A. LES REUNIONS DU GROUPE-PROJET, LES BESOINS
IDENTIFIES
Les principaux participants aux réunions du groupe
projet ont été présentés dans la première
partie du mémoire. Elles ont lieu à l'initiative de la
Fédération Pastorale et leur animation se partage entre
François Regnault, technicien de la Fédération Pastorale
en charge du programme 1001 terrasses d'Ariège, Camille Provendier et
Richard Béziat du bureau d'étude l'Humain Volontaire depuis
qu'ils ont été chargés de la conception du sentier.
J'ai
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également participé en présentant
régulièrement les avancées de mon travail au cours du
stage. Les participants de ces réunions sont d'une part les
décideurs principaux du projet tels que les représentants de la
mairie de Foix, de l'Office du Tourisme du pays de Foix-Varilhes et la
Fédération Pastorale. Mais également des
représentants du tissu associatif local comme le Foyer Léo
Lagrange, le syndicat des trufficulteurs, le comité départemental
de randonnée pédestre ou encore des professionnels du tourisme et
de l'animation jeunesse comme « passerelle culture » et la FAJIP ;
ainsi que les propriétaires de terrains et quelques habitants de
Foix.
La réunion du 18 aout dont le thème était
centré sur la vie du site quand le sentier sera en place avait pour but
de lancer des perspectives et de préciser l'avenir du groupe-projet.
Avec pour support la présentation des différents types de projets
énoncés plus haut, un certain nombre de besoins ont
été identifiés, malgré l'absence d'un certain
nombre d'acteurs clés par rapport à ces questions. Le premier
besoin identifié correspond à ce qui devra être fait
à minima pour que le site de Foix fonctionne quasiment seul avec un
accès libre et non accompagné du public. Il s'agit de l'entretien
du site et du dispositif scénographique par la collectivité et
les chantiers de jeunes de la Fajip. Il ne nécessite que peu de moyens
d'autant plus que le chemin sera intégré au plan
départemental de randonnée et sera donc entretenu par le biais de
la communauté de communes qui recevra une subvention du Conseil
Général. Dans ce cas, le groupe-projet n'aura plus vraiment
besoin de se maintenir et la promotion du sentier d'interprétation se
fera par le biais de l'OT.
Le deuxième correspond à la volonté
d'entretenir une dynamique de projet sur le site. Pour cela, il faudra une
animation du groupe projet grâce à un éventuel temps de
travail consacré à ce dossier. Mais aussi la mise en place d'une
démarche participative et la mobilisation de financements croisés
pour faire émerger et susciter des projets.
Une autre nécessité identifiée, et
correspondant à la volonté d'entretenir une dynamique, est
l'importance de la définition de règles d'utilisation à
respecter par les usagers porteurs de projets. Il peut s'agir de la
définition d'un référentiel, d'une sorte de cahier des
charges pour la gestion et l'animation du site.
La mise en place d'un réseau des partenaires
intervenant sur le site dans le cadre de sa valorisation touristique et
pédagogique pour une meilleure coordination des projets à
l'oeuvre apparait nécessaire.
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Pour une meilleure appropriation du site par les usagers, il a
été identifié que des espaces de restitution43
pourraient être mis à disposition pour une valorisation des
initiatives collectives qu'elles soient pédagogiques ou artistique par
exemple. Cela peut être une restitution sur le site lui-même ou
bien dans la ville par exemple.
Un certain nombre de modalité de gestion existant pour
d'autres sites ont pu être mis en évidence. Et notamment la place
de la collectivité dans la mise à disposition de personnel, la
pertinence des partenariats pour la promotion et la mise en place
d'événementiel et enfin, la force de proposition que
représentent les associations locales pour favoriser une dynamique de
projet.
B. LES ACTIONS A METTRE EN OEUVRE PAR LE
GROUPE-PROJET POUR AVANCER DANS
LE DEVELOPPEMENT D'ACTIVITES SUR LE
SITE
Tout d'abord, le groupe doit identifier des priorités
dans les domaines d'activité à développer sur le site pour
définir un projet et une vraie stratégie de développement
qui sera fondée sur des orientations thématiques, des valeurs et
non pas seulement un empilement d'actions ponctuelles sans liens les unes avec
les autres. Pour cela, il faut structurer le réseau des acteurs, qu'ils
se réunissent régulièrement afin de définir
collectivement des enjeux et des objectifs pour tendre vers la
réalisation d'objectifs communs résultants d'actions
coordonnés. Des actions qui peuvent avoir plusieurs dimensions
(pédagogiques, touristiques, à visée d'insertion, etc.)
mais qui suivent le même fil conducteur défini grâce
à un référentiel commun.
