CHAPITRE IV :
DIPLOMATIE ET MULTILATERALISME
PRESENTATION DU CADRE DU STAGE
Madame Clarisse GERARDIN, diplomate, Chef de
Pole Institutions Economiques Internationales du MAEDI, s'agissant de
la diplomatie et gouvernance économique internationale,
estime que dans tous les lieux se déploient des stratégies
économiques menées ou encadrées par des diplomates, en
parallèle ou en partenariat avec des acteurs privés. Car dans le
champ multilatéral, la diplomatie économique n'est plus
réservée aux états. La diplomatie économique
multilatérale a pris une dimension véritablement nouvelle avec le
développement de la mondialisation. La diplomatie économique
consiste en un ensemble d'activités visant les méthodes et
procédés de la prise internationale de décisions et
relatives aux activités économiques transfrontières dans
le monde réel. Elle a comme champs d'action le commerce,
l'investissement, les marchés internationaux, les migrations, l'aide, la
sécurité économique et les institutions qui
façonnent l'environnement international, et comme instruments les
relations, la négociation, l'influence. Tous ces champs relèvent
aujourd'hui au moins pour partie de la sphère multilatérale, qui
s'est en outre élargie à d'autres sujets, comme nous le verrons.
la diplomatie actuelle est désormais caractérisée par un
multilatéralisme institutionnalisé croissant visant un ordre
international plus fort, soit en améliorant la coopération entre
états
Ainsi, depuis 1990, le monde a connu 42 crises
financières et monétaires. D'autres crises, comme les crises
alimentaires et énergétiques qui reviennent au premier plan
aujourd'hui nous rappellent notre interdépendance. Au delà, nous
faisons face à un problème plus général qui sont
les déséquilibres économiques mondiaux, des balances des
paiements, des réserves de change, et bien sûr la question des
dettes publiques, ainsi qu'à des défis globaux comme le
changement climatique ou l'énergie. La création du G20 au niveau
des Chefs d'État et de Gouvernement comme « principal forum de
coopération économique internationale », au sommet de
Pittsburgh en 2009, dans un contexte de crise, est une première
réponse à ces défis. Alors que nous voyons se mettre en
place un multilatéralisme à plusieurs vitesses, avec une
coexistence de « clubs » de différents formats tels
que le G7 (le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde
Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et
Japon), G8 (le groupe des huit pays les plus industrialisés que sont la
France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne, le
Japon, l'Italie et le Canada), G20 (le groupe des vingt pays les plus
industrialisés que sont de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de l'Arabie
Saoudite, de l'Argentine, de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la
Chine, de la Corée du Sud, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de
l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni, de la
Russie, de la Turquie et de l'Union européenne), BRICS (le groupe des
pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du
Sud), IBSA (le forum qui regroupe l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud
) ; se pose la question des enceintes pertinentes de gouvernance de la
mondialisation. Quatre principes semblent devoir structurer la nouvelle
architecture qui se met en place :
Une gouvernance internationale plus représentative des
nouvelles réalités économiques :le G20, dont les
membres représentent 85% du PIB mondial et 2/3 de la population de la
planète, a déjà conduit à des progrès
importants dans la réforme de la gouvernance mondiale, puisqu'il a
été à l'origine d'accords en 2010 sur la réforme du
Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM), qui
ont permis une représentation de ces institutions plus conforme aux
nouvelles réalités économiques mondiales.
Une gouvernance économique internationale plus
efficace :le G20 dispose d'une puissance d'impulsion
inégalée, d'une capacité de réaction rapide et de
mise en cohérence des priorités. Depuis le sommet de Londres en
avril 2009, il a su retourner la confiance dans un contexte de panique. Il a
permis d'éviter le piège du protectionnisme alors que les
tentations étaient fortes. Il a engagé un vaste programme de
régulation financière qui est mis en oeuvre. Il s'est
attaqué avec succès aux paradis fiscaux.
Une gouvernance internationale plus inclusive : par leur
composition universelle, par leur capacité à croiser tous les
sujets de la mondialisation, les Nations Unies ont un rôle
irremplaçable à jouer, en partenariat avec les institutions
de Bretton Woods, en contribuant à la définition
d'une approche équilibrée entre les dimensions économique,
sociale et environnementale du développement. Plus
généralement, le rôle du G20 n'est pas contradictoire avec
la prééminence des Nations Unies dans les relations
internationales. Le G20 est en effet un forum informel qui n'entend pas se
substituer à l'enceinte des Nations Unies, qui est l'enceinte la plus
universelle, mais son histoire récente a montré qu'il peut
apporter un leadership essentiel.
Une gouvernance internationale plus sociale : la prise en
compte de la dimension sociale de la mondialisation a été trop
longtemps négligée et la France souhaite désormais que
cette dimension soit prise en compte par l'ensemble des organisations
internationales, qu'il s'agisse des institutions financières ou de
l'OMC.
En somme, pour mener à bien ses travaux, le G20
s'appuie sur l'expertise technique d'organisations internationales, notamment
du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM), de
l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), de l'Organisation internationale du travail (OIT),
de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de l'Organisation des Nations
Unies (ONU) et du Conseil de stabilité financière (CSF).
