1
Université Polyvalente d'Haïti
Annexe du Cap-Haïtien, Rue 6I
Faculté des sciences
agronomiques (FSA) Département des ressources naturelles et
environnement (RNE)
LA SECURITE ALIMENTAIRE ET L'IMPLICATION
DES COMMUNAUTE DANS LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES NATURELLES : cas
de la commune Acul-du-nord
Mémoire de fin d'étude élaboré par
:
MAXIME Frantz
Présenté en vue de l'obtention du grade
licencié en agronomie
Avril 2015
2
REMERCIEMENTS
Le présent travail est le fruit de nos efforts certes,
mais deux personnes laissées à elles seules n'auraient pu le
mener à bout. Il exige une bonne éducation à la
conscience, à la volonté et à la patience. Ces
années d'étude auraient été vaines si elles
n'avaient pas bénéficié d'un suivi si attentionné
d'innombrables et illustres personnalités envers lesquelles nous
réitérons nos remerciements. Notre profonde gratitude va à
l'endroit d'Erve ULYSSE, doyen et Professeur à la Faculté des
Sciences Agronomiques de l'Université polyvalente d'Haïti (Cap-
Haïtien), promoteur et directeur de ce mémoire. Malgré les
multiples responsabilités à sa charge, il a accepté de
suivre de près la rédaction de ce travail. Son expérience
et ses conseils judicieux, sa rigueur scientifique et son amour du travail bien
fait ont beaucoup contribué à guider nos premiers pas dans le
domaine de l'élaboration et de la recherche et ont été
pour nous une source appréciable d'enseignements. Qu'il trouve ici
l'expression de nos sentiments de reconnaissance. Néanmoins, il nous
parait indispensable de signaler que toute erreur qui se serait glissée
entre les lignes de ce travail nous incombe totalement. Nous en assumons
l'entière responsabilité.
Cette étude rentre dans le cadre de la formation
reçue de nos professeurs de la faculté des sciences agronomiques
(FSA), particulièrement ceux du département des ressources
naturelles et de l'environnement. Notre reconnaissance envers eux n'a
d'égale que l'assiduité et le dévouement qu'ils ont
consenti à cette tâche.
En fin, nous tenons à remercier tous ceux auxquels nous
avons emprunté des idées. La manière dont celles-ci ont
été reproduites n'engage que notre propre
responsabilité.
3
DEDICACES
Ce travail est sincèrement dédié à
:
Nos pères et nos mères : Jn-Pierre ROMAIN,
Desina GUERINE, MAXIME Marius Lionise qui nous ont permis d'être ce que
nous nous sommes aujourd'hui pour leurs sacrifices quotidiens.
Nos frères et soeurs : Jude B. ROMAIN, Judeline,
Pierreline Jamesson, Biderlie, Kerventz ROMAIN ; Dave DANIEL, Wislin DANIEL ;
Wendy PIERRE, Damendie PIEERE ; MAXIME Ricot, DELICIEUX Fregot, DELICIEUX
Ophanise pour leur appui et présence de tous les jours.
Tous ceux qui nous ont très cher (es), en particulier,
LUNIC LUC Colas, ROBERT Wilson, PAUL Wesly, Henry ROMAIN, Lumane SEVERE,
Francie THOMANY, Lucia PIERRE, Mme Lully NELSON pour leurs conseils
et supports respectifs.
Chacun de nos amis pour leur attention et leur soutien
physique, intellectuel, moral.
A la promotion 2010-2015 de la dite université et en
particulier nos confrères et consoeurs de l'option des ressources
naturelles.
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
FAO : Organisation des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
FIDA : Fonds international de développement agricole
MPA : Mouvement paysans Acul- du- nord
MPS : Mouvement paysans soufrière
BM : Banque mondiale
IHSI : Institut haïtien de statistique et d'informatique
CNSA : Coordination nationale de la sécurité
alimentaire
GCRN : Gestion communautaire des ressources naturelles
CNIGS : centre national de l'information
géo-spéciale
OMS : Organisation mondiale de la santé
BRH : Banque de la république d'Haïti
GRN : Gestion des ressources naturelles
EDH : Electricité d'Haïti
ONG : Organisation non gouvernementale
GIRN : Gestion intégrée des ressources
naturelles
OCLADEG : Organisation d'appui et de développement de
Grande Ravine
AAA : Agro action allemande
USAID : Agence des états unis pour le développement
international
AVANSE : Appui à la valorisation du potentiel agricole
nord pour la sécurité économique et environnemental
AGRISUD : Agrisud International
5
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte découpage de la commune ....11
Figure 2 : Industrie de transformation du riz 20
Figure 3 : culture pure 40
Figure 4 : Culture associée 40
Figure 5 : Arbres coupés pour combler les besoins en
bois de chauffage et de
construction .45
6
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition et densité de la population
par section communale 11
Tableau 2 : Inventaire des structures et services des soins
disponibles .15
Tableau 3 : Inventaire des écoles de la commune 16
Tableau 4 : Croissance des valeurs agricoles ajoutées en
Haïti 17
Tableau 5 : Réseau routier de la commune 21
Tableau 6 : l'Ages des chefs de ménages .37
Tableau 7 : Groupement des ménages par superficie 38
Tableau 8 : subdivision selon le couvert ou l'usage du sol
..39
Tableau 9 : Composition et la rentabilité des
pèches 42
Tableau 10 : Composition et répartition du cheptel vifs
des ménages 43
Tableau 11 : Répartition des ménages selon la
distance a parcourue pour atteindre une source
d'eau potable 45
Tableau 12 : Les activités nécessitent la main
d'oeuvre non familiale 46 Tableau 13 : Nombre de ménages et leurs
réponses sur la valeur nutritionnelle des
aliments 49
Tableau 14 : Niveau d'étude des chefs de ménages
53
7
Table des matières
INTRODUCTION 1
Généralité 1
CHAPITRE I : .4
1.1- Problématique 4
1.2- Les objectifs .5
- Objectif général 5
- Objectifs spécifiques 5
1.3- Questions de recherche 5
- Question principale 5
- Question spécifique 5
1.4- Hypothèses ...6
- Hypothèse principale .6
- Hypothèse spécifique .6
CHAPITRE II : 7
2.1- Justification ..7
2.2- Intérêt de l'étude
.8
2.3- Cadre conceptuel .8
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE .10
3.1- Description du milieu d'étude
..10
3.1.1- Le milieu physique 10
3.1.2- Situation géographique de la zone
10
3.1.3- Effectif et densité de la population
10
3.1.4- Climat, relief et hydrographie ..12
3.1.5- Subdivision de la zone 13
3.1.6- Le milieu humain 13
3.1.6.1- évolution et mouvement de population
13
3.1.6.2 culture 14
3.1.6.3- Les infrastructures
sanitaire 14
3.1.6.4- Le secteur de
8
l'éducation ..16
3.1.7- Les secteurs économiques et les
infrastructures socio-économiques........17
3.1.7.1- Secteur agro-
pastoral 17
3.1.7.2- La
pêche 18
3.1.7.3- Secteur industriel et artisanat 19
3.1.7.4- Les voies de transport et les infrastructures
de commerce 20
3.1.7.5- Eau potable et électricité .
22
CHAPITRE IV : CADRE THEORIQUE . 23
4.1- Le concept de sécurité alimentaire
23
4.1.1- Définition et dimensions de la
sécurité alimentaire 23
4.1.2- Disponibilité des approvisionnements
.22
4.1.3- Stabilité des approvisionnements
.23
4.1.4- Accès à la nourriture
24
4.1.5- Sécurité alimentaire au niveau
national ..25
4.2- Insécurité alimentaire 26
4.2.1- Les types et les formes de
l'insécurité alimentaire .26
4.2.2- L'ampleur de l'insécurité
alimentaire dans le monde et d'Haiti 26
4.2.3- Les causes de l'insécurité
alimentaire .27
4.3- La notion de ressources naturelles 27
4.3.1- Définition et types de ressources
naturelles 27
4.3.2- La ressource foncière 28
4.3.3- Les ressources naturelles de la zone
29
4.3.4- Accès aux ressources naturelles communes
29
4.3.5- Gestion intégrée des ressources
naturelles ..30
4.3.6- Pourquoi faut-il gérer les ressources
naturelles .30
9
4.3.7- Impact de la gestion des ressources naturelles sur
la sécurité
alimentaire ..30
4.4- Appréciation des agriculteurs sur les
origines de la dégradation de
l'environnement
..31
4.5- Les intervention pour la gestion des ressources
naturelle et les différents
acteurs 32
4.6- Cadre méthodologique . 33
4.6.1- Matériels utilisés
..34
4.6.2- méthode de travail .34
4.6.2.1- Consultation des documents et des sites
34
4.6.3- Préparation de la collecte des
données sur le terrain 34
4.6.3.1- Visites préliminaire sur le terrain
34
4.6.3.2- Contactes diverses .35
4.6.4- Enquête auprès des ménages
35
4.6.4.1- Echantillonnage .35
4.6.4.2- Visite d'observation 35
4.6.5- Enquête approfondie 35
4.6.5.1- Déroulement de l'enquête
35
4.6.5.2- Dépouillement et traitement des
informations ..36
CHAPITRE V : RESULTAT ET DISCUSSION 37
5.1- Insuffisance de la ressource foncière
37
5.1.1- Description des caractéristiques
démographique des ménages enquêtés 37
5.1.2- Superficie des exploitations et origine de la
terre ...38
5.1.3- Les différentes utilisations de la terre
..39
5.1.4- Le jachère et le boisement
.40
10
5.1.5- Implication de l'usage de la terre sur
l'environnement .
|
|
.41
|
5.2- Etats des moyens de production autres que la terre
|
|
..41
|
5.2.1- Insuffisance aux ressources de la mer
|
|
.42
|
5.2.2- Insuffisance du cheptel vif
|
|
42
|
5.3- Accès aux ressources communes
|
|
..44
|
5.3.1- La ressource foncière
|
|
44
|
5.3.2- Accès aux bois de chauffage et de
construction
|
|
..44
|
5.3.3- Accès à l'eau potable
|
|
.45
|
5.3.4- Accès à la main d'oeuvre
extérieure
|
|
.46
|
5.4- Certains indicateurs du niveau de la vie et
d'accès à l'alimentation
|
|
47
|
5.4.1- Le nombre et la composition des repas
|
|
...47
|
5.4.1.1- Le nombre de repas et les aliments de base
|
|
...47
|
5.4.1.2- la consommation des aliments particuliers
|
|
47
|
5.4.1.3- Connaissance sur la qualité des aliments
|
|
48
|
5.4.2- Capacité de satisfaction des autres besoins
de base
|
..49
|
|
5.4.2.1- Capacité de satisfaction des besoins de
logement
|
|
..49
|
5.4.2.2- Capacité de satisfaction des besoins en
habillement
|
|
.50
|
5.4.2.3- Les soins sanitaires
|
|
50
|
5.4.2.4- les frais de scolarisation des enfants
|
|
51
|
5.4.3- Appréciation des agriculteurs sur les
origines de la dégradation de
l'environnement .
|
|
..51
|
5.4.4- La situation du capital social dans la commune
|
|
52
|
5.4.4.1- Origine des chefs de ménages et de leurs
conjoint(e)
|
|
..52
|
5.4.4.2- Les relations au sein du ménage
|
|
52
|
5.4.5- Situation du capital culturel de la zone
|
|
53
|
11
5.4.5.1- Niveau d'étude et choix culturel des
chefs de ménages ..53
5.4.5.2- Etat des connaissances sur la protection de
l'environnement 53
5.4.5.3- Les tabous et les interdits en rapport avec
l'usage des ressources
naturelles 55
5.4.6- Conclusion .....55
Conclusion générale et recommandation
: .58
Conclusion générale ..58
Recommandations ....59
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62
ANNEXE : QUESTIONNAIRE d'ENQUETE . 63
12
RESUME
Ce mémoire aborde la notion de corrélation entre
la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles,
le lien entre la dégradation de l'environnement et le niveau de la
pauvreté avec le temps qui une augmentation de la population alors que
la dégradation bas son plein dans la commune Acul-du-nord, il tente
d'analyser les facteurs et les identificateurs généraux de
l'insécurité alimentaire et de dégager les
caractéristiques des ménages pour mieux orienter la notion de
gestion des ressources naturelles. D'où, l'hypothèse principale
de ce mémoire est que la ressource foncière est
l'élément de base pour améliorer la sécurité
alimentaire et la gestion de l'environnement. Afin de confirmer ou non cette
hypothèse, les déductions de notre enquête nous
amènent à comprendre bien que les associations locales et les ONG
participent dans la gestion des ressources naturelles mais suite à
l'émiettement excessif de la terre.
En effet, chaque ménage de six personnes ne
possède en moyenne que 80,6 ares.
Or, Cela provoque une incapacité de restaurer la terre
et diminuer le développement agricole.
A cette cause destructive, les données tirées de
notre enquête ont montré que parmi 240 ménages, 213 soit
88,75% mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent
trois(3) fois par jour à noter que toutefois cette alimentation n'est ni
qualitative ni quantitative au point que la population puisse mener une vie
active. Compte tenu du niveau de vie de la population et de la
paupérisation qu'expose la population, nous avons relevé que les
ressources naturelles particulièrement la terre et la mer sont les
premières sources de production des éléments de base et
sur lesquelles la sécurité alimentaire des ménages peut
garantir.
En fin, Il est intéressant de voir que le taux
élevé de l'insécurité alimentaire en milieu rural
n'est guère surprenant, dans la mesure où la pauvreté est
avant tout un phénomène rural en Haïti. La
sécurité alimentaire de à la gestion des ressources
naturelles soit de moins en moins significative alors que le temps avance
complètement avec une croissance excessive de la population.
Mots clés : la ressource foncière, gestion des
ressources naturelles, la sécurité alimentaire
13
Sujet « La sécurité alimentaire et
l'implication des communautés locales dans la gestion
intégrée des ressources naturelles : cas de la commune
Acul-du-nord »
14
CHAPITRE I
INTRODUCTION 1.1
Généralité
Dans tous les pays du monde, les ressources naturelles se
considèrent toujours comme des biens de la nature dont l'homme utilise
principalement pour garantir sa vie. Du fait de la complexité qu'elles
exercent dans le milieu naturel, soit dans la productivité, dans
l'innovation des secteurs économiques des ménages, les ressources
naturelles permettent aux populations locales de faire des investissements
nécessaires à l'amélioration d'autres systèmes de
production.
La gestion des ressources naturelles n'est pas un
phénomène nouveau. Des groupes locaux de personnes gèrent
les terres sur lesquelles elles vivent et les ressources qui les entourent
depuis des millénaires. Les communautés autochtones à
travers le monde ont souvent élaborés des systèmes de
gestion des ressources naturelles pour la protection des populations.
Cependant, La mauvaise utilisation des terres, le déboisement, la
désertification et la pénurie d'eau dans le tiers monde sont tous
des problèmes étroitement liés à ceux de la
pauvreté et de la croissance démographique.
L'accélération de la dégradation
environnementale amoindrit les actifs naturels des ruraux pauvres. Sur 1,4
milliard de personnes en situation d'extrême pauvreté au niveau
mondial, 1 milliard d'environ vivent en milieu rural, et les trois quarts
d'entre elles tirent leurs moyens de subsistance de l'agriculture et
d'activités connexes. La gestion durable des ressources naturelles est
essentiellement liée à la réduction de la pauvreté
dans les zones rurales. Les communautés pauvres doivent résoudre
un ensemble imbriqué de gestion des ressources naturelles. Elles
subissent de plein fouet de la surexploitation, les effets du changement
climatique ; les écosystèmes et la biodiversité dont elles
dépendent sont de plus en plus dégradés ; l'accès
aux terres cultivables et leurs qualités diminuent ; leurs ressources
forestières sont de plus en plus limités et
détériorées ; l'agriculture paysanne non irriguée
prédominée et l'eau se fait plus rare, la tendance à long
terme des prix de l'énergie et des intrants sont haussières ; les
ressources halieutiques risquent de les priver de revenus et d'aliments
essentiels de production ( FIDA, octobre 2011)
15
En Haïti, Lorsque Christophe Colomb débarque
à la fin du XVe me siècle .Elle est située des
routes commerciales très fréquentées qui conduisent au
canal de Panama et qui relient l'Amérique du nord à
l'Amérique du sud.