Ensuite, il sera nécessaire de préciser un
modèle de pilotage pour la gestion et la dynamisation du site. Deux
possibilités apparaissent, il s'agit de mettre en oeuvre un processus de
consultation ou bien de favoriser une véritable concertation avec les
différents acteurs. Si l'on applique le modèle de la
consultation, le groupe projet sera force de proposition et un comité de
pilotage validera éventuellement ses propositions. On sera sur un
modèle proche de celui qui est déjà à l'oeuvre
actuellement44. Si l'on cherche à appliquer le
deuxième modèle, le groupe projet sera alors une force de
proposition et pourra prendre part à la décision aux
côtés du comité de pilotage. Ce modèle est celui de
la démarche participative va jusqu'à la prise de
décision.
43 Il s'agit d'un endroit du site ou d'un lieu
extérieur (Mairie par exemple) qui pourrait accueillir des productions
résultant d'une initiative collective, par exemple une exposition
d'objets réalisés par des enfants dans le cadre d'une animation
pédagogique.
44 Voir dans la première partie à propos
du suivi du projet.
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Afin d'avancer dans le développement d'une dynamique,
des actions devront permettre de définir le cadre de l'action
collective, notamment en mettant en place un conventionnement avec les
propriétaires et en choisissant une forme juridique pour cette instance
de pilotage. Cela pourrait être par exemple une forme associative mais
elle a été jugée trop contraignante à mettre en
place pour l'instant lors de la réunion. L'instance de pilotage devra
également valoriser les initiatives, faire des propositions,
sélectionner d'éventuels projets et décider de comment ces
prises de décisions seront faites, selon quel modèle de gestion :
concertation ou simple consultation ?
Quelques réserves peuvent être déjà
émises sur les modalités de pilotage. Tout d'abord, un
modèle de concertation se heurtera certainement à la
difficulté de laisser une part de décisionnel par les actuels
membres du comité de pilotage. D'autre part on peut aussi émettre
des réserves sur le dynamisme du groupe projet dans le temps, d'autant
plus que la participation régulière aux réunions, qui
prennent parfois beaucoup de temps, n'est pas toujours évidente pour les
personnes. La tenue de réunions en période estivale a pu donner
l'impression d'un essoufflement, notamment du côté des
propriétaires et des structures associatives, qui n'est pas
forcément voué à durer. Mais il apparait comme
évident que le fonctionnement d'un réseau basé sur la mise
en oeuvre d'une dynamique collective nécessite des compétences en
animation et montage de projet. Mais pour pouvoir envisager de faire appel
à ces compétences, il faut savoir qui utilisera le site, s'il y
aura suffisamment de porteur de projets pour nécessiter d'y investir
largement. Pour pouvoir évaluer un temps de travail nécessaire,
il faut fixer des enjeux et les besoins qu'ils génèrent puis voir
en fonction des objectifs opérationnels quels moyens peuvent être
mis en face. Il est encore un peu tôt en amont du projet pour pouvoir
l'évaluer ce sera plus concret lorsque des projets définis
commenceront à émerger.
Toutefois, nous pouvons signaler ici, comme le rappelle
Emmanuelle Bonerandi dans son article « Le recours au patrimoine,
modèle culturel pour le territoire ? » paru en 2005 que dans un
contexte où l'on parle régulièrement de démocratie
participative « la dimension patrimoniale constitue un vecteur fertile de
participation parce qu'il fait sens au nom de la collectivité [ et que]
le patrimoine est un objet intermédiaire par le simple fait que son
évocation réussit à faire réagir, à
rassembler et éventuellement à fédérer. » Il y
a donc tout intérêt à vouloir faire appel à une
démarche participative dans un contexte de valorisation patrimoniale car
le consensus se fait plus facilement et l'effet générateur de
lien social apparait comme essentiel.
C. 85
MISE EN RESEAU AVEC LE COLLECTIF 1001 TERRASSES
D'ARIEGE
La mise en réseau du site de Foix avec les autres
membres du collectif 1001terrasses apparait comme une action essentielle
à mettre en oeuvre par les acteurs impliqués dans le projet.
Cette composante pourrait s'avérer très fructueuse pour les
acteurs du site de Foix pour avoir une vision plus globale, pouvoir prendre du
recul par rapport à son propre projet et en même temps
s'insérer dans un réseau collectif. Ce rapprochement avec le
collectif permettrait de participer à l'élaboration du
référentiel qui sera ensuite mobilisé notamment pour les
actions communes de communication. Il est d'ailleurs prévu qu'un site
internet soit créé. Des groupes de travail thématiques,
pour que chacun y trouve l'angle qui l'intéresse ou pour lequel il a
besoin de l'appui du groupe ont également vu le jour et permettront
à chacun d'avancer dans son projet et collectivement avec les autres
membres du réseau. Ces thématiques sont : la communication, les
questions foncières, les pratiques culturales, la technique pierre
sèche, la médiation et l'accueil de public, elles correspondent
à différentes attentes et besoins. Le point de convergence est la
mise en oeuvre d'actions en faveur de la valorisation des terrasses. Le
réseau permet d'avoir un cadre de références et d'actions
communes à l'échelle départementale.
