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Isolationnisme et la géoéconomie des états-Unis d'Amérique sous Donald Trump. Enjeux et perspectives.


par Raphael Mbumba Muamba
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence en Relations Internationales 2018
  

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2. problématique et hypothèse

2.1. Problématique

L'entrée au pouvoir du 45ième président américain en son nom Donald Trump est problématisante dès lors qu'il a eu à recourir à la plus vieille doctrine de la politique étrangère américaine qu'est l'isolationnisme. Cependant, cette dernière n'est nullement la bienvenue de nos jours et ne semble pas être la mieux adaptée face à l'ampleur actuelle des Etats-Unis. Lors de sa campagne, Donald Trump reprend la vieille phrase de James Monroe «  l'Amérique d'abord » ou « l'Amérique aux américains », ce qui poussait les analystes à conclure que Trump est isolationniste. Ainsi élu, Trump a institué un nouvel ordre économique qui est l'isolationnisme avec des recommandations précises parmi lesquelles étaient en bonne place, les mesures géoéconomiques au sens d'Edouard Lutwak6(*).Suite à cela, il fut mis en place une série de décrets qui fut l'état des lieux de l'isolationnisme et de la géoéconomie pendant ce mandat de règne trumpien. C'est notamment le retrait des USA du cop 21, la déractification de l'ALENA, de l'Unesco et la menace de réduire les financements à l'Otan si les Etats membres ne songeraient à consacrer 2% de leur produit intérieur brut au financement dudit traité de l'Atlantique nord. Toutes ces mesures prouvent à combien l'isolationnisme est d'une grande ampleur dans la géoéconomie américaine d'une part, et d'autre part, la géoéconomie symbolisée par un protectionnisme accru traduisant la déclaration d'une série de guerres de nature commerciale contre les partenaires étatsuniens notamment : la guerre commerciale contre la Chine, contre le Mexique, contre l'Union Européenne mais aussi et surtout la remise en question du multilatéralisme et du libre-échangisme. Ladite guerre vise pour l'administration Trump à faire payer des droits douaniers exorbitants à ses partenaires traditionnels précités, afin de restaurer le messianisme de la puissance américaine perdu par ses prédécesseurs.

Poursuivant les efforts pour une Amérique puissante et superpuissante même, Donald Trump nourrit son Administration d'une bonne dose de protectionnisme au nom du nationalisme économique et en défaveur des industriels provenant de ces régions. Tout ceci dans le but de créer de l'emploi pour les américains qui sont favoris.Au fil du temps, le protectionnisme américain fait ressentir ses effets et réactions dans les chefs des concernés. Isolationnisme-géoéconomie, cette question pour autant qu'elle fasse sens, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan pratique dans ce contexte de la mondialisation, elle est souvent soulevée et très souvent banalisée alors qu'elle est un débat incontournable dans les Relations Internationales contemporaines. D'où nous avons voulu problématiser cette réalité de manière la plus profonde de sorte à mener une étude minutieuse y relative.

Sur ce, nous ne pouvons pas prétendre être le premier à avoir jeté notre dévolu sur l'isolationnisme et la géoéconomie des USA sous Donald Trump. Le vocabulaire lui-même de l'état de la question désigne un inventaire critique des études et travaux antérieurs en précisant l'apport et les limites de chacun, afin de dégager l'originalité de sa propre étude, par la stigmatisation des points de rupture7(*). En effet, le sujet a été abordé dans les différentes publications, mais pour la précision et concision, les écrits des auteurs suivants ont retenu notre attention, il s'agit de :Jack Thompson, Didier Lucas et Nicolas Dignoire, Bruno Desjardins, Thomas Comart et Laurence Mardon.

Dans son article intitule : « L'Administration Trump et la grande stratégie géoéconomique américaine : Politique de sécurité»8(*), Jack Thompson, pense que Donald Trump, est partisan d'un nationalisme conservateur et populiste, ce qui conduirait Washington à tourner le dos à l'ordre mondial libéral. S'il y a un domaine qui préoccupe les dirigeants américains actuels affirme l'auteur, c'est au moins autant que la géopolitique, c'est l'évolution de l'économie internationale.

