2.2.2. Politique sanitaire
Dans cette section, nous présenterons succinctement la
politique sanitaire, l'organisation du système de santé, l'offre
des biens et services de santé et le financement du système de
santé.
2.2.2.1. Politique nationale de santé
Le 12 septembre 1978, la RDC, à l'instar des autres
Etats membres de l'OMS, a adopté la Déclaration d'Alma
Ata issue des travaux de la Conférence internationale
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sur les soins de santé primaires (SSP) qui a
adopté une stratégie mondiale visant à atteindre
l'objectif de la santé pour tous à l'horizon 2000.
Huit composantes des soins de santé primaires ont
été définies. Les principes qui sous-tendent la mise en
oeuvre et le développement des SSP ont pour finalité une
progression équitable de la santé. Il s'agit notamment de
l'accès universel aux soins et à la couverture de santé en
fonction des besoins, l'engagement à garantir l'équité en
matière de santé dans le cadre d'un développement
orienté vers la justice sociale, la participation communautaire à
la définition et à l'exécution des programmes de
santé et l'adoption d'approches intersectorielles de santé.
Les principes qui ont articulé l'Initiative de Bamako
constituent des fondements de la politique de santé congolaise.
L'Initiative de Bamako, lancée lors d'une conférence en 1987 de
Ministres africains de la santé (à Bamako) sous l'égide de
l'OMS et de l'UNICEF, a vu le jour afin de relancer la
politique des soins de santé primaires.
L'objectif ultime de l'IB est « l'accessibilité
universelle aux SSP »50. En effet, au milieu des années
1980, la stratégie ambitieuse des soins de santé primaires a
été mise à mal par la crise économique que
traversent les PED caractérisée par le poids de la dette et la
chute des cours des produits à l'exportation, ayant des coupes
budgétaires dans les secteurs sociaux dans le cadre de la mise en oeuvre
des politiques d'ajustement structurel de la Banque Mondiale et du Fonds
Monétaire International.
Au problème des diminutions drastiques de
crédits alloués par les gouvernements au secteur de la
santé, viennent s'ajouter des politiques qui favorisent une mauvaise
allocation budgétaire, un gaspillage des ressources et une gestion
médiocre. En outre, le secteur de la santé allait connaître
un exode massif
50 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS),
Op.cit.
40
de son personnel qualifié . C'est dans ce contexte
qu'est née l'initiative de Bamako51 ayant pour principal
objectif la participation communautaire et principale recommandation la mise en
place du financement communautaire de la santé via le recouvrement des
coûts.
La RDC, comme beaucoup d'Etats africains, a eu de la peine
à traduire les objectifs annoncés lors de ces conférences
internationales en reformes concrètes. Ainsi, comme indiqué dans
le Bilan Commun de pays de 2001, au niveau des SSP, les nombreuses actions
menées après Alma Ata ont été abandonnées au
profit du développement du secteur hospitalier. Il en est de même
pour l'Initiative de Bamako dont la mise en oeuvre n'a jamais été
effective au plan national car le principe de recouvrement des coûts
n'est pas accepté par le politique qui prône la gratuité
des soins.
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