CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA PAUVRETE, LA SANTE
ET LE GENRE
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Dans ce chapitre, nous donnons un aperçu sur les
différents concepts de notre recherche afin de permettre aux lecteurs
d'avoir une base conceptuelle solide pour la compréhension du travail.
Nous aborderons successivement les points suivants : la notion de la
pauvreté, ses définitions et ses différentes approches ;
la santé, définition, systèmes de santé et
indicateurs clés ; enfin le genre sous tous ces aspects.
1.1. Pauvreté
Etymologiquement, le concept pauvreté vient du
latin pauper, pauvre. La pauvreté est un concept
polysémique qui mérite d'être appréhendée de
manière multidimensionnelle. Les différentes approches en la
matière, complémentaires les unes des autres, mettent en
évidence deux dimensions essentielles de la pauvreté : la
dimension monétaire qui est mesurée par le revenu et la dimension
humaine qui s'intéresse à la façon dont les ressources
sont réparties entre les individus ou les groupes composant la
société.
1.1.1. Pauvreté monétaire
La notion de pauvreté monétaire s'inscrit
essentiellement dans la perspective d'une approche quantitative et
opérationnelle visant à offrir un repère global permettant
de classer les individus par rapport à leur niveau de bien-être.
Il existe un niveau de bien-être prédéfini qui, s'il n'est
pas atteint par défaut ou par insuffisance de revenu, correspond
à une situation sociale de pauvreté. Le revenu qui permet de
satisfaire ce niveau de bien-être est le seuil de pauvreté ; toute
personne dont le revenu est inférieur à ce seuil, est donc
considérée comme pauvre. Devant certaines difficultés
pratiques pour cerner le revenu des ménages ou des individus, on essaie
très souvent d'appréhender le bien-être par le niveau de
consommation. Si la somme des dépenses de consommation est
inférieure au seuil prédéfini, l'individu est
considéré comme pauvre. La proportion des individus pauvres dans
la population totale indique l'incidence ou acuité de la
pauvreté. Le seuil de pauvreté (ou ligne de pauvreté) est
donc un niveau normatif de dépenses
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calculé à partir des besoins alimentaires et non
alimentaires en dessous duquel les individus sont considérés
comme pauvres. L'incidence de la pauvreté est la proportion des
personnes pauvres (c'est-à-dire ayant un niveau de dépenses en
dessous de la ligne de pauvreté) dans l'ensemble de la population.
Et qualifié de pauvre, toute personne dont les
ressources sont en dessous d'un certain seuil. Différentes
définitions de ces seuils existent ; les pays développés
utilisent de seuils relatifs. Par contre, les pays
sous-développés utilisent des seuils absolus.
Ainsi selon l'approche absolue30
ou de la grande pauvreté, le seuil est fixé selon un panier des
biens alimentaires (2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800
calories par jour la pauvreté non-monétaire) et non-alimentaires
nécessaire à la survie quotidienne. Les biens non-alimentaires
comprennent l'eau, l'énergie, le transport, etc. A cet égard,
l'Organisation des Nations Unies considère la pauvreté absolue
comme situation d'incapacité pour une population de se procurer un
« panier » de biens considérés comme indispensables
à sa survie. Notons que l'Organisation des Nations Unies a tendance
concentrer ses efforts sur l'élimination de la pauvreté absolue.
Pour preuve, le premier des objectifs du Millénaires pour le
développement est de réduire la grande pauvreté et la
famine.
Selon l'approche relative, le seuil est
fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de
l'ensemble de la population, avec comme référence le revenu
médian, revenu qui partage la population en deux parties égales.
La gravité de cette pauvreté varie d'un pays à l'autre en
fonction du niveau de vie de la majorité des citoyens.
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