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Les nouvelles pratiques du métier de diplomate.

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par Jean Cottin Gelin KOUMA
ENA de Paris - Stage 2014
  

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CHAPITRE IV :

DIPLOMATIE ET MULTILATERALISME

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

Madame Clarisse GERARDIN, diplomate, Chef de Pole Institutions Economiques Internationales du MAEDI, s'agissant de la diplomatie et gouvernance économique internationale, estime que dans tous les lieux se déploient des stratégies économiques menées ou encadrées par des diplomates, en parallèle ou en partenariat avec des acteurs privés. Car dans le champ multilatéral, la diplomatie économique n'est plus réservée aux états. La diplomatie économique multilatérale a pris une dimension véritablement nouvelle avec le développement de la mondialisation. La diplomatie économique consiste en un ensemble d'activités visant les méthodes et procédés de la prise internationale de décisions et relatives aux activités économiques transfrontières dans le monde réel. Elle a comme champs d'action le commerce, l'investissement, les marchés internationaux, les migrations, l'aide, la sécurité économique et les institutions qui façonnent l'environnement international, et comme instruments les relations, la négociation, l'influence. Tous ces champs relèvent aujourd'hui au moins pour partie de la sphère multilatérale, qui s'est en outre élargie à d'autres sujets, comme nous le verrons. la diplomatie actuelle est désormais caractérisée par un multilatéralisme institutionnalisé croissant visant un ordre international plus fort, soit en améliorant la coopération entre états

Ainsi, depuis 1990, le monde a connu 42 crises financières et monétaires. D'autres crises, comme les crises alimentaires et énergétiques qui reviennent au premier plan aujourd'hui nous rappellent notre interdépendance. Au delà, nous faisons face à un problème plus général qui sont les déséquilibres économiques mondiaux, des balances des paiements, des réserves de change, et bien sûr la question des dettes publiques, ainsi qu'à des défis globaux comme le changement climatique ou l'énergie. La création du G20 au niveau des Chefs d'État et de Gouvernement comme « principal forum de coopération économique internationale », au sommet de Pittsburgh en 2009, dans un contexte de crise, est une première réponse à ces défis. Alors que nous voyons se mettre en place un multilatéralisme à plusieurs vitesses, avec une coexistence de « clubs » de différents formats tels que le G7 (le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), G8 (le groupe des huit pays les plus industrialisés que sont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et le Canada), G20 (le groupe des vingt pays les plus industrialisés que sont de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de l'Arabie Saoudite, de l'Argentine, de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la Chine, de la Corée du Sud, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Turquie et de l'Union européenne), BRICS (le groupe des pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), IBSA (le forum qui regroupe l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud ) ; se pose la question des enceintes pertinentes de gouvernance de la mondialisation. Quatre principes semblent devoir structurer la nouvelle architecture qui se met en place :

Une gouvernance internationale plus représentative des nouvelles réalités économiques :le G20, dont les membres représentent 85% du PIB mondial et 2/3 de la population de la planète, a déjà conduit à des progrès importants dans la réforme de la gouvernance mondiale, puisqu'il a été à l'origine d'accords en 2010 sur la réforme du Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM), qui ont permis une représentation de ces institutions plus conforme aux nouvelles réalités économiques mondiales.

Une gouvernance économique internationale plus efficace :le G20 dispose d'une puissance d'impulsion inégalée, d'une capacité de réaction rapide et de mise en cohérence des priorités. Depuis le sommet de Londres en avril 2009, il a su retourner la confiance dans un contexte de panique. Il a permis d'éviter le piège du protectionnisme alors que les tentations étaient fortes. Il a engagé un vaste programme de régulation financière qui est mis en oeuvre. Il s'est attaqué avec succès aux paradis fiscaux.

Une gouvernance internationale plus inclusive : par leur composition universelle, par leur capacité à croiser tous les sujets de la mondialisation, les Nations Unies ont un rôle irremplaçable à jouer, en partenariat avec les institutions de Bretton Woods, en contribuant à la définition d'une approche équilibrée entre les dimensions économique, sociale et environnementale du développement. Plus généralement, le rôle du G20 n'est pas contradictoire avec la prééminence des Nations Unies dans les relations internationales. Le G20 est en effet un forum informel qui n'entend pas se substituer à l'enceinte des Nations Unies, qui est l'enceinte la plus universelle, mais son histoire récente a montré qu'il peut apporter un leadership essentiel.

Une gouvernance internationale plus sociale : la prise en compte de la dimension sociale de la mondialisation a été trop longtemps négligée et la France souhaite désormais que cette dimension soit prise en compte par l'ensemble des organisations internationales, qu'il s'agisse des institutions financières ou de l'OMC.

En somme, pour mener à bien ses travaux, le G20 s'appuie sur l'expertise technique d'organisations internationales, notamment du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM), de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l'Organisation internationale du travail (OIT), de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et du Conseil de stabilité financière (CSF).