Dans cette rubrique
Le groupe des vingt pays les plus industrialisés que
sont de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de l'Arabie Saoudite, de l'Argentine,
de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la Chine, de la Corée du
Sud, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de l'Indonésie, de
l'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Turquie et
de l'Union européenne.
A titre illustratif, le cas de l'OCDE nous a été
esquissé par Monsieur Patrick VAN HAUTE, Directeur au Secrétariat
général et du Conseil exécutif de cette institution. La
mission de l'Organisation de Coopération et de Développement
Économiques (OCDE) est de promouvoir les politiques qui
amélioreront le bien-être économique et social partout dans
le monde. Elle offre aux gouvernements un forum où ils peuvent conjuguer
leurs efforts, partager leurs expériences et chercher des solutions
à des problèmes communs. Elle cherche à comprendre le
moteur du changement économique, social et environnemental afin de
mesurer la productivité et les flux mondiaux d'échanges et
d'investissement. Elle analyse et compare les données afin de
prédire les tendances à venir. Elle établit aussi des
normes internationales dans un grand nombre de domaines, de l'agriculture
à la fiscalité en passant par la sécurité des
produits chimiques.
De manière générale, les efforts de
l'OCDE visent surtout à aider les gouvernements dans quatre domaines
principaux, à savoir : la restauration de la confiance dans les
marchés ainsi que les institutions et les entreprises, cela exige des
meilleures réglementations et une gouvernance plus efficace à
tous les niveaux ; le rétablissement des finances publiques saines
qui sont à la base de la croissance économique durable de
demain ; la stimulation de nouvelles sources de croissance à
travers l'innovation, des stratégies de « croissance verte »
respectueuses de l'environnement et le développement des
économies émergentes et enfin, l' acquisition des
compétences nécessaires aux emplois de demain et à un
travail productif et satisfaisant.
Monsieur Florian ESCUDE, diplomate, Adjoint
au Sous-directeur des Affaires Economiques Internationales à la
Direction des Entreprises et de l'Economie internationale du MAEDI, dans son
exposé intitulé « le rôle des diplomates
dans le soutien aux entreprises », est parti de deux notions
fondamentales de la diplomatie économique, à savoir :
l'attractivité et la compétitivité. Par la suite, il a
évoqué les outils mis en place en vue de
l'opérationnalisation des objectifs propres à la diplomatie
économique, à l'instar de la diplomatie culturelle, la diplomatie
de l'enseignement supérieur, le commerce extérieur et le
tourisme. Dans son action internationale au service de l'enseignement
supérieur, le diplomate doit se focaliser dans une logique de
rayonnement et d'attractivité, à travers la formation des jeunes
élites, la construction de réseaux et partenariats scientifiques,
les préoccupations au développement durable. Il s'agit donc
principalement d'accompagner l'action des entreprises en direction des
jeunes élites étrangères, de soutenir l'ambition
internationale des entreprises, d'encourager les meilleurs
étudiants étrangers dans leur
volonté de partage de savoirs et de compétences au meilleur
niveau, d'accroître les moyens d'action d'un
pays à travers ses établissements d'enseignement
supérieur dans le cadre de la mondialisation.
En France, a t-il indiqué, grâce au dispositif
« Quai d'Orsay / Entreprises », le MAEDI co-finance des
bourses avec des entreprises françaises auxquels leurs succès
industriels et économiques, notamment dans les technologies de pointe,
assurent une présence reconnue sur la scène internationale, comme
avec d'autres, dont le développement au-delà de nos
frontières est plus récent : partenaires pour l'excellence,
ils favorisent et développent ensemble l'accueil en France
d'étudiant(e)s étrangers issus des meilleurs
établissements d'études de leur pays d'origine. Pour ouvrir
à ces étudiant(e)s l'accès, dans les meilleures conditions
possibles, à un cursus d'études supérieures dans un
établissement d'enseignement supérieur français de renom,
en lien direct avec le monde professionnel, le dispositif « Quai
d'Orsay / Entreprises » propose aux entreprises des conventions de
partenariat permettant d'associer les moyens du ministère des
Affaires étrangères à ceux du secteur privé, de
Grandes Écoles et Universités françaises
renommées.
Le MAEDI assure la coordination de ces partenariats, s'engage
à l'étranger dans l'information en direction des meilleurs
étudiants des établissements locaux sur chacun des programmes de
bourses, apporte l'expertise de son réseau de coopération
culturelle et scientifique, et attribue aux lauréat(e)s le statut
de Boursier du Gouvernement français à
travers la couverture sociale et les avantages qui
s'y attachent (facilités de demande de visa, activités
culturelles, etc.) ; il propose également aux boursiers
des cours de français intensifs avant leur
départ, dispensés dans leur pays d'origine au sein des Instituts
français et des Alliances françaises.
Les entreprises allouent à chaque étudiant(e)
une bourse de vie, un tutorat au sein de l'entreprise et un
accompagnement en fin de cursus pour l'orientation de sa
carrière, pouvant aller jusqu'au recrutement. L'accueil au sein de nos
meilleurs établissements d'enseignement supérieur
d'étudiants étrangers qui formeront demain les élites de
leurs pays est un atout majeur, que le ministère entend garantir et
amplifier : il renforce l'attractivité de la France et la
qualité des échanges internationaux avec le concours actif
d'entreprises françaises pleinement engagées dans cette
dynamique.
