I.1.4.3. Un contrat non exhaustif
Dans de nombreux projets ayant dérivés jusqu'au
contentieux, le contrat était soit incomplet soit confus ou encore
déséquilibré au détriment de l'une ou l'autre des
parties. Traditionnellement, un contrat spécifie notamment l'objet et la
durée du projet. Il fournit une définition globale de la
prestation à réaliser. Enfin, il aborde les questions de prix,
des pénalités de retard, ainsi que les conditions de paiement,
d'assurance et de résiliation. En effet, si par exemple le cycle de
validation des livrables est dissocié de celui des
échéances de paiement, le fournisseur pourra exiger le paiement,
peu importe si le résultat produit est conforme aux attentes du client.
Le client ne peut admettre que l'échéancier des paiements reste
immuable alors que le projet dérive et que les livrables ne lui sont pas
fournis. Les procédures indispensables au bon déroulement des
projets tel que la conduite du projet, le suivi des évolutions, la
gestion du planning, des recettes, gestion du changement ainsi que les attentes
précises du client doivent avoir été prévues
contractuellement, faute de quoi elles peuvent être
écartées par l'un des partenaires. Si ces procédures ont
été prévues dans le contrat ou dans le plan d'assurance
qualité associé, elles favoriseront le succès du
projet.
I.1.4.4. Des objectifs non alignés sur la
stratégie
Un des principaux facteurs d'échec d'un projet
réside dans le non-alignement du projet informatique sur la
stratégie de l'entreprise ou du service dans lequel il est mis en
oeuvre.
Pour la réussite d'un projet, il est essentiel que
celui-ci s'inscrive dans une vision portée par la direction de
l'entreprise. En effet, les projets accompagnent des réorganisations et
changements dans les processus métiers. De ce fait, en cas de
difficultés, les ressentiments se cristallisent sur la partie visible du
changement, le projet informatique, alors qu'il n'est que la conséquence
d'une réorganisation des processus parfois non maîtrisée et
mal déterminée par la direction.
Enfin, un projet informatique complexe aura de grandes
difficultés à réussir dans une organisation ou les
procédures qualité ne sont pas maîtrisées.
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I.1.4.5. Constat de dérives et
d'insuccès
La non-prise en compte des risques projets entraîne de
nombreuses difficultés comme celles relevées par une étude
du SEBC parue en 2005:
· difficultés liées à la technologie
utilisée : 67 % ;
· manque de coordination entre la MOA et MOE: 67 % ;
· mauvaise gestion du projet : 50 % ;
· insuffisance des contrôles : 17 %. Qui se
traduisent par :
· retards : 83 % ;
· surcoûts : 42 % ;
· non-qualité (décalage avec les demandes des
utilisateurs) : 25 %.
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