Dans cette rubrique

Le groupe des vingt pays les plus industrialisés que sont de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de l'Arabie Saoudite, de l'Argentine, de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la Chine, de la Corée du Sud, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Turquie et de l'Union européenne.

A titre illustratif, le cas de l'OCDE nous a été esquissé par Monsieur Patrick VAN HAUTE, Directeur au Secrétariat général et du Conseil exécutif de cette institution. La mission de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) est de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde. Elle offre aux gouvernements un forum où ils peuvent conjuguer leurs efforts, partager leurs expériences et chercher des solutions à des problèmes communs. Elle cherche à comprendre le moteur du changement économique, social et environnemental afin de mesurer la productivité et les flux mondiaux d'échanges et d'investissement. Elle analyse et compare les données afin de prédire les tendances à venir. Elle établit aussi des normes internationales dans un grand nombre de domaines, de l'agriculture à la fiscalité en passant par la sécurité des produits chimiques.

De manière générale, les efforts de l'OCDE visent surtout à aider les gouvernements dans quatre domaines principaux, à savoir : la restauration de la confiance dans les marchés ainsi que les institutions et les entreprises, cela exige des meilleures réglementations et une gouvernance plus efficace à tous les niveaux ; le rétablissement des finances publiques saines qui sont à la base de la croissance économique durable de demain ; la stimulation de nouvelles sources de croissance à travers l'innovation, des stratégies de « croissance verte » respectueuses de l'environnement et le développement des économies émergentes et enfin, l' acquisition des compétences nécessaires aux emplois de demain et à un travail productif et satisfaisant.

Monsieur Florian ESCUDE, diplomate, Adjoint au Sous-directeur des Affaires Economiques Internationales à la Direction des Entreprises et de l'Economie internationale du MAEDI, dans son exposé intitulé « le rôle des diplomates dans le soutien aux entreprises », est parti de deux notions fondamentales de la diplomatie économique, à savoir : l'attractivité et la compétitivité. Par la suite, il a évoqué les outils mis en place en vue de l'opérationnalisation des objectifs propres à la diplomatie économique, à l'instar de la diplomatie culturelle, la diplomatie de l'enseignement supérieur, le commerce extérieur et le tourisme. Dans son action internationale au service de l'enseignement supérieur, le diplomate doit se focaliser dans une logique de rayonnement et d'attractivité, à travers la formation des jeunes élites, la construction de réseaux et partenariats scientifiques, les préoccupations au développement durable. Il s'agit donc principalement d'accompagner l'action des entreprises en direction des jeunes élites étrangères, de soutenir l'ambition internationale des entreprises, d'encourager les meilleurs étudiants étrangers dans leur volonté de partage de savoirs et de compétences au meilleur niveau, d'accroître les moyens d'action d'un pays à travers ses établissements d'enseignement supérieur dans le cadre de la mondialisation.

En France, a t-il indiqué, grâce au dispositif « Quai d'Orsay / Entreprises », le MAEDI co-finance des bourses avec des entreprises françaises auxquels leurs succès industriels et économiques, notamment dans les technologies de pointe, assurent une présence reconnue sur la scène internationale, comme avec d'autres, dont le développement au-delà de nos frontières est plus récent : partenaires pour l'excellence, ils favorisent et développent ensemble l'accueil en France d'étudiant(e)s étrangers issus des meilleurs établissements d'études de leur pays d'origine. Pour ouvrir à ces étudiant(e)s l'accès, dans les meilleures conditions possibles, à un cursus d'études supérieures dans un établissement d'enseignement supérieur français de renom, en lien direct avec le monde professionnel, le dispositif « Quai d'Orsay / Entreprises » propose aux entreprises des conventions de partenariat permettant d'associer les moyens du ministère des Affaires étrangères à ceux du secteur privé, de Grandes Écoles et Universités françaises renommées.

Le MAEDI assure la coordination de ces partenariats, s'engage à l'étranger dans l'information en direction des meilleurs étudiants des établissements locaux sur chacun des programmes de bourses, apporte l'expertise de son réseau de coopération culturelle et scientifique, et attribue aux lauréat(e)s le statut de Boursier du Gouvernement français à travers la couverture sociale et les avantages qui s'y attachent (facilités de demande de visa, activités culturelles, etc.) ; il propose également aux boursiers des cours de français intensifs avant leur départ, dispensés dans leur pays d'origine au sein des Instituts français et des Alliances françaises.

Les entreprises allouent à chaque étudiant(e) une bourse de vie, un tutorat au sein de l'entreprise et un accompagnement en fin de cursus pour l'orientation de sa carrière, pouvant aller jusqu'au recrutement. L'accueil au sein de nos meilleurs établissements d'enseignement supérieur d'étudiants étrangers qui formeront demain les élites de leurs pays est un atout majeur, que le ministère entend garantir et amplifier : il renforce l'attractivité de la France et la qualité des échanges internationaux avec le concours actif d'entreprises françaises pleinement engagées dans cette dynamique.

