RAPPORT DEFINITIF
Création du SAMU-SMUR
en République de Guinée
|
Management Général Hospitalier Promotion
2012-2013
Professeur Expert
Gérard de POUVOURVILLE
Groupe PROJET
Dr Nanamoudou CONDE Kihiku (Floris) MAYASI Marc PRUSKI
Hakim TOUAZI
Version 6 du 28/06/2013
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 6
EXECUTIVE SUMMARY 7
PREAMBULE : Charte de la régulation médicale 9
I- PRESENTATION DU PROJET. 10
I-1. Historique. 10
I-2. Définition du projet 10
I-3. Equipe projet. 11
II- ELEMENTS DE CONTEXTE : LA GUINEE et CONAKRY. 12
II-1. Analyse stratégique de l'environnement :
introduction. 12
II-2. Le modèle PESTEL. 12
II-2.1. P : Politique. 12
II-2.2. E : Economique. 17
II-2.3. S : Socioculturel. 18
II-2.4. T : Technologie. 18
II-2.5. E : Environnement. 21
II-2.5. L : Législatif. 21
II-3. Conakry. 23
II-3.1. Présentation succincte des 2 CHU de Conakry.
23
II-3.2. Présentation succincte des 5 Centres
Médicaux Communaux (CMC) et des ressources humaines
disponibles. 24
II-4. SWOT relatif à la ville de Conakry. 26
II-5. Mortalités et Accidentologie. 27
II-5.1. Principales causes de mortalités en
Guinée. 27
II-5.2. Etude de l'accidentologie. 28
II-6. Etude de l'activité des services d'accueil des
urgences. 29
II-6.1. Motifs d'hospitalisation. 29
II-6.2. Analyse de l'activité des services d'accueil des
urgences via 2 questionnaires « Urgences ». 30
III- ASPECTS CONCEPTUELS : AIDE MEDICALE D'URGENCE, SAMU-SMUR.
34
III-1. Introduction et historique. 34
III-2. Définition et concepts. 34
III-2.1. Aide Médicale Urgente. 34
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III-2.2. SAMU : Service d'Aide Médicale Urgente. 34
III-2.3. Régulation médicale et intervention
médicale. 35
III-2.4. SMUR : Service Mobile d'Urgence et de
Réanimation. 36
III-2.5. Transport d'urgence. 36
III-3. « Scoop and Run » ou « Play and Run
» : 2 approches différentes. 36
III-3.1. Le modèle anglo-saxon. 36
III-3.2. Le modèle Français du « Stay and
Play » au « Play and Run ». 37
III-4. Aspects éthiques de la médecine
d'urgence. 38
III-4.1. « Respecter et promouvoir l'autonomie de la
personne humaine » 38
III-4.2. « Améliorer la qualité de vie
» 38
III-4.3. « Promouvoir Equité et Justice »
39
III-4.4. Valeurs et éthique. 40
III-5. La mise en place du SAMU dans un pays en voie de
développement. 41
IV- ETUDE DES SCENARII. 42
IV-1. Diagnostics des modeles « Scoop and Run » et
« Play and Run ». 43
IV-2. Analyse Avantages et Inconvénients des 2
modèles. 46
IV-3. Analyse pondérée des 2 modèles.
48
V- NOTRE RECOMMANDATION DE SCENARIO : UN MODELE
COMPOSITE REGULE ADAPTE AU CONTEXTE
GUINEEN. 50
V-1. L'ORGANE DE REGULATION. 50
V-2. SERVICE MOBILE D'URGENCE ET DE REANIMATION. 51
V-3. FONCTIONNEMENT. 51
V-4. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DES UNITES MOBILES
HOSPITALIERES. 52
V-5. LES RESSOURCES HUMAINES. 53
V-6. RESSOURCES MATERIELLES. 53
V-7. BUDGETISATION DU PROJET. 56
VI- CONCLUSION. 67
VII- ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE. 68
V-1. Bibliographie 68
V-2. Webographie / Sites Internet consultés. 68
V-3. Entretiens téléphoniques et rencontres.
69
VIII- LIVRE des ANNEXES. 70
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier l'ensemble de
l'équipe du MGH pour ces 9 mois passés à
redécouvrir les joies des bancs de l'école et nous avoir fait
partager leurs connaissances, leurs savoirs et fait découvrir
l'hôpital avec un nouveau regard.
Nous remercions particulièrement Gérard de
POUVOURVILLE d'avoir pu nous donner
son oeil d'expert aux moments opportuns et de précieux
conseils.
Aux directeurs et équipes médicales de Conakry
pour leur disponibilité à toute heure.
Au Docteur François EK, Médecin
Anesthésiste Réanimateur du CHU de Brest pour ses précieux
conseils.
Aux Docteurs Hervé MENTEC, Chef de pôle Soins
non programmés et neurologie, du Centre Hospitalier d'Argenteuil,
Mustapha BECHENOUNE, Médecin Anesthésiste Réanimateur du
SMUR d'Argenteuil, Martine FRANCISCO et Armand CHRIQUI, médecins
urgentistes de la clinique Claude Bernard,
et à Monsieur Amara CAMARA, Ambassadeur
extraordinaire et plénipotentiaire de la République de
Guinée en France,
pour nous avoir accordé de leur temps
précieux et confirmé certaines hypothèses.
A tous les étudiants de la promotion MGH 2012-2013,
hommes et femmes aux parcours différents, pour nos partages
d'expérience, les moments de bonne humeur et de
convivialité.
A nos femmes et nos enfants, pour nous avoir
accompagnés et encouragés jusqu'aux derniers moments.
A tous, merci.
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EXECUTIVE SUMMARY
L'organisation de la prise en charge des urgences en
médecine pré-hospitalière a connu un niveau de
développement satisfaisant dans les pays développés. Les
services d'Aide Médicale d'Urgence (SAMU) offrent la réponse la
mieux adaptée à la détresse médicale. Leur impact
sur la réduction de la mortalité chez les patients victimes des
accidents de la voie publique ainsi que chez les malades atteints de
pathologies cardiovasculaires aigues ou de détresse respiratoire a
été démontré par de nombreux auteurs.
Cependant la mise en oeuvre et l'organisation d'un SAMU
exigent des moyens importants (matériels roulants, matériels
médico-techniques et communication, personnels compétents et en
effectifs suffisants) et une organisation rationnelle.
Dans les pays en voie de développement, pendant
longtemps, l'idée de créer un service d'aide médical
d'urgence a pu paraître inadaptée et un tel projet
considérer comme « un luxe ».
Effectivement, et particulièrement en Afrique
Subsaharienne, les problèmes sanitaires sont encore, de nos jours,
caractérisés par la persistance de maladies
épidémo-endémiques, dans un contexte économique
défavorable, avec pour conséquences majeures une mortalité
infantile et une mortalité maternelles très
élevées. Notons également un taux d'accidentologie
important, causes de nombreux blessés et décès par manque
de structures pré-hospitalières. De plus, leur système
sanitaire est peu performant et cette situation oblige les responsables de
services de santé à faire des choix spécifiques mettant en
première ligne la santé publique avec une large part
accordée aux soins de santé primaires et au programme
élargi de vaccination.
Si la primauté de la médecine préventive
se justifie, il n'est tout de même pas tolérable de perdre tant de
vies humaines en situations d'urgence pour des pathologies tout à fait
maîtrisables. Viennent s'ajouter de nombreux patients notamment des
sujets jeunes et des femmes en couches qui décèdent du fait des
conditions précaires de transport entre les hôpitaux
périphériques, le domicile et les centres hospitaliers de
référence où sont généralement
concentrés les moyens matériels et humains.
Cependant, l'aide médicale d'urgence ne se limite pas
seulement au transport médicalisé mais concerne aussi la
formation des personnels des services d'urgence, l'acquisition
d'équipement simples, robustes et indispensables pour les services
d'accueil.
De ce point de vue, et les différentes
expériences l'attestent, le projet de création d'un service
d'aide médicale d'urgence, en pays en voie de développement,
n'est pas du tout un luxe, mais même une nécessité qui nous
paraîtrait être une exigence.
Enfin, dans un système caractérisé par la
paupérisation du secteur public, comme cela est le cas à Conakry,
capitale de la Guinée, l'allocation équitable des ressources de
santé selon une logique médico-économique acceptable
constitue un enjeu certain de développement politique et social, au
même titre que la lutte contre l'exclusion et la paupérisation.
Après avoir étudié et comparé les
2 modèles les plus répandus, que sont les modèles «
Stay and Play » (français) et « Scoop and Run »
(anglo-saxon), nous recommandons le modèle composite
régulé, qui est un modèle
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médicalisé et régulé,
inspiré de celui du « Stay and Play », avec une adaptation
à l'environnement de la ville de Conakry.
Les recommandations, au regard de ce modèle, sont les
suivantes :
· Mise en place d'un centre de réception et de
régulation des appels (CRRA) au sein du Centre hospitalier universitaire
de Donka, qui fonctionnera 24h/24, 7j/7, avec présence de
médecins régulateurs, PARM et secrétaires, dont les
effectifs ont été déterminés.
· Mise en place d'un numéro unique d'urgence et
outils de communication.
· Mise en place de 5 Unités Mobiles
Hospitalières (+ 1 de réserve) avec l'implantation suivante : 3
au niveau des 3 grands hôpitaux de Conakry mais 2 au niveau des 2 Centres
Médicaux Communaux de Matam et Flamboyant pour des questions de maillage
du territoire et de visibilité par la population.
· Fonctionnement de ces UMH 24h/24, 7j/7, (sauf 2
d'entre qui ne fonctionne qu'en 7h/19h) avec des médecins urgentistes et
infirmiers dont les effectifs ont été
déterminés.
· Achat conseillé de 2 Unités Mobiles
Hospitalières neuves, de type C pour la prise en charge
pédiatrique et des parturientes.
· Adaptation des UMH par du matériels simples et
robustes, adaptés au contexte de la capitale.
· Campagne de formation de l'ensemble des professionnels
médicaux et soignants concernés.
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PREAMBULE : CHARTE DE LA REGULATION MEDICALE1
« La régulation
médicale est un acte médical pratiqué au
téléphone par un médecin régulateur d'un centre
d'appels dédié aux urgences médicales.
L'acte de régulation
médicale est effectué au bénéfice du
patient dans une démarche de solidarité active. Il aboutit
à la prescription du juste soin représentant la réponse la
mieux adapatée à la demande, compte tenu de l'organisation en
place, des ressources disponibles et du contexte. Il se poursuit par la mise en
oeuvre de cette prescription, l'assistance aux éventuelles intervenants,
l'anticipation de chacune des étapes de la prise en charge du patient et
le suivi de cette prise en charge.
La bonne gestion du temps est un
enjeu majeur de la régulation médicale. Devant toute situation
où l'analyse est incertaine, le doute bénéficie au patient
et commande l'engagement sans délai des moyens susceptibles de couvrir
l'hypothèse la plus défavorable. Lorsque son intervention est
envisagée, le SMUR est déclenché d'emblée, en
première intention.
Les inégalités territoriales,
sociales, humaines, sont à repérer et, dans toute
la mesure du possible, à compenser par des dispositions
appropriées. Le patient le plus éloigné fait l'objet d'une
plus grande propension à l'envoi de moyens lourds. Le patient
socialement défavorisé fait l'objet d'une écoute encore
plus attentive.
La régulation
médicale est l'une des multiples facettes de l'art de
soigner. Elle suppose un professionnalisme exigeant, un sens profond de la
solidarité, l'esprit du travail en réseau, un réel
savoir-faire relationnel et une éthique rigoureuse.
Le centre de régulation
médicale a pour vocation de garantir à chacune des
personnes pour lesquelles il est sollicité en urgence, l'accès au
juste soin. Il apporte au patient une plus-value en termes de rapidité,
d'efficacité, de qualité, de sécurité et
d'humanité.
La régulation
médicale pratiquée au sein du Samu-Centre 15,
service public hospitalier ouvert à tous, permet à la personne la
moins favorisée et la moins informée d'accéder aux
ressources les plus adaptées et les plus performantes chaque fois que
cela est nécessaire. »
1 Extraits du « Guide d'aide à la régulation
au SAMU Centre 15.
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I- PRESENTATION DU PROJET.
Institution bien codifiée aujourd'hui dans les pays
développés, le SAMU apparaît comme un miroir de
qualité de la médecine pré hospitalière et son
impact sur le pronostic des affections graves notamment traumatologiques,
cardiovasculaires et respiratoires est bien établi. En raison de son
coût et de l'organisation qu'il exige, le SAMU a pu paraître pour
certain comme un luxe dans les pays pauvres. La présence de cette
structure sanitaire est une nécessité. Les SAMU-Bénin,
SAMU-Côte d'Ivoire... justifient l'utilité de la structure dans
les pays sous-développés.
I-1. HISTORIQUE.
Dr CONDE, médecin généraliste à
Conakry, est le chef de projet stratégique MGH de mise en place d'un
SAMU/SMUR en Guinée. Mais il est également à l'initiative
de ce celui-ci.
En 2007, ce dernier, convaincu de l'intérêt d'un
« service national d'intervention médicale
pré-hospitalière » en Guinée, rencontre Me BEAVOQUI,
Ministre de la Santé et lui soumet le projet. Un accord lui sera
donné de débuter le projet mais l'instabilité politique de
l'époque gèlera temporairement son avancée.
Ce n'est qu'une fois le contexte politique plus favorable que
le Dr CONDE relancera le projet, après accord du nouveau Ministre de la
Santé et de l'Hygiène Publique, Monsieur le Docteur KEITA
Naman.
Il soumettra l'idée de ce projet à l'ensemble
des acteurs clés de la Politique de Santé et de la
médecine d'urgence guinéenne ainsi qu'aux directeurs des
hôpitaux de Conakry.
En mars 2012, un accord de coopération est
signé avec le CHU de Brest concernant la création d'un SAMU/SMUR
en Guinée Conakry et des échanges étudiants entre les deux
facultés de médecine (Brest et Conakry). Le conseiller
économique de l'ambassade de Guinée à Paris, Mr SOUMAH,
accompagnera quelques temps plus tard le Dr Condé lors d'une rencontre
avec les autorités hospitalières de Brest.
Suite à cet échange, une
pré-étude de faisabilité d'un SAMU/SMUR sur Conakry est
organisée, avec Mr Travers, cadre hygiéniste, exerçant au
sein de la Fondation Roguet à Clichy.
En septembre 2012, une nouvelle étude de
faisabilité est conduite. Cette dernière consistera en un audit
portant sur l'offre de soin préalable à la mise en place du
service d'urgence pré hospitalier.
En voici les principaux points :
· Visite sur sites des 3 CHU de Conakry et des centres
communaux (Kamsar, Boke).
· Entretiens avec le Directeur du grand projet, Mr
Condé Mamady, entretien indispensable à Obtention d'autorisation
de mise en oeuvre ultérieure du projet.
· Réunion de travail avec le Ministère de
la Santé.
· Entretien avec les directeurs des CHU de Donka, Kippe
et Ignace Deen, ainsi que leur personnel.
· Enquête auprès de la population
· Rencontre avec le Professeur Mamadou Bobo DIALLO,
doyen de l'unique faculté de médecine de Guinée,
faculté située à Conakry. Création d'une commission
portant sur la réflexion d'un projet de coopération entre la
faculté de médecine de Brest et la faculté de
médecine, pharmacie, odontologie de Conakry.
Pour mener cet audit une commission ad-hoc a été
mise en place réunissant principalement des médecins des
différents hôpitaux de Conakry (urgentistes,
gastro-entérologue, médecin généraliste,
néphrologue), du Dr CONDE ainsi qu'un binôme français (Dr
EK, anesthésiste réanimateur au CHU de Brest et Mr TRAVERS). Cet
audit a donné lieu à un rapport détaillé et
rédigé conjointement par les différents acteurs.
I-2. DEFINITION DU PROJET.
L'objectif du projet est de créer un Service d'Aide
Médicale Urgente (SAMU) ainsi que des Services Mobiles d'Urgence et de
Réanimation (SMUR), à CONAKRY, capitale de la République
de GUINEE (Francophone).
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Il s'agit de définir un modèle de SAMU / SMUR
s'inspirant, dans son organisation et son fonctionnement, de celui
développer en France ; tout en tenant compte des
spécificités politiques, économiques, socioculturels et
environnementales
Le projet s'articulera autour des infrastructures
hospitalières existantes, à savoir, les trois
établissements hospitaliers de CONAKRY (Centre Hospitalier Universitaire
de DONKA, Hôpital de l'amitié sino-guinéenne de KIPE et
Hôpital National d'IGNACE DEEN) ; tous dotés de Services d'Accueil
d'Urgences.
Ce travail doit permettre de développer un service de
médicalisation pré-hospitalier pour améliorer la prise en
charge des patients, en amont.
Bien que le projet vise à terme l'ensemble du pays la
création d'un SAMU/SMUR fera l'objet d'une expérience pilote dans
la ville province de CONAKRY, capitale de la République de GUINEE.
Ce projet est une demande du ministère de la santé
guinéen et s'inscrit dans le cadre de la politique de santé mise
en place par le gouvernement.
I-3. EQUIPE PROJET.
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II- ELEMENTS DE CONTEXTE : LA GUINEE ET CONAKRY.
La Médecine d'Urgence (le SAMU) est une discipline
transversale. Elle est la science de l'aigu, c'est-à-dire de la prise en
charge des motifs de recours non programmés et
indifférenciés. Elle est aussi la science d'une orientation
cohérente des patients, adaptée au niveau de soins que
nécessite leur état clinique.