Monsieur Philippe GAUTIER, Directeur
Général du MEDEF International s'est penché sur la
diplomatie des entreprises : le rôle des acteurs économiques
privés. D'entre de jeu, il a fait savoir que le MEDEF
international contribue, depuis 25 ans avec les sociétés qui ont
une expertise internationale, dans le développement de la diplomatie
économique française mais privée. La réussite
économique des entreprises privées se fait par une entente avec
l'Etat. Il s'agit de bien travailler en amont avec les pouvoirs publics,
d'avoir une bonne approche avec les réseaux et de pouvoir travailler en
groupe. A cet effet, les ambassades harmonisent de façon
appréciable cette compréhension ainsi que des méthodes de
travail en commun entre les réseaux publics et privés. A titre
illustratif, le MEDEF International élabore le programme
économique qui accompagne la visite du Chef de l'Etat français
à l'étranger et sélectionne aussi les entreprises
françaises qui doivent y prendre part.
Monsieur Jean-Marc CHATAIGNER, diplomate,
Directeur Général Adjoint de la Mondialisation, du
Développement et des Partenariats du MAEDI, nous a édifiés
sur la diplomatie du développement. Dans son propos
introductif, il nous a rappelé que la pauvreté est une histoire
ancienne qui n'a jamais cessé de préoccuper l'humanité.
D'où la nécessité de mettre en oeuvre des
mécanismes pouvant contribuer à l'amélioration des
conditions de vie des populations. Avec la prise en compte des problèmes
écologiques causés par l'activité humaine dès la
fin des années 1960, la préoccupation du diplomate a
consisté à réguler la gestion des ressources et la mise en
place des Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD)
constitue une illustre évidente à cette avancée. En plus,
dans un environnement de plus en plus complexe avec des contraintes
financières pesantes au nord, un modèle de globalisation
libérale s'est répandu, les fractures nord-sud se sont accrues
(pauvreté absolue, pauvreté relative), des impératifs de
développement durable s'imposent (environnement, croissance soutenable,
le sociétal), une différenciation s'est accrue au sud (nouveaux
pays émergents, Etats fragiles) et l'on a pu constater un retour du
politique (préoccupation sécuritaires, hégémonie
américaine). Cette complexification des enjeux dans un monde
globalisé induit des finalités par rapport à l'Aide
Publique au Développement (APD), à savoir : la dimension
géostratégique de l'aide (gestion et prévention des
conflits), la solidarité (problématiques sociales), le
développement économique, la régulation de la
mondialisation. De ce point de vue, il y a une conception dichotomique de
l'APD tournant autour des ambitions et des contradictions. Dans un monde
où il y a en même temps des stratégies de pouvoir des pays
donateurs (commerce, investissement, clientélisme politique) et des pays
bénéficiaires (recherche d'indépendance et
d'allégeance, basculement, corruption) ; les objectifs du OMD
prennent divers chemins pour ce qui concerne leur réalisation.
De manière générale, l'homme étant
au coeur des politiques de développement, les bailleurs de fonds se sont
davantage investis dans le financement des projets de développement.
Cependant, le constat qui se dégage aujourd'hui est que, malgré
ces efforts, les OMD sont loin d'être atteints dans plusieurs pays en
2015, à l'instar de ceux de l'Afrique subsaharienne et les Etats
fragiles. A cet effet, les Nations Unies ont, d'ores et déjà,
engagé une série de consultations post-2015 ont été
engagées, visant à définir le cadre et le contenu du futur
agenda sur les nouveaux défis de développement.
Monsieur François HUYGHE, chercheur,
Directeur de la recherche à l'Institut des Relations Internationales et
Stratégiques a partagé avec nous la question de la
diplomatie économique : stratégies d'influence et
réseaux. Il estime que, depuis toujours, les diplomates ont
exercé des missions économiques et que celles-ci visent
à : augmenter la puissance d'un Etat en renforçant sa
domination structurelle dans certains domaines sur les autres ;à
gagner des marchés à travers l'expansion culturelle ;
à garder un contrôle sur les territoires c'est-à-dire les
zones d'influence.
La pratiques de l'influence va plus loin que le lobbying :
elle repose sur des stratégies de relations et de conviction de long
terme, de lancement d'idées, en amont de l'ouverture de discussions
officielles et parce que celles-ci ont été anticipées(ou
délibérément voulues), reposant sur des alliances entre
acteurs clés, de préférence de natures diverses. Toute la
gamme est ouverte, de la coordination entre Etat et entreprises, entre
celles-ci et ONG ou think tanks, ou entre eux tous, ces acteurs étant si
possible de nationalité différente. Les alliances sont
évidemment variables dans le temps et selon les sujets. En mode
défensif, il faut donc identifier en amont les doctrines et concepts
nouveaux émis par nos partenaires concurrents. il faut repérer
ces actions de préférence avant même qu'elles ne soient
parvenues dans les enceintes internationales.
