8. Le Pech: un espace de tranquillité, d'exploration
voire d'apprentissage
Du fait de son relief abrupt, et bien que contigüe
à la ville de Foix, le Pech n'a pas subi l'extension urbaine, ce qui
accentue aux yeux des fuxéens ses qualités d'espace
préservé, calme et tranquille. D'ailleurs, lors de la visite
partagée certaines personnes présentes ont évoqué
la tranquillité dont les habitants du Pech devaient
bénéficier et le cadre privilégié dont ils
jouissaient.
31 La monarchie de juillet, consciente des
progrès à réaliser dans le domaine de l'agriculture,
décide de créer des fermes-écoles en 1848. C'est un
système national avec une ferme par département.
32 Proche de la société d'Agriculture
et des Arts de l'Ariège créée en 1817 par des notables
épris d'agriculture, propriétaires pour la plupart dans la plaine
: un secteur en avance technique.
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Ce qui plait à M.Alozy sur le Pech c'est le calme, la
proximité de Foix, la vue que l'on a de là-haut et le terrain
d'exploration que cela représente. Il se dit lui-même «
amoureux du Pech » :
« J'y allais pour me promener, pour aller
découvrir si je trouvais de nouveaux trucs...je faisais des photos,
surtout de fleurs. Quand j'étais jeune je faisais les grottes. Le
moindre trou même si c'était un trou où y'avait les
blaireaux qui y rentraient, moi j'y allais pour voir si on pouvait pas
agrandir, si ça pouvait pas aller plus loin, si ce n'était pas
une grande grotte finalement[...]On était plus attiré par le Pech
d'en haut, sur ce grand plateau on voyait vers Arabaux, vers l'Herm, vers le
massif de Tabe, le Montcalm, on voit loin, si c'est bien dégagé
au printemps, on voit la neige, c'est joli ! [...] C'est à deux pas de
Foix, y'a pas à prendre la voiture et le paysage est diversifié
selon le coin où on va... »
Originaire de la région lilloise, Mme Depas a
vécu au début des années soixante dans un cabanon
situé non loin de la maison à la citerne pendant un an et demi
avec son mari son petit garçon de deux ans et sa petite fille qui est
née durant cette période. Leurs conditions de vie étaient
très rudimentaires mais malgré cela cette femme garde de
très bons souvenirs de cette période qu'elle considère
comme les meilleurs moments qu'elle ait passé en Ariège. :
« Je m'y plaisais beaucoup, je l'appelais `mon petit
paradis' [...] j'ai vu construire le pont et tout ça...la vue plongeait
comme ça au vieux pont [...] ce qui me plaisait c'était le calme,
c'était la ville en dessous, on pouvait tout regarder...la
tranquillité surtout...moi j'aime être tranquille »
Pour Annie Cazenave le Pech est un lieu de balade, de
cueillette, mais aussi d'exploration : ses grands oncles lui avaient
parlé d'un dolmen sur le Pech, le jeudi, elle partait avec une amie
à la recherche de ce dolmen qui devait se trouver dans l'alignement de
Villotes.
Mme Anne-Marie Joffres-Lefèvre, âgée d'une
soixantaine d'années, se souvient de ce qu'elle appelle un « rituel
familial ». Le 15 aout, la famille se réunissait et faisait un
grand repas. Le matin il y avait une visite au cimetière des «
tombes des ancêtres » et cours de latin -grec pour les enfants.
L'après-midi c'était excursion au Prat-d'Albis, au Saint -Sauveur
ou au Pech. Son grand-père avait un ami à la ferme tout en haut
du Pech. Il fallait faire attention aux trous de calcaire qui étaient
source de peur et d'inquiétude, les enfants n'avaient pas le
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droit de sortir des chemins. « Tout le monde partait pour
un pique-nique, il y avait la bonne, les nappes blanches et tout le tralala
». Ensuite, le grand oncle qui était botaniste et professeur de
sciences physiques les faisait « herboriser » pour apprendre les
plantes de montagne. Mais ils n'avaient pas le droit d'aller seuls au Pech, il
y avait « un caractère de dangerosité ». Ici, la
promenade au Pech sert aussi de terrain, de support d'apprentissage.
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