5.3.3 Le programme Planet 21 tel qu'il est aujourd'hui
est-il suffisant ?
Le programme Planet 21 est un beau programme. Il est
également cité par Anne de Reinach Hirtzbach comme un des
programmes les plus complets en termes de développement durable. Selon
son expertise, d'autre groupes comme Marriott, Le Méridien sont aussi
très puissants dans le développement de programmes
environnementaux. Cependant et cela vaut aussi bien pour le groupe Accorhotels
que pour le groupe Marriott, ces programmes, même s'ils peuvent avoir une
efficacité certaine sont plus là car ils font parler de
l'hôtel ou du groupe et en donne
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une bonne image. Comme elle me dit lors de son interview :
« ca fait de la presse. Ca fait parler de l'hôtel ou de la chaine en
question. C'est bien mais ce n'est pas suffisant ».
En effet, le programme Planet 21 n'est pas suffisant. Il est
un bon départ corporate à la mise en place de certaines actions
mais il ne rentre pas dans la question de développement durable à
plus grande échelle. Ce programme est un peu autocentré selon
moi. Il manque de transparence car personne d'autre qu'Accorhotels n'a la main
dessus. Je partage particulièrement le point de vue d'Anne de Reinach
d'Hirtzbach qui dit que « Il y a pléthore de labels et de
référence qui pullulent sur le marché, on s'attribue l'un
ou l'autre sans pour autant avoir une démarche globale. »
Il me semble qu'à l'heure actuelle un programme comme
Planet 21 est un très bon booster de conscience. Il a l'avantage
d'être positionné sur la globalité des points que reprend
le concept de développement durable. Il est encore en revanche dans une
phase où il agir plus comme un moyen de communication du groupe que
comme un réel engagement dans le développement durable. Le
programme a tendance à survoler l'ensemble des questions en indiquant
qu'il faudrait s'y atteler. Je ne ressens pas, en étant pourtant
pleinement intégrée dans un des hôtels du groupe une
dynamique forte et persuasive pour pousser les collaborateurs à
participer chacun un peu.
Comme me l'a dit Monsieur Donzel, le directeur
général du Sofitel Paris La Défense, une des limites du
programme est qu'il ne donne pas la possibilité d'en faire plus ou de
faire autre chose. Comme sur beaucoup d'autres points, le fait d'appartenir
à un grand groupe est à la fois une chance car les moyens
développés sont considérables mais c'est aussi un petit
piège car l'on est censé se contenter de ce que l'on nous impose.
Par exemple, Monsieur Donzel aurait souhaité obtenir un label
écologique reconnu mondialement pour son hôtel. C'était une
très belle initiative qui aurait pu renforcer la
crédibilité de l'hôtel dans sa démarche, cependant
l'obtention de ce label qu'il faut payer n'a pas pu être possible car la
marque Sofitel et donc le groupe Accorhotels ne l'a pas validé. C'est
à mon avis très dommage, l'hôtel pourrait pouvoir toujours
en faire plus pour le développement durable sans être
bloqué par le groupe.
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