1.2.3 Un futur assombri.
Quel avenir pour ce nouveau siècle de la mondialisation
? Le dix-neuvième siècle fut marqué par
l'apogée de l'impérialisme des nations ayant marqué leurs
forces par l'étendue des colonies14. Maintenant
l'âge de l'impérialisme est terminés, de telles
manières d'asservissement de peuples, de nations ne sont plus permises,
nous le voyons à la chute de tous les dictateurs surtout dans les pays
arabes, les peuples eux-mêmes se soulèvent et aspirent à
une autre vie, une autre politique, une autre économie. «Il ne
peut être avancé comme argument de la mondialisation contemporaine
que nous devons aller plus vite, plus cher, plus profondément dans la
mondialisation actuelle, que nos
prédécesseursÓ15.
La mondialisation aujourd'hui ne peut prétendre oeuvrer
pour le bien commun, pour le bien de tous, pour les pauvres. Il en est de
même pour tous les aspects de la mondialisation qu'il soit
environnemental, social, économique ou culturel. Mais nous ne pouvons
dire également que la mondialisation n'a pas été
bénéfique pour des centaines de millions de personnes, ou n'a pas
aidé des populations entières à accéder à un
niveau de vie supérieur.
Ici je fais juste un constat alarmant de la direction prise
par la mondialisation, une direction déviée par des
intérêts économiques considérés comme
supérieur par un conglomérat d'intérêt
internationaux convergents vers leurs propres profits16.
12 AMIN, Samir, Les défis de la mondialisation,
Le Harmattan, Paris, 1997
13 ARRIGHI, Giovanni, « Globalization, state
sovereignty, and the endless accumulation of capital », dans Smith et.
al., States and Sovereignty in the Global Economy, Routledge, Londres et New
York, 1999
14 Owen E. Hugues et Deirdre O'Neill Business,
government and globalization, P227
15 Keohane and Nye 2001 « introduction » in
Joseph S. Nye and Robert O.Danahue. Governance in a Globalizing World. Annexe
5.
16 Annexe 8 et 9, évolution récente des
pays occidentaux.
14
La théorie des bienfaits de la mondialisation par
laquelle il nous est fait croire que la mondialisation rend les pauvres plus
riches suite à cette ouverture mondiale est contredite par Kevin
Watkins17 qui nous dit sans ambages que cet argument ne peut
être pris au sérieux18. En effet il nous rapporte
qu'entre 1988 et 1998, soit une décennie, l'incidence de la
pauvreté dans le monde a reculé de 0.2% par an, soit un bien
médiocre score, une preuve réelle de l'inégalité
des classes toujours présentes, voir accentuée. A la fin des
années 1990, les pays à revenus élevés regroupant
14% de la population mondiale, se partageaient déjà les trois
quarts du revenu mondial19. Il est clair que le commerce mondial
renforce les inégalités salariales et sociales. Certes la
mondialisation nous a apporté des bienfaits, des avancées, des
avantages mais aussi des inconvénients. Le commerce international
largement développé depuis la mondialisation moderne a permis une
meilleure productivité, une croissance accentuée par la
tombée des barrières commerciales, des retombées
économiques énormes, mais également des retombées
sociales. Les effets passés de la mondialisation furent énorme
nous l'avons vu avec une augmentation significative des ressources des
ménages, de l'augmentation des salaires, avantages qui
profitèrent aux pays riches, aux nations exploitant ce
filon20.
La mondialisation n'a pas été comme seul vecteur
le capitalisme, il permit l'échange d'autre valeur, elle a
été le représentant du système libéral qui
ne comprend pas que le volet économique mais également le volet
démocratique. Le libéralisme économique amène le
libéralisme politique comme nous en sommes encore le témoin de
nos jours avec la volonté des Tunisiens, des Égyptiens, des
Syriens, des Libyens, des Marocains, des Algériens qui se battent ou se
sont battu pour accéder à ce libéralisme politique. Sans
oublier les anciens pays de l'Est qui on réussit à y
accéder en éclatant en plusieurs morceaux, l'ancien géant
qu'a été L'URSS.
Les valeurs associées au libéralisme politique,
telles que la liberté d'expression, de la presse, liberté de
réunion et le respect des droits de l'homme et de la femme ont
également pris une place de plus en plus importante dans les relations
internationales. De nos jours, tout président d'un pays
démocratique en visite dans un pays « non démocratique
» se voit obliger d'aborder ce sujet avec son hôte. Bien entendu,
aucun marché économique n'a été facteur de pression
sociale, ce qui au contraire amènerait de grandes avancées
à un terme plus ou moins long. On en parle beaucoup, mais les
avancées démocratiques sont loin d'être en symbiose avec
les avancées économiques.
La vitesse des avancées technologiques et
économiques ne peut être comparée sur le même
chronomètre que celui des avancées sociales. Les avancées
sociales sont infinitésimales par rapport à la croissance
économique. Mais les avancées, certes plus lentes sont bien au
rendezvous. Un facteur déterminant dans ce processus a été
la révolution dans les technologies de l'information. La montée
de l'audio vision, des radios, de l'internet, des journaux, toute la
technologie du 19e et 20e siècle ont
participé grandement à ce bond social, économique et
politique.
17 Face à Face, que la mondialisation profite
aux pauvres, interview pour le FMI par « Finance et Développement
» Mars 2002
18 Annexe 5, Interview faces a face Kevin Watkins.
19 Rapport publié par la Banque mondiale en
1999, «True World Income Distribution, 1988 and 1993», Branko
Milanovic.
20 Voir tableau annexe 6 et 7.
15
Si on se fie aux économistes cités plus haut le
futur ne nous parait pas très glorieux, voir en déclin total, la
vision futuriste de l'économie actuelle est plutôt voilée
d'un épais nuage noir. Pour beaucoup d'économistes le
système actuel ne peut être pérenne et devra tôt ou
tard être revu, repensé, mais pas n'importe comment. Appadurai
nous décris la mondialisation comme un système lié,
marié à la libre circulation des capitaux au niveau mondiale, une
domination économique et politique des pays riches sur les pays
pauvres21. Appadurai emploie le terme « Globalization from
below » pour endiguer ce phénomène soit la mondialisation
par le bas. Cette globalisation par le bas verrait l'apparition d'une
société civile international, créer et accompagner par des
chercheurs avec le soutien des ONG.
|