Elle possède beaucoup de ressources : ses plaines bien
arrosées sont fertiles ; ses mornes et ses vallées abondent en
arbres fruitiers et en bois de construction ; son sous-sol renferme des mines
variées ; ses côtes enfin, offrent un grand nombre de baies
excellentes.
De perle des Antilles, Haïti s'est transformé,
faute d'une gestion adéquate des ses ressources naturelles, en un
véritable Récif dans la mer des Caraïbes. Les arbres, les
sols arables, les eaux y sont de plus en plus rares : une vraie catastrophe
écologique (Reconstruire la vie en Haïti 1988). Voila,
qu'aujourd'hui, Haïti est le plus pauvre de l'hémisphère
occidental. D'après l'indice de développement humain des nations
unis, Haïti se classe 145ème sur les 173 pays recensés Entre
2005 et 2010, l'indice développement ne s'est pas amélioré
et est resté au même niveau (coordination nationale de la
sécurité alimentaire, 2010).
L'implication des communautés locales dans la gestion
des ressources naturelles en Haïti est un énorme défi pour
le bien-être des communautés qui ne cessent guerre de modifier
leur niveau de vie. Peu après la colonisation du pays en 1492, la
(perles des Antilles) commence a perdu ses richesses naturelles inestimables.
La population jadis paradisiaque commence du même coup à affronter
des difficultés par les colonisateurs, les dirigeants et les habitants
même du pays, rendant peu à peu les haïtiens en condition de
vulnérabilité et place le pays en mauvaise posture aux yeux de la
caraïbe. La dégradation de l'environnement par la mauvaise gestion
des ressources naturelles et ses conséquences sur la qualité de
vie des populations sont le résultat d'une convergence de facteurs
liés à une activité socio-économique et
politique.
Dans l'ensemble du pays, les ressources naturelles continuent
de constituer un élément central des moyens de subsistance des
populations rurales. Les normes et les coutumes locales influences les formes
quotidiennes d'utilisation des ressources naturelles par les populations. En
revanche, les utilisations des ressources naturelles restent souvent
très centralisées conditionnées par des politiques
gouvernementales qui datent des époques coloniales et post- coloniale
(Haïti : un grand défi pour la coopération internationale et
le développement durable, juin 2011, p1).
16
Depuis la crise économique des années 80,
l'économie haïtienne n'arrive pas à retrouver la voie de la
croissance. D'une période à une autre, l'appareil productif
s'affaiblit. Ce déclin accéléré du PIB a
coïncidé avec trois crises politiques aigues qui ont ponctué
la période 19862004. L'instabilité politique entre 1986 et 1994
était surtout due à la récurrence des coups d'Etat
militaires. Citons à titre d'exemple, les coups d'Etat qui ont
renversé les présidents élus Lesly F. Manigat et Jean
Bertrand Aristide respectivement en 1988 et en 1991. L'instabilité
politique entre 2001 et 2005 était la conséquence de la crise
électorale de mai 2000. Il est à noter que ces périodes
d'instabilité politique se sont souvent accompagnées de sanctions
économiques: le gel de l'aide publique au développement et
l'embargo commercial suite au coup d'Etat du 30 septembre 1991 comme mesure
extrême (coordination nationale de la sécurité
alimentaire, 2010,)
Par ailleurs, ces divergences sociopolitiques qui ont
secouées notre pays ainsi que leur perpétuité dans les
différentes sous régions ont entrainées une
réduction de l'activité agricole, une destruction de
l'environnement et une paupérisation accentuée de la population.
A cette cause destructive, la dégradation environnementale est
née dans une catégorie sociale qui croupisse dans la
misère et victime d'une insécurité alimentaire.
Dans le département du nord d'Haïti,
particulièrement dans la commune Acul-du-nord où s'articule notre
sujet de recherche, la gestion communautaire des ressources naturelles reste un
énorme défi à surmonter. Depuis la montée des
crises sociopolitiques, l'exploitation des ressources s'est faite d'une
manière de moins en moins durable, voire de manière insoutenable
avec la disparition des ressources naturelles, un grand nombre d'espèces
animales sont chassées et péchées et même certaines
variétés génétiques des plantes cultivées
sont en voie de disparition. Ceci est la cause des dégâts
environnementaux, mais aussi sociaux économiques, climatiques et
sanitaires croissants, au point que la mauvaise exploitation des ressources
naturelles menace l'existence de la population.
Pour résumer la situation actuelle, la croissance
démographique rapide, la pauvreté, la dégradation de
l'environnement et la faible croissance économique sont des facteurs
influençant l'un sur l'autre d'une façon rapide néfaste le
bien- être immédiat et a long terme des populations
concernées. Toutes prouvent les liens étroits qui existent entre
l'environnement, la démographie,
17
la sécurité alimentaire, l'agriculture, les
forets, l'énergie, l'industrie et la croissance concernant les
établissements humains.
Si l'on se tourne vers l'avenir, il est important
d'approfondir notre compréhension sur la GCRN comme un ample d'approches
qui englobe la conservation de la faune, la gestion des aires
protégées, l'exploitation maritime ainsi que les questions plus
larges ayant trait à la gestion des terres et à l'utilisation des
ressources naturelles liées à l'agriculture, à la
foresterie et au pastoralisme. Ainsi, la sécurité alimentaire et
l'implication des communautés locales ne sont-elles pas importantes dans
la gestion intégrée des ressources naturelles ?
1.2 PROBLEMATIQUE
Il y a de cela très peu de temps, on ne faisait pas
beaucoup attention à l'usage qu'on donnait aux ressources naturelles, on
pensait qu'il existait de grande quantité suffisante pour plusieurs
siècles et qu'on ne faisait rien pour les administrer, alors que
l'ensemble du pays repose essentiellement sur le pivot environnemental dont les
ressources naturelles constituent un élément central, des moyens
de subsistance pour la population haïtienne soit en termes d'utilisation
ou de fabrication des produits divers. Les normes et les coutumes locales
influencent leurs formes d'utilisation quotidiennes. En revanche, cette
utilisation reste souvent très préoccupante où les gens de
la communauté ne participent pas vraiment dans une gestion
intégrée des ressources naturelles, conditionnées par des
politiques gouvernementales qui ne respectent pas les dates et les techniques
d'exploitation et post-exploitation.
Malgré son enclavement, la mauvaise gestion n'a pas
épargné une zone aussi stratégique qu'Acul-du-nord. Elle a
entraîné la dégradation de l'environnement et réduit
la fertilité des sols à un rythme inquiétant. La coupe
abusive des arbres, en particulier des ligneux, réalisée sans
renouvellement de la part des communautés rurales, l'abandon des
plantations considérées traditionnellement comme le principal
support au maintien de la couverture végétale au profit des
cultures plus rentables (haricot, chou, riz, café, igname, cacao etc.),
les profonds bouleversements des modes et des pratiques culturales sans mesure
de défense et de protection des sols jumelés à des
mauvaises pratiques d'élevage, la forte pression sur les modes et
régimes
18
d'utilisation des terres, l'exploitation inappropriée
des ressources halieutiques, l'absence ou l'insuffisance des
disponibilités, des moyens techniques et monétaires au sein des
familles ainsi que les difficultés d'accès aux sources
d'approvisionnements en aliment sont autant des problèmes auxquels sont
confrontés la population de l'aire d'étude et qui offrent une
perspective d'induire en aval des conséquences majeures sur les
régions beaucoup plus vulnérables.
Face à tant de problèmes, gérer les
ressources naturelles constitue un défi majeur auquel l'échange
et la transmission d'informations doivent constituer des moyens
privilégiés pour encourager et soutenir des actions positives.
Conscient de cette mauvaise gestion accrue et de l'impérieuse
nécessité de renverser le processus, une
étude sur « la sécurité alimentaire et
l'implication des communautés locales dans la gestion
intégrée des ressources naturelles dans la commune Acul-du-nord
» a été entreprise en vue de faire des
propositions.
1.3 OBJECTIFS
- Objectif général
La situation que nous venons de décrire montre la
nécessité de gérer les ressources naturelles communes.
Ainsi, notre objectif général est :
? Identifier les mécanismes participatifs en
matière de gestion intégrée des ressources naturelles
communes pour améliorer la sécurité alimentair
- Objectifs spécifiques
? Identifier les facteurs liés à la
sécurité alimentaire tout en enquêtant les
ménages.
? Faire un état des lieux des ressources naturelles et
leur contribution à la sécurité alimentaire.
? Identifier et analyser les problèmes et les atouts
d'une bonne gestion des ressources naturelles.
19
1.4 QUESTIONS DE RECHERCHE
- Question principale
· Comment la sécurité alimentaire et
l'implication des communautés locales peuvent-elles contribuer dans la
gestion des ressources naturelles ?
- Questions spécifiques
· La sécurité alimentaire peut-elle
impliquer dans la gestion intégrée des ressources naturelles ?
· Pourquoi faut-il gérer les ressources
naturelles ?
· Quels sont les facteurs liés à la
sécurité alimentaire ?
· Quelles relations existe-t-il entre la
sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles ?
· L'implication des communautés locales peut-elle
contribuer à la gestion des ressources naturelles ?
1.5 HYPOTHESES
- Hypothèse principale
· La ressource foncière est l'élément
de base pour améliorer la sécurité alimentaire et la
gestion de l'environnement.
- Hypothèses spécifiques
· L'investigation permettra de déterminer les
éléments de base pour l'amélioration de la
sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles.
· L'implication des communautés locales constituera
une action de base dans la gestion des ressources naturelles.
20
1.6 JUSTIFICATION
Considérant le niveau de la dégradation
provoqué par la mauvaise gestion des ressources et le niveau de
l'exposition des ménages aux engées environnementaux, la
population nordiculaise comme toutes les populations des communes d'HAITI reste
très préoccupante sur le niveau de vulnérabilité de
la communauté quant on y pense ou que l'on en parle, c'est le plus
souvent en référence à des malaises profonds : pollution
de l'eau, de l'air, morcellement excessive des terres, qui privent des
éléments de vie essentiels et menace le bien-être
collectif. Celles-ci se résultent par la pression démographique,
le problème des terres, les ressources en sol et en carrière ont
été exploitées sans un véritable plan, l'abattage
des arbres, le déboisement des pentes fortes ou douces a des fins
agricoles, la disparition de certains animaux, l'élevage et la
pâture libre suivis de la coupe d'arbres pour l'obtention du bois de
construction et comme source d'énergie sont les principaux facteurs de
la mauvaise utilisation des ressources de la commune.
L'insécurité alimentaire provoquée par la
mauvaise gestion des ressources naturelles bat son plein dans cette
localité, par le fait que les gens surexploitent les ressources
naturelles de manière non durable, voire insoutenable. Concernant
l'agriculture, le secteur agricole représente environ 3/4 des emplois
dans la commune, alors que les surfaces cultivables sont non seulement
surexploitées mais suivit d'un morcellement excessif suite à des
ventes ou aux héritages, ce qui provoque une infertilité des sols
et une baisse de productivité, en plus de rendre la population plus
fragile, le déboisement massif des plaines et des montagnes a grandement
affecté l'infiltration de l'eau dans le sol qui autrefois, comme toute
les terres, avait une potentialité hydrique remarquable, la mauvaise
pratique agricole, l'élevage libre, la mauvaise exploitation des
ressources halieutiques sont les conséquences non productif de
l'environnemental. Ces phénomènes ont amplifiés la
pauvreté dans la communauté et poussés la population
à migrer vers les centres urbains.
La biodiversité doit avoir une importance pour le
bien-être des populations puisqu'elle fournit des biens et des services
environnementaux essentiels et répond aux besoins de base des individus.
Ces biens et services sont à la base de l'économie du pays et la
perte de cette biodiversité est la dégradation de
l'écosystème qui affecte la quantité et la qualité
nutritionnelle,
21
de carburant et de médecines traditionnelles
disponibles, en plus de compromettre la capacité d'adaptation de la
population aux changements climatiques. De plus, en raison de leur
dépendance sur la biodiversité et les services
écologiques, Ceux qui sont plus affectés par la
dégradation environnementale sont les populations pauvres rurales.
Considérant tous ces paramètres importants pour le pays en
général et l'Acul-du-nord en particulier, une telle recherche est
nécessaire pour la zone et aura un impact direct sur les habitants de la
commune.
1.7- INTERET DE L'ETUDE
Considérant l'importance environnementale que
représente les ressources naturelles depuis le temps, surtout celles qui
sont communes ainsi que leurs contribution dans le revenu de la population
nordiculaise, on suppose qu'une telle étude se révèle
très importante, puisqu'elle permettra à la population de mieux
participer dans la gestion des ressources naturelles et de tenu compte de la
liaison entre la gestion et de la sécurité alimentaire . De plus,
cette étude nous fera juger l'apport de notre contribution au
progrès de la science dans le pays.
22
CHAPITRE II :
CADRE THEORIQUE
2.1- Description du milieu d'étude
2.1.1- Le milieu physique
2.1.2- Situation géographique de la zone
La commune de l'Acul-du-nord était autrefois
appelée (Camp-Louise) qui vient du mot espagnol Acün de la
Luysa. Ce nom espagnol qui signifie (havre) est celui que l'on utilisait pour
designer le port ou résidait une dame du nom de (Louise). Elle est
également la commune qui a vue naitre d'importantes
personnalités.
Elle est subdivisée en six sections communales. Elle a
deux quartiers, Camp-Louise, qui relève de la section communale du
même nom, et Soufrière, qui dépend de la section communale
du même nom. La commune a au moins 93 localités
et 148 habitations. Elle est borné au nord par l'océan Atlantic
et par la commune de Bas- Limbé ; au sud, par les communes de Dondon et
de marmelade ; à l'Est, par les communes de Dondon et de la Plaine du
nord et à l'Ouest, par les communes de Limbé et
Bas-Limbé.
2.1.3- Effectif et densité de la population
La population totale de la commune Acul-du-nord dite
nordiculais (e) est estimée à 50844 habitants sur une superficie
totale 186,37 km2. La densité de cette population est de 273
habitants/km2. L'arrondissement d'Acul-du-nord est un arrondissement
du nord d'Haïti. Il été crée autour de la ville
Acul-du-nord qui est aujourd'hui sont chef-lieu. Il est peuple par 117456
habitants, une superficie de 358,7 km2 et d'une densité de
327 habitants/km2 (IHSI, estimation 2009)
23
Tableau 1 : Répartition et densité de la
population par section communales
Section communales
|
Population
|
Masculin
|
Féminin
|
Nombre de Ménages
|
Superficie (km2)
|
Densité (hab/km2)
|
1re Section
Camp-Louise
|
812 3
|
4125
|
3998
|
1440
|
24.48
|
332
|
2e Section Bas de l'Acul
|
19059
|
9526
|
9533
|
3773
|
36.56
|
521
|
3e Section
Mornet
|
10 601
|
5 179
|
5 422
|
2326
|
34.55
|
307
|
4e Section
Grande Ravine
|
3 507
|
1 800
|
1 707
|
768
|
31.16
|
113
|
5e Section
Coupe à David
|
2 716
|
1 418
|
1 298
|
530
|
15.42
|
176
|
6e Section
Soufriere
|
6838
|
3 287
|
3 052
|
1610
|
44.2
|
155
|
Source .(
http://www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENSESTIM2009.pdf)
file:///home/wikiwix/www/cache/resident/i/ih/
www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENSESTIM2009.pdf--
Figure 1 : carte découpage de la
commune
24
2.1.4- Climat, relief et topographie
Une pluviométrie variable mais dans l'ensemble,
favorable au développement de l'agriculture
La commune Acul-du-nord fait partie de la vaste plaine du
nord. Sur le plan de la pluviométrie, elle présente une grande
variabilité. La commune est traverse par deux isohyètes qui
permettent de distinguer une zone semi-humide concernant surtout la partie
côtière de la commune qui reçoit annuellement environ 1500
mm de pluie et une zone humide recevant par an autour de 1800 mm de pluie. Du
point de vue de la distribution, cette pluie se repartie sur deux saisons
pluvieuses. La première va de janvier à mai et la seconde de
septembre à décembre. Une courte saison sèche s'installe
entre juin et juillet. Il semble que les plus fortes averses sont
enregistrées au cours des mois d'avril et mai.