Le champ d'action de la médecine d'urgence est
pré-hospitalier (SAMU) et intra-hospitalier. Il s'étend du bord
du trottoir ou du domicile jusqu'à l'unité d'hospitalisation la
plus adaptée possible aux besoins du patient, voire au bloc
opératoire, où se poursuit la prise en charge du patient par des
personnels médicaux et paramédicaux.
La médicalisation pré-hospitalière est
inexistante sur l'ensemble du territoire guinéen.
Actuellement, lorsqu'un citoyen rencontre un problème
de santé, ce dernier n'est souvent pas conduit dans une structure de
soins. Ceci est lié, d'une part à des raisons économiques
et d'autres parts à l'importance encore trop souvent accordée
à la médecine traditionnelle par une grande partie de la
population.
C'est seulement lorsque le problème de santé
persiste, qu'il est transporté par des moyens de fortune vers un Service
d'Accueil d'Urgence, dans un état clinique précaire. Très
souvent ils décèdent avant d'être orientés vers le
service le plus adapté ou meurent avant d'y parvenir.
Qu'il s'agisse d'un accident de voie publique ou d'un simple
malaise, le malade ou traumatisé est secouru par les bonnes
volontés. Ces dernières sont souvent ignorantes des soins de
premiers secours à délivrer et par conséquence, le
blessé ne reçoit aucun soin avant son arrivée dans une
structure de soins. De plus, dans la majorité des cas,
l'établissement d'accueil n'est pas prévenu de l'arrivée
d'un patient.
Ces constats et observations mettent en évidence
l'absence de prise en charge pré-hospitalière et le manque
d'éducation sanitaire de la population. Majorés par la
pauvreté et la précarité, nous trouvons là les
facteurs importants de la mortalité.
II-1. ANALYSE STRATEGIQUE DE L'ENVIRONNEMENT :
INTRODUCTION.
Le projet d'implantation d'un SAMU/SMUR en République
de Guinée ou Guinée Conakry impose une connaissance approfondie
de l'environnement, au sens large.
Ainsi, afin de réaliser une analyse stratégique
de l'environnement nous avons choisi, comme outil, le modèle PESTEL
(Politique, Economie, Socioculturel, Technologique, Ecologique,
Légal).
De ce modèle PESTEL nous aboutirons alors à une
analyse SWOT afin d'identifier les forces (Strengths) et les faiblesses
(Weaknesses) internes à l'implantation d'un SAMU/SMUR à Conakry
et ainsi que les opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats)
de l'environnement.
II-2. LE MODELE PESTEL.
Le modèle PESTEL est utilisé en stratégie
d'entreprise afin d'appréhender les facteurs du macro-environnement dans
lequel évolue une organisation. Ce modèle n'est pas exclusivement
réservé aux entreprises mais à toutes sortes
d'organisations.
L'idée étant de repérer les influences
majeures pouvant influer dans la réalisation du projet.
II-2.1. P : Politique.
a) Une stabilité politique retrouvée ?
Quelques dates clefs.
Brève chronologie de l'indépendance de la
Guinée à ce jour :
? Octobre 1958 : Accession de la Guinée à
l'indépendance sous Ahmed Sékou Touré. ? Novembre 1958 :
Adoption de la Constitution.
? 1960 : Création du franc guinéen.
? octobre 1967 :Le socialisme est proclamé comme voie de
développement.
·
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1970 : Tentative de déstabilisation du pouvoir, avec le
débarquement d'opposants et de mercenaires portugais. L'incident
entraîne l'intensification de la répression des opposants.
· 1974 : Victoire d'Ahmed Sékou Touré
à l'élection présidentielle (3ème mandat).
· 1982 : Victoire d'Ahmed Sékou Touré
à l'élection présidentielle (4ème mandat).
· Mars 1984 : Décès du président
Ahmed Sékou Touré
· Avril 1984 : coup d'Etat militaire des colonels
Lansana Conté et Diarra Traoré. Le pays est dirigé par
Lancana Conté qui décède le 22 décembre 2008 suite
à une longue maladie et après 24 ans de pouvoir et 3 mandats
présidentiels (1993, 1998, 2003).
· Mai 1984 : La République populaire
révolutionnaire de Guinée devient la République de
Guinée.
· 2008 : Moussa Dadis Camara s'autoproclame
Président de la République le 26 décembre de cette
année avant de subir une tentative d'assassinat le 3 décembre
2009. Il survit est obtient exil au Burkina Faso.
· 2010 : Le général Sékouba
Konaté devient le président de la transition, à la suite
de la déclaration d'Ouagadougou.
· 2010 : Alpha Condé, opposant, revenu en 2005
après deux ans d'exil en France est élu démocratiquement
le 3 décembre 2010 à 52,52% des suffrages.
Le président Alpha Condé est élu pour
une période de 5 ans renouvelable 1 fois. Il a contribué depuis
son arrivé à la pacification des relations diplomatiques avec les
pays voisins à savoir le Libéria et La Sierra Leone, pays dont
les relations s'était détérioré sous Lancana
Conté.
Politiquement, la suspension de la Constitution et la
dissolution des Institutions républicaines (plus principalement
l'Assemblée nationale) par l'arrivée au pouvoir, de la junte, le
23 décembre 2008, a été un recul pour la démocratie
en Guinée. L'une des conséquences a été la
suspension du programme convenu avec le FMI.
Le retour à l'ordre constitutionnel a permis de
regagner la confiance des partenaires au développement qui, on le sait,
conditionnent leur aide à des progrès en matière de
démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l'homme.
Ainsi, fin 2010, l'Union africaine lève les sanctions contre le pays,
suivi en septembre 2012 par le FMI et la Banque Mondiale qui allègent de
2,1 milliards de dollars la dette publique du pays.
Mais, cette reprise doit s'inscrire dans un cadre
stratégique global et cohérent, servant de creuset pour toutes
les interventions. D'où la décision du Gouvernement, de
procéder à l'élaboration d'un nouveau cadre
Stratégique de Réduction de la Pauvreté (SRP). Dans ce
dernier, il décline sa politique de Santé.
? Un climat politique sous tension :
A noter tout de même un climat politique connaissant
plusieurs tensions, s'étant traduit par l'assassinat à Conakry
d'Aïssatou BOIRO, Directrice nationale du Trésor public (novembre
2012).
A la suite des élections présidentielle de 2010
des élections législatives avait été promis dans un
délai de 6 mois. Les dernières élections
législatives organisées dans le pays remontent à 2002.
Actuellement un conseil national de transition (CNT), crée en
février 2010, fait office de parlement.
Les élections législatives n'ont eut de cesse
d'être reportées. D'après Cellou Dalein Diallo, chef de
l'opposition et candidat malheureux des élections présidentielles
de 2010, les tensions ne portent pas seulement sur les reports successifs mais
sur des conditions générales d'organisation
dénoncées par l'opposition. Ainsi, les revendications de
l'opposition porteraient sur :
· la tenue effective d'élection
législative
· le choix de l'opérateur Waymarck dont les
opposants remettent en cause l'indépendance
· le vote des guinéens de l'extérieur
· le fonctionnement et la composition de la Commission
Electorale Nationale Indépendante (CENI).
· Le secrétaire général des Nations
Unies, Ban Ki Moon a nommé le 15 avril 2013 son représentant en
Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, comme facilitateur afin d'accompagner le
dialogue difficile entre l'opposition et le gouvernement guinéen.
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Les dernières élections prévues
initialement le 12 mai 2013 ont été reportées au 30 juin,
créant de nouvelles tensions entre les 2 camps.
b) Politique nationale de santé.
La vision de la politique de santé est une
société dans laquelle « tous les Guinéens » sont
en bonne santé. Cette vision implique :
? l'accès universel aux soins de qualité sans
barrière géographique, économique et socioculturelle sur
la base d'une complémentarité des secteurs public, privé,
associatif et communautaire
? une plus grande responsabilisation communautaire pour une
meilleure implication des populations dans la prise en charge de leurs
problèmes de santé
? une plus grande motivation et une meilleure
répartition du personnel de santé pour garantir des prestations
de qualité continues
? une meilleure sécurisation de la disponibilité
des produits pharmaceutiques et des vaccins essentiels accessibles à la
majorité de la population et surtout aux pauvres en milieu rural et
enclavé
? un système de financement alternatif qui permet de
développer la solidarité entre les membres d'une même
communauté
? un cadre de travail approprié qui stimule les
initiatives individuelles et collectives.
c) Protection sociale.
Le régime guinéen de sécurité sociale
a été créé en 1955 sous la forme de Caisse de
Compensation des
Prestations Familiales (CCPF). Elle gérait la seule
branche des Prestations Familiales.
C'est la Loi N°21/AN/60 du 12 Décembre 1960 qui
érigea la Caisse de Compensation des Prestations Familiales en Caisse
Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)
assure les prestations suivantes :
· Les prestations familiales (les allocations
familiales, les indemnités journalières des femmes
salariées en couche
· Les accidents de travail et les maladies
professionnelles (la couverture des frais médicaux, chirurgicaux,
pharmaceutiques, la réparation et le renouvellement des appareils de
prothèse ou d'orthopédie nécessités par
l'infirmité résultant de l'accident, les frais de transport de la
victime de sa résidence à l'établissement hospitalier, la
réadaptation fonctionnelle, la rééducation professionnelle
et le reclassement de la victime, l'indemnité journalière en cas
d'arrêt de travail, le rachat de la rente (lorsque le taux
d'incapacité est inférieur à 15%),la rente viagère
(lorsque le taux incapacité est égal ou supérieur à
15%). en cas d'accident de travail suivi du décès de la victime
les survivants ont droit aux rentes de survivants et à une allocation de
frais funéraires)
· Les pensions (la pension de retraite, l'allocation de
vieillesse, la pension d'invalidité, l'allocation au
décès, la pension de réversion)
· L'assurance maladie (selon l'article 108 du Code de la
sécurité sociale couvre les soins de santé et les
indemnités journalières (Article 108 du Code
sécurité sociale)
Les ressources de la CNSS sont constituées
essentiellement par :
· les cotisations versées par les employeurs et
les travailleurs pour le financement des différentes branches de
Sécurité Sociale
· les majorations encourues pour cause de retard dans le
paiement des cotisations
· les revenus des placements de fonds effectués
par la Caisse
·
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les dons et legs;
· éventuellement les contributions du budget, le
produit des taxes hors budget et toutes autres ressources attribuées par
un texte législatif ou réglementaire
Le taux des cotisations actuel est de 23 % reparti comme suit
:
· 18 % représentant la part patronale ;
· 5 % représentant la part ouvrière
Le taux global de 23 % finance les 4 branches dans les
proportions suivantes :
· les prestations familiales 6 %
· les préventions et risques professionnel 4 %
· l'assurance vieillesse, décès 6,5 %
· L'assurance maladie.
Dans les faits :
Malgré l'ensemble de ce dispositif
réglementaires et juridiques la réalité du terrain et tout
autre. Le directeur général de la CNSS Malick Sanko
reconnaît lui-même que « la majorité des
guinéens ne bénéficie pas encore d'une protection sociale
adéquate bien que le droit à la sécurité sociale
soit expressément reconnu comme droit fondamental ».
Seule la population du secteur formel soit 3% de la population
totale est couvert par le régime général de protection
sociale. La population travaillant dans le secteur informel,
c'est-à-dire de la majorité de la population guinéenne, ne
bénéfice donc d'aucune protection sociale.
Ce déficit de protection sociale se
caractériserait essentiellement par la faiblesse du taux de couverture
et le très faible niveau des prestations de services.
Ainsi, le ministère des finances a alloué des
lignes de crédit à tous les budgets sectoriels de fonctionnement
des départements ministériels. Ces lignes sont destinées
à supporter les frais de soins médicaux pour les travailleurs de
la fonction publique. Il convient de préciser que les prestations ne
sont pas explicitement définies et les cas de prise en charge sont
très limités. Les fonctionnaires cherchent à créer
des mutuelles par ministère, par catégorie professionnelle ou par
établissement. Des projets sont en cours tel que la mutuelle nationale
des douanes (600 familles sur Conakry, 1200 pour l'ensemble du pays) ; la
mutuelle du personnel du Centre Médico-Communale (CMC) de Ratoma.
Le recouvrement des cotisations se fait essentiellement
auprès des fonctionnaires. Outre la difficulté à recouvrir
les cotisations la CNSS rencontre également des difficultés dans
l'immatriculation des cotisants.
Pour illustré ces faits nous pouvons évoquer la
convocation au Tribunal de Première Instance de Mafanco (TPIM) dans la
commune de Matam à Conakry de M. Alhassane Doumbouya, PDG de
l'entreprise Feralux. En effet, l'Inspection Générale du Travail
(IGT) lui reproche plusieurs faits dont l'absence de bulletin de paie pour les
salariés, de visites médicales, d'immatriculation des
travailleurs à la Caisse Nationale de Sécurité sociale
(CNSS), l'absence de contrat de travail et de registre d'employeur....depuis 20
ans.
Nous pouvons par là constater les difficultés
que rencontrent les autorités guinéennes à rendre effectif
l'ensemble du dispositif lié à la protection sociale.
Les pistes de résolutions des problèmes
liés à la sécurité sociale :
Lors du dernier séminaire technique de l'Association
Internationale de la sécurité sociale (AISS), qui s'est tenu du
22 au 24 au mars dernier à Freetown en Sierra Léone auquel a
participé le Directeur Générale de la Caisse nationale de
sécurité sociale guinéenne Malick Sankon, il s'est
dégagé plusieurs pistes afin de répondre aux défis
partagés par bon nombre de caisse nationale de sécurité
sociale du continent africain à savoir :
Page 16 sur 71
- la poursuite de la bancarisation des prestations (pensions,
allocations familiales, indemnités journalières)
- la poursuite de l'informatisation des services
- le renforcement de la communication et la sensibilisation des
assurés sociaux ;
- la formation d'un actuaire
- l'extension de la couverture sociale aux écoles
privées, aux professions libérales
- de faire exiger le quitus social à tout
opérateur voulant être éligible aux chambres de commerce
préfectoral, régional et national
- de favoriser l'adoption du code de sécurité
sociale révisé en vue de rendre conformes aux
réalités les textes juridiques et réglementaire
- d'aider à la définition, suivant les
activités, des maladies professionnelles.
- travailler sur le renforcement des capacités du
recouvrement
- développer la qualification du personnel par
l'organisation des cycles de perfectionnement spéciaux en
cours d'emploi en Guinée et à l'étranger
- la création des agences de proximité
- l'enrôlement biométrique des assurés
sociaux
- l'introduction à la CNSS de la méthode de gestion
basée sur l'amélioration des performances
La protection sociale de l'économie
informelle
Il n'existe pas encore un système publique de protection
sociale.
Cependant il existe quelques initiatives privées
menées par des ONG internationales ou nationales (Save The Children,
MSH, CIDR, Nantes et Dynam) ainsi que les organismes internationaux qui
assurent l'assistance financière (BM, l'USAID, GTZ et l'Unicef). Ces
mutuelles visent diverses clientèles à savoir :
1 les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans
(MURIGA)
1 les personnes vivantes regroupées sur un même
territoire (MUCAS) 1 et ceux qui sont regroupés sur la base
professionnelle (MUPROF)
Ainsi, on note l'existence de 123 types de mutuelles dont 51
sont constitués par des MURIGA, 67 par des MUCAS et 5 par MUPROF. Sur
50.680 adhérents, 71.830 bénéficient des services de soins
offerts par les différentes structures. Les cotisations, les modes de
paiements et le niveau de prise en charge des membres varient selon les
structures.
Cinq régions administratives sur huit sont couvertes
par les intervenants selon les différents types de mutuelles à
savoir :
- N'Zérékoré (CIDR, MSH et Save the
Children)
- Kankan (MSH et Save theChildren),
- Faranah (GTZ et Dynam),
- Mamou (GTZ, Dynam et Nantes)
- Conakry (Nantes et Dynam).
Type de Mutuelles
|
Nombres
|
Adhérents
|
Bénéficiaires
|
MURIGA
|
51
|
44 000
|
40 000
|
MUCAS
|
67
|
5 890
|
29 700
|
MUPROF
|
5
|
790
|
2 130
|
TOTAL
|
123
|
50 680
|
71 830
|
Source rapports mutuelles 2004
Page 17 sur 71
II-2.2. E : Economique.
a) Ressources économiques de la
Guinée.
La Guinée est un pays potentiellement très
riche dont le PIB par habitant n'atteint pourtant que 451$.
L'instabilité politique depuis 2009 a fortement impacté
l'économie guinéenne : croissance négative,
accélération de l'inflation, doublement du déficit
budgétaire.
Fin 2011, la Guinée pouvait se prévaloir d'une
nette amélioration de ses performances macro-économiques (forte
croissance de l'ordre de 4%, recettes fiscales en forte progression) et d'une
meilleure gestion des finances publiques (retour à l'unicité de
caisse de l'Etat, révision à la baisse de la subvention du prix
des carburants, intégration des ressources minières
exceptionnelles de Rio Tinto au budget rectificatif 2011 et au budget 2012).
Dénoncée comme un « scandale
géologique », la Guinée dispose de richesses hydrographiques
immenses (château d'eau de l'Afrique), d'un riche potentiel minier (un
tiers des réserves mondiales de bauxite, or, diamant, fer,
manganèse, zinc, cobalt, nickel, uranium) largement sous exploité
puisque le secteur minier contribue pour 15 à 20% au PIB et pour plus de
85% aux exportations du pays, mais n'assure que 25% des recettes
intérieures de l'Etat.
b) Quelques données
économiques.
