SECTION II : Neutralité et
changements inattendus des mandats en cours de l'O.N.U
L'organisation des Nations Unies intervient presque dans
toutes les crises politiques qui secouent le monde. Aujourd'hui, dans la zone
Ouest-africaine toujours considérée jusque là comme la
plus stable du continent, fait intervenir le conseil non pas pour une
assistance économique mais pour sa stabilité.
A cet effet, même si, dans certaines mesures, on a
noté des satisfactions vis-à-vis des actions de l'organisation
universelle de la paix, dans d'autres, ce n'est pas souvent le cas. Il convient
de développer tour à tour l'absence de neutralité des
organes de l'O.N.U (PARAGRAPHE I) et les changements des
mandats en cours de l'organisation qui, à mon sens, justifient aussi
l'inefficacité des actions menées (PARAGRAPHE
II).
PARAGRAPHE I : Absence de
Neutralité des organes de l'O.N.U
Par définition, la neutralité signifie pour une
force de maintien de la paix, le fait de s'abstenir à prendre partie
pour un des belligérants. Les forces d'interposition de l'O.N.U ne
doivent en aucun cas prendre position pour l'une ou l'autre des parties aux
conflits. C'est cette neutralité qui fait la force du conseil de
sécurité. Ainsi, avec cette neutralité observée,
l'Organisation des Nations Unies, de par ses organes, obtient plus de
crédibilité au regard des parties. A cet effet, le Conseil
accède à toutes les informations détenues par les
belligérants. Toutefois, il faut souligner que neutralité n'est
pas forcément passivité.
Le conseil de sécurité doit avoir la
capacité de traiter équitablement les conflits dans lesquels il
intervient. Pour pouvoir trancher les litiges, le conseil doit accorder aux
belligérants les mêmes possibilités de concertations et
doit être équidistant, c'est-à-dire sans influence aucune
en faveur de l'une ou de l'autre des parties.
La force de paix du conseil de sécurité doit
observer une double indépendance. Dans un premier temps, le conseil doit
être indépendant vis-à-vis des parties. Dans un second
temps, il doit aussi l'être par rapport aux Etats mandants. Vu
l'importance de la mission des forces de l'O.N.U, la neutralité de la
force de la paix se mesure à deux niveaux. Il s'agit entre autre lors du
déploiement de la force de l'O.N.U sur le théâtre des
affrontements mais aussi lorsque la force commence à exécuter son
mandat.
L'envoi de la force de sécurité de l'O.N.U doit
être bien préparé et coordonné. Ainsi, avant
d'envoyer la force sur le terrain, il faut fonder cela sur un accord entre les
parties c'est-à-dire, entre les belligérants et le conseil de
sécurité de l'O.N.U. Si ceci est fait, les belligérants
seront mieux préparés à collaborer avec les forces de
sécurité, c'est-à-dire les casques bleus.
Malgré toutes ces recommandations constatées, on
note très souvent des manquements, de la part des forces de
sécurité dans leurs actions d'intervention dans la région
Ouest-africaine. Du point de vue des déploiements de la force de paix de
l'O.N.U, on note parfois que ceux-ci sont parfois faits dans des circonstances
de guerre ou de tension extrême résultant d'une dégradation
de l'Etat et de la confiance des acteurs. Dans ces types d'interventions, la
cohabitation entre les forces de l'O.N.U et les belligérants n'est pas
des meilleures du fait que la force d'intervention est souvent vue comme une
ingérence faite de façon illégale.
Dans ce contexte, la force de paix sera confrontée
à une opposition avec d'autres forces soit rebelles soit forces
loyalistes de l'Etat comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire avec les forces
loyales au Président Laurent Gbagbo et la forces de
sécurité déployée sous l'impulsion de la France.
Dans le conflit Sierra Léonais ou encore Libérien, les forces de
sécurité ont dû faire face à l'opposition des
groupes armés qui considéraient que ces opérations
étaient dirigées contre eux. Cette situation a fait obstacle au
règlement des crises car elle avait favorisé un manque de
confiance entre la force de paix de l'O.N.U et certaines factions.
Toutefois, il faut noter que le manque de neutralité
n'est pas toujours effectif. Ce sont tout simplement les belligérants
véreux qui, parfois, imputent à tord à la force de
sécurité de l'Organisation des Nations Unies son manque de
neutralité dans ses interventions. Dès fois même, la
proximité des mandataires de l'O.N.U avec une des parties au conflit est
parfois source de méfiance.
Dans d'autres cas, nous dit Sady Sidy, 61 c'est la
difficulté pour la force de paix d'identifier les interlocuteurs,
à négocier avec de nombreux belligérants qui est
considérée par certains d'entre eux comme une partialité.
En effet, les parties ne sont pas souvent faciles à identifier. Par
exemple dans des conflits tels que celui Sierra Léonais et
Libérien, les factions étaient tellement nombreuses qu'on pouvait
se perdre dans les négociations.
61 Sady Sidy, règlement des conflits en
Afrique, Thèse, Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Des factions sont même nées après
éclatement des conflits ou même encore après qu'un accord
ait été trouvé entre les parties. Ceci ne fait, qu'en
fait, bouleverser les protocoles d'accord déjà signés.
Ainsi, des cas de ce genre ont été constatés dans le
conflit Libérien et ceci est fréquent dans le continent noir
africain. Pour résoudre ce problème de la multiplication des
factions après accord, on pourrait interdire lors des accords de paix,
la reconnaissance ultérieure de factions nées
postérieurement.
En définitive, la neutralité de la force de
sécurité est indispensable pour la réussite des
opérations qu'elle conduit. Seule la neutralité permet aux
troupes chargées du maintien de la paix de moduler l'usage de la force.
Au-delà de cette absence de neutralité constatée des
éléments du conseil de sécurité qui limitent
l'efficacité de l'action de l'organe de paix, on peut aussi penser aux
changements inattendus des mandats de l'ONU en cours.
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