B : TYPOLOGIE DU RISQUE BANCAIRE
La particularité du secteur bancaire est que le risque
ne peut pas être mesuré d'une seule et unique façon. Le
risque bancaire est donc multi dimensionnel. Il existe plusieurs types de
risques bancaires. Le comité de Bâle considère qu'il existe
quatre types de risques : le risque de crédit, le risque de bilan, le
risque opérationnel et le risque de marché. Selon Greuning et
Bratanovic (2004), on peut différencier quatre catégories de
risques bancaires à savoir risque financier, risque opérationnel,
risque d'exploitation, risques accidentels (Voir figure 4 ci-après).
Pour Lamarque (2008), le champ du risque bancaire est
regroupé en deux catégories : le risque financier et le risque
non financier.
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Figure 4 : L'exposition au risque bancaire
· Structure du bilan
· Rentabilité du compte de résultat
· Adéquation des fonds propres
· Crédit
· Liquidité
· Marché
· Devise
RISQUES FINANCIERS
RISQUES OPERATIONNELS
· Fraude interne
· Fraude externe
· Pratiques en matière d'emplois et
sécurité du travail
· Clients, produits et services d'affaires
· Dégradation des actifs physiques
· Cessation d'activités
· Risques technoogiques
· Gestion du processus
· Politique
macroéconomique
· Infrastructure financière
· Infrastructure légale
· Responsabilité civile
· Respect de la réglementation
· Réputation et risque fiduciaire
· Risque pays
RISQUE
D'EXPLOITATION
*Risque politique
* Risque de contagion
*Risque de crise bancaire
*Autres risques exogènes
RISQUESS ACCIDENTELS
Source : Greuning et Bratanovic (2004)
1 : Le risque bancaire financier
Le risque bancaire financier regroupe trois types de risque :
le risque de contrepartie, le risque de liquidité et le risque de
prix.
1.1 Le risque de contrepartie
Il est lié à un défaut de paiement d'une
contrepartie sur laquelle la banque détient une créance ou un
engagement hors bilan. Le risque de contrepartie est également
appelé risque de crédit. Ce risque fait partie des risques les
plus redoutés par les banquiers.
En matière d'internationalisation, le risque de
crédit englobe plusieurs dimensions. Il est effectivement lié au
risque de défaillance de l'emprunteur, mais également à la
notion de risque
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pays. De ce fait, les engagements des filiales
implantées à l'étranger déterminent
également le niveau des risques de la maison mère. Dans le cas de
ses filiales, le risque découle du fait que les emprunteurs d'un pays
donné ne soient plus en mesure de rembourser leur dette.
1.2 Le risque de liquidité
Le risque de liquidité peut être rattaché
à l'impossibilité de rembourser ses dettes. Ce risque est
couramment considéré comme la résultante d'une mauvaise
gestion du bilan ou encore lié à une détérioration
de la relation banque-clients, conduisant à une baisse de confiance. Il
est également souvent dû à un manque de liquidité
sur le marché en raison d'une crise du système. Le risque de
liquidité fait également partie des risques liés
directement au bilan, que l'on appelle aussi risques structurels. Si une banque
ne possède pas une liquidité suffisante, elle peut obtenir des
fonds à un coût raisonnable de deux façons : elle peut dans
un premier temps augmenter son passif, ou dans un second temps convertir des
actifs. Le deuxième choix conduisant à une baisse de la
rentabilité.
Mais dans les deux cas, une insuffisance de liquidités
peut conduire à une situation d'insolvabilité. Le manque de
liquidités pour une banque peut conduire à sa faillite. En effet,
la clientèle prise de panique, peut se ruer au guichet et causer la
banqueroute.
1.3 Le risque de prix
Le risque de prix est directement lié au risque de
marché. Il intègre les risques liés aux taux
d'intérêt, aux taux de change, et à la valeur des actions
mais également des matières premières. Le risque de
marché est quant à lui directement lié aux fluctuations
des taux d'intérêt, des cours boursiers et les taux de change. Si
les taux d'intérêt sont en augmentation, la valeur des actifs
financiers de la banque baisse, ce qui accroît le coût des passifs
bancaires. La banque possède des contrats ou encore des actifs en
monnaie étrangère ce qui provoque un risque de taux de change. En
effet, toute variation des cours des devises engendre un risque de perte pour
la banque.
On parle de risque de prix car celui-ci se manifeste quand la
chute du cours d'une devise provoque la dépréciation des actifs
détenus dans cette devise par la banque. Il n'existe pas dans les
devises de contrepartie commerciale lorsqu'il s'agit d'un emprunt
effectué par le client. Pour
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Marois (1979) l'emprunt permet de financer une extension de
capacité à l'étranger ou encore des investissements dans
le pays d'origine de la maison mère. Les opérations en devise
pour les banques multinationales représentent un tel niveau de risque
qu'il est généralement établi un contrôle sur toutes
les opérations en devises effectuées par les filiales
localisées à l'étranger. D'ailleurs Marois (1986) stipule
que certaines maisons mères obligent toutes leurs filiales
étrangères à constituer un rapport à chaque fin de
semaine afin d'identifier leur position de change.
Le risque de taux d'intérêt peut prendre
plusieurs formes. Ce risque est directement lié à
l'évolution des taux d'intérêt sur le marché. Il
peut affecter plusieurs parties de la banque à savoir sa performance,
ses dettes, ses créances, mais également ses instruments hors
bilan. Il s'avère également très nocif pour la banque s'il
est trop excessif.
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