La protection de l'environnement marin en droit international( Télécharger le fichier original )par Assamoi Fabrice APATA Université Félix Houphouet Boigny d?Abidjan - Master recherche 2015 |
Paragraphe II : Tenant à la faiblesse des moyens de mise en oeuvreLa mise en oeuvre de la protection de l'environnement necessite des moyens conséquents et miltiformes. L'une des causes de l'ineffectivité du droit de l'environnement marin repose sur la faiblesse des moyens nécessaires en vue de son application. Selon le Professeur Sandrine Maljean-Duboisla prolifération des exigences internationales a imposé des contraintes particulièrement lourdes aux différents pays, qui, souvent, ne disposent pas des moyens nécessaires pour participer efficacement à l'élaboration et à l'application des politiques internationales en matière d'environnement257(*). Ces exigences sont d'ordre financier, matériel et technique. A)L'insuffisance des moyens financiersLa capacité d'action de toute organisation est à la mesure de l'importance des moyens financiers dont elle est dotée258(*). De manière génerale, le manque de ressources financières et surtout la pauvreté sont à la base de tous les problèmes environnementaux en droit international. Malgré les efforts dont font preuve certains pays notamment à faire appliquer les règles juridiques de protection. Elles se trouvent limités par le problème de disponibilité des ressources financières. Le dysfonctionnement des mécanismes institutionnels constaté trouve sa source dans le facteur économique et financier. Les pays africains sont beaucoup plus touchés par le phénomène de la pauvreté. Les populations en Afrique subsaharienne figurent parmi les plus pauvres de la planète, en termes de revenu réel et d'accès aux services sociaux. D'après les données de la Banque Mondiale, publiées par l'UICN, plus de 45% de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté c'est à dire avec moins d'un dollar ($) par jour259(*). Ce constat donne le signal que le système de financement reste difficilement applicable et les fonds destinés à financer la protection de l'environnement demeurrent finalement insuffisants. 1.Un système de financement difficilement applicableLa majorité des organisations internationales, à l'exception de quelques unes (FMI, CEE...) ne dispose pas de ressources propres. Ce sont les contributions des pays membres et autres modes de financement qui leur permettent de fonctionner et d'accomplir leurs missions respectives260(*). Ainsi pour le financement des Organisations Internationales, chaque Etat contribue au budget en tant que contributeurs. Le calcul est defini selon les statuts. Par exemple pour le système des Nations Unies, il se base notamment sur le Produit Intérieur Brut (PIB) ajusté au revenu par habitant, c'est à dire plus l'Etat est riche et plus il contribue. Ce critère n'est pas le seul car la base de la contribution est souvent tributaire de composantes telles que la part dans le secteur reglementé. Ainsi, pour l'OMC l'on tient compte de la part de l'Etat membre dans le commerce mondial ou bien c'est le principe de l'égalité entre les membres qui demeure applicable. Le financement de l'Organisation des Nations Unies et de ses
agences Ces critères pour le financement revêtent un caractère aléatoire relativement aux missions et objectifs assignés à chaque organisation. Ce qui constitue en soit un obstacle majeur dans la mise en oeuvre desdites actions. Les OI dans le domaine de l'environnement marin ne sont pas en reste face à cette triste situation. Aussi rencontrent elles des difficultés liées au recouvrement des contributions. Il est donc utile de recourir à des sources de financement en dehors des cadres institutionnelles normalement prévus. * 257Sandrine Majean Dubois, La mise en oeuvre du droit international de l'environnement, in les notes de l'iddri n°4, p. 18 citant le rapport du PNUE, 2001, Gouvernance internationale en matière d'environnement, Rapport du directeur executive, UNEP/IGM/1/2, 4 avril, p.17. * 258Sur les finances des organisations, cf.COLLIARD (C.A.): Finances publiques internationales : les principes budgétaires dans les organisations internationales. Revue de Science financière, 1958, pp.237-260. * 259Voir Adeniyi Osuntogun, Intégration de l'environnement dans les stratégies de lutte contre la pauvreté: indicateurs suggérés et principaux aspects des DSRP pour les pays africains, in L'environnement au service du développement durable, Rapport de la réunion internationale africaine préparatoire du sommet mondial du développement durable de Johannesburg, Dakar, Sénégal du 23 au 25 avril 2002, Disponible sur le site de l'UICN-BRAO: www.iucn.org/brao/centre_doc/ braopubl/wssd_dkr/wssd_dkr_fr.pdf. * 260Paul Yao N'dré, Droit des Organisations Internationales, PUCI, 1996, p.75. |
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