S'appuyant sur une connaissance aussi parfaite que possible du
terrain de jeu, de ses risques, de ses menaces et de ses opportunités,
l'influence est le stade le plus abouti de l'intelligence économique.
elle procède par des interventions ciblées et coordonnées.
il ne faut pas toujours réagir et se défendre, mais aussi prendre
l'initiative. Beaucoup d'Etats se sont dotés de cellules qui au plus
haut niveau orientent ces actions. À noter que l'influence est
liée à l'image, affirmation particulièrement
vérifiée dans les enceintes multilatérales. La
capacité d'influence d'un acteur est certes fonction d'abord de la
pertinence de sa méthode et des contenus qu'il présente, mais
elle peut être renforcée ou affaiblie par une image ou une
réputation médiocres, qu'il s'agisse d'un état ou d'une
entreprise. Pour ces dernières, y compris multinationales de très
grande taille et puissance, l'image de leur pays d'origine peut constituer un
avantage ou un inconvénient. La diplomatie économique est bien
plus large que l'appui aux contrats internationaux. À côté
de la défense et de la promotion des produits et services, la
compétition multilatérale des modèles, valeurs, standards
et normes devient un objectif fort des diplomaties étatiques. Ces
nouveaux défis impliquent un
Etat à la fois en phase avec les acteurs
économiques et sociaux et sachant fixer des priorités
d'intérêt général à long terme et les tenir,
quelle que soit la couleur du pouvoir en place. Avec la mondialisation, le
champ, les acteurs et les institutions de la diplomatie multilatérale
s'élargissent et se multiplient considérablement, tandis que ses
pratiques sont aujourd'hui impactées par la société
globale de l'information et par les méthodes d'intelligence et
d'influence. Les Etats ont dû s'adapter à cette nouvelle donne.
L'intervention croissante des acteurs privés et associatifs pose des
questions cruciales concernant la souveraineté des états et,
surtout, le mode d'élaboration de la règlementation. L'action de
la France en matière de diplomatie culturelle a consisté, depuis
le XIXème siècle, à une série d'instruments
d'influence et de diffusion de sa culture pour son rayonnement à travers
le monde. Cinquième puissance économique du monde, la France a
estimé, comme toutes les autres puissances, qu'il est difficile de ne
pas associer l'influence culturelle à ce statut. C'est ainsi que
l'attractivité de la France se manifeste à travers sa langue
parlée par plus de deux cent millions de locuteurs dans le monde, ses
établissements, alliances, instituts, centres implantés partout,
l'audiovisuel qui renforce son influence, l'archéologie qui montre sa
supériorité, la coopération en matière de soutien
universitaire et scientifique qui est attractive, le tourisme, etc.
Monsieur Valery FRELAND, Diplomate, Directeur
adjoint de la Coopération Culturelle, Universitaire et de la Recherche
du MAEDI a exposé sur la diplomatie et rayonnement
culturel. Il considère la diplomatie culturelle comme
étant un aspect déterminant de la diplomatie. Elle est politique
en ce sens qu'elle vise, à travers l'influence, des objectifs politiques
et économiques. C'est un facteur de transaction vers les
activités économiques. Ses enjeux concernent la mobilisation des
échanges (exception culturelle-diversité culturelle), le
numérique (diffusion-commercialisation), la concurrence
(prolifération d'acteurs). La culture n'est devenue réellement
une arme diplomatique qu'après la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui,
la conduite d'une stratégie d'influence ne saurait aujourd'hui
négliger la dimension culturelle, c'est-à-dire l'affirmation de
sa présence par l'intermédiaire d'une langue, de valeurs ou de
références. Les réseaux diplomatiques constituent à
ce titre le vecteur privilégié de l'action culturelle à
l'étranger et permettent également de développer l'action
scientifique et technique. Le rayonnement d'un pays passe aussi par l'envoi
d'artistes à l'étranger ou l'accueil d'artistes étrangers
qui, de retour dans leur pays, peuvent susciter des désirs
d'échanges culturels chez leurs concitoyens. Il se traduit en outre par
la production d'événements artistiques majeurs. Il participe de
la diplomatie d'influence. Il faut promouvoir tous les arts, les anciens, les
nouveaux, les plastiques, les musicaux, tous les enseignements, les
généraux et les techniques, les scientifiques et les
littéraires, les secondaires et les supérieurs. Il arrive que
l'ambassadeur se fasse impresario ; il contacte l'artiste directement,
trouve le moyen d'assurer son voyage, de découvrir le lieu où il
peut intervenir, prend en charge la publicité, entre en contact avec la
presse. En matière d'enseignement supérieur, il s'agit d'attirer
des étudiants étrangers, puis de former les élites
locales. Les références culturelles et économiques
acquises par ces élites durant leurs études les conduiront
à nouer des contacts avec des réseaux qu'elles pourront
solliciter au cours de leur parcours professionnel, ces derniers pouvant, de
leur côté, chercher à fidéliser ces contacts. La
participation au financement de projets de recherche procède du
même esprit.
Monsieur Michel SAUQUET, Président de
la Plateforme Française d'Education au Développement et à
la Solidarité Internationale nous a entretenus sur la pratique
diplomatique et interculturalité. Nous avons pu retenir de son
propos que, dans toute action de coopération ou de négociation,
il faut une prise en compte des différences et des similitudes qui
caractérisent chaque partie prenante. Selon lui, la négociation
n'est pas une technique pour faire passer à tout prix ses propres
objectifs, mais plutôt une démarche permettant de passer du
« ou » au « et ». Le
« ou » c'est notre méthode, notre culture, nos
valeurs, c'est-à-dire la pensée du tout ou rien ; tandis que
le « et » c'est dire nos points de départ sont
différents mais nous sommes ensemble dans telle ou telle situation.