Une température plutôt douce mais
caractéristique d'une zone tropicale
Sur le plan température, les moyennes mensuelles
varient dans une plage relativement faible entre 20,40C en janvier
et 27,80C en Aout.
Le rapprochement de la température et de la
pluviométrie de la zone permet de supposer une influence plutôt
positive de ces deux facteurs sur la croissance et le développement des
espèces végétales de ce milieu.
Sur le plan du relief ou de la topographie
Le découpage morphologique de la commune permet de
mettre en évidence deux grandes unités : une zone plane
constituée de plaines côtières d'accumulation littorale et
de couvertures détritique allant de 0 à 100 m d'altitude, qui
couvre environ 70,5 km2 et qui représente
36% du territoire de la commune, et une zone de montagne
formée de basses montagnes et de collines intermédiaires avec une
altitude allant de 100 à 500 m, et de massifs rocheux résiduels
de plus de 500 m d'altitude qui couvre environ 62% de la commune( cf.
CNIGS, 2009) en réalité, mis à part de la
première, la deuxième et la troisième section qui
contiennent une partie des espaces couverte par des plaines , les autres partie
de la commune ne contiennent
25
que des zones ayant un relief accidenté. (Plan de
développement communal de l'Acul-du-nord, mai 2009)
2.1.5- Subdivision de la zone
La commune de l'acul du nord est administrée et
dirigée par le département du Nord. Elle est divisée en
trois(3) trois quartiers qui sont (camp-Louise, grison-garde et bas de
l'acul).
La commune Acul-du-nord est subdivisée en six (6) sections
communales :
1- première section est Camp-louise dont le quartier est
camp-louise
2- Deuxième section est Bas de l'Acul (basse plaine)
3- Troisième section est Mornet
4- Quatrième section est Grande Ravine
5- Cinquième section est Coupe à David
6- Sixième section est Soufrière dont le quartier
Soufrière
2.1.6- Le milieu humain.
D'une manière générale, la population de
la commune Acul-du-nord est dense, mais dans sa répartition elle
reflète les caractéristiques de l'ensemble du pays. La croissance
démographique de la population résulte de la balance des
naissances et des décès, ainsi que des mouvements migratoires.
2.1.6.1- Evolution et mouvement de population
Entre 2005 - 2009 la population de la commune Acul-du-nord a
passé de 44005 habitants à 50844 habitants donc elle a
augmenté de 6839 habitants en 4 ans, soit un accroissement moyen annuel
de 3,88 %. On remarque que la population de la commune Acul-du-nord affiche un
taux de croissance forte. Ce forte taux de croissance peut être dû
soit à une pauvreté, soit à une manque d'éducation
(ou les deux à la fois), du fait que les crises sociopolitiques
antérieurs ont hypothéquées le pays tout entier.
26
2.1.6.2- Culture
Partout dans la commune on trouve des confessions religieuses.
Elles sont de différentes tendances : catholicisme, protestantisme,
(baptiste, pencotisme, méthodiste) et le vaudou. Les édifices
religieuses répertoriés sont au nombre de (77) et
soixante-dix-huit (78) péristyles (avec une présence
régulière de guérisseurs et de prêtres vaudou ou
hougants en ces lieux) repartis dans les sections communales et le
centre-ville. Selon la population, le nombre de péristyle est en nette
augmentation. Cela est du à des facteurs culturels, économiques,
le manque d'information et d'éducation de la population. Cela
résulte aussi du fait que les gens fréquentent ces lieux à
la recherche de traitement de certaines maladies à cause d'un manque de
structures sanitaires dans la commune. D'autre part, ces gens y vont aussi pour
se faire justice se sentent lésés ou victimes du système
judiciaire inadéquat, du comportement vénal de certains
magistrats, de la désuétude de certaines lois.
2.1.6.3- Les infrastructures sanitaires
En matière de santé, la commune de
l'Acul-du-nord est desservit par huit dispensaires dont sept de type
privé et un appartenant à l'Etat, assurant des services
limités des soins de santé. Le dispensaire le plus
fréquenté est celui situé à pillatre dans la
deuxième section de la commune. Celui localisé au centre-ville,
dispensaire de la nativité considéré comme deuxième
dispensaire le plus fréquenté.
Les moyens devant rendre effective l'offre des soins à
la population se révèlent très faible. Les dispensaires
peu équipés n'arrivent pas à satisfaire la demande.
L'aspect physique de ces centres ne répond pas aux normes et la
qualité des services offerts laisse à désirer
27
Tableau 2 : Inventaire des structures et services des
soins disponibles
Type d'établissement et localisation
|
Nombre de dispensaires
|
Services offerts
|
Dispensaire, centre-ville
|
1(dispensaire)
|
Consultations générales, santé de
reproduction, vaccination
|
1er section (Camp-louise)
|
1 (dispensaire)
|
Consultations générales,
planification familiale, vaccination
|
2e section (Lasoudre)
|
1 (dispensaire)
|
Consultations générales, santé de
reproduction, vaccination
|
2e section (pillatre)
|
1 (dispensaire)
|
Consultations générales, santé de
reproduction, planification familiale, consultation parentale
et postnatale, vaccination
|
3e section (Mornet, grison-Garde)
|
3 (dispensaires)
|
Consultations générales, santé de
reproduction, vaccination
|
4e section (Labryere)
|
1 (dispensaire)
|
Consultations générales,
planification familiale, vaccination
|
5é section coupe à David
|
_
|
_
|
6e Soufrière
|
_
|
_
|
Source : participation aux ateliers, mars 2009
A travers le tableau ci-dessus, on constate l'inexistence
d'établissements sanitaires au niveau de la 5e et
6e section.
On constate que l'absence d'infrastructures sanitaires dans
les sections communales et l'absence d'un centre hospitalier oblige la
population à solliciter les services des charlatans, des hougants ou
à se rendre dans les centres hospitaliers des villes avoisinantes
(Cap-Haïtien, Limbé, milot).
En faite, lorsqu'on se réfère aux normes
nationales en matière de répartition des ressources humaines de
santé publique et à ceux de l'OMS, on a l'impression que le
personnel de santé disponible dans la commune est suffisant. En effet,
selon les normes de l'OMS, il faut un médecin pour une population de
10000 habitants. Or, la commune en dispose 6 pour une population de 50844
habitant. Cependant, il convient de souligner que ces médecins ne sont
pas toujours présents et disponibles pour prodiguer les soins
nécessaires à la population. En ce qui concerne les sages-femmes,
celles n'ayants reçu aucune formation sont les plus nombreuses, la
28
29
norme étant de 5000 habitants pour une sage-femme. La
quantité disponible dans la commune répond aux normes. Toutefois,
environ 70% de ces matrones n'ont jamais été formées et
les 30% restantes méritent d'être recyclés. Cependant, plus
de 8000 habitants des 5e et 6e sections de la commune
n'ont pas accès à ces services. Le plus souvent, ils ont recours
au service des hougants (plus de 119 sont répertoriés dans la
commune)
En somme, la couverture sanitaire actuelle de la commune est
faible en raison des contraintes déjà mentionnées. Des
cliniques mobiles existent. Cependant, de jour en jour, ces cliniques mobiles
se font de plus en plus rares.
2.1.6.4 - Le secteur de l'éducation
Ont été inventoriés 82
établissements scolaires et socioprofessionnelles dont 66 écoles
primaires atteignant la 6e AF, neuf écoles de 3e
cycle, cinq écoles secondaires et deux centres de formations
professionnelles, les infrastructures scolaires sont concentrées dans
les localités ou il ya une grande agglomération et un plus grand
nombre d'enfants en âge scolaire. Plus de 80% des écoles primaires
sont situées à moins de 5 km des domiciles des
élèves. Par contre, ce n'est pas le cas pour les écoles
secondaires.
De plus, 66 de ces établissements scolaires sont de types
prives et les 14 autres sont publics. Tableau 1 : Inventaire des
écoles de la commune
Sections communal
|
Nombre d'écoles
|
Nombre d'enfants
|
Nombre d'enseignants
|
primaire
|
3e cycle
|
Second.
|
Privée
|
Publics
|
Nbre de
salles
|
Nbre de
classes
|
|
|
G F
|
G F
|
|
|
|
|
|
|
|
1re section
|
17
|
1286
|
1230
|
66
|
62
|
15
|
2
|
_
|
15
|
2
|
102
|
67
|
2e section
|
9
|
871
|
661
|
72
|
30
|
4
|
1
|
4
|
7
|
2
|
_
|
_
|
3e section
|
19
|
2320
|
2425
|
122
|
80
|
15
|
4
|
_
|
16
|
3
|
113
|
137
|
4e section
|
12
|
1213
|
1269
|
72
|
28
|
11
|
1
|
_
|
10
|
2
|
55
|
86
|
5e section
|
7
|
242
|
269
|
25
|
6
|
6
|
1
|
_
|
5
|
1
|
16
|
33
|
6e section
|
8
|
1097
|
984
|
30
|
10
|
8
|
0
|
_
|
6
|
2
|
47
|
63
|
Centre ville
|
8
|
699
|
903
|
13
|
43
|
7
|
-
|
1
|
6
|
2
|
30
|
23
|
Total
|
80
|
76238
|
7741
|
328
|
231
|
66
|
9
|
5
|
66
|
14
|
363
|
429
|
Source : plan de développement de l'Acul-du-nord, mai
2009
2.1.7- Les secteurs économiques et les
infrastructures socio-économiques.
2.1.7.1- Le secteur agro-pastoral
L'agriculture pratiquée dans la commune Acul-du-nord
est du type traditionnel. Elle repose sur l'exploitation d'une multitude de
parcelles de faibles superficies souvent liées au morcellement excessif
de la terre suite aux coutumes successorales émise par le code rural
1967 de JEAN Claude Duvalier. L'outillage utilisé est principalement la
houe pour cultiver ; la machette et serpette dans des rare sections communale
pour les travaux de riziculture et d'élevage. La majorité des
parties du système de production est conditionné par le rythme
pluviométrique qui est souvent très capricieux en fonction du
mode d'exploitation du milieu. Ses sols ont une texture sablonneux, limoneux et
la portion l'argileuse qui est en faible superficie c'est-à-dire lors de
carence qu'ils ne retiennent pas longtemps l'eau en grande quantité. La
main d'oeuvre utilisée est souvent familiale et la production est avant
tout destinée à l'autoconsommation donc c'est une agriculture de
subsistance. Comme dans la majorité des communes du territoire du pays,
Acul-du-nord connait deux types de saison.
Les principales cultures vivrières y rencontrées
sont le manioc, le haricot, riz, le mais, la patate douce, le pois, et les
cultures maraichères comme tomate. Pour les cultures
pérennes comme bananiers, caféiers, cacaoyers on les trouve en
petite exploitation dans les collines et les plaines.
- Dans le domaine d'élevage, en commune Acul-du-nord,
malgré les pertes des bétails
enregistrés soit par vole ou mort, l'élevage
fait son chemin de faible rente dans le cheptel, l'élevage reste une
affaire de prestige, son rôle économique est faible. Ces animaux
bénéficient rarement des soins de santé de base ou d'un
supplément alimentaire.
Tableau 2 : croissance des valeurs agricoles
ajoutées en Haïti de 1961-1965 à 2001-2003
|
1961-
|
1966-
|
1971-
|
1976-
|
1981-
|
1986-
|
1991-
|
1996-
|
2001-
|
|
65
|
70
|
75
|
80
|
85
|
90
|
95
|
00
|
03
|
agriculture
|
0,83
|
0,6
|
2,21
|
3,14
|
-3,85
|
0,44
|
-7,15
|
-0.23
|
-0,86
|
30
Le développement du secteur agricole, en particulier, a
été contrarié sous l'effet de cette libéralisation
et de la contrebande. Tandis que les exportations agricoles ont affiché
une tendance a la baisse (passant de 28,3% des exportations totales en 1980 a
6,3% en 2004 selon les statistique de la BRIT), les importations des produits
vivriers tendent a augmenter pour compenser la baisse drastique de la
production agricole.
2.1.7.2- La pèche
La pèche représente un secteur d'activité
économique assez important pour les habitants de la commune de
l'Acul-du-nord, notamment ceux de la 1re et de la 2e
section. Les discutions en atelier avec les pêcheurs de la zone montrent
que les problèmes et contraintes du secteur ne sont pas différent
de ceux généralement rencontrés dans tout le pays. En
dépit de ces problèmes, Les pêcheurs ont affirmés
que cette activité génère des revenues assez
appréciables. Elle représente
Toutefois une source complémentaire de revenus en
matière de pic, notamment en mai et juin. Les pêcheurs de ces deux
sections font état de leur manque de moyens doter de matériels et
d'équipements adéquats pour effectuer des pèches en haute
mer. D'autres se plaignent du manque de contrôle en matière de
techniques utilisées par certains pêcheurs qui détruisent
la faune aquatique et font diminuer la quantité des produits
halieutiques. Ils ont fait mention aussi de la dégradation des
conditions environnementales liées à l'érosion
continentale et à la destruction abusive de ce restait comme
palétuviers (mangroves). Malgré les multiples contraintes
mentionnées plus haut, ce secteur représente un atour de
développement pour ces sections de l'Acul-du-nord. Ces atours peuvent
être considérés en termes d'alternative et de gestion des
ressources.
En plus des problèmes déjà
mentionnés, les pêcheurs de l'Acul-du-nord ont fait mention aussi
de la dégradation des conditions environnementales des cotes
(destruction des mangroves) et aussi des mornes (érosion). Selon eux,
l'échec de certaines organisations de pêcheurs rend ces derniers
de plus en plus retissent à toute forme d'organisation. Le manque
d'encadrement et de formation des pêcheurs, la précarité de
leur situation économique et l'absence de réglementation font que
ces derniers, lorsqu'ils captent des laves (petits poissons), ne les
relâchent pas dans la mer. Les autorités locales ne font pas
respecter les lois en vigueur sur la pèche car elles ne connaissent pas.
Aucune institution étatique ne s'occupe de ces aspects à
l'Acul-du-nord.
31
2.1.7.3.- Secteur industriel et artisanat
Ce secteur est marqué par l'existence de dix
cassaveries, boulangeries et de moulins à céréales (riz et
mais). En ce qui a trait aux cassaveries, la majorité d'entre elles sont
de type traditionnel utilisant un petit moulin à moteur, des platines,
des palettes, etc., avec une faible capacité d'absorption. Il y a
également une cassaveries moderne à la quatrième section
(Labryere) qui ne fonctionnait pas au moment de l'étude. Près
d'une vingtaine de boulangeries utilisant des fours à bois sont
recensées à travers les six sections communales et le
centre-ville. Huit moulins à céréales sont présents
dans la commune dont trois à Mornet (3e section), deux dans
la première section et deux autres dans la deuxième section. Il
faut noter également d'une chocolaterie (initiative communautaire) et
d'une usine spaghetti (partenariat), qui malheureusement ne fonctionne plus.
Les artisans de l'Acul mettent sur le marche beaucoup de
produits : chaises, nattes, chapeaux, valises, bourses, peignes, pots de
fleurs, ils trouvent sur place les matières nécessaires à
cette production. La production de chaises, de nattes, de valises et de bourses
ce fait à partir de la grande quantité de lataniers
présente dans la commune. Il en est de même de la fabrication de
peignes et de pots de fleurs qui se font respectivement à partir des
cornes de boeufs et de bois.
Dans cette commune, l'artisanat d'art ou décoratif
n'existe pas.
A cote de ce très grand intérêt pour la
pratique de l'artisanat, certains gens de la commune exercent de petits
métiers leur permettant de répondre à leurs exigences
familiales et d'assurer du même coup leur survie. Du nombre de ces petits
métiers inventories ; l'électricité, la maçonnerie,
l'ébénisterie, la plomberie et la couture sont les plus exerces.
