Le pouvoir politique et ses mécanismes chez Michel Foucault et étienne de la Boétie.par MOSES BWALYA Université Loyola du Congo - Graduat 2019 |
I.4. La notion de la conduiteLa conduite, selon Michel Foucault, fait appel à un certain nombre de comportements que la personne qui conduit est appelée à afficher.En d'autres termes, pour Foucault, la conduite se réfère principalement à trois notions : conduire, comportement et comprise. Le terme conduire la conduite renvoi à la façon dont le prince dirige :« l'activité qui consiste à conduire, c'est-à-dire la conduction »25(*). La conduite comme comportement, elle peut aussi signifier :« la manière dont on se conduit, la manière dont on se laisse conduire, la manière dont on est conduit, finalement la conduite signifie la manière dont on se comporte sous l'effet d'une conduite ou de conduction »26(*). La conduite peut encore être comprise comme : « le souci de soi »27(*). Ce souci de soi se caractérise dans la dynamique philosophique par une tâche « d'éveiller ses concitoyens à avoir aussi un souci de soi ».28(*)Telle a été la mission que Platon s'était assigné dans la construction de sa cité idéale, mieux, dans sa République et précisément dans le septième livre portant sur l'allégorie de la Caverne. Sur ce, trois remarques (conduire, comportement et comprise), que Foucault fait peuvent nous aider à comprendre cette thématique (la manière de se conduire, le souci de l'autre et de soi). Dans un premier temps,Foucault comprend que déjà dès le départ, le pastorat avait connu des moments d'hostilités, atrocités, des mouvements de retours à la conduite normale c'est-à-dire à une vision d'ensemble et c'est ce qu'il appelle les contre-conduites. Est-ce que dans ce climat se demande Foucault, on ne va peut-être ressaisir là simplement les phénomènes en creux, négatifs ou réactifs ? C'est-à-dire être vigilantquant aux actes qui peuvent nuire la paix. Pour lui, tous ces affrontements, toutes ces hostilités, toutes ces guerres, toutes ces révoltes, se passent entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, etc'est ce qu'appelle « la révolte de conduite ». Ce qui fait que la forme de conduite n'existait pas de manière claire jusqu'à tel point qu'elle s'est livrée à une sorte d'ivresse des comportements inappropriés religieusement et dont le Moyen-Orient en donne des exemples aux IIe, IIIe, IVe siècles. Bref, à cette période, il y a eu tant de désordres contre le pastorat chrétien en Orient et en Occident, et c'est ce qui avait créé la corrélation entre la conduite et la contre-conduite29(*). En ce second temps, ces révoltes de conduite, c'est-à-dire du pastorat sont totalement des révoltes politiques non seulement parce qu'elles ont leur spécificité mais aussi parce qu'elles ont leur souveraineté qui est différente des révoltes économiques au pouvoir du fait qu'elles sont dans l'exploitation. Bien que ces révoltes soient multiples et distinctes, elles sont toujours liées entre elles et leurs partenaires ne s'en débarrassent pas, car ils sont attachés à leur conduite. Tel a été le cas au Moyen-âge où a existé les luttes entres les bourgeois et la féodalité que ça soit dans les villes flamandes, à Lyon au moment de vaudois30(*). Ces mêmes révoltes de conduite surgissent aussi dans des couvents surtout féminins, chez les femmes qui se posent diverses questions concernant leur statut de vie par rapport aux autres avec qui, elles ont commencé la formation ensemble. Enfin, il situe les révoltes de conduite principalement dans la forme religieuse en montrant comment elles sont liées au pastorat. A cette étape, les résistances se faisaient comme quelque chose du « mouvement méthodiste de la seconde moitié du 18e siècle, et elles ont été reprises dans l'exercice de la gouvernementalité, dans la mesure où le gouvernement s'est mis à vouloir lui aussi prendre en charge la conduite des hommes »31(*). Et alors il faut dire que les conflits de conduite vont de plus en plusse produire non seulement du côté des institutions religieuses, mais aussi et surtout du côté politique. Par exemple quand on parle de la guerre dans un pays où les gens n'ont pas l'habitude de le faire, c'est quelque chose d'étrange contrairement aux pays qui sont habitués à le faire. Cela engendre pour les inhabituels, un recrutement de militaire afin de pouvoir conquérir à cette noble tâche parce que cela suscite la révolte dans la population et c'est la désertion qui commence. Selon Foucault, la révolte est bonne dans la plupart des cas seulement quand on fait la guerre par exemple pour la paix sociale sous une conduite consciente, sous une conduite morale, sous un sacrifice, sous un dévouement à la cause commune et au salut commun, sous la direction d'une conscience publique, dans le cadre d'une discipline bien précise qu'à ce niveau on voit ce qui faut.32(*) A ce moment-ci, on voit apparaitre une « désertion-insoumission »,car refuser de faire la guerre, c'est-à-dire porter les armes pour le bien commun apparaissait comme une conduite ou contre-conduite. Dans cette même perspective, la contre-conduite est parlée dans la vie religieuse quand on cesse d'observerles règlementations de certaines choses dans l'institut et on cherche être conduit par d'autres personnes de leurs façons. De la même manière dans la vie politique, c'est quand on refuse de respecter la règle générale, suprême qui est la constitution qu'on tombe dans les révoltes, résistances.Ainsi, il faut un organe qui doit ressembler et gérer problèmes mentionnés de manière systématique et rationnelle, qu'il appelle ``l'Etat''. En ce sens, comment est-ce que Michel Foucault définit l'Etat ? * 25G. FREDERICK, «Michel Foucault » in Que-Sais- je? Paris, PUF, 1996, p. 197. * 26 Ibid. p. 198. * 27 Ibid, p. 110. * 28 Ibid., p.200. * 29Cf.M. FOUCAULT, Op. Cit., p.198. * 30Ibid., p.200. * 31M. FOUCAULT, Op. Cit., pp.94. 201. * 32Ibidem. |
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