§-2 Sur le plan politique
A. Les responsabilités de l'Etat et ses
dirigeants
L'État est considéré comme le premier
responsable de l'avenir et de la population locale c'est à dire il est
le premier responsable direct du développement des localités
étudiées. Alors, il doit choisir ce qui est prioritaire pour la
localité et pour la population en fonction de leurs besoins et afin de
réduire la pauvreté. Ainsi, il faut que l'État favorise la
participation des masses en leur donnant des responsabilités et des
moyens pour les assurer.
Cependant, on assiste à un dysfonctionnement de
l'appareil étatique créant partout des grèves et des
revendications1.Les raisons de ce dysfonctionnement sont d'une part
l'insuffisance de budget de l'État pour tous les secteurs dans lesquels
il doit intervenir.
D' autre part, les acteurs au pouvoir ne font que se disputer
leur place nuisant au bon fonctionnement de l'État.
Une crise ayant pour conséquence la perte d'emplois
peut entraîner le basculement de la catégorie sociale d'un
ménage.
Nous sommes actuellement en situation de crise sociopolitique
et socioéconomique, beaucoup de ménages sont touchés par
la perte de leur emploi (directement ou indirectement) surtout avec la
fermeture des zones franches faute de la suspension des aides et des
partenariats étrangers.
Devant ce fait, nous assistons à la floraison du
secteur informel. Si nous traversons les rues de la capitale on remarque la
présence de plusieurs marchands ambulants
1 Les grèves et revendications
syndicales se succèdent depuis de longs mois dans le Capital et
même au-delà. Médecins, enseignants chercheurs,
instructeurs, paramédicaux, magistrats, avocats, les agents
pénitentiaires, autant d'entités font leurs revendications en
rapport aux indemnités, aux salaires de base ou à l'indice
salarial. Citons par exemple la grève des SECES « La grève
des enseignants-chercheurs qui a duré dix mois entre 2010 et 2012 a
coûté environ 15 milliards d'ariary au pays.
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Photo N°1 : L'installation des commerçants
ambulants à Andohan'Analakely
![](Impacts-socio-economiques-de-la-crise-politique-2009-sur-les-menages-malgaches21.png)
Source : photo personnelle,
Décembre 2013.
Ce fait est un signe de la pauvreté économique
du pays. Plus il y a de commerçants ambulants dans les rues plus le pays
est pauvre.
L'Etat, bien que nous soyons en phase transitoire, doit
considérer certains faits touchant de près à
l'amélioration des conditions de vie de la population comme la
création d'emploi.
Il devrait assister sa population et dans ce sens il devrait
renforcer les partenariats avec les ONG et bien étudier les réels
impacts des actions de ces dernières sur les populations
assistées.
L'Etat est omniprésent dans tous les secteurs
économiques. On dit que la mondialisation a favorisé le
désengagement de l'Etat du secteur privée mais ce n'est pas le
cas pour Madagascar. Il s'engage dans tous les secteurs où il pourrait
avoir du profit et où les acteurs politiques peuvent s'enrichir. Et
c'est grâce à des connaissances dans l'univers politique que
certains acteurs économiques peuvent faire fructifier leurs
activités.
Le changement fréquent des dirigeants au pouvoir
aboutit aussi à une discontinuité des projets de
sociétés des divers dirigeants et responsables étatiques.
Chaque dirigeant propose le sien et délaisse les actions
antérieures du précédent dirigeant.
Or à chaque évènement grave se produisant
dans une localité, le gouvernement y effectue toujours une descente sur
terrain et lance des promesses à l'instar « ho dinihina sy ho
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jerena ny momba anareo » signifiant en français
qu'ils vont étudier et remédier à une situation
donnée. Mais le plus souvent ce ne sont que des promesses en l'air.
Mais le réel problème du pays est celui de la
détermination des priorités. Les acteurs gouvernementaux
priorisent leurs profits et intérêts au détriment de
l'intérêt général. Les compétences des
dirigeants laissent à désirer sur le plan de la carrière
et l'expérience politique ou même des diplômes.
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