2.6.3. Digestibilité et incorporation des
résidus de bananier
D'après les travaux de Ffoulkes et Preston (1978), la
digestibilité des feuilles du bananier, employées dans
l'alimentation des ruminants (zébu, mouton, agneaux, vache, boeuf et
buffle), du lapin, du poulet et du porc, est de 65% et celles-ci sont bien
consommées par le bétail. L'indice de consommation est 2,15 kg
pour 100 kg de poids vif par jour. Toutefois, la digestibilité des
feuilles et les performances des vaches en lactation au-delà de 15 % (de
MS) d'incorporations dans la ration diminuent, indique El-Ghani (1999), tous
deux repris par Bouafou et al., (2012).
L'incorporation des feuilles du bananier en association avec
la paille de blé (75%) ensilées avec de la mélasse (25%)
et l'urée, pourraient remplacer pour 50%, le maïs vert dans
l'alimentation des vaches, sans altérer le rendement en lait (Balotch
et al. 1988). Alors que des pseudo-troncs séchés
de banane (Musa cavendishi) d'après Poyyamozhi et Kadirvel
(1986) ont été incorporées sans risque à 20% et 50%
(de matière sèche) respectivement dans les régimes
alimentaires des chèvres et des moutons. Cependant leurs gains ont
été faibles (Tous cités par Bouafou et
al., 2012).
2.6.4. Bienfaits des résidus de bananier sur les
caprins
Les feuilles et stipes contiennent des métabolites
secondaires (tanins, saponines) qui ont des conséquences sur la
nutrition et la santé des animaux. L'ingestion de feuilles et stipes par
les petits ruminants permet de réduire l'impact du parasitisme
gastro-intestinal. En effet, les feuilles et les stipes sont des alicaments
dont l'activité anthelminthique a été testée (Marie
Magdeleine et al., 2011 repris par Archimède et
al., 2011).
2.7. Résultats de l'utilisation des résidus
de bananiers dans l'alimentation des caprins
Des études ont été menées en
utilisant les résidus de bananiers dans l'alimentation des petits
ruminants. Les performances des animaux et leur ingestion ont été
généralement mesurées. Les résultats de ces
études sont présentés au tableau 5.
Fouquet NAZAIRE, FAMV/UEH, MFE agronomiques,
Octobre 2017
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Tableau 5. Quantités consommées et GMQ
obtenus chez les petits ruminants consommant des résidus de bananier en
g par tête par jour
Espèce
|
Quantités consommées
|
GMQ
|
Références
|
Résidus
|
Concentré
|
Chevrettes (14 Kg)
|
Feuilles, stipes et rhizomes bouillis
|
268.125#177;36. 07 241.875#177;42. 55
|
58.91#177;7.97
161.19#177;28.57
|
26.79#177;14.46
16.74#177;12.28
|
Philoné, 2016
|
Chevreaux (15Kg)
|
Stipes
|
134.9 #177;6.1
|
28.2 #177;6
|
-9.9 #177;6.9
|
Joseph, 2013
|
Stipe et fourrages
|
425.1 #177;71.5
|
242.2 #177;29.4
|
37.7 #177;12.2
|
Feuilles
|
407.6 #177;27.1
|
55.2 #177;7.5
|
7.6 #177;7.4
|
994.1 #177;90.9
|
257.9 #177;29.4
|
16.7 #177;10.1
|
Moutons black belly mâles (17.3kg)
|
Feuilles et stipes
|
353
|
287
|
96
|
Marie-Madeleine, 2010
|
380
|
285
|
98
|
Tiré et adapté de : Jean-Pierre,
2015.
2.8. Conclusion partielle
Vu les grandes capacités d'adaptation de la
chèvre et les problèmes d'alimentation confrontés,
l'utilisation des résidus de banane, surtout dans les zones de
bananeraies, serait d'un atout pour cet élevage. En effet, la valeur
nutritionnelle des résidus est appréciable comprise entre un
fourrage grossier et une herbe de qualité moyenne. Toutefois, une
complémentation azotée et minérale est nécessaire
en vue d'améliorer la valeur du régime alimentaire.
Fouquet NAZAIRE, FAMV/UEH, MFE agronomiques,
Octobre 2017
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3. Méthodologie
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