L'auteur démontre comment le libre-échange a profité à des millions d'Américains, surtout dans les agglomérations et sur les côtes, et a contribué à une croissance économique nationale relativement constante. Mais, il pense aussi que le développement du libre-échange (et son cousin, l'évolution technologique) a aussi son revers. De nombreux Américains ont vu leurs revenus stagner ou même leurs emplois disparaître, et les inégalités n'ont jamais été aussi grandes. Ces phénomènes ont suscité une forte opposition à la libéralisation des échanges (et à l'immigration) et ont créé de la méfiance vis-à-vis des élites politiques et économiques.

Nous épousons la position de l'auteur, surtout quand il estime que le succès de la campagne présidentielle de Trump a replacé le nationalisme populiste dans la pensée conservatrice. De fait, Trump a désigné le libre-échange et l'immigration comme les responsables du sort de la classe ouvrière blanche, remis en cause des alliances de sécurité scellées de longue date. Trump a replacé le nationalisme populiste dans la pensée conservatrice et a privilégié le protectionnisme.

Plus qu'une excuse, les arguments de l'auteur sont de nature très politico-économique, surtout les conséquences qu'ont apporté les administrations précédentes ayant donné beaucoup plus d'importance au libre-échange porteur de l'effondrement de la puissance économique des Administrations d'avant Trump. Notre analyse se démarque de son étude, dès lors qu'elle aborde l'aspect géoéconomique pour voir le poids de l'isolationnisme dans la géoéconomie des USA sous Donald Trump. Notre analyse estime aussi que l'isolationnisme de Trump impacte sur la géoéconomie de ce pays.Nous sommes d'avis que l'isolationnisme est porteur des conséquences positives que négatives dans la géoéconomie américaine surtout quand il est l'espoir des emplois pour les nationaux, mais privant aussi l'Amérique de ses marchés traditionnels au sein desquels les Etats-Unis avaient une très large influence.

Dans son article « La géoéconomie : stratégie des Etats Unis : Pourquoi Washington tente de déstabiliser les entreprises françaises ? »,9(*) Didier Lucas et Nicolas Dignoire, démontrent comment le XXIè siècle n'a pas seulement accouché d'un Empire, il a par ailleurs affirmé l'émergence d'un nouveau bipolarisme économique. Du moins, c'est la thèse défendue par Washington depuis les évènements de septembre 2008. Pour Washington, la France serait à l'origine de financement de terrorisme en Irak. D'où il faudrait lui déclarer une guerre commerciale pour la contrecarrer de financer la reconstruction de l'Irak ennemi Juré des USA à cause de son terrorisme.

Les auteurs analysent comment le nouvel ordre a vu potentiellement s'affronter la première puissance économique et technologique de la planète face à des Etats émergents, parmi les plus pauvres du globe, coupables d'encourager le développement du terrorisme international. De son côté parce qu'elle s'opposée ouvertement aux Etats-Unis à propos de la guerre en Irak, la France s'est rendue coupable de trahison selon Condozella Rice. La nouvelle Secrétaire d'Etat estimait à l'époque que surviendrait le temps de la punition. L'éviction des entreprises hexagonales, des appels d'offres dans les marchés de reconstruction de l'Irak a signifié la volonté de sanctionner les sociétés françaises. Cela s'apparente bel et bien à une stratégie de guerre commerciale.

Contrairement à ce que ces auteurs pensent dans leur réflexion, nos analyses géoéconomiques ne ciblent pas seulement les entreprises francaises, mais elles prennent en compte les Etats entiers et les entreprises. Par ailleurs, les auteurs analysent les faits géoéconomiques sous Obama, alors que nous, nous décryptons ceux ayant trait à l'Administration Trump. Ils font des analyses géoéconomiques sous l'ordre économique libéral, par contre nous, nous faisons la remise en question de cet ordre libéral car, incompatible à l'idéologie trumpienne.

Dans leur article intitulé : « La stratégie de la guerre commerciale : le pire est à l'avenir 10(*)», Thomas Comart et Laurence Mardon font une analyse futurologique de la stratégie de guerre commerciale annoncée par Donald Trump. Ils abordent les promesses de campagne de Donald Trump dont ils évaluent la pertinence et la chance de réussite. Les auteurs démontrent comment Trump a réalisé son rêve de retirer les USA du partenariat transpacifique(PPT). Ils mettent l'accent sur les conséquences que peut apporter ce retrait sur ces partenaires notamment : le Japon, Vietnam ou l'Australie et affirment que ces conséquences peuvent être effectives si les USA ne développent pas des relations bilatérales avec le Japon.

Les analyses des auteurs s'éloignent de notre étude, quand ils estiment que le retrait des USA du traité transpacifique prive l'occident d'un instrument de pressions sur la Chine et redonne du souffle à celle-ci de détenir une longue marge de manoeuvre pour assurer un rôle central dans l'économie mondiale. Pour les auteurs, le retrait des USA de l'ALENA vise à installer la peur dans leurs partenaires nord-américains.

Les auteurs nous rencontrent quand ils estiment que l'isolationnisme des USA ou le repli sur soi de ce pays met en difficulté les exportateurs américains qui ont pour marchés traditionnels le Canada, le Mexique la Chine. Nous estimons ensemble avec les auteurs que la remise en cause de l'ALENA priverait aux producteurs américains d'un accès privilégié aux marchés canadien et celui mexicain et pourra entrainer des pertes énormes chez les agriculteurs américains. Cela pourra une fois de plus entraîner un esprit de compétitivité aux produits américains sur les marchés traditionnels.

Notre analyse quant à elle, se démarque de celle de ces auteurs en ceci que les retraits des différents accords par les USA, ne sont pas à interpréter comme une faiblesse de leur part, ou encore moins le signe d'une solitude, mais bien au contraire l'expression d'une hégémonie américaine sur leurs partenaires pour les inviter aux aises économiques des USA. En plus, les analyses des auteurs sont futurologiques et relativistes, la nôtre quant à elle est imminente et pragmatique, car elle fait voir les conséquences de la guerre commerciale contre l'acier chinois grande source de revenu du côté chinoisque américain dès lors quela plupart de son économie et investissements sont tournés vers les USA, alors que les USA ont un grand marché qui est l'Europe.

Dans son article : « la montée du protectionnisme américain et les perspectives d'une guerre commerciale »11(*), Bruno Desjardins fait une analyse des risques de la guerre commerciale déclenchée par les USA sur l'économie mondiale. Il pense que ces risques ont de toutes évidences augmentées aux cours de ces derniers mois. Les premières salives américaines suivies par les représaillesdes autres pays sont sources de tension.

L'auteur nous inspire dès lors qu'il estime que la géoéconomie américaine a comme arme le protectionnisme économique symbolisé par la hausse exagérée des barrières tarifaires. L'auteur rencontre notre assentiment surtout quand il s'incline au-devant de l'argument selon lequel, le penchant protectionniste clamé haut et fort par Trump traitant l'ALENA de pire accord commercial jamais signé nulle part dans le monde l'a aidé à gagner les élections en 2016.

Au regard de tout ce qui précède, notre problématique est formulée de la manière suivante : Comment l'isolationnisme influe-t-il sur la géoéconomie des USA sous Donald Trump ? Cette question constitue même l'ossature même de notre étude et nous permet ainsi d'aborder dans les lignes qui suivent nos hypothèses.

* 6 Baumard, P. et Lorot, P., « Champ géoéconomique : une approche épistémologique », in La Revue Française de Géoéconomie, Vol. 1, N° 3, automne 1997, p.2-3.

* 7 Kalunga Mawazo, B., et Kazadi Kimbu, Méthode de recherche et d'analyse en sciences et humaines, Lubumbashi, EDUPC, 2013, p.45.

* 8Thompson, J., « L'administration Trump et la grande stratégie géoéconomique américaine : Politique de sécurité », inanalyses du CSS, n°212, Septembre 2017, pp.1-4.

* 9Lucas D., et Dignoire N., « La géoéconomie : stratégie des Etats Unis : Pourquoi Washington tente de déstabiliser les entreprises françaises ? », in think-tank, Washington, N°243, pp.1-16.

* 10 Gomart, T. et Mardon, L., « La stratégie de la guerre commerciale : le pire est à l'avenir », in Institut français des Relations internationales(IFRI), Paris, n°12, 2017, pp. 51-55.

* 11 Desjardins B., « la montée du protectionnisme américain et les perspectives d'une guerre commerciale », in point de vue économique, n°12, 10 juillet 2018, pp.1-8.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein