4.3 Le résultat des estimations de modèle
Tobit avec données de panel
En présence d'hétéroscédascité
et d'autocorrélation, la méthode de moindre carré
ordinaire (MCO) devient inefficace ou inadéquate car elle fournira des
estimateurs biaisés. Pour estimer le modèle, Ainsi donc nous
allons utiliser la méthode de moindre carré
généralisé (MCG).
Tableau 6 : Le résultat des
estimations
variables
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Coefficients
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z
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SOL
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0.0586059 ***
|
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3.21
|
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ROA
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-0,1188719***
|
|
-4.16
|
|
QA
|
-1.560024***
|
|
-3.94
|
|
TAI
|
-0,0540952*
|
|
-1,88
|
|
GAR
|
2.122323***
|
|
4,11
|
|
HB
|
0,0410688
|
|
1.80
|
|
TI
|
0,0021816
|
|
-1.18
|
|
TC
|
-0.0001636
|
|
-0,15
|
|
TIAO
|
0,0124106**
|
|
1.96
|
|
CONS
|
1.002523***
|
|
4,99
|
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Wald chi2 (11) =28.37
|
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Log likelihood = 110.29364
|
Prob > chi2 =
|
0.0028
|
Note :(*)/(*)*/(***) désigne respectivement significatif
au seuil de 10%,5% et 1% source : le résultat de nos
estimations
Les prêts performants rapportés au total des
crédits (QA) sont négativement et
significativement liés à l'inefficience technique des banques des
banques commerciales dans la Zone CEMAC, ce qui est en cohérence avec la
littérature (Kwan et Eisenbeis, 1995 ; Berger et De Young's, 1997). Ces
études, menées sur les différents secteurs bancaires, ont
démontré que la détérioration de la qualité
de l'actif est la principale source de défaillance des banques. Par
contre les actifs de bonne qualité réduisent l'inefficience. Ces
banques devraient, donc, se concentrer davantage sur la gestion des risques de
crédit, plus particulièrement les méthodes
d'évaluations permettant de discriminer les «bons» des
34
L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
«mauvais» créanciers. Le réexamen de
la gestion du risque de crédit s'avère indispensable d'autant
plus que le contexte des banques dans la Zone CEMAC est
caractérisé par une part importante de créances
improductives (24,8% en 2013). Le Fonds Monétaire International (2006)
recommande aux banques de prendre des mesures visant à renforcer la
gestion du risque de crédit, encourager la restructuration des
créances compromises, fixer des objectifs opérationnels aux
banques publiques et améliorer le cadre du contrôle bancaire en
renforçant les fonctions d'audit interne des banques. Les banques
commerciales dans la Zone CEMAC semblent déployer des efforts importants
dans la sélection de leurs emprunteurs et de la qualité de leurs
portefeuilles de prêts comme le recommandent les programmes de
modernisation et de restructuration du système bancaire du FMI. Une
mauvaise orientation de cette politique pourrait aboutir à une situation
d'excès de liquidité.
Le coefficient du ratio de solvabilité (SOLV)
est significatif et de signe positif, c'est-à-dire Les banques
sous capitalisées sont les plus inefficientes ; ce résultat a
été relevé par Cook et al. (2000) qui ont analysé
l'effet des réformes financières sur les banques tunisiennes
durant la période (1992-1997). Ce constat a été
également confirmé dans d'autres contextes tels que Kwan et
Eisenbeis (1997) pour les Etats Unis, Stavarek (2004) dans les économies
en transition.
Le respect d'un seuil minimal de solvabilité permet,
d'une part, de limiter les prises de risques excessives susceptibles d'influer
négativement la rentabilité bancaire. D'autre part, le maintien
d'un niveau adéquat de capitaux propres reflète une pression
additionnelle de l'actionnariat sur les dirigeants qui seront amenés
à gérer la banque de manière plus efficace.
Le ratio de rentabilité ROA est
significatif et négativement corrélé avec l'inefficience,
les banques les plus rentables sont les plus efficientes. Ces résultats
corroborent les travaux Carbo et al. (1999) sur un échantillon de
banques européennes, Jackson et Fethi (2000). Cette relation s'explique
par la capacité des banques rentables à attirer à la fois
les déposants et les meilleurs créanciers. De telles conditions
créent un environnement stable à la banque qui consolide son
efficience (Sufian, 2008).
La taille (TAI) affecte négativement
l'inefficience technique bancaire, ce qui suggère que les banques dans b
la Zone CEMAC n'ont pas pour la plus part de cas atteint la taille optimale.
35
L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
Dans la littérature, la relation entre la taille et
l'efficience est plutôt mitigée. Berger et Humphrey (1992)
trouvent que l'inefficience est inversement liée à la taille de
l'actif des banques américaines et que les plus petites banques montrent
une inefficience la plus élevée. Drake et Hall (2003) trouve une
relation positive entre la taille et l'efficience technique. Les banques de
petites tailles peuvent bénéficier des économies
d'échelles en procédant à des opérations de fusions
qui leurs permettraient de réduire leur coûts, et en
conséquence améliorer leur performance. De même, Berger et
al. (1993), Miller et Noulas (1996) pour les Etats Unis, Halkos et Salamouris
(2004) et Rezitis (2006) pour la Grèce rapportent une relation positive
renter la taille et l'efficience.
La variable (GAR) est positivement et
significativement corrélée avec l'inefficience. Ce
résultat qui semble surprenant, s'explique par la part faible des
garanties reçues de la part des clients. Ce qui confirme les conclusions
précédemment tirées, plus la garantie est faible, il y a
de risque que les créances puissent être compromises.
Les variables macroéconomiques, taux d'inflation
(TI) et taux de croissance du PIB réel
(TC) apparaissent aussi n'ont significatifs. Il semble alors
que le niveau de l'inefficience est indépendant de l'évolution
économique du pays. Ce résultat, à priori surprenant,
corrobore celui Ben Naceur (2003) qui ont mis en évidence que le niveau
de croissance de la production réelle n'affecte ni les marges
d'intérêt ni la rentabilité des banques de
dépôts tunisiennes.
36
L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone
CEMAC
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