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L'imaginaire médiéval au prisme de la série Kaamelott d'Alexandre Astier


par Carole HENRY
Université de Nice Côte d'Azur - Master  2001
  

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VI- Etat de la recherche sur la thématique

Notre sujet étant centré sur la question de l'imaginaire médiéval et sa réception, mais aussi sur séries télévisées à caractère médiéval et particulièrement Kaamelott, quels sont, à l'heure actuelle, les travaux qui ont été publiés en relation avec ces thématiques ?

Dans ces quelques lignes, nous mettrons en évidence les articles et ouvrages qui semblent être les plus fondamentaux pour notre étude et également les plus représentatifs de ce qui a été publié en lien avec nos axes de recherche. Ce mémoire comportant plusieurs axes de recherches bien définis, nous les traiterons en plusieurs temps.

Depuis les années 1980, des recherches portent sur un nouvel objet d'étude : le médiévalisme. Selon Vincent Ferré, « on peut considérer que le médiévalisme correspond aux deux versants, créatif et érudit, de la réception du Moyen Âge aux siècles ultérieurs, en particulier aux XIXe -XXIe siècles ; il recouvre à la fois les oeuvres d'inspiration « médiévale » et les travaux universitaires, critiques et théoriques portant sur cette période. Autrement dit, le médiévalisme entend étudier l'héritage médiéval, sa présence ou sa reprise, ses revivals, dans des domaines variés : artistiques, comme la musique, le cinéma, la littérature, la peinture ou l'architecture ; mais aussi dans la société et la politique, et dans les sciences (humaines, en

2 D'après le résumé rédigé par Corentin Palanchini pour Allociné, le 19 juillet 2021 : https://www.allocine.fr/article/fichearticle gen carticle=18694131.html

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particulier). »3 On voit alors des conférences proposées au centre Georges Pompidou sur la « Modernité du Moyen Âge », des colloques, conférences, numéros de revues comme celui intitulé « Le Moyen-Âge maintenant » en 1983, ou encore « la Modernité au Moyen Âge » en 1988. Dans le monde anglo-saxon, ce que l'on appelle les Medievalism Studies naissent à la création d'une revue de l'historienne Leslie J. Workman, intitulée, Studies in Medievalism, et dont le premier volume paraît en 1979. La même année à l'université de Salzbourg en Autriche, une conférence est organisée par les philologues Jürgen Kühnel et Hans-Dieter Mück. Les directeurs suivants Tom Shippey et Richard Utz préfèrent aborder le médiévalisme à travers différents thèmes tels que les films.

Puis les travaux de littéraires et d'historiens se sont multipliés entre les années 2000 et 2010, jusqu'à plusieurs centaines d'essais et de colloques consacrés à ce champ d'étude. Pour n'en citer que les principaux, l'« International Conference on Medievalism » à Groningen aux Pays-Bas, en juillet 2010, les colloques annuels de Studies in Medievalism aux États-Unis ou encore ceux de l'association « Modernités médiévales » en France. On peut également citer les travaux de Paul Zumthor et de Bernard Cerquiglini. Pour autant, ces travaux de diverses nationalités semblent réalisés de manière isolée, sans jamais se citer les uns les autres. Dans la sphère littéraire, Michèle Gally travaille sur les traces de la littérature médiévale dans la littérature moderne.

Dans les travaux plus récents, et qui ont davantage été sollicités dans le cadre de recherche pour ce mémoire, citons les séminaires à L'ENS de la rue d'Ulm, à l'université de Provence et à l'université Paris 13, organisés par Nathalie Koble et Mireille Seguy, Michèle Gally, Vincent Ferré et Anne Larue. En 2016, William Blanc publie un ouvrage consacré aux réécritures contemporaines du mythe arthurien, et l'année suivante, un colloque sur la série Kaamelott est organisé à la Sorbonne. Le médiévalisme est donc un champ d'étude récent, qui ne cesse de croître, et dans lequel s'ancrera ce mémoire.