Les gens exerçant ces différents métiers ont acquis ces
connaissances en majeure partie dans des centres professionnels situés
en dehors de la commune et sur le tas.
32
Figure 1 : industrie de transformation du riz à
beaujoin (Grison-Garde)
2.1.7.4- Les voies de transport et les infrastructures
de commerce
La commune Acul-du-nord est traversée par une grande
route dont la route nationale n0 1 (RN1 tronçon Cap-Haitien
Port-au-Prince).
La commune dispose d'un réseau routier reliant le
centre à plusieurs sections (1e, 2e, 3e ,4e).
Cette route principale d'environ une vingtaine de kilomètres n'est
accessible qu'en véhicule tout terrain mais est souvent impraticable en
période pluvieuse. Il n'existe pas de réseau routier pour la
5e et la 6e section. On n'y accède que par
motocyclette, à dos d'âne et à pied. Il existe plusieurs
sentiers de plus d'un kilomètre (accessible en moto et à d'os
d'animaux) reliant plusieurs habitations des sections entre elles qui
constituent des débouchés permettant principalement les produits
agricoles d'atteindre d'autres zones de la commune.
33
Tableau 3- réseau routier de la
commune
Circuit
|
Longueur en km
|
Bon
|
passable
|
mauvais
|
Relief
|
Saint-michel-carrefour belle-hôtesse (camp-louise
|
8,50 km
|
|
|
X
|
Vallée
|
Pont rivière salée- La coupe
(2e Bas de l'Acul)
|
4,50 km
|
|
X
|
|
Vallée
|
2e Bas de l'Acul -centre-ville
|
2,00 km
|
X
|
|
|
Vallée
|
Centre-ville Matonne (2e Bas de l'Acul)
|
4,00 km
|
|
|
X
|
Vallée
|
2e haut de l'Acul- Jules Masson (3e Mornet)
|
9,00 km
|
|
X
|
|
Vallée
|
Carrefour Godin- Grande ravine
|
6,50 km
|
|
|
X
|
Morne et vallée
|
Carrefour Grison-Garde (3e
Mornet- carrefour Plaine du nord
|
10,50 km
|
|
X
|
|
Vallée
|
Carrefour Gaudin- soufrière
|
8,50 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Carrefour Gaudin- Coup à David
|
7,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Labryere-Grison-Garde
|
4,00 km
|
|
|
X
|
Vallée
|
Macaty (2e Bas de l'Acul)-Coup à David
|
12,00 km
|
|
|
X
|
Morne et platon
|
Soufrière -l'Amandier
|
7,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Soufrière - Fort Laudin
|
8,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Soufrière - Queroux
|
8,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Soufrière -Ravine Georges/ Fond bleu
|
20,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Coupe à David - Soufrière
|
10,00 km
|
|
|
X
|
Morne
|
Source : Intel consult mars 2009
Il existe 10 points de vente à l'Acul du nord. Les deux
principaux restent le marché de Grison-Garde (3e section) qui
fonctionne le vendredi et celui de Labryere (4e section) qui
fonctionne le lundi et le mercredi. On rencontre dans ces deux principaux
marchés durant les jours de fonctionnement plus d'une centaine de
vendeurs et vendeuses qui étalent leurs produits en plein air. Les
produits rencontres sont de divers types : agricoles, alimentaires, fruits de
mère, cosmétiques, artisanat, élevage, etc.
34
Toutefois, il faut signaler que le positionnement de la
plupart des points de ventes laisse à désirer. Ils sont pour la
majorité mal places dans la commune. Par exemple, le marche du
centre-ville se situe à proximité du cimetière et au coeur
de la ville. Celui de Belle-hôtesse (une localité de la
1ère section) se situe sur la route N0 1. Celui de
Labryere, l'un de plus grand point de vente, se situe dans le lit d'une
rivière de la zone.
2.1.7.5- Eau potable et électricité
Avec la population de la commune, on a inventorié240
sources d'eau, dont sept sont protégées et captées, et
alimentent principalement les 12 réservoirs ou citernes d'eau au niveau
de toute la commune et 50 ravines à régime permanent repartis
dans les six sections communales et le centre urbain, 98 puits artésiens
et coloniaux 35 fontaines publiques sont également recensés.
Le système d'adduction d'eau potable dessert en partie
la 4e section Grande Ravine (La Bruyère), la 2e
section et le centre-ville. La majorité de la population s'approvisionne
en eau de boisson à partir des sources et des puits. La population met
en doute la qualité de l'eau à partir de ces points
d'approvisionnement. On a pu constater selon nos observations que la plupart de
ces sources ne sont pas protégées.
La commune d'un réseau électrique
découlant de la ville du Cap-Haïtien distribués à
travers le centre-ville et une partie de la 2e section (Bas de
l'Acul). En général, les ménages qui sont abonnés
à l'EDH Nord reçoivent en moyenne suivant les périodes de
la l'année entre 10 et 22 heures d'électricité par
jour.
Au niveau de Camp-louise, des initiatives sont en cours pour
sont électrification. 45% de poteaux et câbles sont
déjà placés sur le réseau.
2.2- Le concept de sécurité
alimentaire.
Les concepts relatifs à la sécurité
alimentaire ont évolué au cours des trente dernières
années parallèlement à l'évolution de la
pensé politique officielle (Clay, 2002 ; Heidhues et al, 2004).
35
Selon l'organisation mondiale pour l'agriculture et
l'alimentation (FAO), le concept de sécurité est apparu au milieu
des années 1970. Il a évolué de considérations
plutôt quantitatives et économiques vers une définition
tenant compte de la qualité et de la dimension humaine, lorsque le
sommet mondial de l'alimentation en 1994.
2.2.1- Définition et dimensions de la
sécurité alimentaire
De nos jours, les définitions de la
sécurité les plus utilisées sone celles de le FAO et la
banque mondiale.
En 1996, la FAO a définit la sécurité
alimentaire comme étant la capacité `' de tous les êtres
humains ont, à tout moment, un accès physique et
économique à une nourriture suffisante, salubre et nutritive leur
permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaire pour mener une vie saine et
active».
Pour la banque mondiale, la sécurité alimentaire
est `'lorsque les individus ont accès à l'alimentation, de
stabilité à tout moment pour mener une vie saine et active
(Devereux, 2000)».
Sur les bases de ces définitions, la banque mondiale en
1986 définit les composantes ou démentions de la
sécurité alimentaire : la disponibilité des
approvisionnements, la stabilité des approvisionnements, l'accès
aux denrées alimentaires et l'utilisation des approvisionnements.
2.2.2- Disponibilité des approvisionnements
La nourriture doit être disponible et suffisante en
quantité et en qualité pour l'ensemble de la population d'une
région ou d'un pays quelconque. Les disponibilités
alimentaires peuvent provenir de la production alimentaire
locale, des importations ou de l'aide alimentaire.
La production alimentaire est un élément
très important pour garantir la disponibilité et l'offre
alimentaire d'une population. Elle exige des pratiques culturales convenables
et des investissements de moyens et même à grande échelle
économiques qui consistent à mobiliser et à accroitre le
capital économique. Celle-ci comporte la terre, le cheptel et le
travail.
Les importations commerciales comblent le déficit
alimentaire entre la demande alimentaire et l'offre des produits alimentaires
d'origine domestique. Elles dépendent des devises nécessaires
pour financer leur acquisition. L'aide alimentaire se retrouve dans les pays
à déficit
36
alimentaire et ayant des moyens financiers limités. Elles
sont acquises soit sous forme de
véritables dons ou de vente de denrées
alimentaire à des conditions favorables. Quand l'offre alimentaire
domestique est insuffisante pour couvrir les besoins de la population, on parle
d'une autosuffisance alimentaire.
2.2.3- Stabilité des approvisionnements
Pour parvenir à la sécurité alimentaire,
une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès
permanent à la nourriture adéquat. La nourriture disponible doit
être stable et durable dans le temps et dans l'espace. Pour assurer la
stabilité des approvisionnements, il faut combler les fluctuations de la
production alimentaire par le développement des infrastructures de
stockage, l'amélioration du système de commercialisation et de
transformation.
2.2.4- Accès à la nourriture
La disponibilité de la nourriture et sa
stabilité dans un pays ou une région sont des conditions
nécessaires mais non suffisantes pour garantir la sécurité
alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès à
cette nourriture. L'accès aux denrées alimentaires signifie la
capacité physique et économique de tous les individus leur
permettant d'accéder aux approvisionnements alimentaires en raison du
contexte juridique, politique, économique de tous les individus leur
permettant d'accéder aux approvisionnements disponibles.
L'accès physique implique l'existence des
systèmes de commercialisation et de distribution pour que tous puissent
acheter ou vendre les denrées alimentaires. Il reste un problème
sérieux dans les pays sous développé car les moyens de
transport ainsi que les voies routière soit insuffisantes ou en mauvais
état.
L'accès économique désigne le pouvoir
d'achat qui est le rapport entre le revenu et le prix global des biens de
consommation. Même si les denrées alimentaires sont disponibles
sur le marché, tous les individus et les familles n'ont pas les moyens
économiques nécessaires pour les obtenir.
Un moyen sur qui garantit l'accès des ménages et
des individus à l'alimentation est la constitution de l'épargne
en nature. L'épargne en milieu rural est réalisée sous
plusieurs formes à savoir :
37
- L'épargne vive comme le bétail
- Les réserves sur pieds pour certaines cultures -
L'épargne en monnaie.
Un autre moyen qui peut contribuer à
l'amélioration de l'accès à l'alimentation est le
renforcement du capital social et culturel.
2.2.5- Sécurité alimentaire au niveau
national
Les résultats révèlent que 38% (3,
804,546 personnes) des ménages appartiennent a la catégorie de
ménages a niveau de sécurité alimentaire
modéré et 24%( 2.402.871 personnes) sont des ménages a
niveau de sécurité élevée. Au total 62% des
ménages jouissent des conditions de sécurité alimentaire
acceptable. Par contre, l'insécurité alimentaire touche 38% des
ménages, soit une population 3 804 546. Ce pourcentage se repartit de la
façon suivante : 29.9% (environ 2 993 557 de personnes) sont en
sécurité alimentaire modérée et 8.1% (810 969
personnes) sont difficilement récupérables en raison de leur
situation particulière de vulnérabilité
(Coordination national de sécurité
alimentaire, p.112)
2.3- Insécurité alimentaire
L'insécurité alimentaire résulte soit de
la déficience dans l'approvisionnement des denrées alimentaires,
soit de l'instabilité de ces approvisionnements dans le temps et dans
l'espace ou soit d'un manque d'accès économique et physique des
individus et ménages aux aliments disponibles
L'insécurité alimentaire est une des principales
causes de la souffrance humaine. Elle entraine des pertes de
productivité et de faible rendement du travail ; elle réduit la
capacité d'acquérir les connaissances et limite les
résultats scolaires des jeunes
2.3.1- Les types et les formes de
l'insécurité
Il existe deux types deux types d'insécurité
alimentaire : l'insécurité alimentaire chronique et
l'insécurité alimentaire temporaire. L'insécurité
alimentaire chronique est la situation de ceux qui, faute de pouvoir se
procurer de la nourriture, ont en permanence une alimentation
déficiente. L'insécurité alimentaire chronique frappe les
ménages qui ne peuvent
38
jamais acheter, soit produire en suffisance de quoi se
nourrir. Quant à l'insécurité alimentaire temporaire,
c'est le fait pour un ménage, d'être dans l'impossibilité
de se procurer une alimentation suffisante.
Les formes de l'insécurité alimentaires sont la
sous-alimentation et la malnutrition. La sous-alimentation se manifeste chez
les individus qui n'ont pas accès à une alimentation suffisante
en quantité. La malnutrition concerne les individus dont l'alimentation
est déficiente en qualité c'est-à-dire
déséquilibrée.
2.3.2- L'ampleur de l'insécurité alimentaire
dans le monde et d'Haïti
Dans la plupart des pays sous développés, de
multiples facteurs se conjuguent pour créer ou accroitre
l'insécurité alimentaire : augmentation continue et massive de la
demande lié à une forte croissance démographique,
élasticité-revenue de la demande des produits alimentaires qui
s'élève pendant la première phase de développement
économique, inélasticité de l'offre domestique, de
denrées alimentaires, inadaptation des modèles de
développement agricoles.
Selon un rapport de la FAO (2010), le nombre de personnes
soufrant de l'insécurité alimentaire dans le monde a
dépassé un milliard en 2009. Parmi les personnes sous
alimentées 642 millions vivent en Asie et dans la pacifique, 265
millions vivent en Afrique subsaharienne, 50 millions vivent en Amérique
latine et aux Caraïbes et 3 804 546 vivent en
Haïti.
1
http://www.economiesollidaire.com,
faim dans le monde
39
2.3.3- Les causes de l'insécurité
alimentaire
Parmi les causes de l'insécurité alimentaires
nous pouvons distinguer les causes d'ordre naturelles, économiques et
politiques.
Les causes naturelles sont les fluctuations et les changements
climatiques (sécheresse prolongée, forte pluviosité), les
catastrophes naturelles (inondations, invasion d'insectes, les vents violents
et les tremblements de terre).
Les causes économiques sont la pauvreté qui
limite l'accès à la nourriture pour diverses raisons,
l'endettement des pays sous développé qui empêche ces pays
de se progresser et d'accroitre la productivité du secteur
agro-alimentaire, la croissance démographique qui est plus importante
que celle de l'offre alimentaire.
Les causes politiques sont des décisions et des lois
inappropriées qui conduisent à l'insécurité
publique et aux guerres. Au niveau international, la faim a été
une arme politique. Les pays puissants ont souvent utilisé cette arme
pour contraindre les pays pauvres à accepter leurs conditions.
2.4- La notion de ressources naturelles
2.4.1- Définition et types de ressources
naturelles
On dénomme ressources naturelles les diverses
ressources minérale ou biologiques qui existent dans la nature et qui
sont nécessaires pour la vie de l'homme et pour es activités
économiques. Etant donné le rôle qu'elles jouent dans
l'économie, les ressources naturelles font partie intégrante du
capital économique.
Les ressources naturelles peuvent être
subdivisées en deux groupes à savoir les ressources renouvelables
et les ressources non renouvelables.
Les ressources non renouvelables sont constituées par
les matières premières, minérales et les combustibles
fossiles, qui proviennent de gisements formés au cours de l'histoire
géologique de la terre et correspondant à un stock
épuisable. Dans cette catégorie, nous pouvons
40
citer les matières organiques fossiles comme le
pétrole, le charbon, le gaz naturel ou la tourbe et les
différents minerais.
Les ressources renouvelables peuvent, en principe, être
exploitées sans épuisement et sont capables de se
régénérer dans le temps. Elles regroupent l'eau, les sols
(terres cultivables) ainsi que la ressource biologique constituée par
les espèces animales et végétales, donc le monde vivant
qui nous entoure qui est exploité par l'homme. Ce sont par exemple les
forets et la faune qui s'y trouvent, les pêcheries maritimes et les
ressources génétiques constituées par les
différentes variétés de plantes cultivées et races
d'animaux domestiques. Mais ces ressources sont considérées comme
inépuisables uniquement lorsque leur taux d'exploitation est inferieur
à la productivité nette disponible c'est-à-dire au taux de
régénération.
Les ressources naturelles peuvent être classées
selon l'agent économique à elles appartiennent. Les ressources
privées appartiennent à des individus ou des agents
économiques privées, les ressources communautaires sont la
propriété des collectivités locales et les ressources
naturelles publiques sont sous la gestion d'institutions publiques.
2.4.2- Les ressources foncières
Sur le plan de la structure frontière, l'Acul-du-nord
ne se détache pas de la réalité du reste du pays. La
taille de la majorité des exploitations agricoles est comprise entre 0,5
et 1 carreau selon les informations fournies par les participants aux
différents ateliers. Le morcellement des terres peut être
considéré comme un facteur qui freine le développement de
l'agriculture de la zone.
