Approche socio-anthropologique des institutions d'intégration des personnes à¢gées : le cas de l'êbeb chez les Odjukru (côte d?ivoire)( Télécharger le fichier original )par Fato Patrice KACOU Université Félix Houphouet Boigny de Cocody-Abidjan - Thèse Unique de Doctorat en Sociologie 2013 |
8.1.3- Facteur économiqueTableau 44 (TC) : Avis sur l'utilité du grand âge
Source : enquête personnelle, 2010. Dans les sociétés traditionnelles comme celles décrites par C. Meillassoux (1970)212(*), les patriarches détenaient le grenier (l'équivalent d'une banque au sens moderne) de la famille dont ils répartissaient le produit selon les besoins de ses membres. Leur position d'économe leur conférait un pouvoir. Ce qui revient à dire que le facteur économique est essentiel à l'intégration des personnes âgées. Car les rôles de chef de famille, de gouverneur de village demandent des moyens financiers pour la mise en oeuvre de leurs actions. Les membres de famille dépendant financièrement du patriarche lui devront plus de soumission. C'est ce que confirme notre tableau ci-dessus dans lequel il apparaît que 44,2% et 13,3% des personnes âgées ont le sentiment d'être utiles du fait de leur statut de pourvoyeurs financiers de la famille etde leur rôle d'êbebu et de chef de famille. Ils ont la charge financière des dépenses domestiques (nourriture, eau, électricité) de la scolarisation de leurs enfants et petits-fils, des cérémonies d'investiture et de sacre. Ils mettent à la disposition des membres de leur famille des pagnes et de l'or «cica» indispensable pour l'éclat des fêtes de sacre. 8.1.4- Facteur physiologico-médicalTableau 45 : Etat de santé des personnes âgées au moment de l'enquête
Source : enquête personnelle, 2010. Pour l'anthropologie des systèmes sanitaires, toutes les sociétés sans exception ayant compris le rôle perturbateur de la maladie dans les relations de l'individu avec son milieu, ont mis en place un dispositif pour la combattre. Si les hommes ont la psychose de la vieillesse c'est en réaction à son assimilation à la maladie. Si pendant l'enquête nous nous sommes rendu compte de la participation des personnes âgées aux activités communautaires (rôle d'êbebu) et de leur maintien en activité, c'est parce que nous comptons un nombre élevé de personnes âgées ayant une santé relativement bonne, soit 80,4% contre 19,6% de cas de mauvaise santé. * 212Claude Meillassoux, op. cit. |
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