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Isolationnisme et la géoéconomie des états-Unis d'Amérique sous Donald Trump. Enjeux et perspectives.


par Raphael Mbumba Muamba
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence en Relations Internationales 2018
  

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ü La fin de l'isolationnisme

Le 11 juin 1948, le Sénat des États-Unis adopte la résolution Vandenberg, qui permet au gouvernement américain de conclure des alliances militaires en temps de paix, ce qui confirme l'abandon de la doctrine isolationniste traditionnelle33(*).Partisans modernes ou l'extrême droite de l'échiquier politique, les isolationnistes fondent leur conviction sur un point de vue moral voire religieux du monde et de la place que doivent y occuper les États-Unis.Ainsi, les fondamentalistes chrétiens pensent que seuls les États-Unis peuvent leur offrir un cadre au niveau de leur exigence morale. C'est pourquoi ils s'opposent à l'ONU, et le pasteurPat Robertson, par exemple, affirme qu'il y a un complot onusien pour étouffer la première puissance mondiale.

Cette tendance peut, à l'instar de leurs pendants libéraux, s'ajouter à une critique du libre-échange. C'est ainsi que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a été la cible de leurs critiques. De même, Ross Pérot, candidat à la présidence en 1992, et Pat Buchanan,candidat à la présidence en 2000, dénoncent le commerce avec le Mexique et défendent un repli de l'Amérique sur elle-même et ses valeurs.

Cette tendance se traduit enfin par une opposition à ce que les États-Unis paient leur contribution aux Nations Unies. Lorsque Jesse Helms, sénateur de Caroline du Nord et président du comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis, bloque cette contribution, déclare : « Les Américains sont alarmés par les prétentions de la part de l'ONU d'exercer un monopole de légitimité internationale. Ils y voient une menace aux libertés qui viennent de Dieu, une exigence politique sur l'Amérique et ses dirigeants élus sans le consentement de la population34(*). »

Pour le Centre droit, le programme de George W. Bush en 2000 se veut isolationniste : il souhaite que l'Europe fournisse davantage d'efforts pour sa propre sécurité et envisage un désengagement rapide des États-Unis des conséquences des Guerres de l'ex-Yougoslavie, dans les Balkans35(*).

Après les attentats du 11 septembre 2001, l'Administration Bush se rapproche de la lignenéo-conservatrice et applique une politique interventionniste, qui est appuyée sur le principe de guerre préventive (guerred'Afghanistan, guerre d'Irak)36(*).En 2015 et 2016, Donald Trump fait campagne sur le thème non-interventionniste et devient président isolationniste voir néo-isolationniste37(*).

Le Centre gauche pour sa part, à partir de la fin du XIXe siècle, un mouvement contre les politiques impérialistes de l'époque oppose les moyens engagés dans ces politiques aux politiques sociales internes et aux valeurs de démocratie. William Jennings Bryan est à la tête de ce mouvement et se porte trois fois à la candidature de la présidence.Pour l'historien William Appleman Williams, les États-Unis ont bâti leur prospérité sur ce qu'ils ont pris des autres pays. Il dénonce un« empire comme manière de vivre »38(*). L'extrême gauche rejette souvent le capitalisme mondial et la politique extérieure actuelle et souhaite consacrer une part importante du PIB aux programmes sociaux plutôt qu'aux programmes de défense. C'est une partie de la ligne de Ralph Nader, candidat du parti vert en 2000.

De nos jours, le 45ième président américain Donald de Trump reprend l'isolationnisme comme fondement de sa politique étrangère. Il s'oppose au mondialisme et prône l'américanisme. Donald Trump va matérialiser son isolationnisme en annonçant les différents retraits des USA aux accords internationaux, notamment : l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA), l'accord de Paris sur le réchauffement climatique(COP21),(...)39(*). Trump renauve son isolationnisme en y accordant beaucoup plus une nature économique. Dans sa fameuse phrase : « america first » ou « l'Amérique d'abord », Trump dénonce les accords signés par ses prédécesseurs qu'il accuse d'avoir profité aux rivaux des USA. Pour lui, il faut soit se désengager de ces accords, soit les renégocier à condition qu'ils accordent des dividendes importantes aux américains.C'est ainsi qu'il va mettre en oeuvre trop de mesures protectionnistes.

La particularité de l'isolationnisme trumpien, réside en ceci qu'il s'oppose à toute intervention des USA dans le multilatéralisme et le libre-échangisme. Ainsi, Trump, préconise le bilatéralisme et les retraits du multilatéralisme. L'isolationnisme des trumpien est très économique, financier que politique contrairement à Georges W., Jefferson et James Monroe. C'est en ceci qu'il a innové cette doctrine de longue haleine de la politique étrangère américaine. Trump est pour certains chercheurs un néo-isolationniste dans le sens où il évoque l'isolationnisme pas au sens du continent américain comme ce fut le cas avec ses prédecesseurs, mais au sens des intérêts américains en tant qu'Etat souverain. Ceci étant, nous abordons la deuxième notion de cette analyse qui est la géoéconomie dans la suite.

* 33 Haine J.-Y., Les États-Unis ont-ils besoin d'alliés ?, Paris, Payot, 2004, p.195.

* 34 Discours du sénateur Jesse Helms du 20 janvier 2000.

* 35 Tooze, R., « Etats-Unis : le monde selon Bush », in Alternatives économiques, n°190, mars 2001, p.12.

* 36 Chautard, S., L'indispensable de la géopolitique, Studyrama, coll. « Principes », 2006, p. 258.

* 37 Vincent Jauvert, « 10 idées dingues de Trump en politique étrangère », sur http://tempsreel.nouvelobs.com/, 29 décembre2018 à 10H42.

* 38 Appleman Williams W., Empire as a Way of Life, Consortium, Book Sales and Dist., 1980, p.56.

* 39 Alançon, F., « États-Unis?: Donald Trump, champion de l'isolationnisme en politique étrangère », in La Croix.com, n°45, 22 mars 2016, pp.3-6.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon