Enjeux et perspectives de la bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Ines Nadège SANFO Epse OUEDRAOGO Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion (ISIG International) - Master II Finance Banque 2012 |
ABSTRACT
The number of ticket offices and Automatic Distributors / counter of Bills amounts respectively to 2 133 units and 2 272 units in 2013. Burkina Faso has 231 counters and 245 Automated teller machines. This situation which has for corollary a strong propensity to use coins and bank notes, gives some explanation (is understandable) by several factors(mailmen), in particular the distrust of the population towards banks and scriptural payment instruments, the low level of income of the populations, the difficulties of access to banking services. The effective solution to bend durably the situation of non-bancarisation in Burkina Faso, of our point of view, is to make a coherent plan of strong measures. Our study proposes a reflection on the question of the bancarisation of the pay of the state employees. She aims at the institution of a banking system on the whole of the territory Burkinabe, to restore economic fabrics and channel financial transactions between the State and the provinces. As such, the bancarisation prepares the bases of the decentralization already by setting up the circuits which will be of use to the funds transfer towards zones the most distant from the center.
INTRODUCTION GENERALELa bancarisation définit le processus d'appropriation et d'utilisation des services bancaires par la population. Il s'agit, entre autres, des comptes bancaires, des moyens de paiement scripturaux, des services de crédits et de placements. Dans les Pays en Développement (PED), ces services sont peu accessibles aux agents économiques en termes de coûts et de disposition. Ceux-ci sont contraints de rechercher des alternatives auprès des institutions de microfinance. Par contre, dans les Pays développés (PD) ou Pays Industrialisés (PI), les services bancaires font partie intégrante de la vie quotidienne des populations. Dans ces pays, les dispositions juridiques ou à défaut, les habitudes sociales rendent la détention d'un compte bancaire strictement indispensable. Il existe plusieurs indicateurs permettant de mesurer le niveau de bancarisation dans un pays donné. Nous pouvons citer : - le taux de bancarisation qui représente la part de la population détentrice d'un compte en banque. Il donne une information brute sur le nombre de personnes disposant d'un compte en banque, sans aucun autre renseignement sur la nature et l'utilisation effective de ce compte ; Au Burkina Faso, ce taux s'élève à 13,14% en 20153(*). - la densité du réseau bancaire qui représente le nombre d'habitants par agence bancaire. Il indique la disponibilité en agences et guichets de banque par rapport à la taille de la population sans autre précision sur l'effectivité de la fréquentation de ces agences, ni sur la nature des services qui y sont offerts ; Le Burkina Faso compte 231 guichets et 245 Distributeurs Automatiques de Billets en fin 2013. La densité s'évalue à 73 600 habitants par agence bancaire en fin 2013. - la part du secteur bancaire dans le crédit domestique à l'économie. Elle est un indicateur produit par la Banque Mondiale qui mesure en pourcentage de PIB, le volume brut de crédit bancaire accordé à tous les secteurs d'activités et la position nette du gouvernement. Elle ne donne aucune information sur la qualité du crédit distribué. Chacun de ces indicateurs traduit l'évolution de l'une des multiples facettes de la vaste problématique d'accès et d'utilisation des services bancaires. Ces indicateurs apportent individuellement une part de l'information nécessaire à une estimation réaliste du niveau d'appropriation et d'utilisation des services bancaires. Aucun d'eux n'est complet, en termes d'informations sur la thématique. Par ailleurs, leur détermination varie suivant les pays. Dans la RECOMMANDATION N° 02/99/CM/UEMOA du 21 décembre 1999 relative à la définition des indicateurs de tableau de bord dans le cadre de la mise en oeuvre du pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de l'UEMOA, la bancarisation est définie comme étant : « les guichets par nombre d'habitants ». Dans le présent mémoire, le niveau de bancarisation représentera la part de la population détentrice d'un compte en banque. Notre choix s'est porté sur cet indicateur en premier lieu parce qu'il donne la meilleure appréciation de la bancarisation et en second pour la disponibilité des données nécessaires à son évaluation. Les banques sont au centre de l'attention publique. Elles jouent non seulement un rôle très important pour l'économie, mais occupent également une position de leader international dans plusieurs domaines (le commerce international, les transferts internationaux). Elles assurent une mission essentielle dans la vie économique, en rapport avec leur pouvoir de création monétaire, leur rôle primordial dans la mobilisation de l'épargne ainsi que dans les relations financières extérieures. En Afrique Subsaharienne, le secteur bancaire représente 80 %4(*) des actifs. Il est donc la partie la plus développée du secteur financier. Le secteur bancaire burkinabé lui connaît une évolution particulièrement dynamique de son contexte économique et réglementaire. En effet, les banques et les autorités affrontent au quotidien les défis qui en découlent. En dépit des améliorations récentes, le secteur bancaire burkinabé reste déficient. Des taux de bancarisation très bas observés au cours des dernières années font obstacle à l'amélioration de la croissance économique et à sa stabilité. Dans ce contexte, la réforme du secteur bancaire doit poursuivre l'objectif d'une forte bancarisation, car celle-ci va dans le sens du développement économique. En effet, en dehors du fait que l'accès aux services bancaires est indispensable pour mener une vie stable dans une société moderne, la fourniture des services financiers aux populations est un vecteur de lutte contre la pauvreté. Le rôle déterminant attendu des banques souligne l'urgence pour le Burkina Faso de trouver un juste équilibre entre, d'une part, le besoin de renforcer la solidité du secteur bancaire et, d'autre part, la nécessité de veiller à ce que ce secteur contribue davantage à la couverture des besoins de développement des particuliers, des professionnels, des entreprises et institutions. La solution efficace pour infléchir durablement la situation de sous-bancarisation au Burkina Faso réside, de notre point de vue, dans un dispositif cohérent de mesures rigoureuses. Les principales initiatives prises dans certains pays pour booster l'inclusion financière ont donné de bons résultats. On peut citer : § l'approche française qui est basée sur un arsenal juridique qui oblige les populations à ouvrir un compte en banque. L'obligation du règlement des salaires en monnaie scripturale et le droit au compte en sont des exemples ; § l'approche américaine : les Etats-Unis, à travers le Community Reinvestment Act (CRA), ont mis en place un système de jeu à somme nulle « play or pay » qui oblige les banques à financer les ménages les plus vulnérables. Les établissements de crédit qui ne respectent pas la disposition devront payer ceux qui ont accepté d'appliquer les règles ; § l'approche sud-africaine : dans la nation arc-en-ciel, l'Etat a prévu des comptes spécifiques sans frais dénommés « Mzansi » pour les populations les plus démunies ; § l'approche marocaine qui est une combinaison de plusieurs initiatives qui ont fait recette. On peut citer les comptes «Hissab Bikher» et les «soukbank» qui tiennent compte des réalités socio-culturelles des populations cibles. Quelle approche pour le Burkina Faso qui avait pour objectif d'augmenter son taux de bancarisation à au moins 20% à fin 2015 ? Le présent mémoire propose une action orientée vers les agents de la fonction publique, en vue de l'amélioration du niveau de bancarisation au Burkina Faso. Il s'articulera d'abord par une étude théorique des fondements de la bancarisation à travers son contexte et sa revue de la littérature. Cette partie théorique décrit également les objectifs de l'étude ainsi que la méthodologie adoptée. La seconde partie de notre mémoire présente l'étude analytique de la bancarisation de la paie des agents de la fonction publique et propose des solutions qui permettront d'améliorer l'accès aux services bancaires à cette catégorie d'agents économiques. * 3 Sources : Note d'informations BCEAO 4ème semestre 2015 * 4 Sources : Les enjeux économiques de la bancarisation en Afrique Subsaharienne par Jean-Placide KEZA, Docteur en Sciences Economiques. URL: http://www.cesbc.org/congo/Keza/labancarisationdemasse.htm. |
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