Monsieur Philippe GAUTIER, Directeur Général du MEDEF International s'est penché sur la diplomatie des entreprises : le rôle des acteurs économiques privés. D'entre de jeu, il a fait savoir que le MEDEF international contribue, depuis 25 ans avec les sociétés qui ont une expertise internationale, dans le développement de la diplomatie économique française mais privée. La réussite économique des entreprises privées se fait par une entente avec l'Etat. Il s'agit de bien travailler en amont avec les pouvoirs publics, d'avoir une bonne approche avec les réseaux et de pouvoir travailler en groupe. A cet effet, les ambassades harmonisent de façon appréciable cette compréhension ainsi que des méthodes de travail en commun entre les réseaux publics et privés. A titre illustratif, le MEDEF International élabore le programme économique qui accompagne la visite du Chef de l'Etat français à l'étranger et sélectionne aussi les entreprises françaises qui doivent y prendre part.

Monsieur Jean-Marc CHATAIGNER, diplomate, Directeur Général Adjoint de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats du MAEDI, nous a édifiés sur la diplomatie du développement. Dans son propos introductif, il nous a rappelé que la pauvreté est une histoire ancienne qui n'a jamais cessé de préoccuper l'humanité. D'où la nécessité de mettre en oeuvre des mécanismes pouvant contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations. Avec la prise en compte des problèmes écologiques causés par l'activité humaine dès la fin des années 1960, la préoccupation du diplomate a consisté à réguler la gestion des ressources et la mise en place des Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD) constitue une illustre évidente à cette avancée. En plus, dans un environnement de plus en plus complexe avec des contraintes financières pesantes au nord, un modèle de globalisation libérale s'est répandu, les fractures nord-sud se sont accrues (pauvreté absolue, pauvreté relative), des impératifs de développement durable s'imposent (environnement, croissance soutenable, le sociétal), une différenciation s'est accrue au sud (nouveaux pays émergents, Etats fragiles) et l'on a pu constater un retour du politique (préoccupation sécuritaires, hégémonie américaine). Cette complexification des enjeux dans un monde globalisé induit des finalités par rapport à l'Aide Publique au Développement (APD), à savoir : la dimension géostratégique de l'aide (gestion et prévention des conflits), la solidarité (problématiques sociales), le développement économique, la régulation de la mondialisation. De ce point de vue, il y a une conception dichotomique de l'APD tournant autour des ambitions et des contradictions. Dans un monde où il y a en même temps des stratégies de pouvoir des pays donateurs (commerce, investissement, clientélisme politique) et des pays bénéficiaires (recherche d'indépendance et d'allégeance, basculement, corruption) ; les objectifs du OMD prennent divers chemins pour ce qui concerne leur réalisation.

De manière générale, l'homme étant au coeur des politiques de développement, les bailleurs de fonds se sont davantage investis dans le financement des projets de développement. Cependant, le constat qui se dégage aujourd'hui est que, malgré ces efforts, les OMD sont loin d'être atteints dans plusieurs pays en 2015, à l'instar de ceux de l'Afrique subsaharienne et les Etats fragiles. A cet effet, les Nations Unies ont, d'ores et déjà, engagé une série de consultations post-2015 ont été engagées, visant à définir le cadre et le contenu du futur agenda sur les nouveaux défis de développement.

Monsieur François HUYGHE, chercheur, Directeur de la recherche à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques a partagé avec nous la question de la diplomatie économique : stratégies d'influence et réseaux. Il estime que, depuis toujours, les diplomates ont exercé des missions économiques et que celles-ci visent à : augmenter la puissance d'un Etat en renforçant sa domination structurelle dans certains domaines sur les autres ;à gagner des marchés à travers l'expansion culturelle ; à garder un contrôle sur les territoires c'est-à-dire les zones d'influence.

La pratiques de l'influence va plus loin que le lobbying : elle repose sur des stratégies de relations et de conviction de long terme, de lancement d'idées, en amont de l'ouverture de discussions officielles et parce que celles-ci ont été anticipées(ou délibérément voulues), reposant sur des alliances entre acteurs clés, de préférence de natures diverses. Toute la gamme est ouverte, de la coordination entre Etat et entreprises, entre celles-ci et ONG ou think tanks, ou entre eux tous, ces acteurs étant si possible de nationalité différente. Les alliances sont évidemment variables dans le temps et selon les sujets. En mode défensif, il faut donc identifier en amont les doctrines et concepts nouveaux émis par nos partenaires concurrents. il faut repérer ces actions de préférence avant même qu'elles ne soient parvenues dans les enceintes internationales.

