DEUXIEME PARTIE :
LES CONSEQUENCES DE L'AMBIGUÏTE DU STATUT
JURIDIQUE ET LES PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE LA SITUATION JURIDIQUE DU
SITE DE LAONGO.
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L'absence de cadre formel statutaire de la situation juridique
du site et des oeuvres a eu des conséquences dans le passé et qui
perdurent jusqu'aujourd'hui. Ces effets s'observent au niveau organisationnel
et fonctionnel à travers les implications professionnelles
altérant ainsi la qualité du service et les atouts de promotion.
Aussi, est-il judicieux de concevoir une perspective d'amélioration de
la situation juridique avec des propositions de solutions susceptibles
d'assurer une politique de promotion et de protection efficace à travers
le statut institutionnel du site et de celui des oeuvres aussi bien au plan
national qu'international.
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Chapitre I : les conséquences de
l'ambiguïté de la situation juridique du site de Laongo.
L'ambiguïté de la situation juridique du site de
Laongo est à l'origine de conflits non seulement actuels, mais aussi de
conflits latents mais patents tant entre les acteurs que les institutions
intervenant sur le site. Ces conflits sont accompagnés de limites
objectives dans le fonctionnement du site.
Section I : les conflits
L'absence de précision de l'étendue du pouvoir
des structures de gestion, l'indétermination de ces structures et
l'imprécision du statut des oeuvres créent une certaine confusion
sur la gestion du site et la titularité des droits sur les oeuvres,
provoquant donc des mésententes et des atteintes aux droits des
artistes.
Paragraphe I : les conflits de gestion
Les conflits de gestion ont fait jour autour des années
1997 et ont concerné la propriété du site et le pouvoir de
décision.
A) Les revendications de la mairie de Ziniaré et
du CNAP
Le CNAP de par son président monsieur KI Siriki
réclame la paternité du site pour avoir été
l'initiateur du symposium. Ainsi pour lui, Laongo est une affaire d'artistes
professionnels et non une affaire de bureaucrates. Lors de notre entretien
monsieur KI siriki a relevé que Loango est avant tout un atelier de
sculpture et les artistes étrangers viennent par amitié pour
lui.31En outre en tant qu'initiateur du site unique in situ au
monde, il estime que la gestion doit revenir au CNAP. En 1998, il avait
contesté l'arrêté32 de création du COS du
IV symposium qui excluait le CNAP des membres des différentes
commissions dont il faisait partie pendant les éditions passées.
Pour ce faire, monsieur Ki Siriki estimait que « il n'y a pas
d'artiste dans le comité d'organisation. Or la nuit si un serpent
effraie un artiste ce sont les artistes burkinabés qui s'en chargent.
»33
31 Entretien réalisé avec monsieur Ki
Siriki commissaire général du symposium.
32 Cf. arrêté 98-028 MCCT/SG/DPC portant
création du comite d'organisation du symposium
33 Cf. journal du soir n°1128 du Jeudi 17
Septembre 1998. Page 11
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Par ailleurs, la commune de Ziniaré par le biais de la
mairie a réclamé un pourcentage sur les recettes d'entrées
du site. Cette revendication de la mairie se fondait sur la localisation du
site dans la commune de Ziniaré avec pour argument, la
décentralisation avec le transfert de compétences et des
ressources aux collectivités territoriales et la participation des
populations locales à la gestion des structures. Cette revendication a
été manifestée officiellement par l'envoie d'une
correspondance à l'Administration. 34 Ces revendications sont
également accompagnées de conflits de pouvoir décisionnel
des structures de gestion.
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