· 1 € = 9 087, 61 GNF (Francs Guinéen - le
14/05/2013)
· 1 USD = 7 061,08 GNF (Francs Guinéen - le
14/05/2013)
· PIB (2011) : 5,1 Milliards US$ (Banque
mondiale)
· PIB par habitant (2011) : 451 $
(DGTPE)
· Taux de croissance (2011) : 3,6 % (Banque
mondiale)
· Taux d'inflation (2011 ) : 21,4 % (Banque
mondiale)
· Dette publique extérieure : 2,9 Milliards
de dollars, soit 64% du PIB fin 2012
· Balance commerciale(2011) : -1,1 Mds US$
(Banque mondiale)
· Principaux clients : Espagne (18,9%), Irlande
(8,4%), Inde (5,6%)
· Principaux fournisseurs : Chine (22,1%),
Pays-Bas (16,9%), France (11%)
· Part des principaux secteurs d'activités dans
le PIB :
? agriculture : 24,9 % ? industrie : 46,7 % ? services : 28,4
%
· Exportations de la France vers la Guinée
(2011) : 141,4 M€ (DGTPE)
· Importations françaises depuis la
Guinée (2011) : 60,7 M€ (DGTPE)
c) Emploi.
Plus de 56% des guinéens vivent de l'agriculture.
L'activité salariée est faible en Guinée puisqu'à
la suite de l'agriculture de subsistance, les activités pourvoyant aux
besoins de la population sont principalement les petits métiers. Ces
activités qui relèvent généralement du secteur
informel font vivre près d'un Guinéen sur cinq. Par ailleurs, si
l'agriculture est la principale activité en milieu rural, il en est
autrement de Conakry où elle ne fait vivre qu'une faible proportion des
d'habitants (1,4%). Dans cette ville, ce sont plutôt les petits
métiers et notamment le petit commerce qui nourrissent la plus grande
partie de la population (42,2%). Conakry est également la ville
où l'on trouve deux autres catégories importantes : les personnes
vivant d'une activité salariée (une personne sur trois) et
ensuite celles vivant dans un ménage dont le chef est sans emploi (une
personne sur quatre). Il faut mentionner ici que la Guinée est
caractérisée par des taux d'activité relativement
élevés et des taux de chômage faibles, mais cette
synthèse masque d'autres caractéristiques moins favorables. A
Conakry où il existe un véritable marché du travail, le
taux de chômage calculé sur la population de 15 ans et plus est de
10,2% en 2002-2003.
Page 18 sur 71
d) Quelques données économiques en terme de
dépense de santé.
· Dépenses totales en santé en
pourcentage du PIB : 4.9 (OMS, 2010)
· Dépenses publiques en santé en
pourcentage du PIB : 0.6 (OMS, 2010)
· Dépenses publiques en santé en % des
dépenses totales du gouvernement : 1.8 ( OMS, 2010)
· Dépenses totales en santé hors
financement direct par les ménages (% des dépenses totales en
santé) : 11.9 (OMS, 2010)
· Dépenses publiques de sécurité
sociale (y-compris santé) en % du PIB : 0.79 (ILO Social security
inquiry, 2005)
II-2.3. S : Socioculturel.
? Données démographiques.
La population Guinéenne est jeune, relativement peu
instruite, principalement rurale, et engagée dans l'agriculture ou le
secteur informel. La population est estimée en 2007 à 9,68
millions dont 51,9% de femmes et 48,1% d'hommes. Une personne sur deux à
moins de 16 ans et 4,5% seulement des individus sont âgés de 65
ans ou plus. La population croît à un rythme rapide de 3,1% par
an.
· Population : 10,2 millions d'habitants
(Banque mondiale)
· Capitale : Conakry, 2,1 millions d'habitants en 2009.
· Densité : 42 hab./km2
· Croissance démographique : 2,5% par an
· Espérance de vie : 54,1 ans
(PNUD)
· Taux d'alphabétisation : 39,5%
(PNUD)
· Religion : Islam (85%), christianisme (8%),
animisme (7%)
· Indice de développement humain : 178 sur
187 (PNUD)
II-2.4. T : Technologie.
? Electricité :
Le taux d'accès à l'électricité
au niveau national est resté faible (18,1%) avec une grande
disparité entre les milieux de résidence urbain (68,9%) et rural
(2%). Le milieu rural Guinéen où vivent plus de 60% des
populations les plus pauvres est caractérisé par un taux
d'électrification particulièrement faible qui ne dépasse
guère 2%.
? Eau :
Le taux d'accès à l'eau potable, bien qu'en
progression, n'a été que de 73,8% en 2007, soit une augmentation
de 11,6 points de pourcentage en cinq ans.
? TIC :
Le secteur des télécommunications a connu des
progrès significatifs ces dernières années. En effet, le
taux de pénétration de la téléphonie mobile est
passé de 2% en 2005 à plus de 48% en 2011 ; soit une augmentation
de 46 points de pourcentage en 6 ans, ce qui est largement au dessus de
l'objectif de 25% en 2010.
La Guinée compte 5 opérateurs mobiles qui sont
:
Areeba Orange Cellcom Intercell Sotelgui
Page 19 sur 71
Les 3 opérateurs GSM les plus compétifs sont
Areeba, Orange et Cellcom. Soltegui l'opérateur historique est en
situation de crise systémique et opérationnelle.
La quasi-totalité des opérateurs de
téléphonie proposent des services Internet avec
différentes offres pour les particuliers, les bureaux gouvernementaux,
les Ambassades, les entreprises locales et internationales, les institutions
internationales, les ONG, les institutions financières, les
écoles et les universités tels que le sermon de l'Imam, info
santé, test de compatibilité, solutions pour entreprise,
Horoscope, etc...
La téléphonie mobile représente 98% des
revenus du secteur des Télécommunications. La
téléphonie fixe et l'internet se partagent les 2% restant. La
baisse du revenu des FAI traditionnels s'explique par l'engouement
suscité par l'introduction sur le marché de l'internet mobile des
opérateurs.
Avec un taux de pénétration de moins de 1%, la
Sotelgui est le seul opérateur utilisant un réseau filaire en
Guinée. A ce jour, il enregistre une faible croissance de 2,3% sur son
parc Mobile pour la période juin 2010-juin 2011 due entre autres au
manque d'investissement et à la vétusté des
équipements et infrastructures existants. La plupart des centraux
téléphoniques dans les chefs lieux de préfectures sont non
opérationnels. Seuls Conakry et quelques villes disposent encore d'un
réseau fixe filaire fonctionnel qui est utilisé en grande partie
par les administrations, institutions, ambassades et certaines structures
privées.
L'évolution globale du nombre
d'abonnés
Le parc total est en évolution continue. Il est
passé de 4.287.026 abonnés en 2010 à 5.380.738 en 2011
soit un accroissement de 25,51% pour un taux de pénétration de
48,20 %
Page 20 sur 71
Le parc mobile par opérateur
|
2009
|
2010
|
2011
|
AREEBA
|
1 273 167
|
1 760 823
|
1 987 456
|
Progression Abonné Areeba
|
|
38,30%
|
12,87%
|
ORANGE
|
684 211
|
927 537
|
1 352 549
|
Progression Abonné Orange
|
|
35,56%
|
45,82%
|
CELLCOM
|
631 352
|
770 760
|
1 238 082
|
Progression Abonné Cellcom
|
|
22,08%
|
60,63%
|
SOTELGUI
|
529 107
|
545 962
|
503 819
|
Progression Abonné Sotelgui
|
|
3,19%
|
-7,72%
|
INTERCEL
|
199 094
|
255 886
|
282 503
|
Progression Abonné Intercel
|
|
28,53%
|
10,40%
|
|
Source :
Ministère des postes,
télécommunication et des nouvelles technologies de l'information,
Autorité de Régulation des postes et des
t2lecommunication (ARPT), rapport annuel
2011
La couverture et l'extension des
réseaux
L'analyse des données collectées pour la
période 2011 sur une étude réalisée sur les 33
préfectures et les 333 Communautés Rurales de
Développement (CRD) y compris la capitale Conakry a permis d'enregistrer
un taux moyen de couverture de 19,21% qui se décompose comme suit :
· ORANGE, 25,45%
· AREEBA, 23,65%
· SOTELGUI, 21,55%
· CELLCOM, 14,97%
· INTERCEL, 11,67%
Il est à noter un taux de couverture total pour
l'ensemble des opérateurs pour la ville de Conakry. > Les
infrastructures routières :
Le réseau routier de la République de
Guinée comporte un linéaire total de 43 493 km
décomposé comme suit :
· Route national (RN) : 7000 km
- Routes nationales revêtues : 2 400 km - Routes
nationales en terre : 4 600 km
· Routes préfectorale (RP) : 15 513 km
· Routes Communautaires (RC) : 20 980 km
· Densité routière (réseau de route
nationale) - Km /100 km2 : 2,90
- Km/1000 habitants : 1,00
Source : Ministères des transports,
27ième session du comité permanent pour la
coopération économique et commerciale de l'organisation
de la conférence islamique, Conakry septembre
2011.
> Carburant :
Le Gouvernement en concertation avec l'ensemble des
partenaires sociaux, est parvenu à réduire les subventions sur le
carburant en augmentant le prix du carburant à la pompe de 7 500
à 9 500 GNF le litre (rapport DSRP 20112012).
Page 21 sur 71
II-2.5. E : Environnement.
a) Climat.
La Guinée est un pays tropical humide avec une
température variant entre 5°C et 40°C. Elle connaît deux
saisons: une saison sèche (d'Octobre à Avril) et une saison des
pluies (de Mai à Septembre). En réalité les mois de (Mai
et Juin) servent de transition de la saison sèche à la saison
pluvieuse et les mois de Septembre et Octobre de transition de la pluvieuse
à la sèche.
b) Découpage géo-climatique.
Il existe quatre régions climatiques distinctes en
Guinée.
1. En Guinée Maritime (Région
de Conakry) les pluies sont plus fréquentes, légères et de
très courtes durées (30 mm en moyenne). Elles sont moins humides
et sont généralement suivies de soleil.
2. La Région du Fouta Djallon
(Moyenne Guinée) est la plus humide. Les pluies y sont plus
longues et moyennement lourdes. Au mois de Décembre/Janvier, la
température peut baisser jusqu'à 2°C.
3. La Guinée Forestière est la
région la plus pluvieuse. Elle connaît des pluies
très lourdes, longues et humides. La saison pluvieuse y est relativement
longue, la température est comprise entre 5 et 30°C.
4. La Haute Guinée est la
région la plus chaude avec une température oscillant entre (3 et
39/40°C). La température est stable pendant la saison des pluies,
elle baisse fortement au mois de Décembre/Janvier malgré la
présence permanente du soleil et elle atteint les 35/40 °C au tour
du mois d'Avril/Mai. La saison des pluies y est courte. Les pluies sont courtes
et non humides, elles sont lourdes et suivies de soleil.
Contrairement à la Guinée Forestière et
la Moyenne Guinée, la Basse Guinée et la Haute Guinée sont
les deux régions qui connaissent l'affluence du vent à cause de
l'absence des chaînes de montagnes.
Nous rencontrons ainsi du vent humide et doux sur les
côtes, du vent doux sur les plateaux et du vent sec dans les plaines de
Haute Guinée. De façon générale, il fait
très bon de vivre en Guinée. 10 sur 12 mois de soleil par an, la
chaleur moins marquée à cause du vent doux et de l'affluence de
la végétation sauvage.
c) Pluviométrie et température.
Conakry (Capitale Guinée, la ville la plus
peuplé de guinée)
Temp
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
max
|
28°
|
28°
|
29°
|
30°
|
29°
|
28°
|
26°
|
26°
|
27°
|
28°
|
29°
|
28°
|
min
|
24°
|
25°
|
25°
|
26°
|
26°
|
25°
|
24°
|
24°
|
24°
|
25°
|
26°
|
25°
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pluie
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
jours
|
1
|
1
|
1
|
1
|
6
|
13
|
22
|
22
|
16
|
9
|
3
|
1
|
II-2.5. L : Législatif.
La notion de « secours d'urgence » est
évoquée dans un chapitre entier du code de la santé
publique guinéenne. En lien avec la création d'un service d'aide
médicale urgence mobile en Guinée il est indispensable de tenir
compte des dispositions prévues au chapitre XIV du code de la
santé publique intitulé « secours d'urgence ». En effet
ce chapitre est entièrement dédié aux « secours
d'urgence ».
Ainsi ce chapitre prévoit notamment :
Page 22 sur 71
? La création d'un service « de gestion des
urgences » :
« Article 231 : En vue de pallier
aux problèmes médico-sanitaires posés ou que pourront
soulever les catastrophes naturelles et les désastres d'origine humaine,
il est créé un Service de gestion des urgences rattaché
à la Direction chargée de la Prévention.
Ce Service devra collaborer étroitement et
efficacement avec tous les secteurs du Ministère chargé de la
Santé Publique dans le processus de la gestion des urgences.
Il devra entreprendre des études et élaborer un
programme ayant pour objectifs de :
- Planifier, organiser et développer le secours
d'urgence sur l'ensemble du Territoire de la République de Guinée
en coordination avec l'ensemble des autres services concernés ;
- Assurer le ramassage, le transport et
l'évacuation sur les formations sanitaires des victimes du sinistre ou
de toutes les personnes dont l'état nécessite des soins urgents
indispensables à leur survie ;
- Dispenser aux personnes visées ci-dessus les
premiers soins nécessaires à leur état ;
- Définir les modalités d'enseignement en
matière de prévention et de recherche ».
? Une dotation suffisante des établissements de
santé du territoire guinéen en vue palier les situations
d'urgence :
« Article 232 : Des mesures doivent
être prises pour doter tous les hôpitaux sur l'ensemble du
territoire de la République de Guinée des équipements
susceptibles de concourir à la bonne gestion des urgences. La
capacité opérationnelle optimale de l'hôpital sera
renforcée en équipements et autres ressources destinées
à dispenser des soins intensifs.
Article 236 : La situation des
urgences est susceptible d'affecter plusieurs secteurs organisationnels en
matière de secours. Le Comité interministériel pour la
concertation sanitaire et sociale pourra élaborer un mécanisme
harmonieux et uniformisé dont l'objectif consistera à
équiper outre les secteurs de secours, l'équipe
médico-sanitaire en matériels techniques indispensables à
la dispensation des soins. »
? La coordination des secours sur l'ensemble du
territoire :
« Article 233 :L'on devra
élaborer des mesures de coordination régionale chargées
d'assurer des soins intensifs et des soins intermédiaires, tandis que
les Centres de Santé, dispensaires et les cliniques privées
seront responsables des traitements légers et ambulatoires.
»
? Une étude et planification des situations
d'urgence :
« Article 234 :L'étude de
planification des urgences devra nécessairement tenir compte de certains
facteurs contingents comme l'étendue, la gravité, l'extension et
éventuellement la dimension des problèmes devant
nécessiter une gestion efficace et efficiente d'une situation
spécifique. »
? Une étude intersectorielle de la gestion des
urgences :
« Article 235 : Une étude
intersectorielle de la gestion des urgences devra comporter des
éléments de coordination étroite avec les études
épidémiologiques des activités médico-sanitaires de
la République de Guinée notamment l'évaluation, la
planification et les données prévisionnelles en matière de
situations d'urgences y compris les épidémies. »
Page 23 sur 71
II-3. CONAKRY.
Ville la plus importante de Guinée, Conakry est la
capitale de la République de Guinée. Son centre historique se
situe sur l'île de Tombo, dans l'océan Atlantique. En 2010,
l'agglomération comptait plus de 2 millions d'habitants, ce qui en fait
la plus importante ville du pays (1 Guinéen sur 5 vit à
Conakry).
L'activité portuaire constitue aujourd'hui le secteur
majeur de l'économie de la ville.
Son statut de capitale lui confère une activité
administrative importante, mais sa place dans les communications et
l'économie en général est centrale.
Un Conakryka moyen gagne en 2009 environ 225 000 FG mensuels,
soit 35 euros.
Dirigée par un gouverneur, Conakry est l'une des 8
régions de Guinée et s'articule autour de 5 communes :
- Kaloum, le centre-ville ;
- Dixinn, où se trouve l'Université de Conakry et
de nombreuses ambassades ; - Ratoma, connue pour sa vie nocturne ;
- Matam ;
- Matoto, qui héberge l'aéroport international.
Aujourd'hui, les infrastructures conakrykas sont très
deficient s: depuis 2002, en particulier, les délestages
électriques sont quotidiens (coupures tournantes), et
l'approvisionnement en eau courante très irrégulier. Depuis 2007,
le réseau routier est plongé dans le noir dès la nuit
tombée.
II-3.1. Présentation succincte des 2 CHU de
Conakry.
III-3.1.1. Le Centre Hospitalier National Universitaire
(CHNU) DONKA.
L'Hôpital National Donka est un Etablissement Public
Administratif à caractère Sanitaire et Social placé sous
la tutelle du Ministère chargé de la Santé,
créé par Décret N°98/052/PRG/SGG du 25 Mars 1998. Il
jouit de la personnalité morale, de l'autonomie financière et de
gestion conformément à la législation et à la
réglementation régissant les Etablissements Publics et
Administratifs. Il compose avec l'Hôpital National Ignace Deen : le
Centre Hospitalo-universitaire de Conakry.
Construit en 1957 sur financement de la France dans le cadre
du Fonds d'investissement pour les colonies, afin de couvrir les besoins en
soins de santé de la banlieue de Conakry, il est le plus grand
Etablissement Hospitalier de la République de Guinée et fait
partie des plus grandes Institutions Hospitalières de la Sous -
Région.
