Conflits enAafrique centrale: le cas de la RCA de 1960 à 2013. Dynamique récurrente d'une trappe de conflictualité( Télécharger le fichier original )par Yannick Stéphane NGBWA ESSO Université de Yaoundé II - Master-Recherce en Science Politique, option: Relations Internationales 2014 |
PARAGRAPHE 3 : LACEEAC ET LE REGLEMENT DES CONFLITS EN AFRIQUE CENTRALE: LA COPAXLa CEEAC178(*) est une organisation dont la sous-région de déploiement est l'Afrique Centrale. Au départ, sa mission consistait à favoriser l'intégration de l'économie (A). Seulement, la multiplication des conflits l'empêche d'atteindre cet objectif. C'est dans ce contexte qu'ellerevêt un aspect politique pour tenter d'en venir à bout (B). A- L'INTEGRATION ECONOMIQUE, PRINCIPAL ROLE DE LA CEEAC Entrée en vigueur le 18 décembre 1984 par le biais d'un traité fonctionnel depuis 1985, la CEEAC comme son nom l'indique est une communauté d'intégration économique et monétaire. Elle n'est qu'une institution économique qui, à défaut de les exclure, renvoie au second plan les objectifs d'intégration politique179(*). C'est ce qui explique que la priorité de la CEEAC ne soit pas la résolution des conflits contrairement à l'UA par exemple; mais de «promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse, équilibrée et autonome entretenue dans les domaines de l'activité économique et sociale, (...) en vue de réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau de vie des populations, d'accroitre et de maintenir la stabilité économique, renforcer les étroites relations pacifiques de ses membres et de contribuer au progrès du continent africain». Ainsi, le rôle pour lequel la CEEAC avait été mis sur pied est la promotion d'une intégration économique et politique en vue de l'établissement d'une union douanière et de politiques sectorielles communes.Cependant, le climat d'insécurité qui caractérisait l'Afrique Centrale s'est révélé être un véritable frein à l'atteinte de ces objectifs. D'où une reformulation des prérogatives de cette institution visant à garantir la paix dans la sous-région. B- LA REFORMULATION DES PREROGATIVES DE LA CEEAC Avec la multiplicité des conflits en Afrique Centrale, la CEEAC est enclin à un nouvel objectif: celui de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la sous-région. Elle est convaincue qu'aucun développement économique ne peut se réaliser dans un environnement d'insécurité et d'instabilité. La corrélation entre le développement économique et un environnement de sécurité et de stabilité est étroite et interdépendante. Elle pousse l'institution à réagir pour ne pas mettre en péril ses objectifs. Les résultats obtenus dans le secteur économique et en termes de développement peuvent facilement être compromis par l'instabilité de la sous-région. A cet effet, elle a mis sur pied le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale, COPAX créé par un Protocole du 24 février 2000180(*). Entré en vigueur en 2004, il est compétent pour traiter tant des conflits interétatiques que des conflits internes; y compris l'action humanitaire. Ce conseil dispose de deux outils opérationnels que sont le Mécanisme d'Alerte Rapide d'Afrique Centrale (MARAC) et la Force Multinationale de l'Afrique Centrale (FOMAC).Brigade régionale de maintien de la paix, la FOMAC voit le jour lors d'une réunion des Chefs d'état-major tenue à Brazzaville en octobre 2003. Elle est en application avec le Protocole relatif au COPAX et le Règlement de la Force Multinationale de la CEEAC, et en conformité avec les recommandations de l'UA pour la constitution d'une Force Africaine en Attente (FAA).A travers ses mécanismes de défense, de dissuasion et de contrainte, la CEEAC apparait comme un gendarme régional et un outil de paix à travers ses interventions. Allant dans ce sens, Luc SINDJOUN de déclarer que « la puissance est un concept fécond des relations internationales africaines »181(*). * 178 La CEEAC a été créé le 18 octobre 1983 par les Etats membres de l'UDEAC et les Etats membres de la CEPGL (RDC, Congo Brazzaville, Burundi, Rwanda), ainsi que Sao Tome et Principe. L'Angola y adhère le 6 février 1998. * 179 James MOUANGE KOBILA, Cours de droit institutionnel de la CEMAC non publié, 1ère année de doctorat, FSJP, Universités de Douala et de Dschang 2006-2007, p.5. * 180 Les dispositions de ce Protocole ont été précisées dans le cadre du mémorandum entre l'UA et les Commissions régionales et harmonisées avec les instruments juridiques de l'UA. * 181 Luc SINDJOUN, Sociologie Des relations internationales africaines, Paris, Karthala, 2002, p. 141. |
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