C. DE 1970-1985
Avec la création de l'institut supérieur des
techniques médicales, la fonction infirmière affirme de plus en
plus son autonomie par rapport à la profession médicale. Elle
souligne l'aspect complémentaire de deux fonctions et refuse
l'auxiliarisation de l'infirmier ; les soins infirmiers sont
élevés au rang d'une science : les sciences
infirmières. On assiste à la naissance dans les hôpitaux,
d'une direction de Nursing à coté de la direction
médicale ; bien qu'elle reste encore dépendante de cette
dernière, l'infirmier dans son besoin d'épanouissement culturel
s'ouvre vers l'extérieur et fait son entrée au conseil
international des infirmiers (1985) formés sur place, et auquel sont
venus s'ajouter quelques licenciés à l'extérieur (en
Europe).
Sur le plan technique, la période de 1960-1985 fut
surtout caractérisée par le développement et le
perfectionnement des techniques de Nursing de base au rythme du
développement du pays en général et des services de soins
en particulier.
L'infirmier se spécialise dans les
différents domaines de soins et applique de plus en plus des soins de
haute technicité. Petit à petit également, s'opère
un glissement qui localise l'action infirmière sur la dimension physique
de soins infirmiers en négligeant les autres dimensions qui ne font pas
intervenir la technicité telle que la dimension sociale qui
nécessite le développement de la communication avec les
patients.
En bref, on peut qualifier cette période comme
étant l'époque de la technicité de soins
infirmiers.
Notons également qu'ici commence la
délégation de certains soins jugés inférieurs par
l'infirmier aux membres de la famille.
3. L'INFIRMIER DE 1986 A NOS JOURS
La crise économique qui touche l'ensemble du pays
atteint également les institutions hospitalières et se
répercute sur la qualité de soins qui étaient de plus en
plus axés sur la technique.
La carence en matériel de soins rend l'infirmier
presque oisif à l'hôpital. Celui-ci délègue la
plupart de ses responsabilités au garde malade, (presque tout le Nursing
de base). Il se consacre uniquement aux tâches administratives et
à l'exécution de prescription médicale.
On peut dire que sur terrain techniquement, il ya une
régression dans l'évolution du rôle de l'infirmier, qui,
inconsciemment se ramène lui-même à nouveau vers un
rôle d'auxiliaire médical en réduisant ses prestations aux
seules exécutions des prescriptions médicales.
Pendant ce temps, la formation s'élève de
plus en plus et les dimensions spirituelle et sociale de soins commencent
à émerger et l'approche holistique de soins infirmiers commence
à se faire parler.
Sur le plan de la formation, un cycle de licence en
Sciences Infirmières voit le jour au niveau local (1998), des docteurs
en soins infirmiers rentrent au pays après une formation à
l'extérieur.
En bref, l'infirmier membre à part entière
au sein de l'équipe sanitaire pluridisciplinaire, a besoin pour
être performant dans son rôle d'adopter sa formation au rôle
qu'il est appelé à jouer dans cette équipe. C'est ce que
visent les différentes tentatives de révision de programmes
d'enseignement.
Particulièrement à ce jour au niveau
supérieur, c'est à cause de décalage également que
la formation auxiliaire jugé digne a été
supprimée.
Il reste cependant à redéfinir les
finalités et les rôles de chaque catégorie au niveau
institutionnel et constitutionnel, car jusqu'à ce jour, la loi
régissant la fonction infirmière n'a pas été
modifiée.
C'est ainsi qu'en 2006, la loi no 16/15 du 15 juillet 2016
portant création et fonctionnement de l'ordre des infirmiers de la
République Démocratique du Congo a vu le jour.
Cet ordre assure principalement la défense et
l'honneur de la profession infirmière d'une part et la régulation
de la profession de l'autre part.
A cet article, il veille :
v Au respect des principes d'éthiques, de
moralité, de probité, de compétence et de
dévouement indispensables à l'exercice de la profession
infirmière ;
v A l'observance, par tous ses membres, des devoirs
professionnels ainsi que les règles édictées par le code
Assurer les liens avec les autres organisations et soutient les
intérêts sociaux et professionnels des infirmiers ;
v Maintenir les relations avec les établissements
de formation pour le suivi du programme d'enseignement ;
v Participer à l'élaboration et à
la validation des programmes de formation des infirmiers à tous les
niveaux.
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