3-1-3. Contrôle de l'application des
réglementations
Le nombre important de conducteurs professionnels
analphabètes limite la possibilité de connaître,
d'appliquer et de respecter les textes. Le personnel des organismes
chargés du contrôle et du respect de la réglementation, est
aussi en grande partie, d'un niveau insuffisant de formation et de
qualification. Il serait nécessaire d'instaurer des exigences
réglementaires, en matière de niveau d'instruction scolaire et de
qualification professionnelle.
Pour l'accès à la profession de conducteur
«professionnel» (conducteurs de véhicules lourds
et de véhicules de transports en commun en particulier,
conducteurs de taxi moto) ;
Pour l'exercice de la profession de conducteur professionnel,
et pour le recrutement du personnel chargé des contrôles des
réglementations.
3.1.4. Capacité de gestion de l'administration des
transports routiers
Depuis 1995, les services du CADA ont été
réintégrés dans la DNTT, et les titres de transport sont
signés par le Directeur National des Transports Terrestres, leur gestion
est assurée par les CADA sous l'autorité de la DNTT, elle n'est
pas informatisée. Un grand retard est pris dans:
- la maîtrise des statistiques du parc automobile
- le suivi statistique et économique de l'activité.
Des réglementations ont été
adoptées pour accroître la sécurité des
véhicules et freiner la dégradation de l'état du parc. Tel
est le cas de l'Arrêté n03074/MTTP/CAB/88 du 30 avril 1988,
portant organisation du marché des véhicules neufs et d'occasion,
qui stipule que tout véhicule importé d'occasion, doit pour
être immatriculé, passer avec succès la visite technique
dans un garage agréé. Cette disposition n'est pas
respectée par l'administration qui immatricule des véhicules sans
qu'ils aient subi de visite technique.
Parmi les prescriptions du code de la route non
adoptées par les autorités guinéennes, l'obligation du
port de la ceinture de sécurité, la réglementation de
l'alcoolémie au volant, et 19 des véhicules dotés d'une
conduite à droite ont été immatriculés et
autorisés à circuler, alors que la réglementation en
vigueur oblige que le poste de conduite soit à gauche, pour des raisons
de sécurité.
Bref, les problèmes se font sentir tant sur le plan
social, infrastructurel, politique, institutionnel et économique.
a) Sur le plan social
- Un développement spectaculaire de la ville avec une
occupation anarchique du sol ;
- Une croissance rapide de la population exprimant une forte
demande de mobilité urbaine ;
- Une appauvrissement grandissant de cette population
b) Sur le plan infrastructurel
- Une dégradation avancée des voiries et une
insuffisance d'infrastructures routières ;
- Le manque de signalisation ;
- Une quasi absence de structures de transport organisé
susceptible de répondre à la demande exprimée. En effet,
la plupart des sociétés de transport public créées
au moment des indépendances ont disparu du fait du désengagement
de ce secteur des gouvernements sous les politiques d'ajustement structurel et
des problèmes d'ordre interne liés à la gestion desdites
structures ;
- Le développement croissant du transport informel,
inorganisé et générateur de nombreux accidents de la
circulation, des congestions et de la pollution de l'environnement ;
- Depuis les années 90, les bailleurs de fonds et les
gouvernements des pays africains ont limité leurs interventions dans la
construction des infrastructures et équipements de transport ignorant
les problèmes liés à l'exploitation de ces réseaux
par les opérateurs publics ou privés ainsi que les
problèmes des utilisateurs.
c) Sur le plan politique
C'est l'absence d'une volonté politique forte prenant
en compte la demande de mobilité exprimée et y répondant
par une mise en place des politiques de transport clairement
définies.
Face à ce constat, il nous est apparu urgent de
proposer l'élaboration des politiques permettant le développement
des transports publics organisés et structurés en Guinée.
En effet, ce type de transport constitue le seul véritable facteur
d'intégration par l'accès aux services de base tel que
l'école, les hôpitaux, les administrations,....Il est le seul
facteur véritable de lutte contre la pauvreté puisque à
faibles coûts, il facilite la mobilité des populations les plus
démunies. Mais pour cela, il faudrait une forte volonté politique
au sommet de l'Etat ainsi que des bailleurs de fonds.
Par ailleurs, pour qu'il soit viable et pérenne, notre
gouvernement ainsi que les bailleurs de fonds qui les appuient doivent
reconnaître que le transport public n'est pas un service commercial comme
les autres. Ils doivent lui reconnaître sa spécificité en
le considérant comme un service de base au même titre que l'eau,
l'électricité, la santé, l'éducation...La prise en
compte de cette dimension sociale par les politiques devrait aboutir à
l'adoption des mesures d'accompagnement permettant de viabiliser et de
pérenniser les activités de transport actuellement renaissantes
dans les villes de notre pays. Ces différentes mesures pourraient
tourner autour de :
- l'élaboration des solutions globales pour le
transport public en termes d'infrastructures routières et en termes de
structures exploitantes ;
- la définition d'un cadre institutionnel clair qui
redonne confiance aux entrepreneurs désireux d'investir dans ce domaine.
Ceci passe par la mise en place d'une autorité d'organisation et de
régulation de ce secteur, laquelle autorité serait chargée
de clarifier les droits et les devoirs de chaque intervenant ;
- la définition d'un cadre fiscal et douanier
adéquat permettant de limiter l'impact de tous les facteurs de
coûts (TVA, Droits de douanes,..) et qu'on pourrait assimiler à
une sorte de subvention indirecte accordée à ces réseaux
assumant des missions de service public ;
- la mise en place des mécanismes de financements des
réseaux d'exploitation des transports publics. Les objectifs du
transport public étant différents des autres modes de transports,
dans son financement, il faudrait pouvoir concilier les exigences de service
public et celles d'une entreprise commerciale. Il est donc important que les
bailleurs de fonds intègrent cette dimension quand ils évaluent
les projets de transport public ;
- Enfin, il faudrait susciter une réflexion au niveau
des pays constructeurs des matériels roulants de transport public pour
la fabrication des matériels à moindre coût et
adaptés aux infrastructures routières de nos villes. Face
à l'importance de la demande de mobilité dans les villes de notre
pays, le transport public offre de grandes opportunités d'affaires et de
projets d'investissement pour tous ceux qui voudraient apporter une aide
véritable dans la résolution de l'épineux problème
de mobilité des populations guinéennes.
d) Sur le plan économique
Pour soutenir l'économie de la ville et stimuler la
production et les échanges, il est indispensable d'assurer aux usagers
des services de transport efficaces, sécurisés et
compétitifs. C'est dans ce cadre que s'inscrit la restructuration de
l'armature de transport de la ville. Elle devra permettre une meilleure
intégration des quartiers, CRD et Sous Préfectures de Mamou, pour
un marché intégré d'une part, pour une meilleure ouverture
aux autres marchés.
Il est à noter que l'intégration pour le
marché peut être un outil efficace de lutte contre la
pauvreté pour une région dont la mise en valeur du potentiel agro
pastoral offre des avantages comparatifs certains par rapports aux besoins des
marchés de la région de Mamou.
Pour cela, il est important de programmer en priorité
et d'exécuter le désenclavement des zones de production à
grandes potentialités, mais aussi la viabilisation des grands axes
routiers reliant la guinée aux pays voisins via la ville de Mamou.
e) Sur le plan institutionnel
Il faut noter l'existence des conflits de compétences
et l'attribution entre la Commune et la Préfecture affectant ainsi le
montage et la mise en oeuvre des projets urbains.
Par ailleurs, d'autres problèmes existent sur ce
plan ; il s'agit entre autre de :
v Le manque de circulation de l'information statistique ;
v Le faible niveau de mobilisation des ressources ;
v Le manque de rigueur sur le contrôle routier.
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