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Problématique de la production du coton biologique dans la commune de Banikoara.

( Télécharger le fichier original )
par Bio Monti Sika OROU N'GOBI
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise 2015
  

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1.3.2. Hypothèses

Pour structurer cette étude, les  hypothèses ci-dessous ont été formulées:

ü Il existe des facteurs de production du coton biologique dans la commune de Banikoara;

ü La production du coton biologique améliore les conditions socio-économiqueset environnementalesdes producteurs de la commune de Banikoara ;

ü La production du coton biologique est confrontée à des problèmeset des stratégies sont mises en oeuvre pour les atténuerdans la commune de Banikoara.

Pour vérifier ces hypothèses, les objectifs suivants ont été formulés. 

1.3.3. Objectifs de recherche

L'objectif global du présent travail est d'étudier les effets de la production du coton biologique dans la commune de Banikoara.

De façon spécifique, il s'agit de :

ü analyser les facteurs de production du coton biologique dans la commune de Banikoara ;

ü déterminer les effets socio-économiqueset environnementaux de la production du coton biologique dans la commune de Banikoara ;

ü Identifier les problèmes qui entravent le développement de la production du coton biologique et proposer des mesures appropriées pour son développement dans la commune de Banikoara ;

1.2. Etat de connaissances

La problématique de la production du coton biologique est devenue une préoccupation qui ne laisse personne indifférent. Plusieurs documents élaborés par nombres de chercheurs sont mis en place.

Le coton reste la principale culture de rente au Bénin et entre 95 et 98 % des fibres sont exportés. Matthesset al. (2005) identifient trois systèmes de production effectivement pratiqués à savoir le coton conventionnel, le coton biologique et le coton avec la lutte établée ciblée. Les deux premiers sont les plus importants avec une prépondérance du coton conventionnel. Le coton conventionnel est la plus grande consommatrice des pesticides et fertilisants chimiques.

En effet les pesticides utilisés dans la production du coton conventionnel sont très toxiques et nuisibles pour l'homme, le cheptel et l'environnement en général selon (Houndékonet al, 2006).

Il est par ailleurs constaté que la dégradation des terres et des eaux est un problème grave, les terres agricoles sont surexploitées, les parcours surchargés et les forêts se déboisent, séparément ou associés, ces facteurs intensifient dans beaucoup de régions la désertification, l'érosion et la vulnérabilité à la sècheresse, faisant baisser les rendements des cultures (FAO, 1986).

L'utilisation incontrôlée et abusive des pesticides chimiques de synthèse (PCS) s'est révélée préjudiciable à l'homme et à son environnement. Aussi, la production cotonnière serait-elle à l'origine de brûlures corporelles, d'intoxications alimentaires, de pollution du sol, de l'eau et de l'air, de la destruction de la pédofaune utile, du recul du couvert arboré et de la biodiversité, etc. (Adanhoumè, 2000 ; Biaou, 2000 ; Daran, 2004). Bien que les accidents liés à l'utilisation des PCS soient très peu documentés.Ton (2002) rapporte que 280 cas d'intoxication humaine dont 47 décès ont été enregistrés au Bénin au cours de la campagne cotonnière 1999-2000.Une étude réalisée par Badarou et Coppieters (2009) fait état de 105 cas d'intoxication dont 9 décès entre mai 2007 et juillet 2008. Les intoxications surviennent notamment lors des traitements phytosanitaires ou après la consommation de denrées alimentaires contaminées par les PCS. L'impact de ces matières actives sur les ressources halieutiques a été également mis en évidence par Glinet al. (2006) qui ont signalé la présence de résidus de PCS dans les espèces animales aquatiques et les sédiments des cours d'eau des zones de forte production cotonnière.

Pretty (2000), quant à lui, dira qu'un système agricole est durable si le montant du revenu prélevé pour la consommation chaque année peut être soutenu dans le temps. Figuière et al. (2006), précisent que ce système doit pouvoir être capable de satisfaire les besoins alimentaires d'une population en croissance dans le respect de l'environnement et des ressources naturelles. Parmi les solutions aux systèmes de production classiques Berti,et al (2006) évoquent le coton biologique et / ou équitable comme une alternative intéressante qui ne devrait pas être prise comme un substitut mais plutôt une opportunité de long terme mieux rémunérée. C'est dans ce contexte que le coton biologique a été introduit chez les paysans en 2008 dans la commune de Banikoara pour pallier à ces défaillances du système de production conventionnel grâce à l'appui de Helvetas à L'AFVA. En cinq ans, le projet a permis de récupérer 476.545 hectares de terres dégradées dans la commune de Banikoara et des producteurs de coton biologique ont vu leur rendement s'améliorer de 250 kg par hectare en 2008 à 750 kg en 2010 (Helvetas, 2010). Selon Helvetas(2010) le coût de production du coton conventionnel est 5 fois plus cher que celui du coton biologique.

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