1.2 .2 Evolution de l'actionnariat des banques dans la
CEMAC
Depuis des années, le capital des banques était
essentiellement détenu par le secteur public et une faible fraction
était aux mains du secteur privé. Jusqu'en 1992, le secteur
public est
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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
actionnaire majoritaire dans les banques dans la CEMAC .Sa
participation atteint jusqu'à 58% du capital en 1985 avant d'amorcer une
descente graduelle et inexorable à partir 1986 pour atteindre 18%
à la fin de 2005 (Barthélemy K. ,2007). Légèrement
minoritaire sans être inconsistante en 1980, la part du secteur
privé s'est progressivement consolidée avec la mise en oeuvre des
mesures consécutives à la restructuration du secteur bancaire
dans la CEMAC. De 45% du capital en 1980 sans avoir jamais été en
dessous de 40%, le secteur privé détient en 2005 ,82% du capital
des banques de la CEMAC. Si l'on s'en tient au droit des sociétés
en vigueur dans la CEMAC, le secteur privé possédait auparavant
une minorité de blocage qui est fixée à 30%. Il a ainsi eu
en droit, le pouvoir de bloquer les orientations contraires à ses
intérêts d'actionnaire minoritaire lorsqu'il pouvait l'exercer.
Cette évolution fait ressortir finalement que contrairement à
l'opinion très répandue dans la Zone, la faillite des banques
n'est pas de la seule responsabilité du secteur public en l'occurrence
de l'Etat. Il importe donc de rappeler que l'actionnaire minoritaire qui le
plus souvent assurait l'assistance technique n'a pas eu à jouer son
rôle. Un blocage de certaines décisions de crédit par
exemple aurait pu empêcher aux banques les déboires qu'elles ont
connues. Il est vrai qu'arguant de la souveraineté de la Puissance
publique, il pouvait être difficile au privé de s'opposer à
l'actionnaire majoritaire.
Cette évolution du capital montre que le secteur
privé national s'est effectivement impliqué dans le capital des
établissements de crédit. Elle permettra d'analyser la
solidité du système financier de la sous-région eu
égard aux facteurs de vulnérabilité observés ces
dernières années.
Fort de ce constat, il y'a lieu de s'interroger sur la
qualité de la gestion des ressources bancaires dans la CEMAC. En effet,
une présomption d'inefficience des banques dans la transformation de
leurs ressources en crédits demeure ainsi palpable. La seule
façon de prouver est d'évaluer empiriquement les niveaux
d'efficience des banques dans la transformation de leurs ressources en
crédits. Cette évaluation nécessitant l'application de
méthodes appropriées, la méthode DEA est retenue dans le
cadre de cette étude pour évaluer les niveaux relatifs
d'efficience technique des banques dans la CEMAC. Mais avant de nous lancer
dans cette évaluation, il serait judicieux de présenter le
concept d'efficience technique ainsi que les principales méthodes
utilisées pour la mesurer.
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CEMAC
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