Partie II. Etude empirique
de la bancarisation des fonctionnaires du Burkina Faso
Cette deuxième partie de notre étude est
subdivisée en trois chapitres. Dans le premier chapitre, une analyse
conjoncturelle de la bancarisation au Burkina Faso, à travers ses
enjeux, l'évolution de son environnement global et de son cadre
légal et règlementaire est décrite. Elle est suivie d'une
étude analytique avec la description des avantages liés à
la bancarisation des agents de la fonction publique et l'appréciation de
l'environnement bancaire actuel. Le denier chapitre fait ressortir
l'interprétation des résultats, la validation des
hypothèses ainsi que les recommandations.
Chapitre 1. Analyse
conjoncturelle
de
la bancarisation des agents de la fonction publique du Burkina Faso
Section 1. Enjeux
de la bancarisation pour le développement économique
Le système financier est le système nerveux
central des économies modernes. Sans système bancaire, il serait
impossible de gérer l'ensemble complexe des relations économiques
nécessaires à une économie décentralisée,
caractérisée par un niveau élevé de division et de
spécialisation du travail. Les banques jouent un rôle majeur dont
les effets sont non négligeables :
· Elles reçoivent et gèrent les ressources
des agents économiques
Les banques jouent le rôle d'intermédiaire entre
les agents économiques. En principe, les agents disposant d'une
capacité financière prêtent des capitaux à la banque
qui fournit à son tour des
crédits aux agents se
trouvant en situation de besoin de financement. Cette opération garantit
le bon fonctionnement du mouvement des capitaux qui est très favorable
à l'économie.
· Elles financent l'économie
L'économie nationale est très souvent
confrontée au problème de financement. Le refinancement de
l'activité des divers agents économiques demande, d'une
manière incontournable des fonds conséquents. Les banques, qui
disposent de ressources stables, représentent le principal recours pour
le financement de l'économie.
· Elles créent la monnaie scripturale
Les impacts de la politique monétaire dans
l'économie nationale sont essentiels. Il y a l'« injection de
liquidités dans le circuit économique » produite par la
création de monnaie par les banques, qui contribuera par la suite
à développer l'effet multiplicateur du crédit. Par
ailleurs, le crédit octroyé par les banques étant
utilisé à des fins d'investissements, engendre
une nouvelle suite d'investissements conduisant à l'effet
d'accélération. L'accès aux crédits de consommation
par les ménages, et d'autre part la création de nouvelles
situations d'investissements liées aux premiers investissements
financés par les crédits favorisent ainsi le développement
économique. Le crédit octroyé aux emprunteurs leur servira
dans l'
acquisition
des biens et services. Il sera ensuite déposé dans une autre
banque qui l'utilisera pour financer d'autres agents économiques. Ce
retour dans le système bancaire garantit la multiplication et la
création de monnaie.
· Elles sont des acteurs principaux dans
l'économie d'une société moderne
Les banques ne se limitent pas à leur seule
activité d'
intermédiaire
financier pour les personnes physiques et morales. L'émission de
monnaie ne profite pas uniquement aux ménages et entreprises ; elle
sert également à financer l'État, pour ses besoins
spécifiques comme le règlement des salariés des
fonctionnaires.
· Elles doivent maintenir les taux
d'investissement
Les banques entretiennent également la
rentabilité des investissements dans un pays en veillant à ce que
le seuil minimum de rentabilité des investissements ne soit pas franchi
et en gardant les taux d'emprunt assez bas pour encourager les investisseurs.
Cela consiste à conserver lesdits taux conciliables avec le
plein-emploi.
Dans les pays en développement, l'un des rôles
principaux du système financier consiste à fournir aux
populations un endroit sûr où déposer leurs
économies. Au Burkina Faso, la bancarisation est l'un des leviers du
développement socio-économique. L'utilisation des moyens
fiduciaires gagne de plus en plus de terrain au détriment des moyens
scripturaux dans les transactions, du fait de l'insuffisance des revenus, de
l'irrégularité des salaires et de l`économie informelle.
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