S'appuyant sur une connaissance aussi parfaite que possible du terrain de jeu, de ses risques, de ses menaces et de ses opportunités, l'influence est le stade le plus abouti de l'intelligence économique. elle procède par des interventions ciblées et coordonnées. il ne faut pas toujours réagir et se défendre, mais aussi prendre l'initiative. Beaucoup d'Etats se sont dotés de cellules qui au plus haut niveau orientent ces actions. À noter que l'influence est liée à l'image, affirmation particulièrement vérifiée dans les enceintes multilatérales. La capacité d'influence d'un acteur est certes fonction d'abord de la pertinence de sa méthode et des contenus qu'il présente, mais elle peut être renforcée ou affaiblie par une image ou une réputation médiocres, qu'il s'agisse d'un état ou d'une entreprise. Pour ces dernières, y compris multinationales de très grande taille et puissance, l'image de leur pays d'origine peut constituer un avantage ou un inconvénient. La diplomatie économique est bien plus large que l'appui aux contrats internationaux. À côté de la défense et de la promotion des produits et services, la compétition multilatérale des modèles, valeurs, standards et normes devient un objectif fort des diplomaties étatiques. Ces nouveaux défis impliquent un

Etat à la fois en phase avec les acteurs économiques et sociaux et sachant fixer des priorités d'intérêt général à long terme et les tenir, quelle que soit la couleur du pouvoir en place. Avec la mondialisation, le champ, les acteurs et les institutions de la diplomatie multilatérale s'élargissent et se multiplient considérablement, tandis que ses pratiques sont aujourd'hui impactées par la société globale de l'information et par les méthodes d'intelligence et d'influence. Les Etats ont dû s'adapter à cette nouvelle donne. L'intervention croissante des acteurs privés et associatifs pose des questions cruciales concernant la souveraineté des états et, surtout, le mode d'élaboration de la règlementation. L'action de la France en matière de diplomatie culturelle a consisté, depuis le XIXème siècle, à une série d'instruments d'influence et de diffusion de sa culture pour son rayonnement à travers le monde. Cinquième puissance économique du monde, la France a estimé, comme toutes les autres puissances, qu'il est difficile de ne pas associer l'influence culturelle à ce statut. C'est ainsi que l'attractivité de la France se manifeste à travers sa langue parlée par plus de deux cent millions de locuteurs dans le monde, ses établissements, alliances, instituts, centres implantés partout, l'audiovisuel qui renforce son influence, l'archéologie qui montre sa supériorité, la coopération en matière de soutien universitaire et scientifique qui est attractive, le tourisme, etc.

Monsieur Valery FRELAND, Diplomate, Directeur adjoint de la Coopération Culturelle, Universitaire et de la Recherche du MAEDI a exposé sur la diplomatie et rayonnement culturel. Il considère la diplomatie culturelle comme étant un aspect déterminant de la diplomatie. Elle est politique en ce sens qu'elle vise, à travers l'influence, des objectifs politiques et économiques. C'est un facteur de transaction vers les activités économiques. Ses enjeux concernent la mobilisation des échanges (exception culturelle-diversité culturelle), le numérique (diffusion-commercialisation), la concurrence (prolifération d'acteurs). La culture n'est devenue réellement une arme diplomatique qu'après la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, la conduite d'une stratégie d'influence ne saurait aujourd'hui négliger la dimension culturelle, c'est-à-dire l'affirmation de sa présence par l'intermédiaire d'une langue, de valeurs ou de références. Les réseaux diplomatiques constituent à ce titre le vecteur privilégié de l'action culturelle à l'étranger et permettent également de développer l'action scientifique et technique. Le rayonnement d'un pays passe aussi par l'envoi d'artistes à l'étranger ou l'accueil d'artistes étrangers qui, de retour dans leur pays, peuvent susciter des désirs d'échanges culturels chez leurs concitoyens. Il se traduit en outre par la production d'événements artistiques majeurs. Il participe de la diplomatie d'influence. Il faut promouvoir tous les arts, les anciens, les nouveaux, les plastiques, les musicaux, tous les enseignements, les généraux et les techniques, les scientifiques et les littéraires, les secondaires et les supérieurs. Il arrive que l'ambassadeur se fasse impresario ; il contacte l'artiste directement, trouve le moyen d'assurer son voyage, de découvrir le lieu où il peut intervenir, prend en charge la publicité, entre en contact avec la presse. En matière d'enseignement supérieur, il s'agit d'attirer des étudiants étrangers, puis de former les élites locales. Les références culturelles et économiques acquises par ces élites durant leurs études les conduiront à nouer des contacts avec des réseaux qu'elles pourront solliciter au cours de leur parcours professionnel, ces derniers pouvant, de leur côté, chercher à fidéliser ces contacts. La participation au financement de projets de recherche procède du même esprit.

Monsieur Michel SAUQUET, Président de la Plateforme Française d'Education au Développement et à la Solidarité Internationale nous a entretenus sur la pratique diplomatique et interculturalité. Nous avons pu retenir de son propos que, dans toute action de coopération ou de négociation, il faut une prise en compte des différences et des similitudes qui caractérisent chaque partie prenante. Selon lui, la négociation n'est pas une technique pour faire passer à tout prix ses propres objectifs, mais plutôt une démarche permettant de passer du « ou » au « et ». Le « ou » c'est notre méthode, notre culture, nos valeurs, c'est-à-dire la pensée du tout ou rien ; tandis que le « et » c'est dire nos points de départ sont différents mais nous sommes ensemble dans telle ou telle situation. Chacun doit se poser la question de savoir comment combiner nos approches pour s'entendre sur un minimum de valeurs et de techniques communes ? Cet exercice a suscité en nous, une attitude de curiosité et de doute, non pas en partant du principe que tout est différence ou que toute différence a de sources culturelles. Chacun de nous a pu partager sa culture aux autres et nous avons dégagé l'impact de celle-ci dans les pratiques diplomatiques.

