Il s'agit, dans cette partie de clarifier les dimensions et
le sens à accorder aux termes utilisés dans le cadre de cette
thèse.
Gestion des migrations : Selon
l'Organisation internationale pour les migrations, la gestion des migrations
est l' « ensemble des décisions et des moyens destinés
à la réalisation d'objectifs déterminés dans le
domaine de l'admission et du séjour des étrangers ainsi que dans
le domaine
42
de l'asile et de la protection des réfugiés et
autres personnes ayant besoin de protection. Cette définition insiste
sur les règles en matière d'entrée, de séjour,
d'asile et de protection des réfugiés » (OIM, 2007).
Pour Bimal Ghosh cité par (GEIGER et PÉCOUD,
2011) , la gestion migratoire signifie gérer pour atteindre des
objectifs plus ordonnés, prévisibles et humains, grâce
à une gouvernance globale du régime migratoire. La gestion
migratoire est basée sur une prémisse de base, à savoir
que la migration, bien gérée, peut être positive pour tout
le monde, à savoir les pays d'origine, les pays de destination et les
migrants eux-mêmes (d'où le fameux slogan « win-win » ou
« gagnant gagnant »).
Cet auteur saisit la gestion des migrations comme un
instrument pour une migration bénéfique à la fois pour le
migrant, les pays d'origine et de départ. Cette définition est
très proche de la vision de l'Union européenne des migrations
définie dans l'approche globale à savoir : lutte contre la
migration irrégulière, promotion de la migration légale et
du lien entre migration développement.
Selon Kabbanji (2009 ) « la gestion des migrations
fait référence aux politiques migratoires, c'est -à-dire
l'ensemble des dispositions légales et des pratiques administratives
mises en place en vue de contrôler la migration. Cette gestion peut
être nationale et faire donc référence aux politiques
migratoires mises en place individuellement par les États. Elle peut
également être bilatérale, liant deux États,
généralement à travers des accords ou des conventions
entre pays d'origine et de destination visant à réglementer les
flux et les conditions de séjour et d'emploi des migrants. Elle peut
finalement être multilatérale, c'est-à-dire liant plusieurs
États ou institutions régionales, comme c'est le cas dans le
cadre de la CEDEAO et de l'UEMOA, ou dans le cas d'accords ou de conventions
entre la CEDEAO et l'Union européenne ».
Dans cette thèse, nous retiendrons cette
définition de KABBANJI de la gestion des migrations car elle est plus
adaptée à saisir l'externalisation des politiques migratoires
européennes au Niger.
Politique migratoire :L'OIM, (2007)
définit la politique migratoire comme « les principes
généraux par lesquels un gouvernement est guidé dans sa
gestion des migrations », et considère cette gestion comme un
« terme englobant les nombreuses fonctions gouvernementales induites
par un système national de gestion méthodique et humaine des
migrations transfrontalières, en particulier l'administration de
l'entrée et de la présence d'étrangers sur le territoire
national
43
et la protection des réfugiés et de tout
type de personnes étrangères nécessitant une protection.
Ce terme se réfère à une approche planifiée de
l'élaboration d'une réponse politique, législative et
administrative aux défis posés par les migrations ».
Le terme politique migratoire fait référence
à l'ensemble des actions des autorités publiques d'un pays en
matière de gestion des individus n'ayant pas la nationalité de ce
pays et qui sont soit présents sur son sol, soit désireux de s'y
rendre. Par conséquent, ce terme générique inclut à
la fois les dispositions législatives et la pratique administrative
relatives aux allers et venues des étrangers sur le territoire national,
ainsi que les dispositions spécifiques aux conditions de vie des
résidents étrangers temporaires ou permanents. La politique
migratoire est donc la somme de la législation migratoire et de son
application (Boussichas, 2009).
Dans cette étude, nous considérons comme
politique migratoire l'ensemble des textes juridiques, politiques et actes
administratifs visant à réguler d'une part (les flux),
l'entrée, la circulation et la sortie des personnes de
nationalité étrangère dans un territoire donné et
d'autre part la gestion des étrangers (stocks).
Migration : La migration est « un
déplacement de population, de groupe, d'un pays ou d'une région
à une autre pour s'y établir sous l'influence de facteurs
économiques, sociaux ou politiques » (Dianka, 2007). Courgeau
(1988) considère la migration comme un déplacement d'une zone de
référence à une autre qui entraine un changement de
résidence. Pour Henry (1981), « la migration est un ensemble des
déplacements ayant pour effet de transférer la résidence
des intéressés d'un certain lieu d'origine ou lieu de
départ, à un lieu de destination ou lieu d'arrivée
».
La migration est un « déplacement d'une personne
ou d'un groupe de personnes, soit entre pays, soit dans un pays entre deux
lieux situés sur son territoire. La notion de migration englobe tous les
types de mouvements de population impliquant un changement du lieu de
résidence habituelle, quelles que soient leur cause, leur composition,
leur durée, incluant ainsi notamment les mouvements des travailleurs,
des réfugiés, des personnes déplacées ou
déracinées «. (OIM, 2007).
Il existe plusieurs types de migration : émigration
internationale pour mettre l'accent sur les départs, immigration pour
saisir les arrivées, migration de retour et de transit. La
présente étude se focalise sur la migration de transit des
migrants au Niger en partance vers l'Afrique du Nord et la Libye.