L'Hôpital National Donka est opérationnel depuis
1959 et sa mise en service a bénéficié dans les
années 1960 à 1990 de l'assistance technique
Soviétique.
Il sert de structure de référence pour l'ensemble
des hôpitaux de l'intérieur du pays, mais assure la couverture
sanitaire primaire, secondaire et tertiaire des 2 millions d'habitants
répartis sur les cinq communes de la ville de Conakry.
A l'heure actuelle, il compte 535 lits répartis entre
32 services et Unités avec une Triple Mission : Soins, Formation et
Recherche.
A ce jour, il bénéficie d'un Projet de
Réhabilitation, d'Extension et d'Equipements sur financement de
l'Etat.
Disposant d'un budget d'environ 2 milliards de francs
guinéens (soit environ 220 k€) et employant près de 700
personnels, l'activité du CHNU de Donka pour l'année 2011 est la
suivante :
- DMS de 11 jours,
- TOM à 68 %
- 6512 hospitalisations dites simples,
- 2512 cas d'hospitalisation avec interventions chirurgicales
(hors césariennes),
- 6924 accouchements,
Page 24 sur 71
- 2152 césariennes.
III-3.1.2. Le Centre Hospitalier National Universitaire
Ignace DEEN.
Construit dans les années 1890 sur le modèle de
l'hôpital général de Dakar au Sénégal, cet
hôpital était connu sous le nom d'hôpital Ballay, en hommage
au Dr Noël Ballay, premier gouverneur colonial de Guinée.
Rebaptisé Hôpital National Ignace Deen dans les années
1960, c'est un Etablissement Public Administratif à caractère
Sanitaire et Social placé sous la tutelle du Ministère
chargé de la Santé, créé par Décret
N°98/052/PRG/SGG du 25 Mars 1998.
Il jouit de la personnalité morale, de l'autonomie
financière et de gestion conformément à la
législation et à la réglementation régissant les
Etablissements Publics et Administratifs.
Tout comme DONKA, il remplit les mêmes missions et sert
de structure de référence pour l'ensemble des hôpitaux de
l'intérieur du pays, mais couvre essentiellement la population de
Conakry.
Entre 1986 et 1988, il a bénéficié d'un
programme de réhabilitation coordonné par l'Université de
Liège. Il compte aujourd'hui 471 lits répartis entre une
vingtaine de services et unités.
Disposant d'un budget d'environ 6 milliards de francs
guinéens (soit environ 660 k€) et employant près de 420
personnels, l'activité de cette structure pour l'année 2011 est
la suivante :
- DMS de 13,8 jours,
- TOM à 65 %,
- 969 cas d'hospitalisation avec interventions chirurgicales
(hors césariennes), - 2997 accouchements,
- 1221 césariennes,
- 4402 passages aux urgences.
II-3.2. Présentation succincte des 5
Centres Médicaux Communaux (CMC) et des ressources humaines disponibles.
Il existe au sein de la ville de Conakry 5 Centres
Médicaux Communaux, 1 pour chacune des communes.
En mars 2010, suite à une série de visite par le
Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de l'époque,
le Dr
Ibrahima Sow, le constat a été le même sur
chaque CMC :
? Manque de médicaments essentiels et de consommables,
? Tarification imposée comme une loi par des agents
mercantiles,
? Difficultés voire mauvais fonctionnements.
Dès lors, un projet de gestion de la performance
axée sur des standards et la récompense est mis en place
grâce à l'USAID-Guinée (United States Agency for
International Development), agence indépendante du gouvernement
américain chargée du développement économique et de
l'assistance humanitaire dans le monde.
Ainsi, 3 ans après le lancement de ce projet, les CMC
de Coléah, Matam et Minière ont été mis à
l'honneur et félicités pour leur performance en matière de
santé de la reproduction et de la planification familiale : « la
directrice de l'USAID, le Pr Yolande FZAZI a pour sa part qualifié les
personnels des 3 CMC de héros pour avoir sauvé des milliers de
vies, des mères et des enfants » (source :
www.barkere.net).
Page 25 sur 71
Par ailleurs, suite à différents entretiens
téléphoniques avec le Docteur Djibril SYLLA, médecin
interniste des urgences, chef d'unité de soins intensifs au CHNU de
Donka, les moyens humains disponibles sur ces structures ont pu nous être
donnés, permettant d'identifier des CMC plus importants en terme de
ressources humaines :
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|
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|
|
|
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CMC
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Nbre Médecins
|
Nbre IDE
|
|
Total
COLEAH
19
24
43
FLAMBOYANT
12
27
39
MATAM
39
62
101
MINIERE
15
27
42
RATOMA
21
32
53
Les médecins présents sont
généralistes, urgentistes ou gynécologues
obstétriciens, et varient comme le montre
le tableau ci-dessus selon les CMC.
Ces structures sont ouvertes H24 et sont composées
également de Sage-femmes, Aides de santé, Biologistes,
Techniciens de laboratoire, Manipulateurs radio.
Les CMC comportent tous un bloc opératoire ainsi qu'une
salle dédiée aux urgences, et des lits d'hospitalisation.
II-4. SWOT RELATIF A LA VILLE DE
CONAKRY.
Faiblesses
Forces
Opportunités
Menaces
- Opportunité pour la ville de Conakry qui compte la
plus grande concentration de médecin du pays
- Travail préparatoire déjà
effectué
- 3 hôpitaux dont 2 CHU au sein de Conakry et de sa
banlieue
- Absence de service médicalisé d'urgence
pré hospitalière
- Réelle volonté politique, la santé
étant un volet important de la Stratégie de Réduction
de la Pauvreté.
- Situation de pauvreté qui fait que les gens retarde
l'hospitalisation jusqu'au moment le plus critique
- Méconnaissance générale des premiers
gestes de secours au sein de la population - Augmentation
constante des urgences
médico-chirurgicale, environ 2% par an
- Pénétration du mobile au sein de la
population, permettant au gens d'appeler les urgences
- Attente de la population d'un tel service
- Mauvaise répartition géographique des
professionnels de santé avec l'existence de déserts
médicaux
- Besoin de formation et manque
d'expérience en urgence pré hospitalière
- Sous équipements de certaines structures
hospitalières
- Non disponibilité de dispositifs médicaux
- Disparité dans la répartition des effectifs
- Prix très élevés des médicaments
essentiels
- Des catégories importantes de professionnels de
santé sont en voie de disparition dans les effectifs du MSP : sages
femmes, techniciens de santé publique, préparateurs en pharmacie,
techniciens de radio, aides de santé.
- Les ruptures de stock dans les structures
de soins publiques et d'approvisionnement sont
fréquentes et prolongées.
- Dysfonctionnement des urgences
médico-chirurgicales
- Coût supposé d'un SAMU
- Vétusté des infrastructures routières.
Difficulté des interventions la nuit : rue mal éclairé,
mauvaises routes, pluies abondantes.
- Coût supposé onéreux d'un tel service
- Financement : faible mutualisation de la population
- Sécurité des interventions dans
certains lieux, d'où la nécessité de travailler en
collaboration avec la police (existence de couper de route et faction
armée dans certain lieu du pays)
- Ruptures récurrentes de Médicaments
Essentiels, de Vaccins et Consommables
Page 26 sur 71
II-5. MORTALITES ET ACCIDENTOLOGIE.
Page 27 sur 71
II-5.1. Principales causes de mortalités en
Guinée.
La mission du Bureau de Pays de l'OMS en Guinée est de
promouvoir l'atteinte du niveau de santé le plus élevé
possible pour toutes les populations de ce pays, en collaborant avec le
Gouvernement et les autres partenaires au développement sanitaire et en
fournissant un appui technique et logistique aux programmes de ce pays.
Ainsi, l'étude du document "Stratégie de
coopération de l'OMS avec les Pays / 2008-2013 / Guinée" nous
permet d'obtenir différentes informations concernant le profil
épidémiologique du pays :
? La prévalence de certaines affections reste
élevée avec la prédominance des maladies infectieuses et
parasitaires. Le groupe VIH/SIDA/Tuberculose/Paludisme reste le groupe de
maladies transmissibles ciblées comme prioritaires.
? Le paludisme reste toujours le 1er
problème de santé publique en Guinée. En 2005, il
représentait la première cause de décès en milieu
hospitalier.
? La mortalité maternelle reste très
élevée : 980 décès pour 100 000 naissances, le taux
d'accouchement assistés restant faible (38 %). Il en est de même
pour la mortalité infantile maternelle (163 pour 1 000 naissances).
Le rapport révèle également la faible
couverture géographique sanitaire due à l'insuffisance des
infrastructures et des équipements et au mauvais état de
l'existant. L'accès au service de santé dans un temps
inférieur à 30 minutes est de 38,9 %, l'utilisation des services
de santé d'un peu plus de 18,5 %.
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Sources : OMS - Stratégie de
coopération de l'OMS avec les pays / 2008-2013 /
Guinée.
II-5.2. Etude de l'accidentologie.
Le jeudi 29 mars 2013 à l'occasion de la fête
anniversaire de l'ONG « Renforcement pour la Lutte contre
l'Insécurité Routière », Doussou Magassouba,
Présidente fait part de chiffres consternants pour l'année 2012 :
3555 cas d'accidents de circulation avec 298 personnes tuées et 785
personnes grièvement blessées. Les accidents de circulation et
viol du code de la route sont devenus une routine.
C'est pourquoi cette ONG, qui célèbre son
premier anniversaire, s'investit dans la sensibilisation des populations pour
éviter ces accidents de circulation à
répétition.
Mais c'est sur le territoire de la ville de Conakry que le
bilan des accidents de la route est le plus sombre. En effet, comme le signale
la direction centrale de la sécurité routière, il y a eu,
durant les cinq dernières années (de 2008 à 2012),
à Conakry, 7439 cas d'accidents de la circulation. Sur ces 7439 cas :
· 400 personnes ont trouvé la mort,
· 1772 ont été grièvement
blessées,
· 132 légèrement blessées, Et l'on
dénombre :
· 2438 dégâts matériels importants,
· 4367 véhicules fortement endommagés,
· 2032 dégâts matériels légers
et 3580 véhicules légèrement endommagés.
Les excès de vitesse, la dégradation de la
chaussée et l'indiscipline des usagers de la route sont entre autres les
raisons de ces accidents de circulation. La situation est telle qu'elle
préoccupe le ministre de la Sécurité Maramany Cissé
qui, présent à la cérémonie a invité les uns
et les autres à multiplier les efforts pour mettre un frein à
cette spirale des accidents.
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II-6. ETUDE DE L'ACTIVITE DES SERVICES D'ACCUEIL DES
URGENCES.
Dans ce contexte où les problèmes de
santé sont caractérisés par la persistance des maladies
épidémo-endémiques, un contexte économique
défavorable, et une mortalité maternelle et infantile très
élevée, le déploiement d'un SAMU-SMUR peut paraître
surprenant, voire être une utopie.
Il apparait cependant intéressant d'analyser les
activités des services d'accueil des urgences et les moyens de
transports des patients afin de répondre à cette question :
n'est-il pas permis de promouvoir l'organisation d'une offre
pré-hospitalière susceptible de limiter les décès
précoces, les aggravations des pathologies dues à des transports
précaires ?
Afin de mener à bien cet état des lieux,
différents documents ont pu être recueillis par le groupe projet
et être alors analysés :
? Le rapport d'activité de l'année 2011 du Centre
Hospitalier d'Ignace Deen,
? Le rapport d'activité pour l'année 2011 du Centre
National de Donka,
? Une étude du Docteur Conté Fodé BADARA,
d'Avril 2012, intitulé "La nécessité d'un SAMU en
Guinée",
? La saisie et analyse de 2 questionnaires administrés
en septembre 2012 lors de la mission du Dr François EK (Médecin
Anesthésiste Réanimateur au CHU de Brest) et de M. Jean-Paul
TRAVERS (IDE Hygiéniste, Cadre de Santé, à la Fondation
ROGUET) avec M. Nanamoudou CONDE. Les questionnaires n'avaient pas
été jusque là analysés.
II-6.1. Motifs d'hospitalisation.
L'étude de ces 2 rapports d'activité 2011
transmis au mois de janvier 2012 par les directeurs de chacun des
hôpitaux nous permettent de connaître les principales raisons
d'hospitalisation.
? Pour l'hôpital Ignace Deen.
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? Pour l'hôpital national de Donka.
II-6.2. Analyse de l'activité des services
d'accueil des urgences via 2 questionnaires « Urgences ».
Comme mentionné ci-avant, deux enquêtes (cf.
annexes) ont été menées en septembre 2012 lors d'un voyage
d'études conduit par les Docteurs Nanamoudou CONDE, François EK
et de M. Jean-Paul TRAVERS :
1. Questionnaire « Urgences »,
2. Questionnaire « Patients venant des Urgences ».
Le recueil de ces questionnaires nous a permis de
réaliser une analyse des motifs d'arrivée aux urgences, des
modalités et des conditions de transfert aux urgences.
Menées sur 1 jour donné, sur les 2 hôpitaux,
l'analyse des questionnaires nous donnent les résultats suivants :
Répartition en classe d'âge des
patients
30%
30%
25%
21%
18%
6%
0 -5 ans 6 -15 ans 16 - 30 ans 31 - 45
ans + 45 ans
35%
24%
20%
15%
10%
5%
0%
Sexe du patient
42%
58%
M
F
III-6.2.1. Résultats du Questionnaire «
Urgences » (N=33 questionnaires retournés). ?
Identification des patients par classe d'âge et sexe.
? Moyens de transports des patients.
Comme le souligne le Docteur Conté Fodé Badara,
dans son rapport intitulé « La nécessité d'un SAMU en
Guinée », le malade n'est souvent pas conduit dans une structure de
soins, sauf en phase terminale. Après un besoin réel de
santé, le malade, et ceci pour toute population, est transporté
par des moyens de fortune vers les services accueil urgence, dans un
état clinique précaire, mal adapté. Très souvent
ils meurent avant d'y parvenir, ou y décèdent avant d'être
orientés vers les services adaptés à leurs cas.
Pour ne citer qu'un extrait de ce document :
« Les traumatisés sont secourus par les bonnes
volontés ignorant ce genre d'exercice ; c'est un simple transport,
parfois même une véritable douleur supplémentaire avec tous
les risques encourus. Le transport médicalisé est presque
inexistant. Les gestes élémentaires de survie ne sont pas
appliqués auprès des victimes ou devant un malaise. Les malades
ne reçoivent aucun soin avant et pendant le transport.
L'établissement d'accueil n'est pas prévenu de l'arrivée
d'un patient. »
Les moyens de transport les plus utilisés sont la voiture
ou le taxi. Les résultats obtenus sont les suivants :
Voiture Taxi A pieds (seule ou accompagnée)
Arrivée via les Consultations
23%
10%
14%
Modalités de transport
53%
Une précédente étude menée en 2003
sur l'hôpital de Donka montrait également que l'utilisation des
ambulances pour le transport des patients étaient
rarissimes :
? 65,65% des patients arrivaient dans les véhicules de
transport en commun,
? 16,52% par leurs véhicules personnels,
? 17,39% venaient à pieds.
Temps de trajet (en min.)
Max. 300
? Temps de trajet.
Le temps de trajet moyen est de 79 minutes.
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? Décisions à l'issue de la prise en charge
des patients aux services des urgences.
Décisions suite à la Prise en charge
aux Urgences
0%
68%
Retour à domicile
Hospitalisation
Décès
II-6.2. Résultats Questionnaire «
Urgences » (N=92 questionnaires retournés). ?
Identification des patients par classe d'âge et sexe.
32%
Répartition par classe
d'âge
11% 11%
71%
Age
29%
F
M
Motifs
27,6%
20,3%
Médicales (Maladies
Pédiatriques
52,1%
Chirurgicales (dont
traumatologiques)
infectieuses ou maladies
neurologiques)
Page 32 sur 71
? Motifs.
? Décisions.
10%
Retour à domicile Transfert Hospitalisé
DC
20%
Diagnostic /
Evolution
5%
65%
Page 33 sur 71
II-6.3. Eléments de discussion.
Comme le montre les études ci-dessus, les urgences
chirurgicales restent de loin les plus fréquentes.
Le Docteur Conté Fodé Badara souligne par
ailleurs que les accidents de la voie publique représente près de
60 % des urgences traumatologiques.
Bien organisé, avec le matériel juste et
nécessaire, doté d'un personnel compétent, une structure
SAMU-SMUR à Conakry, quelle qu'en soit son organisation (ambulances de
paramédics aux USA ou SAMU classique en France) permettra de rendre des
services appréciables aux populations, d'améliorer la prise des
patients et de sécuriser les transports sanitaires primaires et
inter-hospitaliers.
Page 34 sur 71
III- ASPECTS CONCEPTUELS : AIDE MEDICALE D'URGENCE,
SAMU-SMUR.
Le système SAMU-SMUR joue un rôle fondamental
dans l'organisation de la prise en charge pré-hospitalière des
patients présentant des détresses vitales et constitue un
véritable outils de santé publique : le nombre d'appels toujours
croissant parvenant au Centre Réception et de Régulation des
Appels témoigne du bénéfice que les populations
espèrent d'une telle organisation.
Cependant, avant d'identifier un scénario de la mise en
place d'un tel système en Guinée, il convient de revenir sur
certaines définitions et concepts, mais également sur les 2
modèles aux approches différentes : celui du modèle
français, appelé « Stay and Play » ou « Run and
Play » et le modèle anglo-saxon dit « Scoop and Run ».
III-1. INTRODUCTION ET HISTORIQUE.
L'Aide Médicale d'Urgence, et par la même le
système SAMU-SMUR tel que nous le connaissons, sont nées dans les
années 50 à la fin des années 60 pour lutter contre 2
fléaux nationaux : une épidémie de poliomyélite en
1952 et les accidents de la route en nombre croissant (l'hécatombe
culminera en 1972 avec 17 000 morts cette année-là).
1955 voit la naissance de la première Unité Mobile
de réanimation Hospitalière.
Le premier service d'aide médicale urgente (SAMU),
chargé de coordonner les efforts médicaux entre les
équipes préhospitalières et les services d'urgences
hospitaliers, est créé en 1963 à Toulouse par le
Professeur Louis Lareng, président fondateur de SAMU de France. Avec la
création du SAMU naissait ainsi la médecine
extrahospitalière : de l'appel « au pied de l'arbre »
déclenchait une organisation de « l'hôpital hors de ses murs
».
Le premier Service Mobile d'Urgence (SMUR) est crée en
1962 à Nancy par le Professeur Larcan. En 1970, la première salle
de régulation est mise en place.
En 1979, c'est grâce à une circulaire de Simone
Veil, qu'apparaissent : ? Le 15 : numéro unique d'appel au SAMU
? La nécessité de créer un SAMU par
département.
Dès lors, ce système bénéficie
d'un cadre réglementaire précis qui concerne aussi bien ses
missions que son organisation pratique.
III-2. DEFINITION ET CONCEPTS.
III-2.1. Aide Médicale Urgente.
« L'aide médicale urgente a pour objet, en
relation notamment avec les dispositifs communaux et départementaux
d'organisation de secours, de faire assurer aux malades, blessés et
parturientes, en quelque endroit qu'ils se trouvent, les soins d'urgence
appropriés à leur état. » (article L. 6311-1 du code
de la santé publique).
III-2.2. SAMU : Service d'Aide Médicale Urgente.
La loi fondatrice des SAMU/SMUR est la Loi n°86-11 du 6
janvier. Elle crée pour chaque département un SAMU-SMUR et un
comité dont la mission est de veiller à la qualité de la
distribution de l'aide médicale d'urgence et à son ajustement aux
besoins de la population. Elle organise les Centre de Réceptions et de
Régulation des Appels et leurs liens avec les service de police et les
Services Départementaux d'Incendie et de Secours (SDIS).
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III-2.2.1. Missions et organisation du SAMU.
Le Décret n° 87-1005 du 16 décembre 1987 et
la circulaire DHOS/01/n°2004/151 du 29 mars 2004 fixent le rôle et
les missions du SAMU.
Ainsi, les SAMU, souvent rattachés à un CHU
comportent un Centre de Réception et de Régulation des Appels
(dit CRRA ou Centre 15).
Les SAMU assurent la régulation médicale des
situations d'urgence et pour atteindre cet objectif :
· assurent une écoute médicale permanente
;
· déterminent et déclenchent la
réponse la mieux adaptée à la nature des appels ;
· s'assurent de la disponibilité des moyens
d'hospitalisation, publics ou privés, adaptés à
l'état du patient ;
· organisent, le cas échéant, le transport
dans un établissement public ou privé en faisant appel à
un service public ou à une entreprise privée de transports
sanitaires ;
· veillent à l'admission du patient au sein d'une
unité d'hospitalisation ;
· participent aux plans d'urgence.
III-2.3. Régulation médicale et
intervention médicale.
En réponse à une demande lui parvenant
généralement par téléphone et relative à une
urgence médicale, la régulation médicale du SAMU a pour
objectif d'apporter une réponse médicale adaptée à
tout appel venant d'une personne en détresse et a pour mission de
déterminer et déclencher :
· la réponse la mieux adaptée...
· ...dans le délai le plus rapide.
Composante de la médecin d'urgence, de la
télémédecine et de la médecine de catastrophe, la
régulation médicale est un acte médical pratiqué au
téléphone par un médecin régulateur d'un Centre
15.
Le médecin régulateur est chargé
d'évaluer la gravité de la situation et de mobiliser l'ensemble
des ressources disponibles (médecins généralistes, SMUR,
ambulances) et, si besoin, de solliciter auprès du SDIS ses moyens, en
vue d'apporter la réponse la plus appropriée à
l'état du patient et de veiller à ce que les soins
nécessaires lui soient effectivement délivrés.
A cet effet, le médecin régulateur coordonne
l'ensemble des moyens mis en oeuvre dans le cadre de l'aide médicale
urgente. Il vérifie que les moyens arrivent effectivement dans les
délais nécessités par l'état de la personne
concernée et assure le suivi des interventions.
La détermination par le médecin régulateur
de la réponse la mieux adaptée se fonde sur trois critères
:
- l'estimation du degré de gravité
avérée ou potentielle de l'atteinte à la personne
concernée ;
- l'appréciation du contexte ;
- l'état et les délais d'intervention des
ressources disponibles.
La régulation médicale nécessite des
informations précises, rapides et actualisées. Dans le meilleur
des cas, elle repose sur le dialogue entre le médecin régulateur
et la personne concernée.
La régulation médicale suppose le suivi des
différentes phases de la prise en charge de la personne
concernée. La régulation médicale doit être
systématique quels que soient le lieu où se trouve la personne et
le cheminement initial de l'appel.
Le médecin régulateur est assisté dans
sa mission par les Permanenciers Auxiliaires de Régulation
Médicale dit PARM, qui assurent la première ligne de
régulation téléphonique et envoient les moyens
décidés par le médecin régulateur.
En cas de pathologie grave nécessitant une
médicalisation rapide, le SAMU fait immédiatement intervenir les
Services Mobiles d'Urgences et de Réanimation, le médecin
régulateur peut faire intervenir en complément du SMUR, ou
à défaut seul, tout autre moyen adapté, notamment les
moyens médicaux du service de santé et de secours médical
des SDIS.
Page 36 sur 71
III-2.4. SMUR : Service Mobile d'Urgence et de
Réanimation.
Le SMUR est une unité basée à
l'hôpital et a pour mission d'apporter 24 heures sur 24, sur
décision du médecin régulateur, en tous lieux et sur
l'ensemble du territoire, la médicalisation des interventions
auprès des patients dont l'état nécessite une surveillance
ou des soins médicaux d'urgence et de réanimation. Il s'agit
d'assurer la prise en charge, le diagnostic, le traitement et le transport des
patients en situation d'urgence médicale vers un établissement de
santé.
Il est composé d'un médecin spécialiste
en médecine d'urgence, d'un infirmier et d'un conducteur ambulancier. Le
SMUR est doté d'un matériel de réanimation complet.
III-2.5. Transport d'urgence.
III-2.5.1. Transports primaires.
Le transport primaire correspond à un transport
effectué du lieu de prise en charge des patients jusqu'à
l'établissement de santé. L'intervention primaire
consiste pour l'équipe SMUR de :
? se rendre auprès du paient en détresse,
? prodiguer les soins adaptés après analyse de la
situation,
? transporter ou non le patient jusqu'à
l'hôpital.
La destination du patient est décidée de
façon conjointe entre le médecin SMUR et le médecin
régulateur qui a la charge de prévenir le service d'accueil
hospitalier, de s'assurer de la disponibilités des équipes
hospitalières et de la disponibilité des places.
III-2.5.2. Transports secondaires.
Il s'agit de transports entre établissements de
patients devant restés sous surveillance médicale continue : le
patient bénéficie de soins ou d'explorations
spécialisées avec un retour dans son établissement
d'origine dans un délai maximum de 48 heures (moins de 2
nuitées).
III-3. « SCOOP AND RUN » OU « PLAY AND
RUN » : 2 APPROCHES DIFFÉRENTES.
La prise en charge des patients sur les lieux de leur
détresse vitale n'est pas identique dans tous les pays dotés de
moyens d'intervention extra-hospitaliers.
2 modèles se distinguent :
III-3.1. Le modèle anglo-saxon.
Les américains ont quant à eux choisis de
développer une approche différente, basé se principe du
« Golden Hour » (heure d'or).
Les médecins ne sortent quasiment jamais des services
des urgences. Il s'agit de transporter le patient le plus rapidement possible
aux urgences de la structure hospitalière la plus proche, d'où le
terme de « Scoop and Run » (« charger et courir »).
Ce choix s'est fait sur les constats qu'en cas de
traumatismes graves (hémorragie interne par exemple), les victimes
décédaient dans les premières heures. Puisque seule une
intervention pouvait sauver le patient, il fallait donc que ce dernier soit sur
une table d'opération en moins d'une heure.
A donc été développé une
organisation basée sur des ambulances sans médecin, avec du
personnel paramédical (EMT-P, emergency medical technician-paramedic)
formé à des gestes médicaux, comme l'intubation
trachéale, la pose d'une voie veineuse périphérique
(perfusion), l'administration de certains médicaments
(bronchodilatateurs, adrénaline), mais sans possibilité
d'initiative si le cas sort des protocoles prévus.
Ces paramedics évacuent la victime le plus rapidement
possible vers un trauma center (centre hospitalier).
Page 37 sur 71
Les limites de ce système apparaissent :
· Le patient se trouve plus vite en milieu hospitalier,
mais pas nécessairement dans la structure ou le service le plus
adapté,
· Les soins sur place sont limités, surtout pour
les cas ne relevant pas des protocoles pré-établis.
· Le système orienté vers du
tout-paramédical coûte cher en salaires, et semble plus ou moins
efficace : d'une part les EMT-P partent sur toutes les interventions et donc
voient peu de vraies urgences médicales, et d'autre part, le suivi des
compétences et la mise à niveau devient ingérable en
raison des effectifs. Au final, bien qu'ayant des personnes initialement mieux
formées, leurs compétences baissent et elles sont moins efficaces
lors des vraies urgences médicales.
III-3.2. Le modèle Français du «
Stay and Play » au « Play and Run ».
Le concept français repose sur la
médicalisation d'une part lors de la prise en charge des appels
d'urgence par le médecin régulateur, et d'autre part sur le
terrain lors de l'intervention d'une équipe de SMUR. Communément
appelée « Stay and Play » par les anglo-saxons
(littéralement « rester et jouer », dans le sens « agir
sur place »), il s'agit d'effectuer « au pied de l'arbre »
l'ensemble des gestes médicaux et de réanimation
nécessaires à la prise en charge immédiate du patient
avant son transfert à l'hôpital.
Le patient bénéficie ainsi rapidement de soins
spécialisés. Mais selon les anglo-saxons, ce temps « perdu
sur place » constitue éventuellement une perte de chance pour le
patient en cas de nécessité de gestes urgents ne pouvant
être réalisés en extra-hospitaliers.
Cependant, il est à noter que pendant ce temps de
« stabilisation du patient avant son transport », le médecin
régulateur du SAMU, en liens avec le médecin du SMUR
présent sur le lieu de l'incident, peut organiser le transfert direct du
patient vers l'unité répondant de façon appropriée
aux besoins du patient : bloc opératoire, service de
réanimation...avec les équipes prévenues et prêtes
à prendre en charge le patient. Grâce à cette collaboration
entre le médecin régulateur, les professionnels sur site de
l'incident et ceux de la structure aval (recevant le patient), le temps de
prise en charge est réduit par rapport au modèle anglo-saxon.
Le concept de « Play and Run » (« agir sur
place, et courir ») semble alors être le plus approprié et
fait suite également à plusieurs évolutions du
système du SAMU-SMUR français (au regard du retour
d'expérience américain) :
· profiter du temps incompressible (par exemple,
désincarcération d'une victime piégée dans sa
voiture) pour pratiquer les gestes médicaux, mais réduire les
gestes avant l'évacuation afin de respecter l'heure d'or ; notamment,
s'attacher à avoir une pression sanguine minimale et non plus une
pression « normale », compléter le remplissage vasculaire
(perfusion) par des médicaments vasopresseurs et un pantalon antichoc
;
· la possibilité pour les non-médecins (et
notamment les ambulanciers et les secouristes) d'utiliser un
défibrillateur semi-automatique (DSA), qui équipe maintenant les
ambulances privées de garde au profit du centre 15 et les VSAV des
sapeurs ;
· l'intervention d'infirmiers pouvant appliquer des
protocoles d'urgence écrits, et pouvant exécuter des
prescriptions transmises par radio par le médecin régulateur du
SAMU.
Page 38 sur 71
III-4. ASPECTS ETHIQUES DE LA MEDECINE D'URGENCE.
La pratique de l'Aide Médicale Urgente est
régulée en France par le Code de Déontologie
Médicale qui réaffirme, dans sa version de 1995, le rôle
central du médecin « au service de l'individu et de la santé
publique », dans toute entreprise sanitaire, comme la seule personne
compétente à même de pouvoir répondre, de
façon légitime, si ce n'est exclusive, aux questions de
santé de l'individu et de la société. Cette approche place
le médecin, en tant qu'opérateur décisionnel
privilégié et responsable, au centre d'une réflexion
éthique sur les valeurs de la médecine moderne et l'expose
inévitablement au double paradoxe qu'énonce Paul Ricoeur (1) :
« Au départ, un premier paradoxe : la personne n'est pas une
marchandise, ni la médecine un commerce ; mais la médecine
coûte et elle coûte à la société. Un
deuxième paradoxe : la souffrance est privée, la santé est
publique ». Compte tenu des nouvelles orientations de l'AMU et des risques
de dérives déontologiques, les acteurs internationaux de l'AMU
ont réaffirmé leur attachement aux fondements éthiques de
leur identité médicale lors des Deuxièmes Journées
de Médecine d'Urgence organisées par l'European Council of
Resuscitation (ECR) qui se sont déroulées à Lisbonne
le 7 décembre 1990.
Ainsi, les partenaires internationaux de «SAMU de
France» se sont engagés solennellement et librement à
appliquer et promouvoir, dans l'ordre, les 4 principes fondamentaux
énoncés dans la Déclaration de Lisbonne :
Déclaration de Lisbonne
Cette déclaration reprend les quatre principes
bio-éthiques énoncés aux Etats-Unis en 1978 par le «
Rapport Belmont » (2), exposant les conclusions de la Commission Nationale
pour la Protection des Sujets Humains dans la Recherche Biomédicale et
Comportementale : Autonomie, Bienfaisance, Non-Malfaisance et Justice.
Première exigence : « Respecter et promouvoir
l'autonomie de la personne humaine. » Deuxième exigence : «
Améliorer la qualité de vie. » Troisième exigence :
« Réduire toute forme de iatrogènie. » Quatrième
exigence : « Promouvoir l'Equité et la Justice. »
|
|
Cette perspective place le médecin au centre des
enjeux éthiques de l'AMU (3,4). Ces enjeux éthiques en
matière de santé sont aussi une préoccupation dans les
pays émergents (5,6,7,8,9).
III-4.1. « Respecter et promouvoir l'autonomie de
la personne humaine »
Sur le thème de la liberté et des droits
fondamentaux, énoncé dans la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme, il s'agit pour le médecin d'aider le patient à
retrouver l'autonomie dont l'a momentanément privé l'état
de détresse qui a justifié l'intervention de l'AMU. Ce principe
pose l'autonomie de la personne humaine comme une norme absolue, s'appliquant
aussi bien à la relation médecin-patient (secret médical),
qu'à l'exigence d'autonomie du médecin dans l'exercice de sa
profession.
III-4.2. « Améliorer la qualité de
vie »
Sur le thème du Bonheur et le concept de bienfaisance
(éthique utilitariste), ce principe réaffirme la vocation
soignante du médecin chargé de rendre la santé effective.
L'AMU est une activité de soins dans le cadre de la Santé.
« Réduire sous toutes ses formes la
iatrogènie »
Sur le thème de la non-malfaisance (primum non
nocere), ce principe réaffirme le rôle préventif du
médecin dans l'occurrence d'effets préjudiciables, directement ou
indirectement liées à sa pratique. Il peut s'agir d'une
iatrogènie médicale, sociale, économique, ou
culturelle.
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III-4.3. « Promouvoir Equité et Justice
»
Sur le thème d'Equité et Justice, le
médecin, comme agent de Santé Publique, est chargé de
garantir l'allocation équitable des ressources de SUM : la
régulation médicale est ici un catalyseur de développement
sanitaire et social.
La notion d'Equité mérite d'être
précisée dans le cadre de notre exposé. Bien que
l'équité soit intuitivement associée à la notion de
justice, ce terme est utilisé pour traduire des notions connexes mais
non identiques. Ce thème reste au centre de débats fondamentaux
impliquant des auteurs contemporains (10). Les différentes
définitions de l'Equité comme « justice sociale »
peuvent se réduire à trois types de conception(11) :
III-4.3.1. La conception « libérale
»
La répartition équitable consiste en l'application
de la notion de marché à la sphère sanitaire. Selon
cette
conception, la distribution des richesses et des revenus entre
les individus étant efficace et juste de façon «
arithmétique », les inégalités de santé,
lorsqu'elles existent, ne sont pas injustes : « à chacun de
s'arranger avec son capital santé », selon ses choix de
consommation (« manger ou pouvoir se soigner») et ses
capacités financières.
III-4.3.2. La conception « égalitariste
»
A besoin égal, le traitement doit être égal,
sans aucune autre considération que celle d'un idéal
«égalitaire».
Dans le domaine de l'AMU, il s'agirait d'une approche qui
favoriserait la mise en place de systèmes de secours
opérationnels non médicalisés, garantissant à tout
citoyen la prise en charge de toute détresse prévue par la
procédure, selon des modalités simples, binaires et
stéréotypées (manuel de secourisme). La devise «
Sauver ou mourir » de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris
reflète cette conception.
III-4.3.3. La conception « démocratique
»
Elle est énoncée par Rawls : « Une
société juste est celle qui garantit l'égalité des
droits civiques et le respect des
libertés individuelles ». Ici, la notion
d'Equité repose sur les bases d'un « contrat social »
où se conjuguent le principe de juste égalité des chances
(l'accès à l'offre de soins garantis par l'Etat) et le principe
de différence (tenant compte de l'inégalité des ressources
et des besoins)».
Dans le domaine de la Santé, une répartition
équitable des ressources est celle qui favorise l'action en faveur des
plus défavorisés.
Dans le cas de l'AMU, il s'agirait d'allouer les ressources
rares de soins d'urgence médicale selon une « juste mesure »
définie par une régulation médicale, dont les
critères de jugement seraient acceptés par la
société. D'ailleurs nous pouvons souligner que ce dernier
principe d'« Equité » clôture la Déclaration de
Lisbonne, faisant de cette dernière exigence, d'interprétation
difficile, l'ultime critère du système idéal d'AMU, selon
une logique de développement durable. Logique, par ailleurs,
indispensable dans un pays en voie de développement, comme la GUINEE
CONAKRY, souhaitant développer un système équivalent.
La régulation médicale n'est, elle non plus,
pas épargnée par cette dimension complexe qu'est la question de
l'Ethique, bien au contraire. Point traité également dans le
principe d'« Equité ».
Parce qu'elle se trouve au début de la chaîne de
la médecine pré-hospitalière et qu'elle est
décisionnaire du déclenchement des moyens mobiles
médicalisés, elle peut être exposée à divers
questionnements sur la pertinence de ces choix et ces décisions.
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III-4.4. Valeurs et éthique.
Trois principaux engagements s'imposent à l'ensemble
des missions de la régulation médicale comme des valeurs
indispensables à un juste positionnement :
III-4.4.1. Solidarité active au service du
patient.
Comme tout acte médical, la régulation
médicale est par essence dédiée à une personne ; la
personne qui se
trouve, à un instant T, au téléphone, comme
il pourrait « être en face du médecin ».
Elle a pour finalité première de lui apporter,
dans une démarche de solidarité active, la prise en charge que
son état requiert, en faisant pour elle tout ce qui est raisonnablement
possible, sans prendre prioritairement en compte le coût que cela
implique pour la collectivité.
En second lieu, la finalité de l'acte de
régulation médicale est aussi communautaire. Le
médecin-régulateur, comme tout médecin, doit limiter ses
prescriptions à « ce qui est nécessaire ».
Ces deux finalités ne sont pas contradictoires ; elles
s'additionnent, mais la finalité individuelle prend le pas sur la
finalité communautaire.
Dans cette logique, le doute sur la gravité conduit
à une décision couvrant l'hypothèse la plus pessimiste.
Aucune considération communautaire ne saurait justifier une
décision de prise en charge sciemment dégradée alors qu'il
est possible de mettre en oeuvre la solution de référence.
En situation exceptionnelle, la mission est la même que
d'ordinaire (garantir à chacun un égal accès au juste
soin), l'éthique est la même (une solidarité active au
service du patient), c'est seulement le cadre qui change : la sectorisation de
l'activité quotidienne est dépassée ; la catastrophe
impose un cadre beaucoup plus large qui confère, de ce fait, des
obligations, non pas à un seul centre de régulation
médicale mais à plusieurs, ... .
III-4.4.2. Equité dans l'accès aux
soins.
Toute discrimination serait contraire à la morale
soignante. Les inégalités territoriales, sociales, humaines, sont
à
repérer et, dans toute la mesure du possible, à
compenser par des dispositions appropriées.
Le patient le plus éloigné fait l'objet d'une
plus grande propension à l'envoi de moyens lourds, le patient
socialement défavorisé fait l'objet d'une écoute encore
plus attentive, le patient qui appelle de façon
répétée comme celui qui appelle et ensuite refuse qu'on
lui vienne en aide sont à considérer comme des personnes
psychologiquement fragiles justifiant une vigilance accrue.
III-4.4.3. Engagement envers le patient sans conflit
d'intérêt.
Tout médecin est lié par un contrat de soins au
patient qui se confie à lui ou qui lui est confié.
Le médecin régulateur doit à son
patient, non pas un service quelconque, mais le service le plus
approprié en la circonstance. Cela suppose une compétence, mais
aussi l'absence de « conflit d'intérêt ».
Or la décision du médecin régulateur
consistant à confier une mission à un professionnel peut plaire
à ce professionnel, peut lui déplaire ou déplaire à
un autre professionnel susceptible de revendiquer ladite mission. La morale
commande que le médecin régulateur n'ait à l'esprit que
l'intérêt de son patient et qu'il fasse abstraction des pressions
dont il est l'objet, particulièrement celles liées au financement
à l'activité des structures de santé (y compris au sein de
l'établissement qui l'emploie).
Page 41 sur 71
III-5. LA MISE EN PLACE DU SAMU DANS UN PAYS EN VOIE DE
DEVELOPPEMENT.
L'organisation de la prise en charge des urgences en
médecine pré hospitalière a connu un niveau de
développement satisfaisant dans les pays développés. Les
services d'Aide Médicale d'Urgence (SAMU) offrent la réponse la
mieux adaptée à la détresse médicale. Leur impact
sur la réduction de la mortalité chez les patients victimes des
accidents de la voie publique ainsi que chez les malades atteints de
pathologies cardiovasculaires aigues ou de détresse respiratoire a
été démontré par de nombreux auteurs (1,2).
Cependant la mise en oeuvre et l'organisation d'un SAMU exigent des moyens
importants (matériels roulants, matériels
médico-techniques et communication, personnels compétents et en
effectifs suffisants) et une organisation rationnelle.
Dans les pays en voie de développement, pendant
longtemps, l'idée de créer un service d'aide médical
d'urgence a pu paraître inadaptée et un tel projet
considérer comme « un luxe ».
Effectivement, et particulièrement en Afrique
Subsaharienne, les problèmes sanitaires sont encore, de nos jours,
caractérisés par la persistance de maladies
épidémo-endémiques, dans un contexte économique
défavorable, avec pour conséquences majeures une mortalité
infantile et une mortalité maternelles très
élevées. De plus, leur système sanitaire est peu
performant et cette situation oblige les responsables de services de
santé à faire des choix spécifiques mettant en
première ligne la santé publique avec une large part
accordée aux soins de santé primaires et au programme
élargi de vaccination (3).
Si la primauté de la médecine préventive
se justifie, il n'est tout de même pas tolérable de perdre tant de
vies humaines en situations d'urgence pour des pathologies tout à fait
maîtrisables. Viennent s'ajouter de nombreux patients notamment des
sujets jeunes et des femmes en couches qui décèdent du fait des
conditions précaires de transport entre les hôpitaux
périphériques, le domicile et les centres hospitaliers de
référence où sont généralement
concentrés les moyens matériels et humains.
Cependant, l'aide médicale d'urgence ne se limite pas
seulement au transport médicalisé mais concerne aussi la
formation des personnels des services d'urgence, l'acquisition
d'équipement simples, robustes et indispensables pour les services
d'accueil.
Il s'agit également....ne pas créer un trop
grande différence entre les moyens embarqués dans les SMUR et les
équipements disponibles au sein des établissements.
De ce point de vue, et les différentes
expériences l'attestent, le projet de création d'un service
d'aide médicale d'urgence, en pays en voie de développement,
n'est pas du tout un luxe, mais même une nécessité qui nous
paraîtrait être une exigence.
Enfin, dans un système caractérisé par
la paupérisation du secteur public, comme cela est le cas en GUINEE
CONAKRY, l'allocation équitable des ressources de santé selon une
logique médico-économique acceptable constitue un enjeu certain
de développement politique et social, au même titre que la lutte
contre la pauvreté, l'exclusion et l'analphabétisme.
Page 42 sur 71
IV- ETUDE DES SCENARII.
Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un travail visant
à proposer un modèle de service d'aide médicale urgente,
adapté à l'environnement guinéen et plus
particulièrement à celui de la capital Conakry.
Il est important de replacer les trois principaux points
constituant le cahier des charges de l'Etat de Guinée-Conakry, au centre
de la réflexion.
Ce service d'aide médicale urgente doit :
> Etre socialement acceptable:
utile et accessible
> Etre économiquement viable
: Rapport Coût / Efficacité minimum
> Etre médicalement valide
: Savoir médical, Savoir-faire médical, Ethique
médicale.
Pour celui-ci, deux principaux scénarii ont
été étudiés.
· Méthode
La méthode utilisée est double. Après
avoir définis des critères d'évaluation par rapport
à la situation de Conakry et au cahier des charges de l'Etat (au nombre
de 9), une analyse avantage/inconvénient est effectuée
modèle par modèle.
Une analyse comparative pondérée est ensuite
réalisée entre les deux modèles. Cette méthode,
rationnelle, permet de choisir entre deux systèmes clairement
identifiés. La pondération est effectuée en allouant
à chacun des critères des un score de 1 à 3 en fonction de
son importance dans la réalisation du projet.
Puis, une comparaison est réalisée avec les
signes (+) satisfaisant au critère, (-) non satisfaisant au
critère ou (=) satisfaction identique au critère.
· Critères retenus
Les critères retenus pour analyser les 2
modèles sont les suivants :
· La nature du modèle
· Le principe d'équité
· Les objectifs
· Les préoccupations
· La méthode
· La rapidité d'intervention
· L'efficience de la prise en charge patient
· Les ressources humaines nécessaires
· Les moyens logistiques et matériels
Une fois cette analyse faite, le choix est
déterminé par la meilleure réponse aux critères des
modèles étudiés
? La nature du modèle et principe
d'équité
IV-1. DIAGNOSTICS DES MODELES « SCOOP AND RUN
» ET « PLAY AND RUN ».
« Scoop and Run ».
Ce modèle a pour vocation d'être basé sur
une logique purement économique. Ce qui est en inadéquation avec
la faible solvabilité de la majorité des citoyens guinéens
et pas du tout dans l'esprit d'un gouvernement qui souhaite faire de ce projet
un véritable levier pour le développement de sa politique de
santé.
|
« Stay and Play »
Ce modèle se veut avoir une dimension
médico-sociale avec une véritable implantation dans le tissu
sanitaire local via le renforcement des partenariats en matière de prise
en charge extra hospitalière et d'orientation des patients. Ces
partenariats concernent le service d'aide médicale urgence, les services
mobiles d'urgence et de réanimation et l'ensemble des
établissements de santé (hôpitaux, cliniques et
dispensaires).
? Objectif et
préoccupations
|
? La méthode
|
L'objectif principal de son modèle est son
développement économique. Il s'agit d'un modèle
fréquemment développé par le secteur privé dans un
esprit libéral. Il ne se positionne pas dans une dimension
médico-sociale, avec une vision à court terme.
Le modèle répond à la loi du
marché avec l'absence de régulation, dans un modèle
où l'équation est
1 appel = 1 transport.
Dans le contexte socioculturel et économique du pays,
la mise en place d'un service d'aide médical urgente
régulé s'avère nécessaire et l'expérience de
pays voisins le démontre (Cameroun, Benin par exemple). La
paupérisation de la population risque d'entraîner de
manière quasi systématique une inflation de la demande. Ce qui
nous laisse supposer des déplacements d'ambulance très, voire
trop importants à effectuer. Dans le cas présent, l'offre
créant la demande, il y a un risque accru de débordement des
ressources mais aussi la possibilité d'un engorgement des services
d'accueil des urgences.
La logique de ce modèle est avant tout une logique
médico-sociale.
Il se veut démocratique en faveur des plus
démunis. De part ces valeurs mises en avant par le modèle, il
s'inscrit dans la durée avec des projets de développement au long
terme, qui lui permettront de pérenniser ses actions .
Ce modèle met au centre de son organisation un service
de régulation médicale. Ce dernier permet la juste utilisation
des ressources disponibles du système, et des services mobiles
d'urgences et de réanimation notamment, en étant chargé de
déclencher les interventions des UMH et de les orienter.
Ayant une vision la plus exacte sur la disponibilité
des différents établissements de santé, il évite
également un engorgement supplémentaire des services
d'urgence.
|
Page 43 sur 71
? La rapidité
d'intervention
? L'efficience de la prise en charge
patient
« Scoop and Run ».
Le principe de base de ce modèle reste la
rapidité de l'équipe d'intervention à arriver sur les
lieux de la victime et de la transporter dans l'hôpital le plus proche
. La devise de ce système est la
fameuse « Golden Hour » ou « Heure d'Or », laps de temps
maximal au cours du quel la victime doit être acheminée vers une
équipe médicale. Ce qui nécessite un maillage de l'offre
de soins assez large pour répondre à cette exigence, avec des
établissements de santé en nombre et des service d'accueil
d'urgences performants capable d'accueillir un nombre important de victimes /
patients à peine stabilisés. Ce qui n'est pas le contexte
sanitaire de la ville de Conakry.
La prise en charge du patient est assurée par des
personnels non médicaux de type « secouristes » ou «
paramédics ».
Les gestes de premiers secours sont apportés sur le lieu
d'intervention et la stabilisation de l'état de la victime / du patient
se veut minimale ; le modèle en misant sur la rapidité à
laquelle de la victime / du patient sera acheminé vers l'hôpital
le plus proche.
|
« Stay and Play »
Dans ce modèle, la rapidité des interventions
effectuées est un paramètre important car nous sommes avant tout
dans une dimension de médecine d'urgences. Par conséquent, il
faut arriver le plus rapidement possible sur les lieux où se trouve la
victime.
|
« L'hôpital se déplace hors de ses murs
», tel est la règle de ce modèle. La victime / patient est
prise en charge par une équipe médicale et paramédicale
directement sur le lieu d'intervention. L'ensemble des gestes
nécessaires à la stabilisation de la victime-patient est
effectué. La médicalisation du transport permet donc, ici,
d'avoir une parfaite continuité de la prise en charge médicale
depuis le lieu d'intervention jusqu'au service aval. La victime-patient est
orientée vers la structure ou le service le plus approprié. La
véritable plus-value de ce modèle est un délai de prise en
charge médicale raccourcie.
Page 44 sur 71
Page 45 sur 71
|
« Scoop and Run ».
|
« Stay and Play »
|
? Les ressources
|
Les équipes d'intervention, nécessaires pour la
réalisation
|
Ce modèle nécessite un personnel formé tant
chez le
|
humaines
|
de ce modèle, ne possèdent pas de personnel
médical dans
|
personnel médical que le personnel paramédical.
|
|
leur composition. Il s'agit d'un avantage certain ; tant sur
le
|
Il s'agit de formation spécifique à la
médecine d'urgence et
|
|
plan du recrutement de cette catégorie de personnel qui
|
à ses gestes.
|
|
est difficile comparativement aux autres (comme par
|
Celle-ci est nécessaire à une prise en charge
efficace et
|
|
exemple personnel paramédical ou chauffeur), que sur le
|
rapide de la victime-patient, dès l'arrivée du SMUR
sur les
|
|
plan économique car il s'agit de la catégorie de
personnel
|
lieux d'intervention.
|
|
la plus chère.
|
Cependant, les médecins sont une ressource difficile
à recruter et onéreuse.
|
? Les moyens
|
Le modèle « Scoop and Run » n'est pas un
système régulé.
|
Ce modèle est constitué d'unités mobiles
hospitalières qui
|
logistiques et
|
Cette caractéristique engendre donc un grand nombre
|
devront être équipées au plus proches des
équipements
|
matériels
|
d'interventions. Cela a pour conséquence de mobiliser
un nombre de personnel et un nombre de véhicule engagés
|
disponibles dans les unités de soins intensifs.
|
|
d'autant plus importants. Cette logistique, tant humaine
|
De ce fait, il serait nécessaire dès la mise en
place du
|
|
qu'en terme de véhicule, engendre des coûts
conséquents.
|
projet, d'avoir à disposition des unités mobiles
hospitalières équipées ce matériel
spécifique.
|
IV-2. ANALYSE AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES 2
MODELES.
MODELE "STAY AND PLAY"
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AVANTAGES
|
INCONVENIENTS
|
|
|
Modèle médicale et sanitaire;
médico-sociale et médico-économique
|
Principe de base
|
Principe démocratique
|
Besoin de personnels formés dont médecins
|
Objectifs de développement
Durable; médicale, sanitaire, sociale, économique et
politique
|
Besoins logistiques et matériels importants
|
Préoccupations à moyen et long terme
|
|
Utilisation rationnelle des ressources par le
modèle
|
|
Médicalisation et stabilisation du
patient immédiate
|
|
Le modèle « Stay and Play » présente
plus d'avantages que d'inconvénients. Ces avantages concernent surtout
les critères lui permettant de répondre au cahier des charges de
l'Etat guinéen et sur son efficacité à prendre en charge
la victime ou le patient.
MODELE "SCOOP AND RUN"
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AVANTAGES
|
INCONVENIENTS
|
|
|
Principe de base (devise du Golden Hour)
|
Modèle économique
|
Besoin en personnels formés sans médecins
|
Principe libéral
|
|
Objectifs de développement
économique (secteur privée)
|
|
Préoccupations à court terme
|
|
Modèle répondant à la loi du
marché
1appel = 1 transport
|
|
Stabilisation minimale du patient avec
délai d'acheminement indéterminé
|
|
Besoins logistiques et matériels importants
|
En regard de l'analyse, ce modèle présente plus
d'inconvénients que d'avantages. Nous pouvons mettre en évidence
que les faiblesses de ce dernier concernent essentiellement les critères
principaux du cahier des charges de l'Etat guinéen.
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IV-3. ANALYSE PONDEREE DES 2 MODELES.
L'analyse des 2 scénarios peut être
synthétisée dans une matrice comparant les 2 modèles sur
différents critères, eux-mêmes pondérés de 1
à 3 (3 étant le critère considéré comme le
plus important dans la réalisation du projet).
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MODELES
|
|
|
CRITERES
|
Pondération
|
CAHIER DES
CHARGES
|
STAY AND PLAY
Médicale et sanitaire;
|
C
|
SCOOP AND RUN
|
C
|
NATURE DU
MODELE
PRINCIPE D'EQUITE
|
3
3
|
Médico Sanitaire
Principe de santé
pour tous
|
médico-sociale et médico-
économique
Démocratique
|
(+)
(+)
|
Economique
Libérale
|
(-)
(-)
|
OBJECTIFS
|
2
|
Répondre aux
besoins d'une
population d'un
|
Developpement Durable;
médicale, sanitaire,
Moyen et long terme
|
(+)
|
Développement
économique (secteur
|
(-)
|
|
|
pays en voie de
dévellopement
|
sociale, économique et
politique
|
|
privé)
|
|
PREOCCUPATIONS
|
2
|
Long terme
|
Utilisation rationnelle des
|
(=)
|
Court terme
|
(=)
|
METHODE
EFFICIENCE DE LA
|
2
|
|
ressources
Médicalisation et
|
(=)
|
Loi du marché
Stabilisation minimale
|
(=)
|
PRISE EN CHARGE
PATIENT
|
3
|
|
stabilisation du patient
|
(+)
|
avec délai
d'acheminement
|
(-)
|
RAPIDITE
D'INTERVENTION
|
2
|
|
Principe de base
|
(-)
|
Principe de base (devise
du Golden Hour)
|
|
immédiate
indéterminé
(+)
RESSOURCES
HUMAINES
1
Besoin de personnels
formés dont médecins
(-)
Besoin en personnels
formés sans médecins
(+)
MOYENS
LOGISTIQUES ET
MATERIELS
1
Besoins importants
(=)
Besoins importants
(=)
Le modèle « STAY AND PLAY », qui n'est qu'autre
que le modèle français, est donc celui que nous retenons
sachant
qu'il ne pourrait pas être décliné tel que
nous le connaissons en France.
Il possède des caractéristiques lui permettant de
répondre favorablement aux conditions énoncées par
l'Etat
guinéen et des atouts qui lui confèrent une
adaptabilité à un contexte comme celui de Conakry.
D'un point de vue social, il s'agit d'un modèle ayant une
logique médico-sociale et sanitaire qui se veut
« démocratique ».
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D'un point de vue économique, sa médicalisation
lui permet d'être acteur d'une planification adéquate des
ressources sanitaires qui à long terme lui permettra d'être
économiquement viable.
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V- NOTRE RECOMMANDATION DE SCENARIO : UN MODELE COMPOSITE
REGULE ADAPTE AU CONTEXTE GUINEEN.
Il s'agit d'un modèle qui s'inspire du modèle de
SAMU/SMUR français « Stay and Play ».
Le modèle composite régulé, qui a
été retenu, est un modèle adapté au contexte
guinéen, et plus précisément à celui de la ville de
Conakry, dès sa phase initiale de mise en place.
Nous déclinons donc ce modèle en deux parties :
1. Un organe de régulation (CRRA)
2. Un service mobile d'urgence et de réanimation.
Pour chacune de ces deux parties, nous détaillons les
dimensions humaines et matérielles au regard desquelles nous formulons
des recommandations qualitatives et quantitatives.
En ce qui concerne les ressources humaines, nous prenons en
compte de la durée légale de travail hebdomadaire qui nous a
été transmise, à savoir 40 h de travail / semaine, pour
l'ensemble des professions.
Enfin, nous précisons une stratégie d'organisation
et de coordination de ces différents éléments du
projet.
V-1. L'ORGANE DE REGULATION.
Le Centre de Régulation et de Réception des
Appels est identique dans son fonctionnement au CRRA existant dans le
système en France.
Il s'agit d'un système d'information centralisé.
C'est à partir de celui-ci que seront réceptionnés et
traités l'ensemble des appels concernant le service d'aide
médicale urgente.
Ce service fonctionnera 24h/24, 7 J/7 et sera responsable
d'une gestion efficiente des ressources afin de permettre une prise en charge
adéquate et l'envoi éventuel de moyens adaptés aux
victimes.
Après analyse des moyens architecturaux et de la
géographie de Conakry, il est proposé d'implanter le CRRA dans
les locaux du Centre Hospitalo-Universitaire de Donka, hôpital le plus
grand de Conakry en nombre de lits, de services et de personnels.
V-1.1. Les ressources humaines.
? Effectifs
Pour le fonctionnement de ce service et assurer la permanence de
la régulation H24, il est proposé la composition
d'équipe suivante :
? 4.25 ETP de médecin-urgentiste
travaillant avec les horaires suivants : 7h/22h et 21h30/7h30.
? 8.5 ETP de Permanencier Auxiliaire de Régulation
Médicale (PARM) travaillant avec les horaires suivants :
7h/19h et 19h/7h.
? 2.85 ETP de Secrétaire travaillant avec
les horaires suivants : 7h/19h
Cette proposition en terme de ressources humaines
nécessaires et suffisantes a été basée sur le
référentiel « Ressources médicales et non
médicales nécessaires au bon fonctionnement des structures
d'urgence » publié par SAMU-Urgences de France, en Novembre
2011.
Page 51 sur 71
? Formations et e-learning.
Il sera nécessaire de former les différents
intervenants : Médecins et Permanenciers Auxiliaire de Régulation
Médicale.
Un partenariat a été engagé entre l'Etat
guinéen et le centre hospitalier universitaire de Brest « La Cavale
Blanche » en mars 2012, mais non signé à ce jour. Celui-ci
permettrait d'assurer l'ensemble de ces formations.
Les modalités de ces formations (lieu, durée,
coût) ne sont pas encore déterminées.
L'Université Numérique Francophone mondiale
(UNFM) permettrait la formation des professionnels de santé aux gestes
d'urgences sous forme de e-learning. La mission de cette institution est
d'aider les pays francophones à développer les formations
continues dont ils ont besoin en utilisation au mieux les opportunités
offertes par les outils numériques. Une estimation de coût a
été discutée avec le Dr Vincent LEROUX, Président
de l'UNFM, se traduisant par un coût prévisionnel de 40 keuros
HT.
V-1.2. Ressources matérielles.
La salle de régulation devra comporter au minimum, outre
des bureaux :
· un standard téléphonique de type
autocommutateur,
· un ordinateur par poste de travail,
· un télex et/ou fax,
· des locaux administratifs, dont une salle d'enseignement,
une chambre de garde.
V-2. SERVICE MOBILE D'URGENCE ET DE
REANIMATION.
Il s'agit de l'ensemble des véhicules
nécessaires aux interventions auprès des victimes et aux
transferts inter hospitaliers, au niveau de la ville de Conakry.
Pour ce projet, il est proposé un service mobile
d'urgence composé de cinq localisations d'UMH réparties sur
l'ensemble du territoire de la capitale et 6 véhicules y seront
localisés ; 5 d'entre eux seront amenés à effectuer des
transports primaires, le 6ième utilisé principalement
pour des transports secondaires.
V-3. FONCTIONNEMENT.
Dans l'adaptation du modèle conseillé, il est
choisi, d'un point de vue stratégique, de délocaliser 2
unités mobiles hospitalières des 3 principaux hôpitaux de
Conakry. Ces dernières seront positionnées au niveau des centres
médicaux communaux de Flamboyant et Matam. Ainsi, nous permettons une
couverture optimale de tout le territoire de la capitale.
Cette répartition particulière des véhicules
d'intervention présente également 2 intérêts
principaux :
· Permettre à chaque commune d'avoir une
unité mobile hospitalière sur son territoire. Dès la mise
en place du projet, les citoyens de chaque commune pourront apprécier
d'avoir été pris en compte dans cette nouveauté du
système de santé. D'un point de vue politique, cette proposition
de déploiement rend visible les actions menées par l'Etat en
terme de politique de santé et d'une nouvelle offre de soins.
· Favoriser l'implication des centres communaux
dès le début de la mise en place du projet SAMU/SMUR, qui feront
partie intégrante de celui-ci, tant sur les aspects logistiques et
techniques que sur les compétences médicales et soignantes.
Page 52 sur 71
V-4. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DES UNITES MOBILES
HOSPITALIERES.
Au vue de la répartition des centres hospitaliers et des
centres médicaux communaux de la ville de Conakry, il est proposé
de déployer six unités mobiles UM de la manière suivantes
:
· 1 UM au CHU d'Ignace Deen : Commune de Kaloum
· 1 UM au CHU de Donka : Commune de Dixin
· 1 UM à l'hôpital de l'Amitié
Sino-Guinéenne de Kipé : Commune de Dixin
· 1 UM au centre médical communal de Matam : Commune
de Matam
· 1 UM au centre médical communal de Flamboyant :
Commune de Ratoma
· 1 UM pour assurer les transferts inter-hospitaliers.
De façon schématique, cela peut se
représenter comme suit :
Page 53 sur 71
V-5. LES RESSOURCES HUMAINES.
? Effectifs
Pour assurer la permanence des soins et des interventions des
UMH 24h/24, il est proposé la composition d'équipe suivante :
· 19 ETP de médecins urgentistes ou
anesthésistes réanimateurs ou médecins
généralistes formés aux gestes d'urgences. Ils
peuvent être secondés par des étudiants.
· 19 ETP d'infirmiers formé aux
gestes d'urgences.
· 19 ETP d'ambulanciers formés
aux gestes d'urgences : ils aident le médecin et l'infirmier lors des
interventions.
Ces trois catégories de personnels travailleront sur
des périodes de 12h avec les horaires suivants : 7h/19h et 19h/7h. Pour
une prise en charge optimale cohérente du patient et afin de lui
permettre d'avoir la meilleure continuité des soins possible, nous
recommandons une mutualisation des moyens humains entre les services d'Accueil
d'Urgences et les services de SMUR. De plus, nous favoriserons un esprit
d'équipe autour de ce projet ambitieux, important pour les
différents acteurs de la médecine d'urgente guinéenne ; et
ainsi empêcher tout clivage entre les deux équipes.
? Formations
Comme pour le CRRA, les personnels ont besoin d'être
formés. Dans le cas du Service Mobile d'Urgence et de
Réanimation, il s'agit :
· D'une remise à niveau pour les médecins
urgentistes anciennement diplômés ; formation pouvant être
délivrées sur place par des consultant extérieurs.
· D'une formation à la médecine d'urgence
(Diplôme universitaire de médecine d'urgence) pour les
médecins non urgentistes, pouvant être délivrée au
CHU de Brest.
· De formations aux gestes d'urgence pour l'ensemble des
infirmiers, pouvant être délivrées, sur place, par les
médecins urgentistes locaux.
De plus, des mesures de motivations du personnel doivent
être mises en place ainsi que des mécanismes de formation continue
à périodicité constante, pour maintenir un pool
qualitativement et quantitativement important de personnel.
V-6. RESSOURCES MATERIELLES.
? Poste de travail
Au niveau de chacun des établissements de santé
ou CMC dans lequel sera localisé une UMH, il est nécessaire
d'avoir à disposition un local équipé d'un ordinateur,
d'une imprimante et d'un fax.
? Les véhicules
Parmi les ressources matérielles disponibles, le
ministère de la santé met à disposition du projet 5
véhicules.
Pour le démarrage du projet, nous prévoyons la
mise en circulation des 6 véhicules dont 2 véhicules de type C
qui nécessiteront donc d'être achetés. Un des
véhicules déjà sur place servira de véhicule de
remplacement.
Page 54 sur 71
Ces véhicules devront être équipés de
la manière décrite ci-dessous.
? Equipements des véhicules
Le matériel médical utilisé devra
être sensiblement identique à celui d'une unité de soins
intensifs.
Sa spécificité réside dans son autonomie
vis à vis des sources d'énergie : batteries pour les appareils
électriques et oxygène en bouteilles pour le respirateur.
Il faudra cependant veiller à ne pas avoir de
disparité entre les dispositifs médicaux embarqués dans
les véhicules, utilisés en extrahospitaliers, et ceux existants
au sein des établissements.
Les matériels seront des équipements classiques de
la prise en charge d'urgence et de réanimation :
MATERIEL
|
QUANTITE / VEHICULE
|
PRIX UNITAIRE MOYEN (en euros/HT)
|
Brancard
|
1
|
5 511
|
Pousse-seringue
|
4
|
1 420
|
Scope portable et défibrillateur
semi automatique
|
1
|
6 672
|
Obus O2
|
1
|
533
|
Respirateur portable
|
1
|
5 514
|
Système d'aspiration
|
1
|
1 000
|
Matelas coquille
|
1
|
296
|
Sac à dos d'urgence comprenant
les matériels nécessaires aux assistances suivantes
: ventilatoires, circulatoires, obstétriques, pédiatriques
|
1
|
1 299
|
|
Page 55 sur 71
Pour le défibrillateur semi automatique et le scope
portable, il s'agit d'un même appareil répondant à ces deux
fonctions ; la fonction scope étant multiparamétrique.
L'ensemble de ces dispositifs médicaux seront
détaillés en Annexe. Il permettra d'évaluer le budget
prévisionnel de ces équipements au cours d'une année.
? Petits matériels et médicaments
En France, le contenu des UMH en petits matériels et
médicaments diffère d'un service à un autre. Il est
médecin-dépendant. Cependant, la grande majorité de ce
contenu reste commun car les pathologies rencontrées ne diffèrent
pas beaucoup sur un territoire donné.
Une check-list complète de petits matériels et
médicaments est fourni à titre indicatif en annexe. Mais elle
devra être revue et adaptée par les professionnels de terrain de
Conakry, et ce pour 2 raisons :
? raisons économiques et de disponibilité des
produits,
? en adaptation des pathologies rencontrées.
La lecture des rapports d'activité des hôpitaux
de Conakry montrent une faiblesse en matière de disponibilité des
équipements biomédicaux existants. Ainsi à titre
d'exemple, voici un extrait du rapport d'activité 2011 de
l'hôpital de DONKA :
Il en est de même mais dans une moindre mesure, pour les
produits pharmaceutiques.
Page 56 sur 71
V-7. BUDGETISATION DU PROJET.
Ce budget a été réalisé en vue
d'estimer les recettes et les dépenses nécessaires au
lancement du SAMU-SMUR de Conakry et ainsi aider à la
décision les autorités guinéennes. Ce budget est donc
propre au choix stratégique et spécifique que nous avons
menés.
En raison des limites qui s'imposent à nous à
cette phase du projet nous avons pris le partie de réaliser l'estimation
des éléments que nous croyons essentiels à la mise en
place du SAMU-SMUR.
Ainsi nous ne prétendons pas dresser une liste exhaustive
de dépenses. Nous laisserons aux autorités locales de Conakry et
au groupe de travail dédié à ce projet le soin de
compléter nos prévisions.
En effet, nous nous sommes heurtés à la
difficulté de prévoir et chiffrer à partir de la France le
coût des ressources sur le territoire guinéen tel que les
coûts suivants :
· entretien du matériel et des véhicules,
· entretien et du nettoyage des locaux,
· eau,
· électricité,
· carburant,
· gaz et fluides médicaux,
· produits labiles sanguins,
· hôtellerie,
· fournitures médicales, consommables, et de
bureau.
Néanmoins nous croyons que par la place essentielle
qu'occupent, de manière générale, les postes de
dépenses cités ci-dessous, ce budget prévisionnel servira
d'aide à la décision auprès des autorités
guinéennes.
V-7.1. Méthode de travail.
Afin d'élaborer ce Business Plan, nous nous sommes
inspirés de différents éléments existants à
savoir :
· le Tableau de bord de budgétaire du SMUR de
l'hôpital d'Argenteuil 2011 et 2012
· le compte de résultat de l'activité du SMUR
de l'hôpital d'Argenteuil l'année 2010 et 2011
· la nomenclature des établissements publics de
sante au 01/01/2013
· le guide méthodologique de comptabilité
analytique hospitalière 2012
· les comptes de résultat de l'hôpital de
Donka et de l'hôpital d'Ignace Deen pour leur activité de
l'année 2011
· des devis réaliser en ligne ou directement
auprès de prestataires
De cette manière nous avons recensés les
différents postes de dépenses et de recettes, et calculés
les coûts des différents postes de dépenses.
BUDGET DU CENTRE DE REGULATION
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
21
|
223,60
|
192
|
858
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SAMU
|
|
RECETTES
TOTAL (1)
|
€
21
|
223,60
|
192
|
GNF
858
|
|
DETAIL
|
Dotation de l'état
|
|
|
|
|
853,20
|
|
Dons et legs en capital
|
6
|
735,00
|
61
|
200
|
|
|
Autres
|
7
|
117,00
|
64
|
672
|
|
|
|
|
|
|
|
853,20
|
|
DEPENSES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Personnel Médical (PN)
|
|
|
|
|
945,00
|
|
Personnel Non Médicale (PNM)
|
|
|
|
|
179,00
|
|
Dépenses à Caractères
Médicales
|
|
|
|
|
|
|
Unité Mobile Hospitalière
|
|
|
|
|
|
|
Equipement des unités mobiles
|
|
|
|
|
|
|
Pharmacie
|
3
|
652,00
|
33
|
185
|
|
|
Fournitures médicales
|
|
|
|
|
|
|
Fournitures consommables
|
|
574,27
|
5
|
218
|
|
|
|
2
|
920,00
|
26
|
534
|
040,00
|
|
|
|
225,33
|
2
|
047
|
573,71
|
|
Télecommunciation
|
|
|
|
|
724,00
|
|
Téléphone fixe
TOTAL (2)
|
21
|
223,60
|
192
|
858
|
391,49
|
|
|
Autres dépenses
Pneu de rechange
Téléphone mobile Matériel
informatique Linge et habillement Entretien des
véhicules 1 euro = 9 087 GNF
(Autocom) x 1
5 téléphone
1 fax, 1 imprimante,1 Photocopieuse, 5PC
hypothèses de 5 ETP à 100
%
Page 57 sur 71
Page 58 sur 71
BUDGET DU SMUR CONAKRY
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
442 302,00
|
4
|
019
|
198
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL (3)
|
442 302,00
|
4
|
019
|
198
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30 109,00
|
|
273
|
600
|
|
|
|
35 127,00
|
|
319
|
199
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
183 946,49
|
1
|
671
|
521
|
SMUR
|
|
RECETTES
Equipement des unités mobiles
|
€
163 211,09
|
1
|
483
|
GNF
099
|
|
DETAIL
|
Dotation de l'état
|
21 450,00
|
|
194
|
916
|
274,00
|
|
Dons et legs en capital
|
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 083,28
|
|
9
|
843
|
274,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Personnel Médical (PN)
|
250,00
|
|
2
|
271
|
483,00
|
|
Personnel Non Médicale (PNM)
|
|
|
|
|
049,00
|
|
|
2 245,00
|
|
20
|
400
|
|
|
Unité Mobile Hospitalière
|
4 880,27
|
|
44
|
347
|
754,63
|
|
|
40 000,00
|
|
363
|
480
|
174,83
|
|
Pharmacie
|
|
|
|
|
150,00
|
|
Fournitures médicales
Fournitures consommables
TOTAL (4)
|
482 302,13
€
|
4
|
382
|
679
|
|
|
|
Pneu de rechange
|
|
765,36
|
|
Télécommuniciation
|
|
|
|
|
Téléphone mobile
TOTAL (2) +
(4)
|
503
|
525,73
|
750,00
4 575 538
|
|
|
DEPENSES
Dépenses à Caractères
Médicales
2 UMH
Non disponible
Non disponible
Autres dépenses
8 Pneus
Appel d'offre
x 5
Téléphone fixe
Matériel informatique
315,00
5 PC
Linge et habillement
013,49
Formation e-learning
000,00
Entretien des véhicules
Non disponible
455,31
SAMU /
SMUR
GNF
? Pharmacie.
Pour estimer les coûts prévisionnels des
dépenses en pharmacie du SMUR de Conakry, nous avons pris le ratio
dépense en pharmacie / nombre d'intervention. Nous nous basons sur les
chiffres du SMUR d'Argenteuil pour l'année 2011 pour réaliser nos
prévisions.
Soit 22 820 euros / 3 189 interventions = soit une moyenne de
7,15 euros de dépenses en pharmacie par intervention.
Si nous comptons sur une prévision de 3 000
interventions du SMUR à Conakry les dépenses pharmaceutiques
prévisionnelles sont de 3000 x 7,15 euros = 21 450 €.
Nous précisons que pour le SMUR de Conakry nous
prévoyons une dotation en médicament en lien avec la
disponibilité des médicaments sur place et avec le contexte
économique de la République de Guinée. Ainsi en accord
avec les conseils d'experts anesthésiste-réanimateur
consultés pour ce projet la pharmacie du SMUR de Conakry comptera une
dotation en médicaments la plus efficience possible.
Page 59 sur 71
? Télécommunication.
Pour le réseau de téléphonie fixe
l'entreprise Sotelgui, entreprise publique, est la seule entreprise disposant
d'un réseau filaire.
Cependant pour la téléphonie mobile, nous
conseillons une mise en concurrence des différents acteurs du secteur
des télécommunications par le biais d'un appel d'offre.
? Linge et habillement. (Voir
détail en annexe)
? E-learning.
Dispensation de cours en ligne par l'Université
Numérique Francophone Mondial (UNFM).
? Calcul des ETP et budgétisation de la masse
salariale.
Page 60 sur 71
Le budget global estimé concernant les ressources humaines
est détaillé dans le tableau suivant :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,25
|
1 200 000
|
132 €
|
5 100 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,5
|
500 000
|
55 €
|
4 250 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,85
|
400 000
|
44 €
|
1 140 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10 490 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
1 200 000
|
132 €
|
22 800 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
900 000
|
99 €
|
17 100 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
500 000
|
55 €
|
9 500 000
|
|
|
|
|
|
|
|
49 400 000
|
|
|
|
|
|
Nbre/24h
Horaires
ETP
Salaire Mensuel Moyen
(GNF)
Salaire Mensuel Moyen
(Euros)
Total (GNF)
Coût Annuel Moyen
(GNF)
|
Coût Annuel Moyen
|
|
Total (Euros)
(Euros)
jour nuit
jour nuit
jour nuit Total
SAMU < 50000
DRM
Médecins-urgentistes
1
7h/22h
21h30/7h30
4,25
561,24 €
61 200 000,00
6 734 €
PARM
2
7h/19h
19h/7h
8,5
467,70 €
51 000 000,00
5 612 €
Secrétaires
2
7h/19h
2,85
125,45 €
13 680 000,00
1 505 €
Total 1
15,6
1 154,40 €
125 880 000,00
13 852 €
SMUR entre 6000 et 9000
interventions / année
Médecins-urgentistes
5
3
7h/19h
19h/7h
13,25
5,31
2 509,08 €
273 600 000
30 108 €
Infirmier(e)s
5
3
7h/19h
19h/7h
13,25
5,31
1 881,81 €
205 200 000
22 581 €
Ambulanciers
5
3
7h/19h
19h/7h
13,25
5,31
1 045,45 €
114 000 000
12 545 €
Total 2
57
5 436,34 €
592 800 000
65 236 €
Total 1+2 72,6 59 890 000 6 590,73
€ 718 680 000
79 088 €
Il est à noter cependant que ces données
doivent être croisées avec les ressources déjà
existantes et disponibles, de manière à effectuer une juste
estimation des recrutements à organiser.
Page 61 sur 71
V-7.2. Recommandations concernant le financement.
Comme mentionné dans le rapport « Stratégie
de coopération de l'OMS avec les pays / 2008-2013 / Guinée
», une part très importante du financement du secteur de
santé en Guinée repose de l'aide extérieure et des
partenaires au développement :
· Aide Internationale,
· Coopération avec les institutions du
systèmes des Nations Unies,
· Organisations non gouvernementales et internationales.
Ces appuis se situent aussi bien sur le plan technique,
financier et matériel.
Dans le cadre du déploiement du SAMU/SMUR à
Conakry, des partenaires « durables » se doivent d'être
identifiés afin d'assurer la pérennité du projet. Il est
par ailleurs indéniable et indiscutable que le financement d'un tel
projet doit être soutenu et financé par l'Etat.
V-7.3. Planification prévisionnelle des
actions.
Le groupe ESSEC ayant travaillé sur le projet livre ses
recommandations dès juillet 2013.
Une reconstitution auprès des représentations de
l'Etat guinéen est prévue au mois d'octobre 2013 à
Conakry.
Dès lors, le groupe de travail devra continuer à
réfléchir sur la déclinaison opérationnelle d'un
centre de régulation et d'un service d'aide médicale urgente.
Le groupe de travail devra mener une réflexion sur les
points suivants :
· Pistes de financement auprès d'organisme
participation déjà au financement de la politique de santé
guinéenne, et autre (ONG, bailleurs de fond, pays
étrangers,...)
· Médicaments nécessaires à la prise
en charge des victimes / patients par UMH (cf. annexe)
· Petits Matériels nécessaires à la
prise en charge des victimes / patients par UMH (cf. annexe)
· Disponibilités de toutes les ressources en
matériels et logistiques en vue des achats et entretiens à
prévoir
· Disponibilités des toutes les ressources en
personnels / en vue des recrutement(s) à prévoir
· Etat des lieux des locaux pouvant accueillir le futur
centre de régulation et les UMH au vue de travaux à effectuer
· Campagne d'information auprès de la population :
messages à diffuser, outils de communication.
Parallèlement, ce groupe débutera des
négociations avec les représentants de l'Etat guinéen au
sujet de la validation du projet, de sa mise en place, des moyens
nécessaires à sa réalisation (humains, logistiques,
architecturales) et les financements pouvant lui être alloués.
L'issue de ces négociations et la validation du projet
par l'Etat est centrale pour la poursuite des différentes
étapes.
Un avis favorable permettra de :
· Recruter et former des professionnels de santé
motivés
· Acquérir les matériels adaptés au
contexte de Conakry
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? Organiser le centre de régulation et les lieux de
localisation des UMH
? Organiser et mener une campagne d'information sur la mise en
place de ces nouveaux services d'offre de soins.
? Proposition de Gantt du déploiement de la
démarche.
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J
M I S
E
E
N
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2013
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2014
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ETAPES DU PROJET
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J A S O N D
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J F M A
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M
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J
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J A S O N D
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Livrable des recommandations
ESSEC
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Présentation du projet au
représentants de l' Etat
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Travail du groupe projet
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Négociation avec les
représentants
de l'Etat
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V-7.4. Proposition de gouvernance.
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Enfin, une hiérarchie opérationnelle devra
être déclinée sur l'ensemble des nouvelles structures.
Nous recommandions ci-dessus de mutualiser les moyens entre
service de SMUR et service d'accueil d'urgences, par souci de qualité de
prise en charge et d'esprit d'équipe.
Par conséquent, nous conseillons l'organisation
hiérarchique suivante :
Direction
SAMU/SMUR ConaKry
UMH
Chef de service
Service de médecine d'urgence
Donka
Service d'accueil d'urgence
Donka
Service d'accueil d'urgence
Ignace Deen
Chef de service
Service de médecine d'urgence
Ignace Deen
UMH
Service d'accueil d'urgence
Kippe
Chef de service
Service de médecine d'urgence
Kippe
UMH
Directeur du CMC Matoto
UMH
Directeur du CMC
Matam
UMH
Centre de Réception et de Régulation
des Appels
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Il s'agit d'un organigramme décrivant les liens
hiérarchiques entre les différentes structures.
Pour un hôpital donné, le service de
médecine d'urgence regroupe UMH + Service d'Accueil d'Urgence.
Concernant le Centre de Réception et de Régulation
des Appels, il est sous la hiérarchie directe de la Direction SAMU/SMUR
de Conakry.
Notons que d'un point de vue fonctionnel, le CRRA coordonne
l'action des différentes UMH.
V-7.5. Limites.
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Au cours de notre travail, une de nos grandes
difficultés aura été de travailler sur un projet
porté vers un pays étranger. Bien qu'il n'y ait que très
peu de décalage horaire, la distance et le fait de ne pas avoir pu nous
rendre sur le terrain, n'a pas facilité notre progression.
Nos interlocuteurs locaux se sont rendus disponibles et ont
fait preuve de bonne volonté ; cependant nous n'avions pas toujours les
grilles de lectures concernant des difficultés à avoir certains
renseignements, avec en plus une culture et un environnement très
différents de ceux dans lesquelles nous évoluons.
De plus, cet éloignement et la méconnaissance
du terrain ne nous ont pas permis d'affiner la dimension d' « adaptation
» que nous évoquions durant notre travail, comme pour les
matériels et médicaments.
Cette tâche devra être faite par les acteurs de
santé locaux qui ont la maîtrise du terrain.
Au regard de l'ampleur du projet et du temps imparti, le
financement est une dimension que l'on ne fait que mentionné. D'une
part, le financement du système de santé est différent et
des projets le concernant seraient en cours, mais nous ne maîtrisons pas
l'information. D'autre part, il nous apparait évident qu'un projet comme
celui-ci soit en totalité ou en partie financé par l'Etat. Et
dans ce cas nous ne faisons que l'évoquer et n'enteront pas dans la
négociation.
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VI- CONCLUSION.
L'aide médicale d'urgence ne se limite pas au
transport médicalisé, mais concerne aussi la formation des
personnels, l'acquisition d'équipements simples, robustes et
indispensables pour les véhicules et les services d'accueil. Elle ne
peut donc pas apparaître comme un luxe. Plus qu'une
nécessité, elle nous parait même être une exigence,
il est évident qu'il ne saurait être question de concevoir un SAMU
à l'image textuel du SAMU de France, mais comme expliqué
précédemment, il faudrait en adapter la conception aux moyens
disponibles, économiques et humains.
Dans le contexte actuel, nous pouvons également
préciser que l'aide médicale d'urgence peut constituer un
véritable levier de santé publique. Il pourrait tendre à
devenir un catalyseur de progrès sanitaire et social, à condition
qu'il puisse intégrer une politique de santé cohérente,
bien comprise et non discriminante.
Il appartient aux pouvoirs publics de déployer cette
nouvelle offre de prise en charge de la population guinéenne, que nous
souhaitons durable. Cependant, compte tenu des modes de financement du
système de santé guinéen, la possible intervention du
secteur privé, tout comme celle des organisations non gouvernementales,
dans la mise en place du SAMU-SMUR est à étudier, mais devra
être régulée et contrôlée pour garantir des
exigences éthiques et politiques.
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VII- ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE.
V-1. BIBLIOGRAPHIE
· Rapport annuel 2011 - Hôpital Ignace
Deen - Dr AWADA - Mars 2012.
· Rapport annuel 2011 - Hôpital de Donka -
Dr CAMARA - Février 2012.
· Guide des SAMU et SMUR de France -
Société Française d'Editions Médicales (SFEM) -
Edition 2011.
· Guide d'aide à la régulation au
SAMU Centre 15 - SFEM Editions - 2nde édition 2009.
· Recommandations de bonne pratique :
"Modalités de prise en charge d'un appel de demande de soins non
programmés dans le cadre de la régulation médicale" - HAS
- Mars 2011.
· Décret n°87-1005 du 16
décembre 1987 relatif aux missions et à l'organisation des
SAMU.
· Circulaire DHOS/01 n° 2004-151 du 29 mars
2004 relative au rôle des SAMU, des SDIS et des ambulanciers dans l'aide
médicale urgente.
· Référentiel « Les
ressources médicales et non médicales nécessaires au bon
fonctionnement des structures d'urgence (SAMU, SMUR, Service des Urgences,
UHCD) - SAMU de France - Novembre 2011.
· Accueil des urgences dans les hôpitaux
d'Afrique francophone au sud du Sahara. Le modèle du CHU de Cotonou - M.
CHOBLI - Rev Afr Med Urgence Anesth Reanim - 1999 ; 4 :11-17.
· La carte sanitaire au Cameroun est-elle
compatible avec une prise en charge rationnelle des urgences ? - F. BINAM -
Médecine Tropicale - 2002 ; 62-3 : 251-255.
· Créer un service d'aide médicale
d'urgence dans un pays en développement : luxe ou
nécessité ? - M. CHOBLI - Médecine Tropicale - 2002 ; 62-3
: 260-262.
· L' expérience du SAMU de Lagos
(Nigéria) : rapport coût-efficacité...politique ? - F. EK -
Médecine Tropicale - 2002 ; 62-3 : 268-274.
· Stratégie de coopération de
l'OMS avec les pays - 2008/2013 - Guinée - Organisation Mondiale de la
Santé.
V-2. WEBOGRAPHIE / SITES INTERNET CONSULTES.
·
http://www.jeuneafrique.com
·
http://www.statistiques-mondiales.com
·
http://donnees.banquemondiale.org/pays/guinee
·
http://www.etudiantguinee.org
·
http://www.guineeconakry.infos
·
http://www.africaguinee.com
·
http://www.ambafrance-gn.org
·
http://www.has-sante.fr
V-3. ENTRETIENS TELEPHONIQUES ET RENCONTRES.
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? 28 décembre 2012 : Rencontre M. Roland SCHARBACH,
Responsable des Relations Publiques, SAMU de France (Paris - 75).
? 3 janvier 2013 : Entretien téléphonique : Mme
BOCCHETTI Maria, Cadre de Santé, SAMU/SMUR de Pontoise (95).
? 11 janvier 2013 : Entretiens téléphoniques
avec le Dr Cheick KEITA, médecin chef des urgences de l'Hôpital
Ignace Deen, et Djibril SYLLA, urgentiste à l'hôpital de Donka.
? 13 juin 2013 : Rencontre M. Amara CAMARA, Ambassadeur de
Guinée en France, Délégué permanent auprès
de l'Unesco.
? 25 juin 2013 : Rencontre M. Le Dr Mustapha BECHENOUNE,
médecin SMUR, Centre Hospitalier d'Argenteuil, et visite du SMUR.
VIII- LIVRE DES ANNEXES.
1.
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Diagramme de Gantt : Calendrier prévisionnel du projet et
répartition des rôles.
2. Lettre du Ministère de la Santé et de
l'Hygiène Publique - Manifestation d'intérêt pour
l'instauration du SAMU en Guinée.
3. Données de l'OMS :
· Guinée - Analyse de la situation sanitaire - OMS -
2010
· Stratégie de coopération OMS -
Guinée - Un aperçu - OMS
4. Carte de Conakry.
5. Questionnaires « Urgences », Questionnaire «
Patients venant des Urgences ».
6. Exemple de compte de Résultat 2010-2011 - SMUR
Ile-de-France, département 95.
7. Aménagement et Check-list de matériel d'un
véhicule UMH.
8. Exemples de devis pour estimation de coûts :
· Autocom
· Unité Mobile Hospitalière
· Sac à dos d'urgence
· Vêtements et linge
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