Chacun doit se poser la question de savoir comment combiner nos approches pour
s'entendre sur un minimum de valeurs et de techniques communes ? Cet
exercice a suscité en nous, une attitude de curiosité et de
doute, non pas en partant du principe que tout est différence ou que
toute différence a de sources culturelles. Chacun de nous a pu partager
sa culture aux autres et nous avons dégagé l'impact de celle-ci
dans les pratiques diplomatiques.
Monsieur Didier CANESSE, Directeur Adjoint du
Centre de Crise du MAEDI, parlant de la diplomatie et gestion de
crise ou la diplomatie d'urgence, estime que l'Etat a vocation
d'intervenir le premier en case de crise, compte tenu du fait que tous les
autres acteurs ne disposent pas souvent assez de moyens matériels pour
le faire. La finalité de la réponse au crise consiste à
mettre en protection, à prendre toutes les mesures permettant de venir
au secours des populations concernées. Généralement, les
Organisations Non Gouvernementales sont impliquées au premier plan en ce
qui concerne l'aide humanitaire. S'agissant du Centre de Crise, le MAEDI
dispose d'un outil de gestion de crise qui permet de suivre l'évolution
des risques et des menaces, et, dans un certain nombre de cas, de
déclencher des opérations de secours. Le Centre de crise est
compétent pour les crises qui mettent en danger la
sécurité des Français à l'étranger comme
pour les crises à caractère humanitaire. Il assure à cet
égard quatre grandes missions : une veille mondiale 24 heures
sur 24 ; l'analyse et le suivi des situations d'urgence ; la
préparation des plans de réponse des autorités
françaises ; la conduite des opérations sur les
théâtres de crise. Ce centre est aussi un pôle de
partenariat extrêmement actif pour tous ceux qui, à un titre ou
à un autre, font face à des situations de crise. Il a cité
en exemple, le cas des français enlevés dans le nord du Cameroun
et s'est félicité de la réussite de ces opérations
grâce à l'appui et au concours du Gouvernement camerounais.
Monsieur Bernard GALLET, Directeur
Général de Cités Unies France, à travers le
thème sur la diplomatie des villes et des territoires,
a défini la diplomatie des villes comme étant l'outil des
gouvernements locaux et de leurs associations en vue de la promotion de la
cohésion sociale, de la prévention des conflits, de la
reconstruction post-conflit, dans le but de créer un environnement
stable dans lequel les citoyens peuvent vivre ensemble dans la paix, la
démocratie et la prospérité. Ainsi, pour éviter que
les guerres reviennent, il a été mis sur pied le modèle de
jumelage qui permet aux différentes localités de
coopérer.
Les villes coopèrent dans de multiples réseaux,
constituant une autre scène diplomatique, qui se différencie de
celle animée par les Etats. Cités Unies plaide à cet effet
pour une internationalisation de l'action des collectivités
territoriales, car on ne saurait faire une politique locale sans avoir une
ouverture à l'international. On peut également mentionner le
réseau Eurocités qui réunit plus d'une centaine de grandes
villes europpéennes.et réunis par l'association
internationale ; Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), ce
dernier qui, aujourd'hui, constitue le principal réseau global de villes
et de gouvernements locaux. Elle est née en 2004 de la fusion de l a
Fédération mondiale des cités unies (FMCU) francophone, et
de l'International Union of Local Authorities (IULA) anglophone.
Il a conclu en soulevant deux préoccupations majeures
qui coûteront chères à l'agenda mondial, à
savoir : les changements climatiques et la fragilité des Etats. Ces
sujets poseront certainement les problèmes de déplacement des
populations, leur réinstallation et la reconstruction des cités.
D'où la nécessité de renforcer l'action internationale des
communes.
Monsieur Bernard PIGNEROL,
Délégué Général aux Affaires Internationales
de la Ville de Paris, nous a entretenus sur l'action internationale des
collectivités territoriales en s'appuyant le cas de Paris. Il a
évoqué les raisons pour lesquelles Paris agit sur la scène
internationale : c'est une ville par laquelle les immigrés arrivent
(une tradition d'accueil, de multiculturalisme), ville refuge pour les
questions de droits de l'homme, il ya une forme d'internationalisme voulu avec
l'intégration européenne, les maires de Paris sont des grands
dirigeants politiques, la tradition république voudrait que le Maire de
Paris soit le protecteur du Chef de l'Etat, tout Chef de l'Etat nouvellement
élu rend visite au Maire de Paris y compris tout Chef d'Etat
invité.
Il y a aussi trois domaines sur lesquels Paris agit sur la
scène internationale : les valeurs (françaises,
démocratiques), la solidarité (aide d'urgence, assainissement,
potabilisation, lutte contre le sida, programmes de santé publique,
urbanisme) et les échanges (bonnes pratiques). Pour un budget
destiné à l'internationalisation de la ville de Paris
évalué à sept (07) millions d'euros, le constat qui se
dégage est qu'une véritable diplomatie des villes s'est mise en
place depuis une dizaine d'années.
