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De la laà¯cité du droit positif congolais au regard de la constitution du 18 février 2006.

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par Chrispin BOTULU MAKITANO
Université de Kisangani - Graduat 2011
  

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CONCLUSION

Le rôle d'un bon chercheur c'est de réfléchir par rapport aux réalités qu'il est entrain de vivre dans divers domaines de la vie.

Spécialement pour cette étude « De la laïcité du Droit Positif Congolais au regard de la constitution du 18 Février 2006 », nous nous sommes objectivement assigné de :

- Contribuer à l'éclaircissement de la notion de laïcité en droit congolais afin de débarrasser progressivement les citoyens congolais de la confusion sur l'interprétation de la laïcité ;

- Contribuer à la conformité des religions aux lois en vigueur.

De la laïcité du droit positif congolais, beaucoup de confusion et de doute se créent vis-à-vis de ceux qui se croient totalement investis du pouvoir divin sur l'étendue du territoire national congolais. Certains se considèrent infiniment libres en ne voulant plus se conformer à la loi, parce que la loi leur consacre la liberté religieuse. Ce qui risque de mettre en péril le droit positif congolais.

De ce fait, parce qu'il y a la consécration du principe de la liberté de culte dans l'ordonnancement juridique congolais, on est entrain de vivre la prolifération illimitée de sectes religieuses, les autres même avec un penchant excessif en argent.

De même, l'Etat se voulant ou se réclamant laïc, se préoccupe tout petit peu des affaires religieuses dans le bon fonctionnement de ses institutions.

Pour que ces objectifs ci-haut énumérés soient atteints, notre préoccupation était centrée autour des questions ci-après :

- Comment préserver le droit positif congolais laïc face aux impératifs des religions ?

- Faut-il forcement empêcher la prolifération ou du moins l'existence des sectes religieuses au sein de l'Etat congolais, lequel Etat s'est consacré un caractère laïc ?

- L'Etat congolais est-il vraiment laïc ?

Nous étions parti des hypothèses selon lesquelles la préservation du droit positif congolais face aux impératifs des religions serait possible si le législateur adoptait des lois plus rigoureuses, qui sanctionneraient toute conduite religieuse ou toute pratique religieuse qui oserait ne plus se conformer à la loi.

Aussi, la laïcité de l'Etat congolais ne veut pas dire une position antireligieuse de l'Etat. La prolifération ou l'existence des sectes religieuses serait parfois avantageuse au sein de l'Etat congolais dans le sens selon lequel ces sectes pourraient néanmoins contribuer à la rééducation ou à la resocialisation de certains individus qualifiés d'une plus grande dangerosité au sein de l'Etat, c'est-à-dire en se convertissant à ces sectes ou à ces religions, ces individus peuvent sortir de leur état dangereux et devenir des citoyens sérieux. Et c'est à l'Etat d'assurer le contrôle sur ces sectes ou religions en vue de préserver la loi.

L'Etat congolais serait laïc si on se basait spécifiquement sur la rigueur de l'article 1er de la constitution en vigueur. Néanmoins, l'efficacité de sa laïcité se voit restreinte par certaines interprétations des dispositions légales qui recourent en outre aux prescriptions religieuses.

En effet, l'approche juridique nous a aidé à interpréter et expliquer les dispositions légales au regard des textes du pays consacrant la laïcité. En plus, cette approche a été soutenue par la technique documentaire grâce à laquelle les données de notre étude ont été aisément récoltées, car nous avions fait recours à la lecture des ouvrages et de certains travaux scientifiques.

Par la laïcité du droit positif congolais, il existe effectivement en République Démocratique du Congo des législations réglementant l'exercice des religions ou leur existence au sein de l'Etat : c'est notamment la loi n°004/2001 du 20 Juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif et établissements d'utilité publique, et la loi n°71/01 du 31 Décembre 1971 réglementant l'exercice des cultes, d'où le souci majeur du législateur congolais d'assurer la protection de sa loi face aux prescriptions religieuses.

Bien que ces lois édictées, l'exercice des religions outrepassent la volonté du législateur. La référence à Dieu dans le préambule de la constitution et dans le serment du chef de l'Etat pose problème au regard de la laïcité de l'Etat.

