1.3.2. Hypothèses
Pour structurer cette étude, les
hypothèses ci-dessous ont été formulées:
ü Il existe des facteurs de production du coton
biologique dans la commune de Banikoara;
ü La production du coton biologique améliore les
conditions socio-économiqueset environnementalesdes producteurs de la
commune de Banikoara ;
ü La production du coton biologique est confrontée
à des problèmeset des stratégies sont mises en oeuvre pour
les atténuerdans la commune de Banikoara.
Pour vérifier ces hypothèses, les objectifs
suivants ont été formulés.
1.3.3. Objectifs de recherche
L'objectif global du présent travail est d'étudier
les effets de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara.
De façon spécifique, il s'agit de :
ü analyser les facteurs de production du coton biologique
dans la commune de Banikoara ;
ü déterminer les effets socio-économiqueset
environnementaux de la production du coton biologique dans la commune de
Banikoara ;
ü Identifier les problèmes qui entravent le
développement de la production du coton biologique et proposer des
mesures appropriées pour son développement dans la commune de
Banikoara ;
1.2. Etat de connaissances
La problématique de la production
du coton biologique est devenue une préoccupation qui ne laisse personne
indifférent. Plusieurs documents élaborés par nombres de
chercheurs sont mis en place.
Le coton reste la principale culture de rente au Bénin
et entre 95 et 98 % des fibres sont exportés. Matthesset al.
(2005) identifient trois systèmes de production effectivement
pratiqués à savoir le coton conventionnel, le coton biologique et
le coton avec la lutte établée ciblée. Les deux premiers
sont les plus importants avec une prépondérance du coton
conventionnel. Le coton conventionnel est la plus grande consommatrice des
pesticides et fertilisants chimiques.
En effet les pesticides utilisés dans la production du
coton conventionnel sont très toxiques et nuisibles pour l'homme, le
cheptel et l'environnement en général selon
(Houndékonet al, 2006).
Il est par ailleurs constaté que la dégradation
des terres et des eaux est un problème grave, les terres agricoles sont
surexploitées, les parcours surchargés et les forêts se
déboisent, séparément ou associés, ces facteurs
intensifient dans beaucoup de régions la désertification,
l'érosion et la vulnérabilité à la
sècheresse, faisant baisser les rendements des cultures (FAO, 1986).
L'utilisation incontrôlée et abusive des
pesticides chimiques de synthèse (PCS) s'est
révélée préjudiciable à l'homme et à
son environnement. Aussi, la production cotonnière serait-elle à
l'origine de brûlures corporelles, d'intoxications alimentaires, de
pollution du sol, de l'eau et de l'air, de la destruction de la
pédofaune utile, du recul du couvert arboré et de la
biodiversité, etc. (Adanhoumè, 2000 ; Biaou, 2000 ; Daran, 2004).
Bien que les accidents liés à l'utilisation des PCS soient
très peu documentés.Ton (2002) rapporte que 280 cas
d'intoxication humaine dont 47 décès ont été
enregistrés au Bénin au cours de la campagne cotonnière
1999-2000.Une étude réalisée par Badarou et Coppieters
(2009) fait état de 105 cas d'intoxication dont 9 décès
entre mai 2007 et juillet 2008. Les intoxications surviennent notamment lors
des traitements phytosanitaires ou après la consommation de
denrées alimentaires contaminées par les PCS. L'impact de ces
matières actives sur les ressources halieutiques a été
également mis en évidence par Glinet al. (2006) qui ont
signalé la présence de résidus de PCS dans les
espèces animales aquatiques et les sédiments des cours d'eau des
zones de forte production cotonnière.
Pretty (2000), quant à lui, dira qu'un système
agricole est durable si le montant du revenu prélevé pour la
consommation chaque année peut être soutenu dans le temps.
Figuière et al. (2006), précisent que ce système
doit pouvoir être capable de satisfaire les besoins alimentaires d'une
population en croissance dans le respect de l'environnement et des ressources
naturelles. Parmi les solutions aux systèmes de production classiques
Berti,et al (2006) évoquent le coton biologique et / ou
équitable comme une alternative intéressante qui ne devrait pas
être prise comme un substitut mais plutôt une opportunité de
long terme mieux rémunérée. C'est dans ce contexte que le
coton biologique a été introduit chez les paysans en 2008 dans la
commune de Banikoara pour pallier à ces défaillances du
système de production conventionnel grâce à l'appui de
Helvetas à L'AFVA. En cinq ans, le projet a permis de
récupérer 476.545 hectares de terres dégradées dans
la commune de Banikoara et des producteurs de coton biologique ont vu leur
rendement s'améliorer de 250 kg par hectare en 2008 à 750 kg en
2010 (Helvetas, 2010). Selon Helvetas(2010) le coût de production du
coton conventionnel est 5 fois plus cher que celui du coton biologique.
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