Sur le plan de la tenue foncière, la pratique du
métayage est très fréquentée et concerne plus de
50% des agriculteurs vivant dans la commune, selon les consultations au cours
des ateliers. Cependant, il semble qu'il existe des différences
importantes entre les sections, étant donne que le prix du foncier est
beaucoup plus important dans les sections qui possèdent les (bonne
terres), comme c'est le cas pour la première, qui a des sols
marécageux et ou la culture du riz, de la banane et de la canne de
bouche (variété ananas) sont pratiquées.
Selon plusieurs notables interviewes, toutes les terres qui se
trouvent au bord du littoral sont des domaines de l'Etat. De même, une
bonne partie des terres des (mornes) est aussi du
41
domaine de l'Etat. La mise en valeur de ces terres se fait le
plus souvent par des agriculteurs sans terre appelés de petits
exploitants.
Il semble que le fermage n'est pas une tenure foncière
très fréquenté au niveau de la commune ; elle serait
pratiquée par seulement 5% des agriculteurs.
L'Acul-du-nord présente une certaine diversité
sur le plan agro-écologique qui est valorise différemment en
fonction des potentialités, il existe une zone inondée a
proximité de la mer qui a une valorisation cohérente avec la
réalité du milieu. Les zones de montagnes d'altitude ont une
réalité du milieu (température, pluviométrie, type
de sol) telle qu'elles ont une forme de valorisation agricole un peu
différente. En fin, l'existence d'une infrastructure d'irrigation a
Grison-Garde entraine une valorisation agricole du milieu qui marque une
rupture avec le reste de l'agriculture de la commune une certaine
diversification de la production.
2.4.3 - Les ressources naturelles de la zone
La commune de l'Acul-du-nord présente une
diversité de ressources, comme c'est le cas pour différentes
commune du département du nord, les fruits de mer avec une cote riche,
un sol riche qui favorise une production agricole, des espèces animales
et des mines qui donnent lieu à l'exploitation des carrières.
2.4.4- Accès aux ressources naturelles communes
Les gens de la population sont également des
accès différentiels aux contrôles et sur les ressources (la
terre, la répartition du temps, le salaire de la famille, les prises de
décisions concernant l'utilisation de la terre) en
fonction du sexe, de l'âge, du groupe socio-économique, du
niveau.
2.4.5- Gestion intégrée des ressources
naturelles
En général, la gestion durable d'une ressource
repose sur la capacité de surveiller l'évolution des stocks et de
prendre des mesures correctives si l'on observe une dégradation ou un
déclin important. Dans le cas des biens matériels fabriques par
l'homme, le cout de l'entretien, du renouvellement, de l'augmentation et de
l'amélioration du stock de capital fait
42
clairement partie des couts de production (la
dépréciation du capital est considérée comme une
dépense). Mais, pour les ressources naturelles, ce n'est pas toujours le
cas. Bien souvent,
2.4.6- Pourquoi faut-il gérer les ressources
naturelles
L'exploitation des ressources naturelles est indispensable
pour la vie de l'homme mais elle a des implications directes sur
l'environnement et la sécurité alimentaire. Ces implications
peuvent être différentes selon le type de ressources naturelles
concernées.
L'exploitation des ressources naturelles non renouvelables,
particulièrement l'exploitation minière, peut causer diverses
dégâts notamment la perte du sol arable, l'érosion et les
éboulements de terrain et par conséquent la diminution de la
production agricole et l'insécurité alimentaire.
L'usage des ressources renouvelables peut, en l'absence de
mesure de protection, conduire à leur surexploitation par la culture
intensive, le surpâturage, la déforestation avec des
conséquences sur la préservation de l'équilibre
écologique : l'érosion, la perte de la fertilité des sols.
A coté de l'agriculture, la production industrielle provoque aussi la
dégradation des ressources naturelles renouvelables surtout par le rejet
des déchets polluants dans la nature.
2.4.7- Impact de la gestion des ressources naturelles sur
la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire ne peut assurée
que quand l'environnement est bien géré. Une bonne gestion des
ressources naturelles a un impact positif sur chacune des dimensions de la
sécurité alimentaire.
L'utilisation rationnelle de la terre cultivable, la lutte
antiérosive, l'utilisation de la fumure organique sont des bases
d'augmentation de la production agricole qui est un élément
important de la première dimension de la sécurité
alimentaire. Selon la FAO, une des méthodes les plus efficace et les
plus rentable d'augmenter les rendements est d'améliorer la
fertilité du sol, soit en renforçant d'avantage la
stabilité structurale à court et à long terme et la
rétention d'eau sol, soit en fournissant aux plantes d'avantages les
éléments nutritifs.
Le boisement et la lutte pour une utilisation durable du dois
de chauffage et de construction, en plus de la conservation des terres arables,
sont des éléments de prévention des
43
changements climatiques et de garantir la stabilité de
la production agricole. Lorsque la production agricole augmente et devient
stable grâce aux mesures de protection de l'environnement, l'accès
à l'alimentation est amélioré aussi bien pour les
producteurs que pour les consommateurs. En effet, L'augmentation de la
production agricole engendre une augmentation de l'offre des produits sur le
marché, une diminution des prix d'équilibre et par
conséquent une augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs. Par
ailleurs, en vendant des produits de récoltes, les agriculteurs se
procurent des autres denrées qu'ils ne produisent pas, ce qui leur
permet de mieux équilibre leur alimentation pour une bonne santé
et d'accroitre leur capital économique.
2.4.8- Appréciation des agriculteurs sur les
origines de la dégradation de l'environnement
La problématique environnementale, en particulier,
l'aspect évolutif de la dégradation de l'environnement de la
commune de l'Acul du Nord peut être analysé à travers la
fragilité du milieu liée aux facteurs naturels et à
certains paramètres socio-économiques conditionnant les
interventions de l'homme sur le milieu.
Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer la grande
fragilité écologique de la commune Acul du Nord sur le plan
environnemental. Ce sont des facteurs :
V' Géomorphologiques avec une grande
déclivité de la plupart des terres et la présence par
endroits de matériaux friable ;
V' Climatiques avec une abondance des pluies,
dépassant par endroits 1600 mm, en particulier, dans les zones
d'altitudes ;
V' Agronomiques.
44
2.5- Les interventions pour la gestion des ressources
naturelles et les différents acteurs
La gestion de l'environnement consiste en la sauvegarder, la
pérennisation des acquis de la nature par la création,
l'innovation, et l'utilisation durable ou rationnelle des ressources naturelles
dans l'optique de s'assurer une sécurité alimentaire et un
développement durable.
Les outils de gestion des ressources naturelles sont
principalement de nature économique, législative et
institutionnelle.
? Les outils économiques sont constitués par
éléments financiers appropriés qui permettent
l'acquisition des biens et services destinés à la protection de
l'environnement et à financer les initiatives de protection des
ressources naturelles par les communautés locales. Ces instruments
peuvent être des fonds sociaux ou des fonds d'investissement rural ou de
développement local.
? Les outils législatifs et institutionnels sont
l'ensemble de moyens et d'actions réglementés par des lois de
l'exploitation des ressources naturelles. Selon l'Art 254 de la constitution de
1987 (L'Etat organise la mise en valeur de des sites naturels, en assure la
protection et les accessibles à tous).
La gestion efficace intégrée des ressources
naturelles sont des activités complexes qui font intervenir plusieurs
acteurs. Ces acteurs sont le gouvernement, les institutions de recherche, les
ONG, ainsi que les agriculteurs ou les communautés locales.
? Le gouvernement assure la planification, la mise en place
des outils réglementaires et la coordination des différents
intervenants.
? Les institutions de recherche effectuent des travaux de
recherche sur l'exploitation des ressources naturelles et dégagent les
atouts et les des avantages qui en résultent.
? Les communautés locales sont des groupes sociaux dont
les membres vivent ensemble, ou ont des intérêts communs, une
culture ou un idéal commun. Les groupes communautaires peuvent, de
manière efficace, gérer les problèmes liés à
la gestion des ressources naturelles. En effet, lorsque les dirigeants
commencent à faire de la malversation de ces ressources, les
communautés crient au scandale si elles ne veulent
45
pas participées et la gestion ainsi transparente.
La participation des communautés locales est
favorisée par la décentralisation de la politique de gestion des
ressources naturelles.
? Les organisations non gouvernementales jouent le rôle
de catalyseurs d'accompagner les communautés dans
l'auto-développement. Les politique de
décentralisation ne sont pas, à elles celles, suffisantes pour
engendrer la formation de ces groupent communautaires. Des agences
extérieures qui utilisent le processus de la formation participative
pour aider à la création organisationnelle locale, une
participation de contrôle local sur les ressources naturelles.
46
CHAPITRE III
METHODOLOGIE
Dans le cas de cette étude, notre méthodologie a
permis de prendre contact avec les autorités locales et des personnes
ressources et de collecter des données recueillies sur le terrain.
Au niveau de la recherche bibliographique, nous avons
consulté des documents divers, des ouvrages, des mémoires, des
thèses, des rapports et publications en rapport avec le sujet dans les
centres de documentation ainsi que l'Internet. Pour la collecte des
informations sur le terrain, nous avons effectué une enquête
auprès des ménages exploitants dans les six sections communales
de l'Acul- du-nord.
Dans les lignes ci-dessous, nous parlons de la collecte
d'informations sur terrain. Nous décrivons successivement comment nous
nous sommes préparés, comment nous avons effectué les
visites préliminaires sur toute la commune, nous avons continué
par la description du déroulement de l'enquête au près des
ménages, de la façon dont nous avons considéré
l'échantillonnage, de la phase pré-enquête et de
l'enquête proprement dite et nous avons terminé par le traitement
des données qualitativement et quantitativement.
3.1- Matériels utilisés
Dans le but de parvenir aux résultats escomptés,
les matériels utilisés sont les suivants :
? Des fiches d'enquête, pour recueillir les données
socioéconomiques et biophysiques ;
Papier, crayon, gomme et plume
? Un (1) appareil photographique pour la réalisation des
prises de vue ;
? Un (1) USB drive pour le stockage des données
collectées ;
? Ordinateur
? Une (1) motocyclette pour la facilitation de la trajectoire
47
3.2- Méthode de travail
Pour réaliser ce travail, la démarche suivante a
été adoptée : 3.2.1- Consultation des documents et
des sites
C'est l'étape qui consiste en la consultation
d'ouvrages et de revues traitant des termes ayant rapport avec la
sécurité alimentaire, les ressources naturelles et
l'environnement. Pour cela, nous avons consulté, en premier lieu, les
sites cybernétiques, la bibliothèque de l'université
Polyvalente d'Haïti et celle de l'annexe du ministère de
l'agriculture et de l'environnement du Cap-Haitien, nos ouvrages et ceux de
certains amis afin de rédiger le chapitre de la revue de
littérature.
3.3-Préparation de la collecte des
données sur le terrain
3. 3.1- Visite préliminaire sur le terrain
Cette phase a été organisée dans les six
sections communales de l'Acul-du-nord, à savoir Camp-louise, Bas de
l'Acul, Mornet, Coup à David, Grande ravine et soufrière. Lors de
ces visites, en collaboration avec les autorités locales et les
associations (MPA, OCLADEG) qui nous ont données des informations sur
les habitations d'étude et leur implication dans la gestion des
ressources. Les seuls critères sont le niveau de dégradation des
sols, de la pèche des exploitants et d'autres qui sont moins
important.
3. 3.2-Contacts divers
Avant de commencer notre enquête, nous nous sommes
entretenus des contacts avec des autorités de la mairie et après,
nous avons rencontré les cadres de MPA et OCLADEG afin de mieux
comprendre leurs implications dans la commune. Ensuite, nous avons fait des
visites sur terrain afin d'avoir une idée sur la situation
d'exploitation des agriculteurs.
3.4- Enquête auprès des ménages
3.4.1- Echantillonnage
Le travail est caractérisé par
l'homogénéité quant à l'état de
dégradation du sol, nous avons précédé à
l'échantillonnage aléatoire parmi les ménages qui y
habitent. Notre échantillon est de 240 ménages à raison de
40 ménages par section communale.
48
3.4.2- Visites d'observations
Cet étape consiste en une visite sur le terrain qui ne
nécessite pas vraiment la collecte des informations c'est-a-dire sans
fiche d'enquête en main, mais qui nous a permis d'avoir une idée
relative au thème. Elle révèle d'une importance
considérable car, elle a permis de faire des observations sur le paysage
afin d'avoir une idée de l'état de dégradation des
ressources
naturelles et les difficultés alimentaires de l'espace
à étudier.
3.4.3-Enquête approfondie
Elle est le procédé qui a permis de se rendre
auprès des personnes ressources, des institutions et des
autorités locales dans le souci d'avoir des informations les plus
diversifiés que possible grâce a un formulaire d'enquête .
Elles concernent les caractéristiques biophysiques et
socioéconomiques des ressources naturelles (en annexe)
3.4.3.1- Le déroulement de l'enquête
Le déroulement de l'enquête à
été effectué en deux tranches : du 2 au 14 février
et du 23 février au 14 mars 2015. Elle a durée 33 jours. Pour
certaines variables comme la superficie des exploitations, nous avons
procède au relève des mesures par estimation de concert avec les
exploitants sur les surfaces de plantations.
3.4.3.2- Dépouillement et traitement des
informations
Apres avoir terminé l'enquête, nous avons
précédé au dépouillement du questionnaire. Selon
Bertrand Bathelot (28 /01/2015), le dépouillement d'enquête est
une phase d'une enquête par le questionnaire pendant laquelle les
résultats obtenus sur un papier sont traités manuellement et
saisis lorsqu'ils sont exploitables. Nous avons essayé de dégager
les données intéressantes que nous avons traitées
quantitativement et qualitativement.
49
CHAPITRE IV
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Le présent chapitre a pour but de présenter et
d'interpréter nos résultats sur l'état des lieux du
capital économique et sa relation avec l'état de l'environnement
et la sécurité alimentaire. Comme plus de 90% de la population
nordiculaise (aculoise) vivent de l'agriculture, nous allons commencer par
présenter l'état des lieux de la ressource foncière, son
usage, ses caractéristiques et les mécanismes utilisés
pour sa protection. Dans ce chapitre, nous allons aussi parler de l'état
des moyens de production autres que la terre, que ce soit le cheptel vif
composé par les animaux d'élevages ou le cheptel mort
composé par les constructions ou les autres équipements et le
niveau d'accès aux différentes ressources naturelles. Nous allons
continuer par la description de certains indicateurs de l'accès à
l'alimentation comme le nombre et la composition des repas, l'habitation,
l'habillement et les soins de santé.
4.1- Insuffisance de la ressource foncière
La ressource foncière est une variable clé pour
la sécurité alimentaire. Son importance dépend non
seulement de la taille de l'exploitation et de la qualité du sol mais
aussi des caractéristiques démographiques des ménages et
de l'usage du sol.
4.1.1- Description des caractéristiques
démographiques des ménages enquêtés
La taille moyenne des ménages enquêtes est
d'environ 42 membres. Parmi les 240 chefs de ménages
enquêtés, 110 sont des personnes mariées, 36 sont des veufs
(ves) et 94 sont des concubins (es). Les caractéristiques d'âge
des chefs de ménages et leurs conjoints sont représentés
dans le tableau n0 4 ci-dessous.
Tableau 4 : L'âge des chefs de
ménages
Chef de ménage
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Hommes
|
24
|
75
|
51.29
|
Femmes
|
19
|
60
|
46,33
|
50
D'après ce tableau, nous pouvons voir que les femmes sont
moins âges que les hommes.
S'agissant de l'occupation de nos enquêtés, comme
dans l'ensemble du pays où plus de 85% de la population vivent de
l'agriculture associée a l'élevage à faible
échelle, c'est de même pour notre site d'étude. Ainsi, 216
chefs de ménages soit 90% vivent de l'agriculture, trois sont des
travailleurs en construction, deux sont des menuisiers, deux sont des
fonctionnaires de l'Etat et 17 sont des commerçantes. Parmi ces 90%, il
y a ceux qui associent l'agriculture avec d'autres métiers tels que la
maçonnerie, l'ébénisterie, le cordier, la menuiserie et le
petit commerce etc. Signalons que ceux qui ne font pas l'agriculture comme leur
métier principal disent en cas de nécessité qu'ils font
des activités agricoles pour aider les autres membres de la famille
pendant les saisons culturales.
