3.1.5. Semis et
démariage
Le semi du coton se fait le plus tôt possible lorsque
les conditions d'humidité le permettent. Les semis sont repartis en
trois catégories suivant la période de réalisation: semis
précoces, semis normaux et semis tardifs. En production de coton
biologique, il est recommandé de réaliser au maximum des semis
précoces. Dans la commune de Banikoara, les semis précoces se
situe entre le 20 mai au 10 juin pour, du 11 au 20 juin pour les semis normaux
et du 21 juin au 10 juillet pour les semis tardifs. Le rendement du coton est
fortement dépendant de la période de semis. Le semi se fait en
poquets avec un écartement de 0,80 m X 0,40 m voir 0,60 m X 0,30 m
suivant le type de sol. Avec les variétés utilisées, il
faut atteindre une densité d'environ 62, 500 plants à l'hectare
(125 lignes par ha, 250 poquets par ligne, 2 plants par poquet). Selon la
qualité et le coût de la semence, 2 à 5 graines sont mises
par poquet à une profondeur de 3 - 5 cm et couvertes de sable fin. Les
semences commencent à germer dès le quatrième jour au
contact avec la terre humide. En cas de mauvaise levée, on
procède à un resemis dans les endroits où il n'y a pas eu
de germination une à deux semaines suivant l'émergence des jeunes
pousses. Le démariage est réalisé dix à douze jours
après que le cotonnier a levé si l'humidité du sol est
favorable. Il s'agit d'arracher à la main les plants en trop par poquet
en ne laissant qu'un ou deux plants les plus vigoureux. Par le
démariage, on apporte au cotonnier de la lumière, de
l'aération, de nutriments et de l'eau. L'opération de
démariage est suivie d'un binage au tour des pieds du cotonnier.
3.1.6. Opérations
d'entretien du coton
ü Gestion des mauvaises herbes
Les éléments les plus importants dans une bonne
gestion des mauvaises herbes sont une rotation des cultures correcte et un bon
timing d'exécution des opérations culturales (labour, semis,
sarclage, buttage). Une surveillance attentive des populations de mauvaises
herbes et le labour léger (houe, sarcloir), combinés au
désherbage manuel et sélectif, suffisent
généralement au producteur bio expérimenté de
`'faire bon ménage'' avec les mauvaises herbes. Il vaut laisser les
mauvaises herbes sur le champ après le sarclage, car de cette
manière elles se décomposent et les éléments
nutritifs sont retournés au sol et rendus accessibles aux plantes. Le
fumier ou le compost amènent souvent des graines de mauvaises herbes au
champ. Pour éviter cela, il faut utiliser du compost bien
décomposé où les graines des mauvaises herbes sont
détruites. Un bon timing dans le désherbage a plus d'impact sur
l'augmentation de la production que l'utilisation des engrais et la lutte
contre les ravageurs.
ü Le sarclage
Le sarclage consiste à entretenir les plants de
cotonnier en luttant contre les adventices poussant sur la parcelle. Le
sarclage réduit la concurrence que les mauvaises herbes exercent sur le
cotonnier (eau, nutriments, lumière, air). Par le sarclage on augmente
la capacité de rétention d'eau du sol, l'aération, la
mobilisation des nutriments et leur disponibilité. On apporte au sol de
la matière organique sous forme de paillis ou mulch par l'enfouissement
des mauvaises herbes. En coton biologique, le nombre de sarclage peut atteindre
3 voir 4 si la fumure organique apportée en début de saison
n'était pas bien décomposée. L'opération se fait
soit manuellement ou à la traction animale au triangle à cinq
dents.Photo1montre le sarclage d'un champ de coton à Banikoara.
Photo 1 : Sarclage d'un champ de coton
biologique à Banikoara.
Prise de vue : OROU N'GOBI,
décembre 2014
ü Le buttage
L'opération est réalisée une fois que les
plantes sont hautes, et que les premières applications de fumier
organique ont été faites (tourteau et compost). Le buttage
élimine les mauvaises herbes et réduit l'évaporation de
l'humidité du sol. Il se fait soit à la traction animale avec le
butter, soit manuelle à la daba (houe).
ü Gestion des ravageurs
Le traitement du coton biologique se fait sans l'utilisation
des produits chimiques. Le traitement du coton biologique nécessite
alors l'utilisation de bio pesticide. Ainsi, plusieurs variétés
de bio pesticide sont fabriquées en suivant un certain nombre de
techniques. Parmi ces bio-pesticides, celui fabriqué par la graine de
neem est plus utilisé dans la commune de Banikoara. En effet, la
préparation de l'extrait aqueux des graines de neem suit plusieurs
étapes indispensables. Ainsi, pour obtenir un produit efficace il est
nécessaire de réunir un certain nombre de substances en suivant
certaines étapes. Ainsi, pour un hectare il faut :
- 1 Kg de graine de neem soit une mesure de la grande
boîte de tomate ;
- 1 mesure de piment (petite boîte de tomate) ;
- 1 mesure de savon indigène (petite boîte de
tomate) ;
- 10 litres d'eau propre ;
- Ail
La figure 5 ci-dessous illustre les étapes de
fabrication et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem.
Collecte des graines de neem.
Séchage
Concassage
Broyage
Macération pendant 72 h dans 10 litres d'eau
Filtrage
Extrait aqueux
Traitement
Ajout d'additifs moulus (pilent, ail, savon local)
Figure 5 : étapes de fabrication
et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem
De l'analyse de la figure5, il faut retenir que la fabrication
et d'utilisation de l'extrait aqueux des graines de neem suit huit
étapes qui doivent être respectées.Par ailleurs, Il y a un
certain nombre de pesticides naturels qui peuvent être utilisés en
production de coton biologique. En agriculture biologique, le savoir local des
producteurs est très important pour identifier des nouvelles plantes
locales à effet pesticide.
Ø Pulvérisation du neem
Les pulvérisations de graines ou d'extraits de feuilles
de neem ne tuent pas directement les insectes mais réduisent leurs
activités normales telles que l'alimentation, leurs mouvements et
reproduction. C'est pourquoi leur action n'est visible qu'après quelques
jours. Le principal avantage du neem est qu'il n'est pas dangereux pour la
plupart des insectes utiles et qu'il ne pose pas de risque aux humains.
Ø Tourteau de neem
déshuilé
Appliquer comme fumier sur chaque pied de cotonnier.
Ø Répulsifs
ail-oignon-piment
Ce répulsif ne tue pas les insectes mais
détourne les ravageurs des cultures.
Ø Plantes pièges
La technique des plantes pièges consiste à
offrir aux ravageurs un large choix de plantes. Certains ravageurs du cotonnier
préfèrent les plantes deZeamays(maîs),
Sorghumbicolor(sorgho), Helianthusannuus(tournesol),
Cajanuscajan(pois cajan), Hibiscus rosa-sinensus(hibiscus) ou
d'Abelmoschusesculentus(gombo). L'expérience de la Tanzanie
montre que le tournesol peut être cultivé en association avec le
coton sur les rangées tous les 10 à 15 mètres. Il est
semé en même temps ou peu de temps après le coton de sorte
que la floraison arrive au moment où les chenilles du cotonnier
commencent leurs attaques. D'autres insectes et oiseaux utiles sont
également attirés par la plante en fleur. En outre, les graines
de tournesol sont une source de revenu supplémentaire pour le producteur
ou la productrice, et de fourrage pour les animaux. Le gombo
expérimenté comme plante piège et donne des
résultats satisfaisants sur le contrôle des ravageurs comme la
chenille américaine du cotonnier et autres.
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