§5.Les problèmes clés dans le secteur
de l'eau
Seulement 46% de la population de la RDC avaient accès
à une source d'eau potable améliorée en 2012. Contre une
moyenne de 60% en Afrique subsaharienne. La couverture d'assainissement
était estimée à seulement 31% en 2012. Le manque d'eau
potable et les mauvaises conditions sanitaires représentent un risque
majeur pour la santé publique. La mortalité des enfants de moins
de cinq ans était estimée à 11,9% en 2015 contre 9,2% en
Afrique subsaharienne, avec une prévalence élevée des
maladies d'origine hydrique telles que la diarrhée, le choléra,
la dysenterie et la fièvre typhoïde.
Il y a un écart géographique majeur dans la
disponibilité de l'eau potable 79% de la population urbaine ayant
accès à l'eau potable contre 29% de la population rurale et
péri urbaine. Cependant, dans des nombreuses régions de la RDC,
l'accès à l'eau potable était
64 Michel BOURGIGNON, Image de la terre, Edition revue
corrigée, 2011 p.68
109
inférieur à 9% en 2011. Le niveau d'accès
aux installations sanitaires améliorées est très faible,
mais comparable dans les zones rurales (29%). Les investissements financiers
sont nettement orientés vers les zones urbaines, 85% du financement
total étant affecté au développement du secteur de l'eau
en milieu urbain, bien que la population rurale comprenne environ 58% de la
population totale en 2014.
1. Secteur de l'eau urbain et péri
urbain
Bien que l'accès à l'eau potable soit nettement
plus faible dans les zones rurales que dans les zones urbaines en RDC, le
nombre réel de personnes sans accès à l'eau augmente
beaucoup plus rapidement dans les zones urbaines en raison de la croissance
démographique plus rapide. Le taux de croissance annuel moyen de la
population urbaine sur la période 2010-2015 a été
estimé à 42%. La croissance rapide de la population dans les
zones urbaines est associée à l'élargissement de
l'étalement urbain et pose des difficultés majeures dans la mise
en place d'infrastructures d'eau adéquates. L'expansion
incontrôlée de la construction de logements, de l'agriculture et
de l'approvisionnement en bois de chauffage affecte de nombreux bassins
versants péri urbains.
Les services d'approvisionnement en eau de la REGIDESO
souffrent de la dégradation de ses infrastructures en raison du manque
d'électricité, de l'absence de nouveaux investissements et
d'entretien. Les années de conflit armés le manque de leadership,
la faiblesse de la gouvernance, la faiblesse des finances publiques due au
non-paiement des factures d'eau et une politique tarifaire peu rentable, ainsi
que le retard des performances opérationnelles de la REGIDESO ont
conduit à la détérioration de l'état des services
urbain d'approvisionnement en eau.
La couverture en eau urbaine est caractérisée
par des hétérogénéités importantes, plus de
85% des raccordements urbains sont situées dans quatre provinces :
Kinshasa, Kongo Central, le Haut-Katanga et le Sud-Kivu.
2. Secteur de l'eau en milieu rural
La majorité de la population de la RDC, sans
accès à l'eau potable vit dans les zones rurales. Le secteur des
eaux rurales de la RDC a été négligé pendant des
nombreuses années et se caractérisent par une infrastructure
détériorée en raison du manque d'entretien et des
pièces détachées.
Généralement les femmes et les enfants assument
la responsabilité principale de l'approvisionnement en eau de leurs
familles. La rareté de l'approvisionnement en eau
110
De plus, des nombreux systèmes d'eau sont des mauvaises
qualités. Les principales sources d'approvisionnement en eau en milieu
rural sont les sources qui représentent environ 90% de
l'approvisionnement en eau en milieu rural.
Les sources ont l'avantage de nécessiter qu'un
investissement minimal pour l'installation et la maintenance. Cependant, les
sources sont souvent exploitées sans protection et développement
adéquats. Les puits peu profonds, qui utilisent des pompes manuelles et
motorisées constituent une autre source importante, l'approvisionnement
en eau dans les zones rurales. Les autres sources d'approvisionnement en eau en
milieu rural comprennent les forages, les petits systèmes de
distribution par conduite et les systèmes de collecte des eaux de pluie.
Généralement, les redevances pour le système d'eau en
milieu rural ne couvrent pas les coûts de fonctionnement, de plus,
presqu'aucun test de qualité de l'eau n'est effectué.
Les investissements actuels dans le secteur de l'eau en milieu
rural vise l'expansion de forages et des petits réseaux de canalisation
dans les grands villages qui desservent chacun entre 2000 et 5000 personnes et
sont gérées par les associations communautaires autonomes et des
entreprises privées locales, en outre, les programmes villages assainis
et écoles assainies vise le développement systématique du
secteur d'eau en milieu rural dans les petits villages dispensées de 500
à 1000 personnes. Le concept clé du programme est
l'amélioration de l'eau potable en exploitant les ressources et en
installant les puits peu profonds avec l'aide des communautés locales,
les petits villages de moins de 100 habitants qui représentent 37% de la
population rurale ne sont pas prise en compte par le programme et
représentent donc une lacune dans le plan de développement du
secteur de l'eau.
3. Impact sociaux
La crise de l'eau en RDC affecte particulièrement les
groupes les plus vulnérables de la société, à
savoir les femmes et les enfants vivant dans de zones péri urbaines
pauvres et non planifiées et dans des zones rurales reculées.
Dans les centres urbains surpeuplés, les ménages doivent souvent
acheter leur eau à des prix exorbitants en raison de la rareté de
l'offre et de la demande, tandis que les sources d'eau non
améliorées sont utilisées pour l'approvisionnement en eau
potable des zones rurales.
111
transforme ce processus en une activité très
laborieuse et longue, ce qui diminue le temps disponible pour
l'éduction.
4. Dégradation des ressources en eau
La modification des régimes de ruissellement,
l'érosion accrue et la dégradation de l'environnement sont les
conséquences de l'expansion non réglementée des zones
habitées et agricoles. L'aménagement de logements, la mauvaise
construction des routes, les latrines à fosse, les fosses septiques, les
opérations minières et les résidus miniers sont des
facteurs importants contribuant à la pollution des sources d'eau. Dans
les zones urbaines ; l'industrie, les stations-service, les garages, les
abattoirs et les eaux de ruissellement sont d'autres sources de contamination.
La contamination biologique due à l'évacuation des eaux
usées et des déchets solides et à l'augmentation des
charges en sédiments et en suspension ont les deux principales sources
de pollution65.
La cause sous-jacente de la dégradation des ressources
en eau est le manque de planification et de gestion organisée de
l'utilisation des terres. De plus, le suivi de la qualité de l'eau
à l'échelle nationale fait défaut.
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