Pour ce qui nous concerne, nous disons donc que la souveraineté de l'Etat congolais implique l'application de ses normes sur tous les secteurs. Sa position laïque n'exclut pas l'exercice des religions ou leur existence sur son territoire national.

L'Etat congolais est laïc en se mettant sur la rigueur de l'article 1er de la constitution et surtout dans l'analyse de la plupart des textes légaux du pays. L'Etat cherche à réfuter d'une manière ou d'une autre les impératifs religieux qui risquent d'outrepasser l'application rigoureuse de sa loi.

La laïcité de l'Etat congolais ne veut pas dire une position antireligieuse de l'Etat. Selon la clarification de la notion de laïcité, l'Eta ne présente pas une attitude d'hostilité ou de méfiance contre les religions, il reconnait bien l'importance des religions dans le bon fonctionnement de ses institutions. Mais de peur de mettre en péril son droit positif laïc, l'Etat se trouve dans l'obligation d'adopter des lois strictes afin de conformer légalement toutes les religions implantées sur l'étendue de sa souveraineté.

La prolifération ou l'existence des sectes religieuses présente un avantage au sein de l'Etat congolais, dans le sens selon lequel ces sectes contribuent néanmoins à la rééducation ou à la resocialisation de certains individus qualifiés d'une plus grande dangerosité au sein de l'Etat, c'est-à-dire en se convertissant à ces sectes ou à ces religions, ces individus sortent de fois de leur état dangereux et pour devenir des citoyens sérieux. Et c'est à l'Etat d'assurer le contrôle sur ces sectes ou religions en vue de préserver la loi.

Voyant l'impact considérable des religions au sein de l'Etat, celui-ci y fait recours et va même jusqu'à les protéger. C'est dans ce sens que sa laïcité est d'autant plus critiquée car il réfute d'une part les considérations religieuses, et d'autre part il leur accorde une place de choix au sein de ses institutions.

En effet, confirmant nos hypothèses, nous suggérons à ce que l'Etat congolais ne doit pas entièrement s'investir dans les affaires religieuses comme fut le cas dans les anciennes sociétés primitives, de façon à assurer la préservation de son droit vis-à-vis de certaines prescriptions dangereuses des religions, non de les empêcher forcement ou de les écarter, mais de leur appliquer des normes plus rigoureuses en vue de réglementer leur exercice.

En plus, pour les religieux, il n'y a pas de religion d'Etat en République Démocratique du Congo. Ce qui implique l'application effective des lois nationales et non la prise en compte des prescriptions religieuses comme principale législation. Vivant au sein de l'étendue de la souveraineté nationale congolaise, ces religieux sont tenus obligatoirement de se conformer aux lois nationales. Le respect obligé envers les autorités publiques exige à ces religieux de se laisser totalement diriger par ceux-ci et, ce doit être dans le respect de leurs droits et libertés consacrés dans la constitution. De même, la référence à la sainte Bible les oblige de respecter ceux par qui ils sont dirigés, si bien que cette même bible reconnait l'autorité de la puissance publique en disposant « à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Ce travail contient un certain nombre d'informations utiles aux futurs chercheurs qui s'intéresseraient à la laïcité de l'Etat congolais. Pourtant, les insuffisances qu'en résultent pourraient constituer des nouvelles pistes de recherche.

Notamment « la problématique de l'exercice de la liberté religieuse au sein de l'Etat congolais laïc » et « le sort de la laïcité au sein des Etats consacrant la religion d'Etat : cas des pays du monde Arabe », sont des pistes de recherche que nous mettons à la disposition de nos futurs chercheurs qui voudront bien s'intéresser à la Laïcité sur d'autres aspects.

Enfin, étant humain que nous sommes, nous ne pouvons pas nous prévaloir une oeuvre parfaite, alors que toute oeuvre humaine ne manque jamais d'imperfections. Dans ce sens, nous nous exposons à toutes les critiques constructives pour quiconque les aurait constatées.

Chrispin BOTULU MAKITANO

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld