2.6. Récolte
Le soja doit être récolté dès sa
maturité physiologique, c'est-à-dire dès que à peu
près 50% de ses feuilles sont tombées et que 95% de celles qui
restent sont devenues jaunâtres. La récolte doit être
réalisée à temps chez les cultivars qui présentent
une mauvaise rétention des graines et dont les gousses
s'égrènent spontanément à maturité (Javaheri
et Baudoin, 2001). Les méthodes de récolte dépendent de la
surface du champ et du type de gestion de culture. Les plantes
récoltées manuellement ne sont pas arrachées, mais
coupées au ras du sol. Si le temps est sec lors de la récolte, la
coupe, se fait uniquement aux premières heures de la matinée ou
en soirée, ceci afin d'éviter l'égrenage spontané.
Les plantes récoltées manuellement sont battues à l'aide
d'un bâton, après quoi les graines sont vannées (Doorenbos
et Kassam, 1987).
Le soja (teneur en humidité de 9 à 10%) pour
l'alimentation domestique et utilisations industrielles peut être
stocké au sec et à l'abri des rongeurs pendant 2 à 3 ans
sans présenter de détérioration significative. Cependant,
il se détériore rapidement s'il est exposé à une
humidité relative élevée pendant des périodes
prolongées ou s'il est mouillé (Javaheri et Baudoin, 2001). On ne
connaît pas de véritables parasites de soja entreposé en
Afrique (exception faite des rongeurs).
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Etat de l'art-Chapitre 2. Aperçu des pratiques culturales
et utilisations du soja
2.7. Composition et utilisations du soja
Le soja est la principale source de protéines et
d'huile. La qualité des graines du soja est déterminée par
sa composition en protéines et en huile (Grieshop et Fahey, 2001). La
protéine dans les graines de soja varie de 34,1 à 56,8%, avec une
moyenne de 42,1%, et l'huile varie de 8,3 à 27,9%, avec une moyenne de
19,5% (Wilcox et Shibles, 2001). Cependant, la concentration en
protéines varie considérablement selon les conditions
environnementales telles que la température et l'humidité
(Carrera, 2009). Un stress hydrique prolongé peut
déprécier la concentration en protéines des graines de
soja (Specht et al., 2001). D'autres études ont rapporté
que le stress hydrique entraîne l'augmentation de la composition des
graines en protéines de 4,4% pendant que l'huile décroît de
2,9% (Dornbos et Mullen, 1992).
Le soja est cultivé principalement pour sa graine, qui
a plusieurs usages dans les secteurs alimentaire et industriel. Il constitue
une des principales sources d'huile végétale comestible et de
protéines destinées à l'alimentation humaine animale
(Grieshop et Fahey, 2001). Avec une promotion correcte, l'utilisation
domestique du soja est capable d'améliorer la sécurité
alimentaire locale et de réduire la malnutrition en protéines et
d'énergie répandue sur tout le continent africain (Doorenbos et
Kassam, 1987 ; de Staercke, 1990). Au Canada, dans le secteur alimentaire,
l'huile purifiée est principalement utilisée pour la fabrication
de margarines et comme huile de cuisson ou huile à salade. Le soja entre
également dans la composition d'une variété de produits
alimentaires, comme le tofu, la sauce soja, les succédanés du
lait et de la viande. Le tourteau de soja sert de supplément alimentaire
pour le bétail. Après la récolte, les parties
végétatives de la plante peuvent servir d'ensilage, de foin, de
pâture ou de fourrage, ou sont incorporées au labourage en tant
qu'engrais vert (de Staercke, 1990). Dans le secteur industriel, les usages du
soja sont divers, allant de la production de levures et d'anticorps à la
fabrication de savons et de désinfectants. Les produits alimentaires
à base de soja les plus commun en Afrique sont la farine de soja, le
café de soja, et dans une certaine mesure, le lait de soja très
apprécié au Nigeria (Benani Hauri I, 1994). Dans certaines
régions de la RDC, le soja est considéré comme un aliment
médicinal pour éviter et soigner les déficits dus au
kwashiorkor (de Staercke, 1990). Au Bénin, les graines sont moulues en
farine et utilisées dans divers plats locaux. Les organisations non
gouvernementales (ONG) ont joué un rôle de premier plan dans la
promotion des aliments au soja en Afrique.
Une étude de la Harvard School of Public Health
publiée le 23 juillet 2008, a démontré qu'un excès
de soja dans l'alimentation nuirait à la qualité du sperme chez
l'homme. L'effet néfaste
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Etat de l'art-Chapitre 2. Aperçu des pratiques culturales
et utilisations du soja
du soja sur la production de spermatozoïdes est dû
à sa teneur en isoflavones, un composant organique "structurellement
similaire à de l'oestrogène" (hormone
sécrétée par les ovaires) et qui semble contrecarrer la
production de sperme. Par ailleurs, en juillet 2005, l'Agence française
de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a émis une mise
en garde face à l'usage de préparations à base de soja
avant l'âge de 3 ans puisque les fèves de soja contiennent des
inhibiteurs de la trypsine qui empêchent l'organisme d'absorber les
protéines. Les sujets allergiques ne doivent donc pas consommer de
fèves de soja crues.
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Etat de l'art-Chapitre 3. Irrigation et Rendement
Chapitre 3: Irrigation et rendement
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