2. Monsieur BARONA :
D'origine espagnole, il est probablement le dernier à
avoir utilisé les terrasses des Bentenaous pour des cultures, jusque
dans les années soixante.
Ce monsieur, qui était puisatier, aurait trouvé
un puits dans la zone des Bentenaous, vers « la maison au drapeau ».
Il vivait avec sa femme dans la maison, aujourd'hui en ruines, située en
contrebas au bout du chemin plat dans la forêt. Juste devant on peut
encore voir deux sortes de citernes ou puits au niveau du sol, peut-être
les a-t-il construits lui-même ?
Il avait des lapins, des poules, un âne, deux mulets et
« il faisait un peu de tout » pour sa consommation personnelle :
« Quand il y avait Baronna, il entretenait la maison
qui est démolie, il entretenait sous l'orry, une baraque basse, il avait
des lapins, il était puisatier... il cherchait des points d'eau pour
faire des puits, il en aurait trouvé un plus bas, là ou il y a la
baraque au drapeau... je l'avais vu rempli à ras bord. f...] Les types
avant, ils vivaient de peu. Baronna il n'était pas méchant.
» (M.Alozy)
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« Mme Baronna c'était une dame petite assez
costaud et son mari c'était un grand maigre. Il descendait à Foix
sur l'âne et il remontait sur l'âne...et elle, la bonne femme, elle
tirait l'âne parce qu'il voulait pas qu'elle monte dessus...alors elle
s'arrêtait à la maison pour boire un petit coup d'eau ou de
café, elle disait il faut que je monte sur cet âne je vais pas
monter là-haut moi j'en peu plus...alors elle prenait un rocher un peu
haut elle montait dessus et puis elle voulait monter sur l'âne et quand
elle allait mettre la jambe, l'âne il avançait ! Ça
c'était trop... » (Mme Depas)
Plusieurs personnes se souviennent encore aujourd'hui de ce
monsieur qui descendait du Pech sur son âne pour faire ses courses
à Foix. Vraisemblablement, il n'empruntait pas le
chemin plat aujourd'hui dégagé. Ce chemin devait
déjà être enfriché, il en utilisait un autre en
bifurquant à droite, en dessous de la maison à la citerne, en
montant le chemin des asperges : le « chemin de chèvre ».
3. Monsieur PIQUEMAL
Il est né sur le Pech en 1928, à la ferme du
Pech de Naut (Pech d'en haut) que ses parents avaient acheté en 1920 et
qu'ils ont habité jusqu'en 1938. Il a donc vécu là
jusqu'à l'âge de 10 ans et se souvient de la vie de la ferme.
Il y avait une dizaine de vaches, une trentaine de moutons et
quelques cochons. Les agneaux et les veaux, après avoir
été engraissés, étaient vendus sur le marché
à Foix. Sa mère transformait le surplus de lait en beurre et le
petit lait était donné aux cochons. La volaille et les lapins
étaient aussi vendus sur le marché.
Ils cultivaient un jardin potager et des
céréales : blé, avoine, seigle. Une fois
récolté et dépité, son père descendait le
blé à dos d'âne jusqu'au pont de l'Arget, chez le meunier,
pour le faire moudre. Avec la farine, sa mère fabriquait du pain.
Le cochon, c'était pour la consommation familiale,
lorsqu'on le tuait, il y avait une grande fête avec les amis qui
étaient venus donner un coup de main. La semaine, pour être plus
près de l'école, il dormait chez sa tante à Flassa.
À partir de 1938, la famille Piquemal est descendue du Pech pour
s'installer dans une ferme plus bas mais tout en continuant à utiliser
les terres du haut. Puis, en 1955, la ferme sera vendue.
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