CONCLUSION GENERALE
L'objectif assigné à notre travail est
de faire une analyse critique de la gestion des risques dans une banque,
à la lumière des décisions données par la COBAC.
Force est d'admettre que les risques font partie du quotidien de la
banque.
Repenser la gestion des risques en s'inspirant des
recommandations présentées dans ce mémoire peut permettre
d'initier un changement significatif dans les banques en réduisant les
expositions aux risques. Néanmoins, sans l'instauration d'une
véritable culture des risques définie autour de la reconnaissance
partagée de l'importance de surveiller et de gérer les risques,
la meilleure volonté et tous les efforts entrepris resteront vains et
sans effet. Cette culture des risques devrait se construire autour des trois(3)
principes clés suivants :
Etre proactif et non réactif : la
détection des risques est plus importante que la protection contre les
risques ;
Enrichir les indicateurs et mesures des risques purement
quantitatifs par des jugements qualifiés « au dire d'Experts »
; Organiser la gestion des risques autour de groupes d'activité et
d'expertise distincts (stratégie, contrôle et
processus).
A ce titre, la priorité de la BSIC doit se
focaliser aussi bien sur les mesures de prévention adéquate que
sur la nécessité de gérer les risques en vue de soigner sa
vie et celle de ses clients comme ont l'habitude de dire les médecins,
« prévenir vaut mieux que guérir ». La
prévention repose sur :
La maitrise des risques ;
Un contrôle interne efficace et efficient
;
La possession par la hiérarchie des
compétences de diverses
natures ;
La motivation des agents (banquiers) ;
L'application à la loupe des normes prudentielles
en matière de
gestion des risques ;
La méthode d'analyse et de décision
;
Les suretés tant réelles que
personnelles;
La souscription à une police d'assurance,
etc.
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En outre, les actions préventives à
mettre en place doivent être prises à plusieurs niveaux pour
faciliter l'intervention des secours et limiter l'importance des
dégâts.
Mais le constat est que les mesures
préconisées plus haut ne suffiront certainement pas à
garantir définitivement la stabilité du secteur bancaire. En
effet, les institutions bancaires disposant de ressources suffisantes tenteront
de contourner le dispositif réglementaire par le biais des innovations,
si cette réglementation leur fait supporter des couts
élevés. Le régulateur doit alors pouvoir s'adapter
très rapidement à ces changements, voire les anticiper. Mais cet
objectif reste difficile à atteindre par le régulateur,
étant donné le rythme accéléré auquel se
produisent les innovations et en raison de la complexité des
activités bancaires. C'est pourquoi, les acteurs privés du
marché (détenteurs de titre de dette subordonné, gros
déposants non assurés...) constituent un contrepoids important au
comportement de prise de risque excessive des banques. Le régulateur
doit alors trouver les voies et les moyens pour rendre effective cette
discipline de marché, au delà du pilier 3 de Bale II.
Cependant face à la faiblesse de ces mesures
qui ne pourront, à elles seules, assurer la stabilité du
système bancaire, des travaux doivent continuer à être
menés pour rendre plus efficace la supervision bancaire et la discipline
de marché en complément de la réglementation du
capital.
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