Monsieur Didier CANESSE, Directeur Adjoint du Centre de Crise du MAEDI, parlant de la diplomatie et gestion de crise ou la diplomatie d'urgence, estime que l'Etat a vocation d'intervenir le premier en case de crise, compte tenu du fait que tous les autres acteurs ne disposent pas souvent assez de moyens matériels pour le faire. La finalité de la réponse au crise consiste à mettre en protection, à prendre toutes les mesures permettant de venir au secours des populations concernées. Généralement, les Organisations Non Gouvernementales sont impliquées au premier plan en ce qui concerne l'aide humanitaire. S'agissant du Centre de Crise, le MAEDI dispose d'un outil de gestion de crise qui permet de suivre l'évolution des risques et des menaces, et, dans un certain nombre de cas, de déclencher des opérations de secours. Le Centre de crise est compétent pour les crises qui mettent en danger la sécurité des Français à l'étranger comme pour les crises à caractère humanitaire. Il assure à cet égard quatre grandes missions : une veille mondiale 24 heures sur 24 ; l'analyse et le suivi des situations d'urgence ; la préparation des plans de réponse des autorités françaises ; la conduite des opérations sur les théâtres de crise. Ce centre est aussi un pôle de partenariat extrêmement actif pour tous ceux qui, à un titre ou à un autre, font face à des situations de crise. Il a cité en exemple, le cas des français enlevés dans le nord du Cameroun et s'est félicité de la réussite de ces opérations grâce à l'appui et au concours du Gouvernement camerounais.

Monsieur Bernard GALLET, Directeur Général de Cités Unies France, à travers le thème sur la diplomatie des villes et des territoires, a défini la diplomatie des villes comme étant l'outil des gouvernements locaux et de leurs associations en vue de la promotion de la cohésion sociale, de la prévention des conflits, de la reconstruction post-conflit, dans le but de créer un environnement stable dans lequel les citoyens peuvent vivre ensemble dans la paix, la démocratie et la prospérité. Ainsi, pour éviter que les guerres reviennent, il a été mis sur pied le modèle de jumelage qui permet aux différentes localités de coopérer.

Les villes coopèrent dans de multiples réseaux, constituant une autre scène diplomatique, qui se différencie de celle animée par les Etats. Cités Unies plaide à cet effet pour une internationalisation de l'action des collectivités territoriales, car on ne saurait faire une politique locale sans avoir une ouverture à l'international. On peut également mentionner le réseau Eurocités qui réunit plus d'une centaine de grandes villes europpéennes.et réunis par l'association internationale ; Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), ce dernier qui, aujourd'hui, constitue le principal réseau global de villes et de gouvernements locaux. Elle est née en 2004 de la fusion de l a Fédération mondiale des cités unies (FMCU) francophone, et de l'International Union of Local Authorities (IULA) anglophone.

Il a conclu en soulevant deux préoccupations majeures qui coûteront chères à l'agenda mondial, à savoir : les changements climatiques et la fragilité des Etats. Ces sujets poseront certainement les problèmes de déplacement des populations, leur réinstallation et la reconstruction des cités. D'où la nécessité de renforcer l'action internationale des communes.

Monsieur Bernard PIGNEROL, Délégué Général aux Affaires Internationales de la Ville de Paris, nous a entretenus sur l'action internationale des collectivités territoriales en s'appuyant le cas de Paris. Il a évoqué les raisons pour lesquelles Paris agit sur la scène internationale : c'est une ville par laquelle les immigrés arrivent (une tradition d'accueil, de multiculturalisme), ville refuge pour les questions de droits de l'homme, il ya une forme d'internationalisme voulu avec l'intégration européenne, les maires de Paris sont des grands dirigeants politiques, la tradition république voudrait que le Maire de Paris soit le protecteur du Chef de l'Etat, tout Chef de l'Etat nouvellement élu rend visite au Maire de Paris y compris tout Chef d'Etat invité.

Il y a aussi trois domaines sur lesquels Paris agit sur la scène internationale : les valeurs (françaises, démocratiques), la solidarité (aide d'urgence, assainissement, potabilisation, lutte contre le sida, programmes de santé publique, urbanisme) et les échanges (bonnes pratiques). Pour un budget destiné à l'internationalisation de la ville de Paris évalué à sept (07) millions d'euros, le constat qui se dégage est qu'une véritable diplomatie des villes s'est mise en place depuis une dizaine d'années.

Monsieur Vincent SKOROKHODOFF, expert, Gérant de Sarl Vecteurs, dans « manager une équipe », nous a fait savoir que le monde dans lequel nous évoluons est de plus en plus complexe (complexité d'acteurs, d'enjeux, de temporalités et d'objectifs). Loin d'être stable, notre environnement professionnel est soumis à des contraintes, des incertitudes, des injonctions paradoxales. Le rôle du manager est de comprendre l'environnement dans lequel évolue son institution. Il doit décider en conscience et avec tout le discernement nécessaire au regard de cette complexité. Auprès de son équipe, il doit conduire celle-ci vers les objectifs fixés et de les rendre plus performants, à travers la motivation et la responsabilisation. Un bon manager c'est celui qui fait évoluer son équipe vers la culture du résultat. Il doit s'assurer de l'application des règles déontologique au sein de son équipe et y instaurer une pratique éthique. Il doit savoir gérer son temps, entre urgence et anticipation afin de pouvoir prendre au bon moment la décision la plus adaptée. Enfin, un bon manager est celui qui consulte, qui se concerte avec son équipe, qui gère les difficultés de ses collaborateurs, qui joue le rôle d'accompagnateur (exemplarité, rigueur, confiance). Pour opérationnaliser tous ces acquis, nous avons été soumis au jeu de rôles manager/collaborateur dans différentes situations.

Par ailleurs, l'exposant nous a entretenus sur la négociation diplomatique. L'expérience de la négociation est vraiment au centre de l'activité. Cette activité multilatérale est un changement de position dans les chaînes d'interdépendances qui relient l'Etat aux organisations internationales ; l'accès à une position nodale, de représentant, de délégué ; une position carrefour, de filtrage, de confrontation d'attentes parfois difficiles à concilier. La négociation continue, permanente, obsessionnelle (dans les réunions, dans les couloirs, au téléphone, dans les restaurants, dans les soirées) est un impératif structurel. L'information et l'expérience permettent au diplomate d'évaluer le champ de la négociation. Il y a des bornes qu'il ne faut pas dépasser, au risque de perdre du crédit et des chances de conclure. Dans les négociations multilatérale, les limites infranchissables (même si elles peuvent évoluer), sont les  lignes rouges.

Les  lignes rouges  correspondent, aux limites du périmètre de négociation sur lesquelles il n'y a pas de prise. Il est vrai que tout le travail du négociateur consiste à tenter de déplacer, à son avantage, le champ de la négociation et l'exercice est d'autant plus subtil qu'il doit être mené simultanément sur trois tableaux au moins, qui ont chacun leurs propres caractéristiques (en termes de langage, de mode d'action, d'équilibre des rapports de force...) : le jeu de la capitale (celui des instructions et bien souvent aussi de l'avenir professionnel du diplomate), le jeu de la représentation permanente (où se durcit, entre collègues, avec l'ambassadeur et son adjoint, la représentation du possible et du souhaitable) et le jeu multilatéral (celui des groupes de travail où se construit aussi la réputation du négociateur).

Lors de consultations ou de négociations, le diplomate doit être en mesure de présenter sa position de manière succincte, mettant l'accent sur l'essentiel de son message. Quand il s'agit de participation à des conférences ou de présence à des séances formelles, la présentation d'une position de manière appropriée acquiert une importance encore plus grande. S'il s'agit d'un discours préparé à l'avance, il est indispensable de bien le présenter plus simplement et de bien le lire. S'il arrive de prendre la parole sans texte rédigé à l'avance, il va falloir posséder un certain talent d'improvisation, de pouvoir parler de façon cohérente et compréhensible. Il faut dire qu'au-delà de la communauté diplomatique réunie au sein d'un pays ou d'une organisation multilatérale, la société civile, les différentes organisations locales représentent un terrain de choix pour connaître au public leur pays. Le diplomate doit se rapprocher de se rapprocher de la société civile afin de bâtir un solide avec celle-ci. Le diplomate doit tenir présent à l'esprit que la société civile représente un réseau mondial et que ses composantes peuvent être une courroie de transmission de valeurs vers l'opinion publique.

Pour Madame Myriam SAINT-PIERRE, diplomate, Adjointe au Sous-directeur des Affaires Politiques à la Direction des Nations Unies du MAEDI, la pratique, au Conseil de Sécurité (CS) des Nations Unies, voudrait que les décisions se prennent de façon consensuelle. Un texte à adopter au CS, passe au crible de plusieurs étapes. D'abord la phase de pré-négociation qui réunit les experts techniques. A la suite de celle-ci, un draft est élaboré et soumis à l'adhésion des partenaires. Le texte est ensuite transmis à l'administration centrale pour avis et qui, à son examine le projet en étroite collaboration avec la représentation permanente de son pays. Les remarques formulées, les priorités et les lignes rouges arrêtées mais la négociation ne peut pas être clore tant que le principe de consensus n'est pas cristallisé. En cas de blocage par rapport au véto imposé par l'un des membres permanents, la stratégie voudrait que la communauté internationale soit prise à témoin. D'où la nécessité d'un encadrement du droit de véto (en cas de crime de masse par exemple, on pourrait faire appel à un renoncement volontaire et collectif du droit de véto) ainsi que d'une réforme du CS qui cristallise une politique à double standard et laquelle a des répercutions à travers le monde ( par exemple, 75% des questions qui y sont débattues sont africaines).

Monsieur Arnaud MAGNIER, Conseiller auprès du Secrétariat Général des Affaires Européennes, s'est appesanti sur le processus de prise de décision au sein de l'Union Européenne. A cet effet, il a précisé qu'il y a donc, en son sein, un triangle institutionnel composé ainsi qu'il suit :

Le Conseil européen est composé de 28 Chefs d'Etat ou de Gouvernement des Etats membres, de son Président et du Président de la Commission. Le Haut Représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité participe à ses travaux. Le Conseil européen définit les orientations politiques générales et les grandes priorités de l'Union européenne. Avec l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne le

1e décembre 2009, il est devenu une institution à part entière.

Le Conseil européen donne à l'Union les impulsions nécessaires à son développement et en définit les orientations et les priorités politiques générales. Il n'exerce donc pas de fonction législative. Le Conseil européen se réunit au moins deux fois par an, généralement au siège du Conseil de l'Union européenne, dans les locaux du bâtiment Justus Lipsius, à Bruxelles. Sauf stipulation contraire dans les Traités, le Conseil européen se prononce généralement par consensus. Dans certains cas, il adopte ses décisions à l'unanimité ou à la majorité qualifiée, selon ce que prévoit le Traité. Le Président du Conseil européen, qui, jusqu'à la fin 2009, était le Chef d'Etat ou de Gouvernement de l'Etat membre qui assurait la présidence pour six mois, est désormais désigné pour un mandat d'une durée de deux ans et demi (renouvelable une seule fois) à l'issue d'un vote à la majorité qualifiée du Conseil européen. En exerçant désormais une fonction à temps plein, le Président du Conseil européen acquiert un caractère permanent.

De toutes les assemblées parlementaires multinationales, le Parlement européen est le seul à être élu au suffrage universel et, depuis le mois de juin 1979, il est le seul organe de l'Union européenne à être élu directement. Les membres du Parlement européen sont élus tous les cinq ans. Les élections de juin 2009 ont coïncidé avec le 30e anniversaire des premières élections européennes au suffrage universel. 736 Membres issus de 27 pays ont été élus et siègent aujourd'hui au sein de groupes constitués sur la base de l'affiliation politique plutôt que sur la base de la nationalité. Les membres du Parlement européen sont élus tous les cinq ans par les électeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne, au nom de ses 500 millions de citoyens. Les Présidents du Parlement européen sont désignés pour une durée de deux ans et demi, le mandat de cinq ans étant normalement divisé entre les deux principaux partis politiques. Le Parlement participe activement à la rédaction de la législation européenne qui a un impact sur la vie quotidienne des citoyens: protection de l'environnement, droits des consommateurs, égalité des chances, transports ou libre circulation des travailleurs, des capitaux, des services et des marchandises. Le Parlement est également compétent, avec le Conseil, pour arrêter le budget annuel de l'Union. Les travaux du Parlement sont importants car, dans de nombreux domaines d'action, la législation européenne est adoptée à la fois par le Parlement et le Conseil des ministres, qui représente les États membres. Il prend des décisions dans des domaines qui concernent tous les citoyens de l'Union européenne. Le Parlement européen possède trois sièges: en France, en Belgique et au Luxembourg: les sessions plénières mensuelles, auxquelles assistent tous les MPE, se tiennent à Strasbourg (France) ; le `siège du Parlement, les réunions des commissions parlementaires et les sessions plénières complémentaires se tiennent à Bruxelles (Belgique); les services administratifs (le Secrétariat général) sont installés à Luxembourg.

Le Conseil de l'Union européenne (souvent appelé Conseil) se compose d'un représentant de chaque gouvernement national - au niveau ministériel - et est l'institution européenne qui représente les Etats membres. Au sein du Conseil, chaque Ministre est habilité à engager son gouvernement durant les réunions et répond politiquement de ses actes devant son propre parlement national, ce qui garantit la légitimité démocratique des décisions du Conseil. Le Conseil est le principal organe de décision de l'UE. En codécision avec le Parlement, il peut adopter, amender ou rejeter des lois (pouvoir législatif) émanant de la Commission européenne. Les décisions du Conseil sont généralement votées à la majorité qualifiée. L'unanimité des voix reste cependant applicable dans un nombre limité de domaines tels que la fiscalité et la défense. Avec l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, la codécision est devenue la «procédure législative ordinaire» pour les décisions dans la plupart des domaines politiques. Autrement dit, ni le Parlement européen ni le Conseil ne peuvent adopter une loi sans l'assentiment de l'autre institution.

