme. D'autre part,
l'augmentation de la violence policière contre ces jeunes est
également une réalité »
Le rapport de la Commission d'enquête Parlementaire se
poursuit par le témoignage de la chercheuse et militante Maria Aparecida
Bento auditionnée pour l'occasion :
136 Calcul basé sur les données du Forum Brasileiro
de Segurança Pública
147
« Je voudrais juste rappeler que le massacre de
Srebrenica, où 8.500 Musulmans furent assassinés, fut
considéré comme un génocide par la
137
Communauté Internationale. Ici nous avons eu 23.000
jeunes Noirs assassinés par an, autrement dit, trois fois plus que ce
qui a été considéré comme un génocide par la
Communauté Internationale. »
À la Suite à ce témoignage, le rapport
indique, en faisant usage des majuscules,
« Cette Commission d'enquête parlementaire, dans la
même ligne que le Mouvement Noir et en accord avec les conclusions des
chercheurs et des spécialistes sur le sujet, assume ici l'expression
GÉNOCIDE DE LA POPULATION NOIRE comme étant la plus
appropriée pour décrire la réalité actuelle de
notre pays concernant l'assassinat des jeunes Noirs. »138 (CPI do
Assassinato de Jovens, 2016).
En effet, le maintien dans le temps d'un racisme structurel et
l'éloignement des groupes sociaux au travers des processus
ségrégationnistes, notamment renforcés par la peur de la
criminalité, empêchent la société brésilienne
de se concevoir comme unifiée et fonctionnent comme des
mécanismes d'inhibition de la compassion. Le fossé social,
culturel, ethnique, économique et spatial entre les classes
privilégiées et les classes paupérisées rend
impossible l'identification à l'Autre et freine la reconnaissance d'une
égalité de statuts entre les être humains. Pire, à
mesure que croît le sentiment d'insécurité, croît en
parallèle la systématisation d'une suspicion criminelle,
généralisée à l'ensemble des populations
vulnérables, qu'il devient alors acceptable de « laisser mourir
» ou de « faire mourir ». Le racisme, la
ségrégation et les différentes inégalités
servent ainsi de terreau fertile au maintien d'une situation
caractérisée par les meurtres de 60.000 personnes chaque
année. La relégation de ces homicides dans des « zones
d'ombres » éloignées, le repli sur soi des populations
privilégiées dans des enclos fermés et
sécurisés et le profit international généré
par le crime, nuisent à la prise en compte de l'urgente
nécessité de repenser le fonctionnement de l'ordre social.
D'autre part, ces processus freinent la production de politiques de
réconciliation culturelle et la mise en place de mesures de
réduction des différentes formes d'inégalités, de
contrôle judiciaire effectif des autorités répressives,
de
137 Le terme « Musulman » fait ici
référence au nom attribué à certaines
nationalités slaves du sud de l'ancienne Yougoslavie.
138 Traductions de l'auteur
148
décroissance de la population carcérale et de
promotion de citoyennetés égalitaires, seules mesures
véritablement à même d'éloigner efficacement du
paysage brésilien le spectre de la criminalité urbaine. La jeune
militante et conseillère municipale Marielle Francisco da Silva a
été assassinée dans les rues de Rio de Janeiro le 14 mars
2018, pour avoir osé essayer de porter ce genre d'idées dans les
sphères politiques. Le lendemain, plusieurs millions de personnes se
réunissaient dans les rues du pays pour lui rendre hommage. Certains
brandissaient des pancartes où on pouvait lire une phrase que la jeune
femme avait partagé sur les réseaux sociaux quelques heures avant
sa mort : « Combien d'autres devront encore mourir ? », «
Quantos mais vão precisar morrer ? ».
149
Liste des images, cartes, graphiques et tableaux
Image 1 : Photo Marco Vitale 1
Carte 1 : Carte politique du Brésil 17
Carte 2 : Carte administrative de Natal 22
Tableau 1 : Nombre d'homicides dans les États
brésiliens entre 2002 et 2012 39
Tableau 2 : Taux d'homicides dans les États
brésiliens entre 2002 et 2012 40
Graphique 1 : Nombre d'homicides dans le Rio Grande do
Norte entre 2007 et 2016 41
Graphique 2 : Nombre d'homicides à Natal entre
2007 et 2016 42
Graphique 3 :Taux d'homicides à Natal entre 2007
et 2016 43
Graphique 4 : Taux d'homicides dans les capitales
brésiliennes 44
Carte 3 : Carte des homicides à Natal selon les
Aires Intégrées de Sécurité Publique (AISP)
45
Graphique 5 : Pourcentages d'homicides selon les Zones
Administratives de Natal 46
Graphique 6 : Taux de vols dans les capitales
brésiliennes en 2014 47
Graphique 7 : Taux de vols dans les capitales
brésiliennes en 2016 48
Carte 4 : Carte des vols de véhicules à
Natal en 2017 49
Graphique 8 : Répartition des vols de
véhicules selon les Zones Administratives de Natal 50
Carte 5 : Carte des homicides à Natal selon les
Aires Intégrées de Sécurité Publique (AISP)
.103 Tableaux 3, 4, 5 et 6 : Tableaux des salaires nominaux
moyens mensuels dans les
quartiers de Natal, calculés en nombre de salaires
minimums 104
Graphique 9 : Genre des victimes d'homicides dans le Rio
Grande do Norte en 2017 105
Graphique 10 : Âge des victimes d'homicides dans le
Rio Grande do Norte en 2017 106
Graphique 11 : Couleur de peau des victimes d'homicides
au Brésil 107
Image 2 : Écusson du Batalhão de
Operações especiais (BOPE) 126
Graphique 12 : Augmentation de la population
carcérale brésilienne entre 1990 et 2015 134
Graphique 13 : Niveau de scolarité des personnes
privées de liberté 136
Graphique 14 : Identification des détenus selon
leur couleur de peau 137
150
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