D. SYNTHESE POUR LA VALORISATION DU SITE DE
TERRASSES DU PECH DE FOIX
Voici un certain nombre d'actions ciblées qui semblent
prioritaires pour la valorisation du site de Foix. Pour chacune, des objectifs
sont précisés et des partenariats indiqués.
?Elaboration d'un projet économique avec de
vrais produits touristiques bien étudiés : partenariat
entre la Mairie de Foix, l'OT du Pays de Foix-Varilhes pour un produit local
pour le site de Foix. Partenariat avec en plus la Fédération
Pastorale et le Réseau 1001 terrasses d'Ariège pour
l'élaboration d'un produit touristique global prenant la forme d'un
circuit départemental de visites « de terrasses en terrasses
».
?Programmation d'un événementiel annuel
comme celui qui aura lieu le 17 septembre dans le cadre des
Journées Européennes du Patrimoine. Cet évènement a
été organisé par la Fédération Pastorale en
partenariat notamment avec la mairie de Foix et les acteurs du réseau
1001 terrasses d'Ariège. Il aura lieu au centre ville de Foix. Au
programme de la journée sont prévus une démonstration des
techniques de la pierre sèche avec la réalisation d'un banc dans
un jardin public, un marché des produits des terrasses, des expositions,
des visites guidées du site des terrasses du Pech de Foix. Le site de
Foix et cet
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événement peuvent servir de vitrine au
Réseau 1001 terrasses pour se faire connaître et communiquer.
4Formaliser le fonctionnement du groupe-projet
pour l'élaboration et le suivi d'actions à mettre en
oeuvre et de projets à susciter. Possibilité s'il n'y a pas
d'animateur attitré de faire une animation tournante des
réunions, chaque structure pourrait à tour de rôle animer
la réunion pour le suivi des affaires en cours et pour traiter plus
précisément un sujet de son choix.
4 Rechercher des partenariats plus larges avec les
réseaux pédagogiques locaux. Tout d'abord en programmant
une réunion d'information sur les possibilités offertes par le
sentier avec éventuellement une présentation des actions
déjà réalisées par la FAJIP pour montrer ce qui se
fait déjà. Norbert Meller qui suit les affaires scolaires de la
ville de Foix pourrait éventuellement apporter son soutien dans cette
voie possible de développement d'activités pédagogiques
pour les écoles. La recherche de partenariats financiers et techniques
sera nécessaire si la décision est prise de réaliser des
outils pédagogiques spécifiques. Un partenariat pourrait
être développé avec les services départementaux de
l'Education Nationale et l'outil pourrait être utilisé pour
d'autres sites de terrasses.
4L'affectation d'une part de temps de travail sur ce
projet. Il peut s'agir de dégager un temps de travail sur celui
d'un salarié de la mairie de Foix qui aurait les compétences
adaptées ou bien d'une embauche à temps partiel et ce serait
suffisant pour susciter et accompagner des projets, coordonner et animer ce
dossier. A la fois pour un suivi du groupe-projet, le développement de
partenariats, la recherche de financements, etc. Ou bien, dans un premier
temps, un stagiaire pourrait être recruté pour faire avancer le
projet de valorisation, notamment pédagogique du sentier, mais à
l'issue du stage, il faudrait que le relais puisse être pris sinon, cet
investissement de temps et d'énergie risque d'être perdu.
Si l'élaboration de produits touristiques se fera
très probablement, notamment grâce à l'action de l'Office
de Tourisme, et si les chantiers de la FAJIP sont voués à
perdurer, par contre, le développement d'activités
pédagogiques notamment en partenariat avec les écoles primaires
et les centres de loisirs de la ville de Foix nécessiteraient un
investissement plus important pour être mis en oeuvre. C'est sur ce point
me semble-t-il qu'il faudrait concentrer l'action du groupe projet et de la
mairie de Foix pour une plus-value pour les acteurs locaux et une appropriation
du site par les enfants qui pourra se transmettre aux parents.
En 2002 déjà, les participants du forum des
acteurs du patrimoine rural avaient insisté sur l'importance dans les
projets de valorisation patrimoniale de « l'implication nécessaire
de
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l'éducation nationale, par des contrats
éducatifs locaux par exemple, car la jeunesse doit être consciente
des spécificités du patrimoine local pour en assurer la
préservation ». (MAZUEL, 2005)
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