La Commission européenne exerce le pouvoir exécutif de l'Union européenne. Son rôle consiste à proposer des lois, à mettre en oeuvre les décisions prises, à veiller au respect des traités de l'UE et à assurer le bon fonctionnement général de l'Union. Le terme «Commission» est utilisé pour désigner aussi bien l'institution que le Collège des Commissaires. Le Collège des Commissaires (un par Etat membre), même si ces derniers sont désignés par les Etats membres, ils ne représentent pas leur pays au sein de la Commission. Ils sont supposés représenter l'intérêt commun de l'Union européenne, et les portefeuilles. Bien que l'initiative législative revienne à la Commission européenne, ce sont le Conseil et le Parlement qui adoptent les lois européennes. Dans certains cas, le Conseil peut agir seul. D'autres institutions interviennent également dans le processus décisionnel.

Les règles et les procédures de décision au sein de l'UE sont définies dans les traités. Toute proposition de nouvel acte législatif repose nécessairement sur un article des traités (le droit primaire), qui constitue sa «base juridique». Celle-ci détermine la procédure législative à suivre. Les trois procédures principales sont «la consultation», «l'avis conforme» et «la codécision». La codécision est la procédure décisionnelle la plus courante, également appelée «procédure législative ordinaire» en vertu du Traité de Lisbonne. Cette procédure de codécision nécessite l'approbation officielle du Parlement et du Conseil. Les deux organes sont sur un pied d'égalité et ont la possibilité de proposer des amendements au texte. Depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, le Parlement européen joue désormais un rôle dans toutes les procédures législatives sont attribués

S.E Nassif HITTI, Ambassadeur de la Ligue des Etats Arabes à Rome et au Vatican, nous a entretenus sur le cas de Ligue des Etats Arabes face aux défis actuels. Il pense que les défis auxquels ces Etats font face aujourd'hui concernent leur stabilité. Cette organisation s'attèle à quatre grands conflits, à savoir : les conflits interétatiques (classiques, faciles à gérer), les conflits asymétriques (dégager les responsabilités, difficile à gérer), les conflits intra-étatiques (à l'intérieur d'un Etat, approche sociologique et non diplomatique) et les conflits multidimensionnels (l'importance du conflit est fonction de la position géostratégique des acteurs). Ce dernier cas est beaucoup plus propre à la Syrie. A cet effet, il faut localiser le conflit afin de trouver les voies et les moyens de l'endiguer. Cela nécessite une approche globale qui consiste à ne pas faire une lecture exclusive de la situation mais parallèle. Ce genre de conflit induit toujours un effet de réputation et même transnational. La ligue fait ainsi face à cinq obstacles majeurs : l'affaiblissement du refus catégorique d'intervenir dans les affaires intérieur d'un Etat (interdépendance) ; l'opposition à l'internationalisation d'un conflit (arabisation de règlements) ; la peur de l'ingérence extérieure (surtout fraternel) et la faiblesse d'une culture de médiation diplomatique. Pour essayer de remédier à ce dysfonctionnement, la ligue a prévu quelques méthodes de médiations : l'anticipation (discrète et informelle), la médiation à deux niveaux et en parallèle (interne-externe), le forum multilatéral (assise thématique), la médiation à composition variée (comité tripartite) et la médiation de stabilisation. S'agissant du cas syrien, la ligue a mis sur pied un système d'alerte, un comité de sage a été créé, une banque des données disponible et la ligue se penche actuellement sur une éventuelle création d'un conseil de paix et de sécurité. Au regard de cette volonté manifestée par la ligue pour affronter ces défis, la grande difficulté demeure ces années lumières qui existent entre la décision prise par les Etats membres et sont application.

Monsieur Boris FALATAR, Coordonateur Réponse aux pays en situation de crise, pense que, la mission, de l'UNESCO dont le siège est à Paris, est clairement défini dans l'Acte constitutif et stipule que : «l'Organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et la sécurité en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples." Ainsi, la pratique du multilatéralisme constitue une réalité en son, car chaque État dispose d'une seule voix et l'importance du consensus est mise en exergue. S'agissant de la négociation, elle se joue entre les grands États Petits États et le rôle de la personnalité des Ambassadeurs compte aussi. Ses principales activités sont : l'éducation, la culture, les sciences exactes et naturelles, les sciences sociales et humaines, la communication et l'information, diffusion du savoir, rencontres et conférence, etc. Cette organisation dispose des Instituts et centres et s'occupe des rapports et publications, des accords internationaux, des conventions, recommandations et déclarations. C'est une organisation intergouvernementale composée 195 États membres des Nations Unies dont l'adhésion est automatique. S'agissant des États non membres des Nations Unies, l'adhésion se fait par vote à la majorité des 2/3. Pour ce qui est des membres associés, la candidature est soumise par l'autorité compétente. Les cotisations sont faites par les États membres et constituent son budget ordinaire (budget+ ressources extrabudgétaires). La conférence générale est constituée des représentants de tous les Etats membres. Le conseil exécutif quant à lui est composé des membres élus par la conférence générale. Cette élection tient compte de la diversité culturelle ainsi que d'une répartition géographique équitable.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard