2.3.3 La monnaie scripturale
Les inconvénients majeurs du papier-monnaie et des
pièces se justifient par le fait qu'ils peuvent être volés
et que leur transport en grande quantité est couteux à cause de
leur encombrement. D'autres instruments permettent de remédier à
ces inconvénients et correspondent à une autre étape dans
l'évolution des systèmes de paiement : il s'agit de ce qui
constitue la monnaie scripturale développée par les banques en
premier lieu le chèque.
Depuis l'antiquité, les virements entre comptes par
simples jeux d'écriture (d'où le terme de monnaie scripturale
tire son origine) furent pratiqués, même s'ils restèrent
longtemps restreints à un petit nombre de marchands importants. Au
XIVème siècle l'invention de la lettre de change
facilita les échanges à grande distance. Dans une lettre de
change, un marchand (dit preneur) demandait à un autre, son
correspondant à l'étranger (dit payeur) de payer un montant
donné à un tiers (le bénéficiaire). La circulation
de ces lettres par endossement (c'est-à-dire par ajout d'une signature
au dos) permettait de les utiliser comme une monnaie même si leur
acceptation était limitée aux gens connaissant le débiteur
ou le signaleur successif (qui était tous responsable de paiement en cas
de défaut de débiteur).
L'introduction de la lettre de change fut une innovation
majeure qui améliora l'efficacité des systèmes de paiement
dans des différentes transactions. En effet, il arrivait
fréquemment que des paiements dans diverse direction compensent. Mais
avant la lettre de change tous ces paiements devaient être
effectués un a un, ce qui exigeait des quantités importantes de
numéraire.
Dès lors que quantités de change furent
reçues par des banques qui purent les échanger entre eux,
beaucoup de créances s'annulèrent les unes les autres et
très peu de numéraire dut être déplacé ce qui
diminua les coûts de transport et augmenta l'efficacité
économique. Cette compensation entre de nombreuses lettres fut
organisée de manière de plus en plus sophistiquée par des
banquiers capables d'évaluer la qualité des débiteurs.
Elle facilita la multilatéralisation du commerce en permettant
d'éviter une grande part des transports de numéraire.
Forme simplifiée et démocratisée de la
lettre de change est le chèque ; qui est une instruction qu'un client
donne à sa banque de payer un montant a une autre personne en
échanger du chèque. Aujourd'hui, les chèques ne peuvent
plus circuler par endossement et conduisent simplement les banques à
transférer le montant spécifié du compte de leur client
à celui du bénéficiaire du chèque. Le chèque
permet ainsi à tout un chacun et non plus aux seuls marchands, de
réaliser des transactions sans numéraire et de
bénéficier des avantages de la compensation.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 29
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Un autre avantage des chèques est que les pertes ou les
vols sont réduits, car le bénéficiaire est clairement
désigné.
Un système de paiement essentiellement scriptural est
un progrès considérable, mais présente ce pendant deux
inconvénients. Tout d'abord il faut du temps pour envoyer par exemple un
chèque d'un endroit à un autre, ce qui peut être un
inconvénient sérieux si un paiement lointain doit être
réalisé rapidement. Ensuite, une banque à besoin de temps
pour encaisser un chèque que l'on a reçu. Enfin, le maniement de
milliards de cheque représente un processus complexe et couteux.
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