Autre champ d'étude mobilisé par ce mémoire, les séries télévisées, qui suscitent l'intérêt des sciences humaines et sociales, d'abord aux Etats-Unis et de plus en plus en France. Plusieurs colloques ont été organisés, comme celui de Cerisy-la-Salle en août 2002 et ceux des Universités du Havre et de Rouen depuis 2009. Sous l'impact de la multiplication des manifestations scientifiques, universitaires ou non, autour des séries télévisées (journées

3 Ferré, V. (2015). Médiévalisme. Emmanuel Bouju (dir.), Fragments d'un discours théorique, Nantes, C. Defaut. pp. 249-265

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d'études, conférences « grand public », articles dans la presse spécialisée ou quotidienne (des Cahiers du cinéma en 2007 et 2010 au Nouvel Observateur, en passant par France Inter...), s'est créé un réseau fondé par Barbara Villez nommé « SERIE » (Scholars Exchanging and Researching on International Entertainment Series), dépendant du CNRS. Certaines études se sont intéressées à des séries en particulier comme phénomène audiovisuel, alors que d'autres les présentent comme objet de recherche universitaire, particulièrement sous trois angles : leur sérialité, leur capacité d'actualisation et leurs vertus pédagogiques. C'est ce troisième axe de recherche qui a particulièrement nourri notre travail, notamment les travaux

de Nicolas Truffinet.
Cependant, l'étude des séries télévisées n'est pas encore un véritable domaine disciplinaire, car bien que la quantité de travaux soit considérable, il en résulte une telle variété de méthodes et d'approche qu'il est impossible de les mettre en rapport les unes avec les autres. D'une part, elles relèvent de la sociologie des médias, un champ disciplinaire qui existe depuis les années 1970 et qui met en lumière des systèmes de production, la réception par les téléspectateurs, de tel ou tel programme, mais les séries ne sont qu'une catégorie parmi d'autres (journaux télévisés, talkshows, téléréalité, etc...). Pour ne citer que quelques références phares, les articles publiés par Dominique Pasquier à la fin des années quatre-vingt-dix, intitulés « Chère Hélène : les usages sociaux des séries collège », paru en 1995 dans Réseaux, et « Télévision et apprentissages sociaux : les séries pour adolescents », paru en 1997 dans la revue Sociologie de la communication. Mais aussi les travaux Alan McKee tels que « Is Doctor Who political ? » (European Journal of Cultural Studies, 2004), ou encore plus récents et ayant nourri nos recherches, les nombreux travaux de Sarah Sépulchre et ceux de Jean-Pierre Esquenazi. D'autre part, les travaux postérieurs aux années 2000 relèvent de presque tous les champs des sciences humaines et sociales, comme la philosophie, la linguistique, l'histoire ou les études cinématographiques. Bien souvent, ces travaux ne se focalisent pas sur les séries mais les intègrent dans le champ plus large de la culture populaire. Ainsi, nous voyons que les travaux sur les séries sont encore épars et n'offrent pas un champ disciplinaire stable.

Autre champ disciplinaire mobilisé pour ce mémoire, les fans studies, branche appartenant aux cultural studies, marquées par les travaux pionniers de Henry Jenkins, Lisa Lewis ou encore Camille Bacon-Smith, dans les années 1980 et début 1990. Les recherches récentes, surtout aux Etats-Unis, travaillent sur l'impact des nouvelles technologies sur les pratiques des fans. Ce sont notamment les travaux de Baym, Pearson, ou encore Booth, entre les années 2000 et 2010. Du côté français, nous nous sommes principalement penchés sur les

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travaux de Martial Martin et ceux de Nawel Chaouni. En 2012, le « Fan Studies Network » a été créé afin de faciliter l'interconnexion entre les différents de ce champ disciplinaire, bien que

nous puissions dire qu'il n'en est qu'à ses débuts.
Ainsi, nous remarquerons que les domaines de recherche dans lesquels s'ancre notre mémoire sont soit très récents, soit encore lacunaires ou instables. C'est pourquoi il s'avère intéressant qu'apporter peut-être, à notre échelle, une pierre à l'édifice en croisant certaines références et en apportant de nouvelles pistes de réflexion autour de ces thématiques.

Quant à Kaamelott, objet qui nous permettra d'illustrer chacune de nos réflexions et de nos avancées, il est vrai qu'un certain nombre de mémoires, colloques et ouvrages scientifiques ont été publiés sur le sujet. Kaamelott a notamment été étudiée sous l'angle de son intertextualité, de sa réécriture du mythe, de ses sources médiévales. Notre réflexion se démarque des travaux précédents dans la mesure où nous passerons la série à travers le prisme de l'histoire et de la littérature médiévales, des références de la pop culture, de l'étude sociologique des publics, des outils cinématographiques, pédagogiques, des méthodes de narration, de représentations par l'image, etc... C'est une étude croisée de cette multitude de champs disciplinaires, rapportée à la série Kaamelott qui donnera un caractère inédit à ce mémoire.

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