Monsieur Vincent SKOROKHODOFF, expert,
Gérant de Sarl Vecteurs, dans « manager une
équipe », nous a fait savoir que le monde dans lequel
nous évoluons est de plus en plus complexe (complexité d'acteurs,
d'enjeux, de temporalités et d'objectifs). Loin d'être stable,
notre environnement professionnel est soumis à des contraintes, des
incertitudes, des injonctions paradoxales. Le rôle du manager est de
comprendre l'environnement dans lequel évolue son institution. Il doit
décider en conscience et avec tout le discernement nécessaire au
regard de cette complexité. Auprès de son équipe, il doit
conduire celle-ci vers les objectifs fixés et de les rendre plus
performants, à travers la motivation et la responsabilisation. Un bon
manager c'est celui qui fait évoluer son équipe vers la culture
du résultat. Il doit s'assurer de l'application des règles
déontologique au sein de son équipe et y instaurer une pratique
éthique. Il doit savoir gérer son temps, entre urgence et
anticipation afin de pouvoir prendre au bon moment la décision la plus
adaptée. Enfin, un bon manager est celui qui consulte, qui se concerte
avec son équipe, qui gère les difficultés de ses
collaborateurs, qui joue le rôle d'accompagnateur (exemplarité,
rigueur, confiance). Pour opérationnaliser tous ces acquis, nous avons
été soumis au jeu de rôles manager/collaborateur dans
différentes situations.
Par ailleurs, l'exposant nous a entretenus sur la
négociation diplomatique. L'expérience de la
négociation est vraiment au centre de l'activité. Cette
activité multilatérale est un changement de position dans les
chaînes d'interdépendances qui relient l'Etat aux organisations
internationales ; l'accès à une position nodale, de
représentant, de délégué ; une position
carrefour, de filtrage, de confrontation d'attentes parfois difficiles à
concilier. La négociation continue, permanente, obsessionnelle (dans les
réunions, dans les couloirs, au téléphone, dans les
restaurants, dans les soirées) est un impératif structurel.
L'information et l'expérience permettent au diplomate d'évaluer
le champ de la négociation. Il y a des bornes qu'il ne faut pas
dépasser, au risque de perdre du crédit et des chances de
conclure. Dans les négociations multilatérale, les limites
infranchissables (même si elles peuvent évoluer), sont les
lignes rouges.
Les lignes rouges correspondent, aux limites du
périmètre de négociation sur lesquelles il n'y a pas de
prise. Il est vrai que tout le travail du négociateur consiste à
tenter de déplacer, à son avantage, le champ de la
négociation et l'exercice est d'autant plus subtil qu'il doit être
mené simultanément sur trois tableaux au moins, qui ont chacun
leurs propres caractéristiques (en termes de langage, de mode d'action,
d'équilibre des rapports de force...) : le jeu de la capitale
(celui des instructions et bien souvent aussi de l'avenir professionnel du
diplomate), le jeu de la représentation permanente (où se durcit,
entre collègues, avec l'ambassadeur et son adjoint, la
représentation du possible et du souhaitable) et le jeu
multilatéral (celui des groupes de travail où se construit aussi
la réputation du négociateur).
Lors de consultations ou de négociations, le diplomate
doit être en mesure de présenter sa position de manière
succincte, mettant l'accent sur l'essentiel de son message. Quand il s'agit de
participation à des conférences ou de présence à
des séances formelles, la présentation d'une position de
manière appropriée acquiert une importance encore plus grande.
S'il s'agit d'un discours préparé à l'avance, il est
indispensable de bien le présenter plus simplement et de bien le lire.
S'il arrive de prendre la parole sans texte rédigé à
l'avance, il va falloir posséder un certain talent d'improvisation, de
pouvoir parler de façon cohérente et compréhensible. Il
faut dire qu'au-delà de la communauté diplomatique réunie
au sein d'un pays ou d'une organisation multilatérale, la
société civile, les différentes organisations locales
représentent un terrain de choix pour connaître au public leur
pays. Le diplomate doit se rapprocher de se rapprocher de la
société civile afin de bâtir un solide avec celle-ci. Le
diplomate doit tenir présent à l'esprit que la
société civile représente un réseau mondial et que
ses composantes peuvent être une courroie de transmission de valeurs vers
l'opinion publique.
Pour Madame Myriam SAINT-PIERRE, diplomate,
Adjointe au Sous-directeur des Affaires Politiques à la Direction des
Nations Unies du MAEDI, la pratique, au Conseil de
Sécurité (CS) des Nations Unies,
voudrait que les décisions se prennent de façon consensuelle. Un
texte à adopter au CS, passe au crible de plusieurs étapes.
D'abord la phase de pré-négociation qui réunit les experts
techniques. A la suite de celle-ci, un draft est élaboré et
soumis à l'adhésion des partenaires. Le texte est ensuite
transmis à l'administration centrale pour avis et qui, à son
examine le projet en étroite collaboration avec la représentation
permanente de son pays. Les remarques formulées, les priorités et
les lignes rouges arrêtées mais la négociation ne peut pas
être clore tant que le principe de consensus n'est pas
cristallisé. En cas de blocage par rapport au véto imposé
par l'un des membres permanents, la stratégie voudrait que la
communauté internationale soit prise à témoin. D'où
la nécessité d'un encadrement du droit de véto (en cas de
crime de masse par exemple, on pourrait faire appel à un renoncement
volontaire et collectif du droit de véto) ainsi que d'une réforme
du CS qui cristallise une politique à double standard et laquelle a des
répercutions à travers le monde ( par exemple, 75% des questions
qui y sont débattues sont africaines).
Monsieur Arnaud MAGNIER, Conseiller
auprès du Secrétariat Général des Affaires
Européennes, s'est appesanti sur le processus de prise de
décision au sein de l'Union Européenne. A cet effet, il
a précisé qu'il y a donc, en son sein, un triangle institutionnel
composé ainsi qu'il suit :
Le Conseil européen est composé de 28 Chefs
d'Etat ou de Gouvernement des Etats membres, de son Président et du
Président de la Commission. Le Haut Représentant de l'Union pour
les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité
participe à ses travaux. Le Conseil européen définit les
orientations politiques générales et les grandes priorités
de l'Union européenne. Avec l'entrée en vigueur du Traité
de Lisbonne le
1e décembre 2009, il est devenu une institution
à part entière.
Le Conseil européen donne à l'Union les
impulsions nécessaires à son développement et en
définit les orientations et les priorités politiques
générales. Il n'exerce donc pas de fonction législative.
Le Conseil européen se réunit au moins deux fois par an,
généralement au siège du Conseil de l'Union
européenne, dans les locaux du bâtiment Justus Lipsius, à
Bruxelles. Sauf stipulation contraire dans les Traités, le Conseil
européen se prononce généralement par consensus. Dans
certains cas, il adopte ses décisions à l'unanimité ou
à la majorité qualifiée, selon ce que prévoit le
Traité. Le Président du Conseil européen, qui,
jusqu'à la fin 2009, était le Chef d'Etat ou de Gouvernement de
l'Etat membre qui assurait la présidence pour six mois, est
désormais désigné pour un mandat d'une durée de
deux ans et demi (renouvelable une seule fois) à l'issue d'un vote
à la majorité qualifiée du Conseil européen. En
exerçant désormais une fonction à temps plein, le
Président du Conseil européen acquiert un caractère
permanent.
De toutes les assemblées parlementaires
multinationales, le Parlement européen est le seul à être
élu au suffrage universel et, depuis le mois de juin 1979, il est le
seul organe de l'Union européenne à être élu
directement. Les membres du Parlement européen sont élus tous les
cinq ans. Les élections de juin 2009 ont coïncidé avec le
30e anniversaire des premières élections européennes au
suffrage universel. 736 Membres issus de 27 pays ont été
élus et siègent aujourd'hui au sein de groupes constitués
sur la base de l'affiliation politique plutôt que sur la base de la
nationalité. Les membres du Parlement européen sont élus
tous les cinq ans par les électeurs des 27 Etats membres de l'Union
européenne, au nom de ses 500 millions de citoyens. Les
Présidents du Parlement européen sont désignés pour
une durée de deux ans et demi, le mandat de cinq ans étant
normalement divisé entre les deux principaux partis politiques. Le
Parlement participe activement à la rédaction de la
législation européenne qui a un impact sur la vie quotidienne des
citoyens: protection de l'environnement, droits des consommateurs,
égalité des chances, transports ou libre circulation des
travailleurs, des capitaux, des services et des marchandises. Le Parlement est
également compétent, avec le Conseil, pour arrêter le
budget annuel de l'Union. Les travaux du Parlement sont importants car, dans de
nombreux domaines d'action, la législation européenne est
adoptée à la fois par le Parlement et le Conseil des ministres,
qui représente les États membres. Il prend des décisions
dans des domaines qui concernent tous les citoyens de l'Union
européenne. Le Parlement européen possède trois
sièges: en France, en Belgique et au Luxembourg: les sessions
plénières mensuelles, auxquelles assistent tous les MPE, se
tiennent à Strasbourg (France) ; le `siège du Parlement, les
réunions des commissions parlementaires et les sessions
plénières complémentaires se tiennent à Bruxelles
(Belgique); les services administratifs (le Secrétariat
général) sont installés à Luxembourg.
Le Conseil de l'Union européenne (souvent appelé
Conseil) se compose d'un représentant de chaque gouvernement national -
au niveau ministériel - et est l'institution européenne qui
représente les Etats membres. Au sein du Conseil, chaque Ministre est
habilité à engager son gouvernement durant les réunions et
répond politiquement de ses actes devant son propre parlement national,
ce qui garantit la légitimité démocratique des
décisions du Conseil. Le Conseil est le principal organe de
décision de l'UE. En codécision avec le Parlement, il peut
adopter, amender ou rejeter des lois (pouvoir législatif) émanant
de la Commission européenne. Les décisions du Conseil sont
généralement votées à la majorité
qualifiée. L'unanimité des voix reste cependant applicable dans
un nombre limité de domaines tels que la fiscalité et la
défense. Avec l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne,
la codécision est devenue la «procédure législative
ordinaire» pour les décisions dans la plupart des domaines
politiques. Autrement dit, ni le Parlement européen ni le Conseil ne
peuvent adopter une loi sans l'assentiment de l'autre institution.
La Commission européenne exerce le pouvoir
exécutif de l'Union européenne. Son rôle consiste à
proposer des lois, à mettre en oeuvre les décisions prises,
à veiller au respect des traités de l'UE et à assurer le
bon fonctionnement général de l'Union. Le terme
«Commission» est utilisé pour désigner aussi bien
l'institution que le Collège des Commissaires. Le Collège des
Commissaires (un par Etat membre), même si ces derniers sont
désignés par les Etats membres, ils ne représentent pas
leur pays au sein de la Commission. Ils sont supposés représenter
l'intérêt commun de l'Union européenne, et les
portefeuilles. Bien que l'initiative législative revienne à la
Commission européenne, ce sont le Conseil et le Parlement qui adoptent
les lois européennes. Dans certains cas, le Conseil peut agir seul.
D'autres institutions interviennent également dans le processus
décisionnel.
Les règles et les procédures de décision
au sein de l'UE sont définies dans les traités. Toute proposition
de nouvel acte législatif repose nécessairement sur un article
des traités (le droit primaire), qui constitue sa «base
juridique». Celle-ci détermine la procédure
législative à suivre. Les trois procédures principales
sont «la consultation», «l'avis conforme» et «la
codécision». La codécision est la procédure
décisionnelle la plus courante, également appelée
«procédure législative ordinaire» en vertu du
Traité de Lisbonne. Cette procédure de codécision
nécessite l'approbation officielle du Parlement et du Conseil. Les deux
organes sont sur un pied d'égalité et ont la possibilité
de proposer des amendements au texte. Depuis l'entrée en vigueur du
Traité de Lisbonne, le Parlement européen joue désormais
un rôle dans toutes les procédures législatives sont
attribués
S.E Nassif HITTI, Ambassadeur de la Ligue des
Etats Arabes à Rome et au Vatican, nous a entretenus sur le cas
de Ligue des Etats Arabes face aux défis actuels. Il pense que
les défis auxquels ces Etats font face aujourd'hui concernent leur
stabilité. Cette organisation s'attèle à quatre grands
conflits, à savoir : les conflits interétatiques
(classiques, faciles à gérer), les conflits asymétriques
(dégager les responsabilités, difficile à gérer),
les conflits intra-étatiques (à l'intérieur d'un Etat,
approche sociologique et non diplomatique) et les conflits multidimensionnels
(l'importance du conflit est fonction de la position
géostratégique des acteurs). Ce dernier cas est beaucoup plus
propre à la Syrie. A cet effet, il faut localiser le conflit afin de
trouver les voies et les moyens de l'endiguer. Cela nécessite une
approche globale qui consiste à ne pas faire une lecture exclusive de la
situation mais parallèle. Ce genre de conflit induit toujours un effet
de réputation et même transnational. La ligue fait ainsi face
à cinq obstacles majeurs : l'affaiblissement du refus
catégorique d'intervenir dans les affaires intérieur d'un Etat
(interdépendance) ; l'opposition à l'internationalisation
d'un conflit (arabisation de règlements) ; la peur de
l'ingérence extérieure (surtout fraternel) et la faiblesse
d'une culture de médiation diplomatique. Pour essayer de remédier
à ce dysfonctionnement, la ligue a prévu quelques méthodes
de médiations : l'anticipation (discrète et informelle), la
médiation à deux niveaux et en parallèle
(interne-externe), le forum multilatéral (assise thématique), la
médiation à composition variée (comité tripartite)
et la médiation de stabilisation. S'agissant du cas syrien, la ligue a
mis sur pied un système d'alerte, un comité de sage a
été créé, une banque des données disponible
et la ligue se penche actuellement sur une éventuelle création
d'un conseil de paix et de sécurité. Au regard de cette
volonté manifestée par la ligue pour affronter ces défis,
la grande difficulté demeure ces années lumières qui
existent entre la décision prise par les Etats membres et sont
application.
Monsieur Boris FALATAR, Coordonateur
Réponse aux pays en situation de crise, pense que, la mission, de
l'UNESCO dont le siège est à Paris, est
clairement défini dans l'Acte constitutif et stipule que :
«l'Organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et la
sécurité en resserrant, par l'éducation, la science et la
culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le respect universel de
la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés
fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de
religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les
peuples." Ainsi, la pratique du multilatéralisme constitue une
réalité en son, car chaque État dispose d'une seule voix
et l'importance du consensus est mise en exergue. S'agissant de la
négociation, elle se joue entre les grands États Petits
États et le rôle de la personnalité des Ambassadeurs compte
aussi. Ses principales activités sont : l'éducation, la
culture, les sciences exactes et naturelles, les sciences sociales et humaines,
la communication et l'information, diffusion du savoir, rencontres et
conférence, etc. Cette organisation dispose des Instituts et centres et
s'occupe des rapports et publications, des accords internationaux, des
conventions, recommandations et déclarations. C'est une organisation
intergouvernementale composée 195 États membres des Nations Unies
dont l'adhésion est automatique. S'agissant des États non membres
des Nations Unies, l'adhésion se fait par vote à la
majorité des 2/3. Pour ce qui est des membres associés, la
candidature est soumise par l'autorité compétente. Les
cotisations sont faites par les États membres et constituent son budget
ordinaire (budget+ ressources extrabudgétaires). La conférence
générale est constituée des représentants de tous
les Etats membres. Le conseil exécutif quant à lui est
composé des membres élus par la conférence
générale. Cette élection tient compte de la
diversité culturelle ainsi que d'une répartition
géographique équitable.
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