CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION GENERALE
1.1. Introduction
Le coton est une culture qui revêt une importance
économique et sociale importantes pour de nombreux pays ouest africains
(OCDE, 2006 : 17). Le Bénin est l'un des pays producteurs et
exportateurs de coton en Afrique de l'Ouest où la filière
cotonnière représente la première filière
économique.« Sur le plan macroéconomique, elle
représente 45% des rentrées fiscales ; 80% des recettes
d'exportations ; 13% de la formation du Produit Intérieur Brut
(PIB) national en termes de valeur ajoutée »
(Stratégied'opérationnalisation et déclinaison en plans
d'investissements sectoriels de la vision Bénin 2025, 2008 : 16).
« Le coton compte également pour 60% du tissu industriel du
pays à travers des usines d'égrenage, des unités
textiles... Ces différentes usines et unités emploient
près de 3500 personnes. Les revenus issus du coton contribuent
également en milieu rural à la construction d'infrastructures
sociocommunautaires. En outre, la production moyenne annuelle de coton graine
estimée à 350 000 tonnes représente environ 70 milliards
de francs CFA destinés à plus de 325 000 exploitants agricoles.
Ces revenus monétaires nourrissent en moyenne 3 millions de personnes au
Bénin» (Agbachi Ale, 2008 : 92).
En 2004, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) a
estimé à 191 millions le nombre d'enfants entre 5 et14 ans
travaillantdans le monde dont plus des deux tiers, soit 69 % dans l'agriculture
et 25 % d'enfants localisés en Afrique subsaharienne (CSAO/OCDE,
2009 : 7).
Les Statistiques de l'Enquête Nationale sur le Travail
des Enfants (ENTE) au Bénin indiquent que 65% d'enfants travaillent dans
le secteur agricole (BIT/INSAE, 2009 : 22).
Comme le mentionne l'OIT (2012 :1), les violences et les
conditions inacceptables subies par les enfants, ont fait du travail des
enfants ces dernières années, une préoccupation majeure
non seulement pour les `'pays développés'' mais aussi pour les
`'pays en développement''. En effet, beaucoup de pays importateurs de
coton exigent de plus en plus la transparence et la traçabilité
au niveau de la filière ainsi qu'une filière cotonnière
plus équitable qui implique la suppression du travail des enfants.Ainsi,
à moyen et à long terme, le Bénin gagnerait à
respecter les normes en matière de suppression du travail des enfants
dans le secteur de l'agriculture en général et celui du coton en
particulier.
Toutefois « tous les enfants travailleurs ne
sont pas exploités...» (Aguilar Molinaet al.,
2001 : 7). « De plus en Afrique, le travail des enfants n'est
pas forcément nuisible aux enfants, comme le perçoivent les
abolitionnistes. Il est plutôt perçu comme une forme de
valorisation sociale très importante.Cette perception découle en
fait de la structure des systèmes de production familiale et agricole
qui met les enfants autravail pour suppléer un tant soit peu à
une main d'oeuvre chère qui devient de plus en plus rare »
(CSAO/OCDE, 2009 : 7).
La présente étude a fait un état des
lieux du travail des enfants dans les exploitations cotonnières au
Bénin. Elle a essayé de comprendre les déterminants du
travail des enfants et propose des solutions pour son atténuation.
Cette étude trouve son intérêt dans le
développement de la production équitable de coton au Bénin
afin que ce dernier puisse se positionner convenablement sur les nouveaux
marchés de niche de cette filière. Elle vise également
à comprendre le concept de travail des enfants dans le contexte
béninois afin de trouver des solutions durables et réalistes pour
son atténuation.
Le présent document est subdivisé en quatre (4)
grandes parties. La première partie comprend deux chapitres qui
présentent l'introduction générale et la revue
bibliographique. La deuxième partieprésente la zone
d'étude et le cadre méthodologique de l'étude. La
troisièmepartie présente les résultats et les grandes
conclusions tirées desanalyses. La dernière partie
présente les conclusions et suggestions issues de l'étude.
|