III. La concurrence internationale
a) Des vins français de tradition et de
qualité, encadrés par la loi
La viticulture française est connue pour sa tradition
et ses vins de qualité elle est également très
encadrée par la loi, particulièrement avec un système
d'Appellation d'Origine Contrôlée qui est un label officiel visant
à protéger un produit alimentaire. Afin d'être
enregistrée officiellement auprès de l'Union Européenne,
la production de vin doit être enregistrée auprès de l'INAO
(Institut National des Appellation d'Origine) avec un cahier des charges
très strict qui définit les cépages autorisés,
toutes les méthodes de culture et de vinifications autorisées ou
le type de taille de raisin autorisé. Ce label permet aux viticulteurs
français de se protéger et de prouver la qualité de leur
vin, cependant ces règles strictes rendent la lecture des vins et des
étiquettes bien plus compliquées pour le consommateur et demande
évidemment aux vignerons un travail acharné et des coûts de
productions plus importants afin de pouvoir conserver son label. En plus des
AOC, nous trouvons également le label d'Appellation d'Origine
Protégée, qui vise à protéger la production, la
transformation et l'élaboration dans une zone géographique
définie et reconnue pour son savoir-faire. Toutes ces appellations
d'origines ont pour but de protéger et promouvoir un terroir et un
savoir-faire, cependant cela rend très difficile la compréhension
des vins français, ce qui n'est pas le cas pour les vins du «
nouveau monde », qui eux sont généralement classés
selon leur cépage.
Face à l'émergence d'un nouveau consommateur de
vin, qui est peu informé sur les méthodes de vinification et qui
est dans la recherche du plaisir de l'instant, les vins du « nouveaux
monde » et les étiquettes simplifiées sont plus
adaptées, contrairement aux vins français réputés,
mais aux multiples lectures, cépages et appellations en tout genre. En
Europe, et en France, nous sommes relativement avertis concernant ces
appellations, nous les maitrisons plus ou moins, et nous sommes habitués
à nous y fier, ce qui est loin d'être le cas de tous les nouveaux
consommateurs qui se multiplient dans le monde.
Afin de pallier à cette difficulté, la
publicité semble être un des moyens incontournables afin
d'informer les consommateurs sur la lecture de ces labels et la promotion du
vin français, en France et à l'International. Cependant, en 1991,
une loi visant à lutter contre l'alcoolisme et le tabagisme a vu le
jour, sous le nom de Loi Evin, qui a entre autre interdit le droit de fumer
dans les lieux publics. Cette loi Evin est également à l'origine
de la forte régulation de la publicité et des opérations
de marketing visant à promouvoir les boissons alcoolisées, ce qui
a provoqué entre autre la baisse de consommation d'alcool des
français. Certains professionnels de la filière viticole
françaises ont également demandé une modification de cette
loi en leur faveur, avançant qu'il s'agit également de «
valoriser l'expertise des vignerons » et reprochent à cette loi
d'être mis à la même enseigne que les alcools forts, et de
ne pas distinguer l'alcool abusif du modéré ce qui rend peu
propice le développement de produits de qualité.
Cette loi est seulement applicable en France, cependant elle
peut avoir des répercussions à l'international, si les
viticulteurs ne peuvent pas librement faire la promotion de leurs produits
La conquête de nouveaux marchés:
Quels sont les enjeux et les défis des vins
français en Inde et au Brésil ?
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sur leur propre territoire, qu'en sera-t-il de la promotion
à l'étranger ? Sachant que les vins du nouveau monde, eux sont
libres de le faire et présentent des caractéristiques bien plus
simples qui vont en faveur de leur reconnaissance internationale.
Faire du vin français n'est donc pas une simple affaire
pour les vignerons, qui subissent des restrictions fortes qu'ils s'agissent des
labels aux lourds cahiers des charges, ou des lois limitant la promotion de
leur terroir.
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