B : LA RECHERCHE DE L'EFFICIENCE
Comme nous l'avons explicité dans le
précédent chapitre, l'efficience de la banque réside dans
la meilleure manière d'atteindre ses objectifs en minimisant les
coûts. Elle est un critère majeur de la performance
financière. Les banques s'internationalisent donc aussi en vue
d'être efficientes. Pour ce faire elles recherchent une taille critique,
et les économies d'échelle.
1 : Efficience et taille critique
En se basant sur une étude du secteur bancaire
européen, Troudart (2012) montre que la recherche de la taille critique
peut être une motivation pour les banques à s'internationaliser.
La taille critique est souvent recherchée surtout dans les cas de
consolidation. En effet, dans ce cas précis, l'objectif de taille est
lié au désir de s'imposer dans un premier temps sur le
marché domestique, puis sur les marchés internationaux.
D'ailleurs, le graphique 1 montre que le nombre d'établissement
bancaires dans l'Union Européenne n'a pas cessé de diminuer
depuis la fin de l'année 1999.
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53 Ces résultats ne s'observent pas pour les
petites banques qui opèrent sur des marchés urbains.
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Graphique 1 : Nombre d'établissements
monétaires et financiers dans l'U.E
Source: European financial stability and
integration repport 2010, May 2011
Même si le nombre d'institutions bancaires s'est
amoindri de manière moins spectaculaire, depuis la crise de 2008, on
constate tout de même que le marché bancaire européen
continue sa restructuration en poursuivant ses consolidations, ce qui le rend
de plus en plus concentré. De même, le pourcentage
d'établissements bancaires transfrontaliers européens en 2008 et
2009 reste sensiblement au même niveau que les années
précédentes.
Graphique 2 : Nombre d'établissement
transfrontaliers dans l'UE
Source: European financial stability and
integration repport 2010, May 2011
Selon ce même rapport, en dépit du fait que le
nombre de fusions acquisitions transfrontalières réalisées
a diminué de façon importante depuis la crise de 2008, la part de
marché des établissements bancaires transfrontaliers reste
pratiquement à son niveau avant la crise. Les banques
étrangères ont donc des parts de marché importantes sur le
marché européen.
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Toutefois, selon le même rapport (2011), le niveau de
capital du secteur bancaire détenu par le marché domestique est
supérieur à celui du niveau détenu par les marchés
étrangers. Il représente 70% du capital détenu pour les
états membres les plus anciens54.
Ce constat concernant l'industrie bancaire européenne
prouve qu'il y a un objectif de taille dans la démarche
d'internationalisation des banques. Le but est d'éviter pour celles-ci
de faire l'objet d'une offre publique d'achat hostile venant des banques
étrangères. Le désir d'augmenter sa taille et son pouvoir
de marché reste ainsi un moyen d'éviter ce genre d'attaque.
Cependant cette recherche de taille critique s'apparente bien souvent à
une recherche d'efficience d'économie d'échelle.
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