I.2. Les études sur
l'entrepreneuriat agricole au Burkina Faso
I.2.1. L'entrepreneuriat
agricole selon la DDEA
La DDEA est créée en fin 2008 au sein de la
DGPER pour mettre en place le cadre approprié et apporter l'appui
nécessaire à la promotion et au développement de
l'entreprenariat agricole au Burkina Faso. Les critères de
caractérisation du RGA ne permettaient pas de prendre en compte la
multitude d'exploitations de type entrepreneurial, d'identifier formellement
les entreprises agricoles et de saisir l'étendue de leur
activité.
Tout en essayant de caractériser les exploitations de
type entrepreneurial, la DDEA a réalisée en 2011 une étude
sur l'analyse de la rentabilité des exploitations de type
entrepreneurial au Burkina Faso. Cette étude montre que les exploitants
modernes sont essentiellement de la tranche d'âge comprise entre 40 et 55
ans (53,7%) contre de jeunes promoteurs de la tranche d'âge comprise
entre 20 et 30 ans (3,86%). Le reste, soit 42,44% des propriétaires ont
un âge supérieur à 55 ans. Cette situation s'expliquerait
par l'insuffisance de la formation des jeunes et les difficultés
d'accès au financement et à la terre par les jeunes. Toujours
selon la même source, le niveau d'instruction dominant de ces exploitants
seraient le primaire (33%) alors que 20% ne sont pas
alphabétisés.
A l'image des conclusions du RGA sur les fermes agricoles
modernes, les spéculations produites par ces exploitations modernes sont
dominées par les céréales (maïs et sorgho) et les
oléagineux (niébé, l'arachide). D'autres cultures
émergent ; notamment le sésame, le riz et le coton. Le
marché (qui s'oppose à l'autoconsommation) constitue-t-il la
principale destination des productions de ces exploitations modernes (en
moyenne 74%). Ce taux de commercialisation élevé montre que ces
exploitants agricoles dégagent un surplus important de production
commercialisable sur le marché, ce qui justifierait le choix de la
promotion de ces acteurs par l'Etat à travers la DDEA pour la
réalisation de la sécurité alimentaire au Burkina Faso et
d'amélioration des revenus des ménages ruraux.
Sur les aspects d'utilisation de la main d'oeuvre, la
même source indique que dans les exploitations agricoles modernes, la
main d'oeuvre rémunérée journalière est dominante
suivie de la main d'oeuvre familiale (en moyenne 20%). La main d'oeuvre
rémunérée permanente est faible avec une proportion de 7%.
La main d'oeuvre utilisée par chaque exploitation
moderne est de 93 personnes par campagne. Elle varie en fonction des
régions et des capacités (superficies et équipements) des
acteurs.
Au-delà de ces caractéristiques
socio-économiques de production des exploitations modernes du Burkina
Faso, cette étude a établi leur rentabilité
financière (en moyenne 264 000 F.CFA/ha/campagne) et formulé
des recommandations dont :
Ø l'augmentation du niveau d'équipement des
exploitations en créant les conditions favorables d'accès
à ces équipements ;
Ø l'amélioration de l'accès aux intrants
de qualité pour une intensification raisonnée des
productions ;
Ø la formation et la sensibilisation des exploitants
agricoles sur l'utilisation des outils de comptabilité et de gestion.
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