Lors de notre enquête nous avons inventorié un
total de 1003 enfants soit une moyenne de 4 enfants par ménage qui n'ont
pas encore leur propre responsabilité et qui vivent avec leurs parents
dans la même maison. Parmi ces 1003 enfants, il y a 512 femmes
représentant 51% et 491 garçons représentant 49%. Les
enfants qui ont plus de 18 ans sont au nombre de 475 dont 37 seulement sont des
agriculteurs à temps plein alors que les autres sont encore sur le banc
de l'école.
4.1.2- Superficie des exploitations et origine de la
terre
Apres le dépouillement, on a constate que chaque
ménage a en moyenne une superficie de 80,6 ares, avec un minimum de 16
ares et un maxima de 322,5 ares. Basant sur des classements selon la superficie
exploitée, et dans un intervalle de 40 ares, nous avons obtenu les
résultats présentés dans le tableau n0 5
Tableau 5 : Groupement des ménages par
superficie
Classe en ares
|
Nombre de ménages
|
[16-56]
|
60
|
]
|
56-96]
|
72
|
]
|
96-136]
|
42
|
]
|
136-176]
|
48
|
]
|
176-216]
|
12
|
Plus de 216
|
6
|
51
D'après ce tableau, nous voyons que 132 ménages
soit 55% exploitent une superficie inferieure a 96 ares.
Bien que la superficie des exploitations soit petite, nous
remarquons aussi que le phénomène de morcellement des terres est
élevé.
S'agissant du mode d'acquisition des terres, comme dans tout
le pays, le principal mode d'acquisition est l'héritage,
complété par des achats. Nous avons trouvé qu'en moyenne
chaque ménage a hérité 61,1 ares ; la superficie obtenue
par achat est 123,47 ares et certains ménages cultivent des terres
louées, en moyenne la superficie est de 6,97 ares. Rappelons que les
terres qui se trouvent au bord du littoral et une partie des mornes sont des
domaines de l'Etat.
Bref, a voir le nombre d'enfants par ménage et avec les
coutumes successorales en vigueur, on voit que les générations
futures n'auront même pas où cultiver. Ce morcellement
prévisible dans le temps et dans l'espace cause la surexploitation des
terres qui provoque la dégradation des ressources naturelles.
4.1.3- Les différentes utilisations de la terre
En tenant compte de la subdivision de la terre selon l'usage du
sol, nous distinguons :
y' La superficie mise en location y' La superficie occupée
par le boisement y' La superficie couverte par les pâturages y' La
superficie mise en jachère y' La superficie couverte par les
plantations
Ce tableau 6 montre les moyennes, les minima et les maxima des
superficies occupées par chaque composante.
Tableau 6 : Subdivision selon le couvert ou l'usage du
sol (en ares) et (en %)
|
Boisement
|
Pâturage
|
Jachère
|
Plantations
|
Minimum
|
32,25
|
0
|
32,25
|
16,12
|
Maximum
|
64,5
|
0
|
96,75
|
129
|
Moyenne
|
71,66
|
0
|
34,55
|
71,19
|
Pourcentage
|
3,33
|
0
|
7,51
|
89,16
|
52
Le tableau ci-dessus nous montre que les plantations occupent une
très grande superficie, soit 89,16% ; puis la jachère 7,51%, le
boisement 3,33%. Enfin, nous constatons que dans notre site d'enquête,
suite a l'exigüité des terres, il n'y a pas de superficie
réservée au pâturage.
A noter que les plantations se divisent en cultures
vivrières et cultures pérennes comme : le haricot, le riz, la
banane, le caféier, la patate douce, le maïs, le manioc, igname, le
cacaoyer etc., qui sont a la base dans le régime alimentaire de la
population.
Figure n0 2 : culture pure (riz)
Figure n0 3 : culture associée (manioc,
maïs, haricot)
4.1.4- Le jachère et le boisement
Dans notre zone d'étude, la pratique de jachère
est rare : 42 ménages seulement soit 17,5 % pratiquent le système
de jachère. Face à la pression démographique, la
période de jachère qui pouvait s'échelonner sur une
période de 2 a 3 ans, a été progressivement réduite
laissant libre à une pratique culturale de rotation avec une double ou
triple récolte annuelle. La jachère est cependant une
méthode peu couteuse pour la protection de l'environnement par la
reconstitution
53
naturelle de la fertilité du sol parce qu'elle n'exige
pas de capital supplémentaire. Lorsqu'une terre est laissée en
jachère, elle retrouve sa fertilité grâce à l'action
des mécanismes naturels. La croissance de l'herbe et des arbres lui
permettra finalement de retrouver ses substances nutritives, les
matières organiques et les micro-organismes nécessaires.
Pour les boisements, 9 ménages soit 3,75 % de notre
échantillon possèdent des boisements. Ces boisements sont
constitués de : pois doux, chêne, arbre à pain, mangues,
Mangifera indica etc.
4.1.5- Implication de l'usage de la terre sur
l'environnement
Dans notre site d'étude, la surexploitation des terres
arables sans fertilisants ou la manque de pratique de jachère provoque
la dégradation du sol et par conséquent, la diminution de la
production agricole. La surexploitation des terres n'est pas la seule cause de
la dégradation, il est aussi l'une des causes du déboisement pour
les usages domestiques (bois de feu, bois de construction et charbon de bois),
la dégradation du couvert boisé entrainant l'érosion
hydrique. L'érosion est accentuée parce que l'agriculture est
pratiquée sur des terrains en pente forte.
Fort heureusement, la population enquêtée a
commencé par prendre conscience du danger de la dégradation
environnementale. Ainsi pour le moment, selon les ménages, la pratique
des haies antiérosives est généralisée suite
à l'encadrement de la population par des organisations (AVANSE, MPA).
Sur ces haies, on plante des herbes fourragères qui vont servir non
seulement à la lutte antiérosive, mais aussi à
l'alimentation des animaux domestiques. Une partie des nos
enquêtés utilisent les engrais généralement au
niveau de la deuxième section communale. Les déchets des cultures
sont souvent brulés sur les parcelles cultivées et une faible
portion est mis en compostières, mais ils peuvent aussi servir pour les
fourrages ou la litière.
54
4.2- Etats des moyens de production autres que la
terre
La ressource foncière n'est pas le seul patrimoine des
ménages enquêtés. Mais ils ont aussi d'autres ressources
comme la mer, le capital financier (constituée par les ressources en
argent), le cheptel vif et le cheptel mort.
4.2.1- Insuffisance aux ressources de la mer
Pendant notre enquête, nous avons inventorie 23
ménages soit 13,69%, des hommes qui pratiquent à la fois
l'agriculture et la pêche, 5 ménages soit 2,9% des hommes qui
pratiquent uniquement la pêche. Ce tableau ci-dessous montre les
espèces les plus demandées et les plus rentables.
Tableau 7 : composition et la rentabilité des
pèches (valeur en gourdes)
Type de poissons
|
Sarde rose
|
homard
|
Balbarin
|
Lambi
|
Minima en livre
|
10 lbs
|
7 lbs
|
5 lbs
|
15 lbs
|
Maxima en livre
|
80 lbs
|
50 lbs
|
30 lbs
|
70 lbs
|
Moyenne en livre
|
45 lbs
|
28,5
|
17,5 lbs
|
42,5 lbs
|
Valeur
(gourdes)/lb
|
125
|
150
|
125
|
150
|
Acul-du-nord bénéficie d'un grand potentiel de
pêches avec une côte longue. Pourtant, son exploitation reste
très faible. Selon nos enquêtés, cette dernière
reste insignifiant au manque d'équipements de pèche.
Comme on peut le constater dans le tableau du niveau de
rentabilité des ménages pécheurs, un lbs de poisson varie
entre 125 à 150 gourdes selon l'espèce. Or, malgré le
faible rendement de la pêche en raison de manque d'équipement, 90%
et même 100% de ces pèches sont vendus soit dans la commune
même ou autre zone avoisinante pour pouvoir satisfaire en d'autres
produits de base.
La consommation des fruits de mers ont une grande importance
à la sante, par conséquent son absence pourrait provoquer
certaines carences de fonctionnement et à l'entretien de l'organisme
humain.
55
4.2.2- Insuffisance du cheptel vif
Chez les ménages enquêtés, nous avons
trouvé les animaux suivants : bovins, caprins, ovins et porcins. Le
cheptel est composé uniquement par des races locales. Les animaux sont
nourris par pâturage naturel, par les résidus de récolte ou
fourrage cultivé. Le tableau n0 8 nous donne le nombre des
ménages qui élèvent ces animaux, les minima, les maxima et
les moyennes par ménages.
Tableau 8 : composition et répartition du cheptel
vif des ménages
Types
d'animaux
|
Bovins
|
Caprins
|
Volailles
|
ovins
|
porcins
|
lapins
|
Nombre de
ménages
|
144
|
163
|
175
|
1
|
75
|
0
|
Minimum
|
1
|
1
|
2
|
0
|
1
|
0
|
Maximum
|
4
|
8
|
30
|
2
|
5
|
0
|
Moyenne
|
1,88
|
2,3
|
8,3
|
2
|
2,2
|
0
|
Dans ce tableau, nous constatons que les troupeaux ne sont pas
nombreux dans notre site d'enquête : les volailles, les caprins et les
bovins dépassent la moitié de la population
enquêtée.
Selon nos enquêtés, le cheptel vif est
actuellement insuffisant et la diminution des effectifs des animaux est
liée à la crise socio-économique et politique qui
perpétue le pays. Les animaux ont été volés et
abattus par des hommes qui étaient à la recherche de moyens pour
assurer leur survie.
L'insuffisance du cheptel vif a beaucoup de
répercutions sur la zone. En effet, les animaux d'élevage jouent
un rôle important dans l'économie, dans la sécurité
alimentaire et dans la protection de l'environnement.
? Les produits d'élevage (les oeufs, la viande et le
lait) sont utilisés dans l'alimentation ou vendus pour apporter des
revenus qui vont se servir dans d'autres activités de la famille. A
cause de l'insuffisance du cheptel vif, la qualité de l'alimentation de
la population enquêtée n'est pas très bonne, car les
protéines d'origine animale sont insuffisantes.
56
? Les animaux servent à la production du fumier qui est
utilisé pour la fertilisation des sols. L'absence de ce fumier est
à la base de la diminution des rendements de la production agricole et
la dégradation des sols.
Concernant les logements des animaux, aucun de ces
ménages soit 100% ne possèdent un espace pour loger les animaux.
Parfois, les ménages sont obligés de loger les animaux
près de la maison pour éviter le vol. Cette pratique
d'ébergement des animaux près de la maison d'habitation diminue
la production du fumier dans les parcelles agricoles. A cause de cette
activité de vol, les ménages diminuent le nombre d'animaux par
manque de sécurité.
4.3- Accès aux ressources communes
4.3.1- La ressource foncière
Dans la commune Acul-du-nord, la ressource commune est
constituée par les marais et une partie des mornes. La commune
possède deux marais dans la première et la deuxième
section communale (Camp-Louise, Bas L'Acul). Ces marais sont exploités
par la population mais d'après la loi, ces marais appartiennent à
l'Etat.
4.3.2- Accès aux bois de chauffage et de
construction
La commune de l'Acul-du-nord ne contient pas de forêts
et de savanes arbustives naturelles ou artificielles mais elle possède
une portion inferieure de boisement.
Selon notre enquête, il ya 644,94 ares de boisements
privés et les autres boisements appartiennent à l'Etat, surtout
au niveau des côtes et des mornes. Les essences qu'on trouve dans ces
boisements sont souvent des espèces fruitières et
forestières (Hoeumatoxylum campechianum, Rhizophora mangle, Artocarpus
altilis, Mangifera indica).
Avec les crises socio-économiques, comme dans toutes
les communes d'Haïti, ces boisements ont été ravagés
par la population qui, jusqu'à maintenant, considère comme
première source de chauffage et de construction.
57
La coupe de bois pour la fabrication du charbon, de planche et
de bois d'oeuvres se fait sentir dans la commune. Cette pratique se fait de
façon anarchique et abusive au niveau de toute la commune.
Le processus de l'abattage des arbres et des arbustes au
niveau des sections d'altitude entraine le phénomène de
l'érosion par les précipitations dont l'eau transporte la couche
arable vers la mer, du même cout diminue la fertilité du sol et
affaiblit la production agricole. Cette érosion s'achemine vers la mer,
forme un dépôt de sédiment qui repousse les poissons dans
les zones les plus profondes.
Figure n0 4 : arbres coupés pour
combler les besoins en bois de chauffage et de construction
4.3.3- Accès a l'eau
La commune enquêtée comporte quelques sources
d'eau potable surtout au niveau de la première, deuxième et de la
troisième section communale tandis que les ménages qui habitent
les autres sections n'ont pas les mêmes accès au point d'eau, car
les eaux qu'ils ont utilisées proviennent des sources non
aménagées.
Tableau 9 : répartition des ménages
selon la distance à parcourir pour atteindre une source d'eau
potable
Distance en
km
|
[0-0,2]
|
] 0,2-0,4]
|
] 0,4-0,8]
|
] 0,8-1]
|
Plus de 1
|
Nombre de
ménages
|
77
|
59
|
54
|
37
|
13
|
58
Pour ceux qui utilisent les sources aménagées,
la distance moyenne parcourue est 20 m et la distance la plus longue est 1500
m. Les ménages qui habitent dans les zones ou les sources ne sont pas
aménagées sont à 1,5 km. Selon OMS la distance
recommandée est de 200 m pour arriver à un point d'eau. Dans
notre site d'enquête, presque 23 % de la population utilisent l'eau des
sources non aménagées. La gestion de la majorité des
sources d'eaux revient à la population.
Considérant l'eau d'irrigation, dans notre site
d'enquête, on pratique la culture irriguée principalement dans la
troisième section communale. Seule la riziculture est alimentée
en eau dans le but d'accroitre le rendement, en vue de garantir la
sécurité alimentaire de la population. En effet, selon la FAO,
les rendements des cultures irriguées sont trois fois supérieurs
aux rendements des cultures pluviales.
4.3.4- Accès a la main-d'oeuvre
extérieure
Parmi nos enquêtés, 203 ménages soit 84,58
% de l'échantillon utilisent la main-d'oeuvre non familiale. Les
travailleurs proviennent du milieu avoisinant même de la commune et
à toute période saisonnière. Ce ne sont pas des
sans-terres seulement qui demandent du travail rémunéré,
les gens qui ont des terres travaillent aussi pour les autres afin de combler
leurs besoins en argent.
Le recours à la main-d'oeuvre non familiale concerne
toutes les activités qui se déroulent au sein des ménages
mais surtout les activités agricoles. Le tableau n0 10 donne
le nombre de ménages ayant accès à la main-d'oeuvre non
familiale pour les différentes activités agricoles, la
période de l'année et le niveau de rémunération.
Tableau 10 : les activités nécessitant la
main-d'oeuvre non familiale
Activités
|
Nombre de ménages
|
Période de l'année
|
Cout unitaire
|
Labourage
|
203
|
Novembre, décembre, mars
|
Prix négociable
|
Récolte
|
43
|
Février, juillet, aout,
septembre, décembre
|
60-75-100 gourdes
|
Sarclage
|
197
|
Toute l'année
|
75-60-100 gourdes
|
Plantation
|
79
|
Mars, décembre, aout
|
100-75-60
|
59
A la lecture de ce tableau, nous voyons que parmi les 203
ménages qui font recours a la main-d'oeuvre non familiale, les 203
ménages, soit 100% utilisent la main-d'oeuvre pour le labourage, 43
ménages, soit 21,18% l'utilisent pour la récolte, 197
ménages, soit 97,04% pour le sarclage et 79 ménages, soit 38,91%
pour la plantation. L'usage de la main-d'oeuvre non familiale se fait durant
toute l'année exception faite pour le mois de janvier. La
rémunération est estimée à 75 gourdes par
homme-jour. Le paiement se fait toujours en argent mais lors des travaux
importants, les travailleurs reçoivent aussi un repas du jour.
4.4- Certains indicateurs de niveau de vie et
d'accès à l'alimentation
Le niveau de satisfaction des besoins de base comme:
l'habillement, le logement et les soins de santé n'est pas
différent du niveau d'accès a la l'alimentation n'étant
pas apprécié par une quantité d'habitants de la zone. En
guise d'exemple, une personne malade ne peut pas travailler, ce qui provoque la
diminution de sa production et de ses revenus avec comme conséquence
l'insécurité alimentaire.
4.4.1-Le nombre et la composition des repas
4.4.1.1-le nombre de repas et les aliments de base
Les données que nous avons recueillies montrent que 213
ménages soit 88,75% de nos enquêté mangent deux(2) fois par
jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent trois(3) fois par jour Parmi les
aliments, les plus consommés sont le riz, la banane, la patate douce, la
pate de manioc, igname, le haricot, l'arbre véritable, arbre a pain, le
maïs etc. La composition des repas souvent observées sont : le
riz/maïs moulu + haricot ; haricot+riz/maïs moulu+ légumes ;
banane/patate/igname/véritable+sauce. La composition la plus
fréquente du repas est le riz/maïs moulu+haricot. Les gens mangent
rarement le manioc doux pendant la saison culturale.
4.4.1.2- La consommation des aliments particuliers
Certains aliments comme la viande, les poissons, les oeufs, le
lait, les crustacés, les fruits et les légumes sont
considérés comme des aliments particuliers pour les
ménages enquêtés.
60
Pour les ménages enquêtés, la consommation
de la viande n'est pas trop courante. En moyenne les ménages consomment
la viande deux fois par semaine à faible quantité. Il y a 5
ménages, soit 2,08% qui ont confirmés qu'ils ne consomment jamais
de la viande à cause du phénomène de la zombification au
sein de la communauté. Les familles qui sont les plus consommatrices de
la viande le font 15 fois par mois. Les occasions ou la viande est
consommée sont les jours de fêtes. Les types de viandes
consommées sont les viandes de bovins, du caprins, des volailles, des
porcins etc.
En ce qui a trait aux poissons, les espèces qu'on
rencontre dans l'alimentation sont le boutou, le sad, crabe et le sirik qui
sont consommés par 45% de la population surtout dans la première
et la deuxième section de la commune ; cette consommation se fait
presque chaque jour, par contre elle se fait de moins en moins rare dans les
autres sections.
Pour les oeufs, la consommation est courante : 25
ménages soit 10,4% de nos enquêtés ne consomment jamais des
oeufs. 80% de nos enquêtes ont des poules, ce qui veut dire qu'ils
produisent des oeufs à consommer, mais il y a des familles qui vendent
toute la production sans même donner quelques uns aux enfants.
Pour le lait, a cause du phénomène de vol qui
diminue considérablement la quantité des vaches des
ménages avec le temps, et la demande du lait au marché, les
ménages sont obligés de vendre le peu qu'ils possèdent
presque tous les jours (sauf le dimanche) pour avoir de l'argent a fin de
satisfaire les autres besoins de base.
Concernant les légumes, presque toutes les familles
mangent les légumes; les plus consommés sont les suivants : les
militons, les aubergines, le choux, les feuilles liane panier, les feuilles
épinards et le gombo.
Nos enquêtés mangent aussi les fruits comme : les
mangues, les avocats, les oranges, les papayes, les cachements, les corossols,
les grenadias et les grenadines durant toute les périodes de
fructification, la goyave est consommé parfois. Les fruits les plus
consommés sont les mangues, les avocats et les oranges mais
d'après les ménages, une fois que la période de
fructification est écoulée les fruits deviennent très
rares à trouver par ce qu'ils n'ont pas de moyen de conservation et de
transformation.
61
Visiblement, les besoins en protéines d'origine animal
ne sont pas comblés vu la faible fréquence du poisson et de la
viande dans les repas. De plus, à savoir la composition et la
fréquence de prise des repas, nous déduisons que l'alimentation
de nos enquêtés n'est ni suffisante, ni équilibrée.
Les besoins de base en protéines, glucides, lipides et en vitamines ne
sont pas satisfaits. Nous avons d'ailleurs observé chez 45
ménages soit 18,75%, des maladies liées à la mal nutrition
chez les enfants surtout de moins de cinq ans et même des adultes.
4.4.1.3- Connaissance sur la qualité des
aliments
Lors de cette enquête, nous avons testé les
connaissances de la population sur la qualité des aliments. Les
réponses qui ont été données par les
enquêtés sont synthétisées dans le tableau n0 10
Tableau 10 : nombre de ménages et leurs
réponses sur la valeur nutritionnelle des aliments
|
fruits
|
Matières grasses
|
Légumes
|
Produits d'origine animale
|
Légumineuses (haricot, arachide,...)
|
Lipide
|
47
|
39
|
22
|
75
|
64
|
Glucide
|
36
|
56
|
|
14
|
0
|
Protide
|
0
|
31
|
21
|
89
|
57
|
Vitamine
|
113
|
30
|
30
|
|
46
|
Sels
minéraux
|
0
|
5
|
7
|
6
|
0
|
Donne du
sang
|
21
|
66
|
157
|
45
|
68
|
Ignorant
|
23
|
17
|
3
|
11
|
5
|
En analysant le tableau, nous constatons que la
majorité de nos enquêtés donnent des réponses au
hasard, ils ne connaissent pas vraiment la valeur des aliments
consommées. Concernant les aliments qu'ils achèteraient, si
jamais leur niveau de vie augmentait, la population enquêtée
propose des aliments plus riches en nutriments, en occurrence le riz, le mais,
la viande, le haricot et les légumes, mais la majorité de nos
enquêtés n'ont pas mentionnés les fruits. En regardant ces
réponses, on conclut que si le revenu des ménages
enquêtés augmentait, l'équilibre alimentaire ne serait pas
garantir.
Pour garantir la sécurité alimentaire, il faut
que la population soit formée dans le domaine de l'alimentation et de la
nutrition.
62
4.4.2- Capacité de satisfaction des autres besoin de
base
4.4.2.1- Capacité de satisfaction des besoins de
logement
Chez les ménages enquêtés, presque toutes
les maisons sont construites en bois et, 161 ménages soit 67,08 % ont
des maisons de toiture en tôle et de cloisons soit en terre ou en ciment,
67 ménages soit 27,91 % possèdent des maisons de toitures en
tôles et des mur en bloc, 12 ménages soit 5 % ont des maisons de
toitures en béton et les murs sont en blocs.
Une maison de toiture en béton et de murs en bloc est
le reflet du niveau de vie et peut nous renseigner sur la capacité d'un
ménage d'accéder à l'alimentation. Chez nos
enquêtés, nous voyons que la majorité des maisons n'est pas
construite de toiture en béton et de murs en bloc. Nos
enquêtés nous disent que c'est à cause d'un manque de
moyens financiers. Cela montre que la sécurité alimentaire n'est
pas assurée car le manque de moyens financiers a des conséquences
sur l'alimentation.
4.4.2.2- capacité de satisfaction des besoins en
habillements
Apparemment, la pauvreté ou la richesse de la
population peuvent être apprécié en regardant
l'habillement. La population enquêtée possède des habits
variables selon le temps. Ils ont des habits de fête ou d'église
et des habits qu'ils mettent pendant leurs activités quotidiennes. En
fait, les ménages achètent les habits à tout moment depuis
l'arriver des vêtements pèpè en Haïti.
La capacité de satisfaire les besoins d'habillement de
nos enquêtés n'est pas top satisfaisante, cela montre qu'ils
manquent d'argent pour s'en procurer chaque fois qu'ils en ont besoin. Or, le
manque d'argent montre qu'ils n'épargnent pas. Cela a des impacts sur le
niveau de vie notamment sur l'alimentation.
4.4.2.3- Les soins sanitaires
La capacité de se faire soigner est l'un des facteurs
qui entrent dans la production car pour travailler, il faut être en bonne
santé.
Dans le site enquêté, tous les ménages
sont capables de payer les frais de santé mais a des degrés
différents. En moyenne, les ménages sont capables de couvrir 61%
des besoins en soin sanitaire. Lorsque la situation se présente, chaque
ménage dépense en moyenne1250 gourdes
63
pour les soins de santé. Parmi nos
enquêtés, 103 ménages soit 42,91% soignent dans les
hôpitaux à voisinant comme : Limbé, Vaudreuil,
Cap-Haïtien, Milot. Ils nous ont déclaré que c'est à
cause du manque d'équipements dans les centres de santé au niveau
de la commune.
La paupérisation qui sévit dans le milieu rural
met la grande partie de la population dans une situation difficile pour
accéder à des soins de qualité. Cette situation peut
entrainer des conséquences graves sur la production dans les saisons
culturales qui suivent. Il arrive des fois que les familles vendent ou
même hypothéquées leurs moyens de production afin de faire
soigner un membre de la famille. Ces situations engendrent
l'insécurité alimentaire. Le seul moyen de pallier à ces
problèmes est la constitution de l'épargne.
4.4.2.4- Les frais de scolarisation des enfants
Nos enquêtés nous ont informés que suite
à la subvention de l'Etat dans l'enseignement primaire, une bonne partie
des enfants vont à l'école dans la commune et grâce
à la disposition familiale, les autres vont à l'école dans
les sites les plus proches (Cap-Haïtien, Vaudreuil et autres), 235
ménages soit 97,91% ont des enfants qui sont à l'école.
Les frais nécessaires varient selon l'établissement scolaire et
le niveau de l'élève. Il y a des ménages qui sont capables
de payer en une fois ou par tranche. En moyenne, en fonction des efforts
consentis, 67% des ménages sont capables de payer les frais de
scolarité dès l'ouverture et les autres le font parfois
même à la fin de l'année lors de la remise des bulletins
par faute de moyens.
4.4.3.- Appréciation des agriculteurs sur les
origines de la dégradation de l'environnement
Dans notre enquête, nous avons essayé de savoir
si les agriculteurs connaissent les origines de la dégradation de
l'environnement. Ils ont cité plusieurs causes et conséquences de
cette dégradation. Elles peuvent se regrouper en quatre
catégories à savoir :
V' Celles qui sont liées aux facteurs d'ordre naturel V'
Celles liées aux techniques culturales
V' Celles d'ordre économique
V' Celles qui sont d'origine démographique.
64
Pour la dégradation d'ordre naturel, nos
enquêtés ont évoqué deux causes qui sont la
diminution considérable de la pluviosité et un ensoleillement
fort qui ont une conséquence sur l'érosion hydrique de la
terre.
S'agissant des causes liées aux techniques culturales,
nos enquêtés ont énumérés plusieurs causes en
l'occurrence le manque d'entretien des rigoles et ravines, l'absence des haies
antiérosifs, la pratique de la polyculture, le manque de formation en
techniques culturales, la non utilisation de la fumure organique. Cela provoque
l'infertilité du sol due à l'érosion et l'absence du
recyclage des éléments minéraux.
Pour les causes d'origines économiques, les
enquêtés nous ont dit que la terre est la principale source de
survie de la population, mais le manque d'argent permet à ces
ménages de détruire leur propre milieu par l'abattage des arbres
en vue de remplacer les animaux volés et acheter des intrants. Ils ont
aussi soulignés que le manque de jachère dans le morcellement
excessif occasionne l'infertilité du sol.
Pour la dégradation d'origine démographique, nos
enquêtés ont souligné une seule cause qui résulte du
système successoral du pays. La conséquence en est
l'émiettement de la terre. Le morcellement excessif laisse de petites
parcelles et des rigoles entre deux ou plusieurs parcelles qui vont par la
suite servir de passage à l'eau de ruissellement. L'autre
conséquence est la suppression du période de jachère.
4.4.4- La situation du capital social dans la commune
4.4.4.1- Origine des chefs de ménages et de leurs
conjoints(es)
Tous les chefs de ménages enquêtés sont
natifs de la commune où ils habitent maintenant. Mais ce n'est pas le
cas pour les conjointes: seulement sept (7) conjointes sont natives d'autres
communes. La raison de cette immigration est le mariage ou
concubinage.
4.4.4.2- Les relations au sein du ménage
Au sein du ménage, le partage équitable des
travaux entre l'homme et sa femme est un facteur qui est à la base de
l'épanouissement de la famille. 99% des familles enquêtées
nous ont
65
dit qu'elles n'ont pas de problèmes dans la division du
travail. L'homme et la femme font ensemble des travaux champêtres, mais
il y a des tâches qui incombent spécifiquement aux hommes et
d'autres aux femmes. Pour l'homme, ces travaux sont: le cordier, le gardiennage
des troupeaux, le sarclage, le charbon de bois, le labourage, la pêche,
ainsi d'autres métiers comme la menuiserie, la maçonnerie, le
taxi vélo. Pour la femme, ce sont souvent les travaux ménagers
comme le commerce, la récolte des denrées alimentaires, faire la
cuisine, puiser de l'eau, et faire la lessive. Les bonnes relations familiales
constituent un atout pour la sécurité alimentaire.
4.4.5.- Situation du capital culturel de la zone
d'étude
4.4.5.1- Niveau d'étude et choix culturel des
chefs de ménages
Lors de notre enquête, nous avons cherché à
connaitre le niveau d'instruction des chefs de ménages. Le tableau
suivant nous donne les niveaux d'études des chefs de ménages
enquêtés.
Tableau 11 : niveau d'étude des chefs de
ménages
Chefs de
ménages
|
Nul
|
Alpha
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Hommes
|
21
|
42
|
65
|
36
|
4
|
Femmes
|
13
|
21
|
27
|
11
|
0
|
Le niveau d'étude des chefs de ménages
enquêtés n'est pas élevé, 38,69% des hommes ont fait
l'école primaire et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire.
Cela veut dire que les hommes et les femmes ne fréquentaient pas trop
l'école. La proportion des ménages qui ont fait l'école
secondaire est très faible et seulement quatre (4) hommes
fréquentaient l'université dans notre échantillon. Le
niveau d'étude a des effets directs sur la sécurité
alimentaire. Une personne instruite connait les nutriments qui composent
certains aliments et leur rôle dans l'organisme. Elle sera ainsi capable
d'équilibrer son alimentation. Le niveau d'instruction peut aussi
influencer la protection de l'environnement car, une personne qui sait lire et
écrire, peut facilement apprendre les biens faits de la protection de
l'environnement, les causes et les conséquences de la dégradation
des ressources naturelles.
66
4.4.4.1- Etat des connaissances sur la protection de
l'environnement
Les pratiques et les techniques utilisées par nos
enquêtés (plus de 75% de notre échantillon) sont
l'association des cultures, rotation des cultures, ainsi que des techniques
antiérosives telles que les haies, la rampe vivante et la plantation des
arbres fruitiers. Plus de 5% de notre échantillon pratiquent des
cultures pures (le riz) dans la 1re, 2eme et 3eme
section. Ces pratiques et techniques sont connues à travers la tradition
orale, des formations ainsi que les vulgarisateurs agricoles.
L'association des cultures est la pratique courante, elle est
connue grâce à la connaissance orale. Selon nos
enquêtés, l'association des cultures permet de garantir
l'autosubsistance alimentaire en diminuant le risque aux aléas
climatiques. Ils affirment que l'association des cultures ne traduit pas
l'anarchie en agriculture, mais une meilleure gestion de l'espace, du temps et
du risque. Mais nous avons constaté qu'une bonne partie de nos
enquêtés n'ont pas acquis des connaissances sur l'association des
cultures rationnellement. Ils associent les cultures sans prendre en compte les
interactions entre les plantes. Cela peut provoquer une dégradation
rapide de la terre arable et par conséquent diminue la production
agricole.
La majorité de nos ménages pratiquent la
rotation des cultures mais ils ne savent pas réellement à quoi
cela aboutira. Cela peut être aussi un handicape dans la protection de
l'environnement, car lorsqu'une culture est cultivée sur un même
terrain pendant une longue période et puise dans le sol les mêmes
éléments nutritifs, elle finit par l'appauvrir. En pratique, tous
les ménages devraient savoir les méfaits de cette pratique.
La plupart des ménages ont reçu des formations
pour mieux utiliser diverses techniques antiérosives à travers
les associations qu'ils ont fondées. La population enquêtée
est convaincue bien que ces pratiques ou techniques peuvent lutter efficacement
contre la destruction des ressources naturelles et augmenter les rendements
agricoles. Ces formations ont été données aux
ménages par OKLADEG, MPA, MPS qui sont des organisations même de
la commune et AAA, AGRSUD à partir de 2012-2013,
AVANSE/USAID/Ministère de l'agriculture en 2015.
En pratique, nos enquêtés ont mentionnés
que suite aux formations de ces ONG, particulièrement AVANSE à
travers son projet qui a distribué des semences (plantes, des arbres
forestiers etc) et des fourrages cultivés sur les haies
antiérosives, le rendement commence à
67
s'améliorer surtout le manioc. La population est
consciente que sur des parcelles émiettées à
l'extrême, les rendements élevés ne se résultent
qu'à des combinaisons complexes de la plante, l'animal et l'arbre ou
arbuste. Cela permet la protection du sol contre l'érosion et la
restauration de la fertilité par la fumure organique.
Sur les pentes, les structures les plus utilisées par
nos enquêtés sont les bandes végétales et le
fascinage qui serviront comme des dispositifs antiérosifs et en
même temps comme des fourrages pour les animaux. Couramment, ils ont
associé les graminées et les légumineuses
fourragères. Les légumineuses fixent l'azote atmosphérique
au sol, ce qui contribue à l'augmentation de la fertilité du
sol.
4.4.4.2- Les tabous et les interdits en rapport avec
l'usage des ressources naturelles
Comme la notre, il n'y a pas de société sans des
règles et des interdits. Nos enquêtés nous ont
déclaré quelques tabous ou interdits liés aux ressources
naturelles comme sources d'eau, et les arbres.
Selon les réponses données par 213
ménages soit 88,75% de nos enquêtés, les tabous ou les
interdits qui se rapportent à toutes les sources d'eau sont les
mêmes : l'interdiction de fréquenter les sources d'eau le soir de
manière isolée par le seul fait qu'on a peur d'affronter les
mauvais esprits.
Pour les arbres, l'interdiction d'élaguer ou de couper
certains arbres permet de peur de ne pas tuer par les esprits mauvais.
Même si selon nos enquêtés, cela se
manifeste certaine fois pour eux mais nous constatons que ces tabous visent
surtout à préserver la pérennité de ces
ressources
68
4.4.4.3- Conclusion
Le but de ce chapitre était de voir le rapport qui
existe entre le capital économique, la sécurité
alimentaire, le capital socioculturel et son rapport avec la protection de
l'environnement. Selon les données récoltées sur le
terrain, nous avons vu que chaque ménage agricole possède en
moyenne une exploitation de 80,6 ares. Cette superficie d'exploitation est
insuffisante, vue la taille moyenne du ménage qui est équivalente
à six personnes. Il en résulte l'émiettement excessif de
la terre arable suite au système successoral. Cela provoque une
incapacité de restaurer la terre par la jachère. En plus,
l'absence de pâturage conduit à l'insuffisance du cheptel vif et
au manque de fumier.
En effet, d'après les données tirées de
notre enquête, 213 ménages soit 88,75% de nos enquêté
mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent
trois(3) fois par jour. Tenu compte de ce mauvais niveau de vie de la
population et la pérennisation, les ressources naturelles,
particulièrement la terre et la mer, sont les premières sources
de recours sur laquelle la sécurité alimentaire des
ménages peut se garantir. Or, notre hypothèse stipule que
(la ressource foncière est l'élément de base pour
l'amélioration de la sécurité alimentaire et la gestion de
l'environnement) est confirmée.
L'insuffisance de la terre provoque aussi la pauvreté.
Toute la production est destinée à l'autoconsommation et la
capacité de satisfaire les autres besoins de base est faible. Chez nos
enquêtés, 5% ont des maisons de toiture en bêton et la
capacité de payer les frais de santé est de 60%. La
pauvreté limite l'accès aux fertilisants, ce qui augmente le
niveau de la dégradation de la terre cultivable et engendre une
insécurité alimentaire.
Apres l'enquête, nous avons constate que le niveau
d'étude des chefs de ménages n'est pas élevé car
38,69% des hommes et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire, le
niveau secondaire est très faible soit 36 garçons et 11 filles et
seulement 4 hommes ont fréquenté l'université. Le nombre
d'enfants des ménages, la superficie moyenne (80,6 ares), le
morcellement excessif de la terre, la connaissance qu'ils ont sur la
qualité des aliments etc. Donc, notre deuxième hypothèse
(l'investigation permettra de déterminer les
éléments de base pour l'amélioration de la
sécurité alimentaire et la gestion des ressources
naturelles) est vérifiée.
69
Ce chapitre était aussi de voir que le capital
socioculturel des ménages de notre échantillon qui est
caractérisé avant tout par une bonne relation au sein du
ménage. Ainsi, renforcée par la présence des associations
dont l'objectif est l'entraide mutuelle surtout dans les périodes
culturales mais aussi dans les travaux de protection de l'environnement. Ces
travaux ont une importance capitale dans la vie de la population, car
l'entretien de l'environnement garantit la sécurité alimentaire.
Par ailleurs, la population ou les membres des associations participent dans la
plantation des boisements ou remplacer parfois des arbres abattus.
Ajoutons que ces associations acquièrent des
connaissances sur les techniques et pratiques culturales
bénéfiques via des formations. Nos résultats permettent
ainsi de confirmer notre troisième hypothèse qui stipule
(L'implication des communautés locales constituera une action de
base dans la gestion des ressources naturelles).
70
CHAPITRE V :
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION
5.1- CONCLUSION
Dans le cadre du présent travail effectué sur la
commune Acul-du-nord, nous avons fait un état des lieux des ressources
naturelles, identifié et analysé les problèmes et les
atouts pour améliorer la sécurité alimentaire et assurer
une bonne gestion des ressources naturelles. Les hypothèses que nous
avons avancées sont les suivantes :
- La ressource foncière est l'élément de
base pour améliorer la sécurité alimentaire et la gestion
des ressources naturelles.
- l'investigation permettra de déterminer les
éléments de base de la sécurité alimentaire et la
gestion des ressources naturelles.
- L'implication des communautés locales constituera une
action de base dans la gestion des ressources naturelles.
Apres notre enquête, nous avons remarqué dans
notre échantillon que le phénomène de morcellement
excessif ne permet pas aux ménages d'avoir un hectare de terre
d'exploitation pour une population vivant presque toute de l'agriculture. Avec
le phénomène de l'érosion, les terres arables sont
très rares et diminuent la production agricole, elles occasionnent une
insécurité alimentaire et par conséquent l'accès
aux ressources est très problématique. Les résultats de
notre travail montrent en moyenne que la superficie des ménages
exploitant est de 80,6 ares et la taille moyenne des ménages est de six
personnes. Ainsi, chaque personne ne vit qu'au dépend d'une superficie
de 13,43 ares.
L'insuffisance des autres moyens de production comme le
cheptel vif et le cheptel mort vient d'aggraver la situation de
l'insécurité alimentaire. Sur ces petites terres, l'exploitation
se fait sans fertilisation suffisante par conséquent la majorité
des besoins alimentaires qui devraient assurer par l'agriculture est
paralysée d'où une absence de la sécurité
alimentaire de la population. Les actions des agriculteurs de cet état
de fait se font au détriment de l'environnement, elle fait recours au
déboisement. On observe une insécurité alimentaire pour
la
71
majeure partie de la population par la dégradation de
l'environnement, une diminution de la production agricole. Nous pouvons dire
que notre première hypothèse est vérifiée.
En rapport avec l'étude du capital socioculturel, nos
enquêtés ont montré qu'en général la
cohabitation est bonne, il n'y a pas de problème important sauf
quelquefois dans les relations avec certaines ONG (AVANSE) lorsque certaines
intérêts ne sont pas partagées avec les agriculteurs, ces
derniers ne se servent pas avec les intrants pour des questions de choix. Nos
enquêtés participent dans des formations organisées soit
par les ONG ou les associations locales et ils sont satisfaits sur certaines
réalisations dans le domaine de l'environnement même si elles
n'apportent pas toujours de résultats satisfaisants à cause des
techniques inappropriées ou d'intempérie.
Avec les éléments justificatifs et les avantages
qu'apportent la cohabitation des ménages et le niveau de formation que
nous venons de relever, nous pouvons conclure que notre deuxième et la
troisième hypothèse de travail sont confirmés.
5.2- RECOMMANDATIONS
La conclusion tirée à partir des
résultats de ce travail prouve que la mauvaise gestion des ressources
naturelles est l'une des causes de l'insécurité alimentaire. Pour
garantir la sécurité alimentaire de la population dans les jours
à venir, la gestion rationnelle et surtout l'implication des
collectivités locales constitue un atout important dans la gestion
intégrée des ressources naturelles communes. Sur ce, se serait
inhérent de terminer avec quelques recommandations à tous les
intervenants dans le domaine de la protection environnemental et de la
sécurité alimentaire.
Aux pouvoirs publics, nous recommandons :
? d'assurer une meilleure connaissance des ressources et de
leur utilisation, notamment l'occupation des terres, les structures et les
systèmes de production, et améliorer l'état alimentaire et
nutritionnel de la population par un système de sensibilisation,
l'information sur les conséquences de carences alimentaires et les
moyens de lutte contre
72
les celles-ci pour l'amélioration de la sante et du
bien être des êtres humains au moyen d'une meilleure gestion des
écosystèmes ;
· de développer une prise de conscience des
effets de la pression démographique sur l'environnement et susciter pour
ce faire le bien fondé de la planification familial ;
· d'élaborer une politique nationale sectorielle
en matière de protection de l'environnement et favoriser un
environnement politique ;
· d'assurer la coordination de tous les intervenants
dans la gestion des ressources naturelles.
· D'aider la population dans la formation sur les
risques et les déformations cérébrales liés
à l'insécurité alimentaire
Aux institutions de recherche, nous recommandons :
· d'intensifier la recherche dans le but de mettre en
place des variétés de cultures résistants aux maladies et
des espèces forestières de croissance rapide et qui ne
dégradent pas la terre tout en veillant à la conservation de la
biodiversité ;
· de mettre sur pied de nouvelles technologies
sylvo-agropastorales afin d'augmenter les rendements et protéger
l'environnement.
· De travailler d'avantage afin d'identifier d'autres
maladies liées à l'insécurité alimentaire
Aux ONG, nous recommandons :
· de multiplier les formations en milieu rural dans le
but de renforcer la capacité organisationnelle des associations locales
;
· de limiter les dons car ils peuvent entrainer la
mentalité de paresse, ce qui provoque une mauvaise gestion des biens
acquis ;
· de monter des projets visant la protection des
ressources naturelles communes comme plantation des boisements,
l'agroforesterie et l'entretien des bassins versants.
· De savoir les pistes de dépense dans la
protection de l'environnement
Aux agriculteurs, nous recommandons :
· De mieux informer sur les maladies liées à
l'insécurité alimentaire
·
73
De réduire la pression démographique dans les
ressources de la commune
· de prendre conscience des dangers qu'entraine la
pression démographique et adopter les méthodes de limitation des
naissances ;
· de porter un intérêt particulier sur
l'éducation scolaire et l'apprentissage des métiers ;
· de regrouper en associations pour pouvoir
bénéficier des programmes de formation données par les
différents organismes et les avantages y relatifs
· d'assurer la conservation du potentiel productif du
capital foncier par l'adoption des mesures protectrices et par la promotion de
l'intégration de l'agriculture à l'élevage intensif en
suivant les techniques convenables.
· De pratiquer la rotation des cultures, la
jachère et de développer le système de
l'agroforesterie.
Ainsi, si tous les intervenants en matière de
l'environnement travaillent en synergie et en observent toutes ces
recommandations, l'environnement sera géré d'une manière
rationnelle et l'implication des communautés locales qui ont les
premiers bénéficiaires des dividendes dans la gestion
intégrée des ressources naturelles facilitera la restauration de
la fertilité du sol et engendre une sécurité alimentaire
dont dépend de ces derniers.
BIBLIOGRAPHIE
A.
74
Organisation des nations unis pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO) : La situation de l'alimentation et de l'agriculture, 2000,
190p
B. Diagnostic socioéconomique du déclin de la
production du café (coffea Arabica) 1998- 2013, 2014, 15p
C. FIDA, La gestion de l'environnement et des ressources
naturelles, 2001, 65p
D. CNSA, Coordination nationale de la sécurité
alimentaire, 2010, 183p
E. Institut Haïtien de statistique et d'informatique
(IHSI), 2009, 89p
F. ESA) de la FAO :
http://www.fao.org/es/esa/.Division
de l'économie agricole et du développement -visité en
décembre 2014
G.
r.m.wikipedia.org/.../sécurité
alimentaire-visité en décembre 2014
H.
fr.m.wikipedia.org/.../ressource
naturelle- visité en novembre 2014
I. http//www. Fph.ch//fr/qui
sommes-nous/notions-clé/securite-alimentaire.html visite en
décembre 2014
J.
fr.m.wikipedia.org/wiki/environnement-
visité en décembre 2014
K. Vertigo. Reuvues.org- visité en janvier 2015
L.
http://fr.wikipedia.org/wiki/communauté-
visité en novembre 2014
M.
http://www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENS_ESTIM2009.pdf
- visité en janvier 2015
N. http://www.economiesollidaire.com/ faim dans le monde-
visité en décembre 2014
O.
environnement.wallonie.be/.../coe-5-2b...-
visité en janvier 2015
ANNEXE
Formulaire d'enquête
Cette enquête se réalisera dans le cadre d'un
travail universitaire en vue de l'obtention du grade licencié en
agronomie. Elle est apolitique. De ce fait, nous vous prions de remplir ce
formulaire sans aucune idée préconçue.
SOMMAIRE DU QUESTIONNAIRE
I- Identification du ménage
II- Etat des lieux du capital économique
III- Situation du capital social
IV- Situation du capital culturel
1- Identification du ménage
1.1- Le chef du ménage
Nom et prénom :
Adresse
Age :
Sexe : F M
Etat civil : marié (e) célibataire veuf (ve)
concubin(e)
1) Niveau d'étude ?
Prim...
|
Sec....
|
Université... Alph...
|
aucun
|
2) Occupation
1)
2)
75
1.2 Les autres membres du ménage
Relation avec le chef du ménage
|
Age
|
Niveau d'étude
|
Occupation
|
Conjoint(e)(s)
1.
2.
|
|
.
|
.
|
Enfants 0.
1.
2.
3.
4.
5.
|
|
.
.
.
.
|
.
.
.
|
Autres
1.
2.
3.
|
|
.
|
...
|
II. Etat des lieux du capital économique 2.1. Etat
de la ressource foncière.
2.1.1. Quelle est la superficie de l'exploitation agricole (ares)
?
A) Subdivision selon les champs (lieu, distance par rapport
à l'habitant, superficie par champs
a) .
b) .
B) Subdivision selon le couvert
|
ou l'usage du sol.
|
1- La superficie mise en location
2- La superficie occupée par le boisement
3- La superficie couverte par les pâturages
4- La superficie mise en jachère
5- La superficie couverte par les plantation
|
6-
|
7-
|
:
|
|
|
|
:
|
|
|
|
|
|
:
|
|
|
|
|
|
:
|
|
|
|
|
|
|
|
:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
76
Parcelles, superficie (ares)
|
Culture pure ou principale
|
Culture associée
|
1-
|
|
|
2-
|
|
|
3-
|
|
|
:
77
C) Subdivision selon l'origine de la terre
- Superficie louée
- Superficie obtenue par héritage :
- Superficie obtenue par achat :
- Quel est le prix d'un are ou (d'un ha) de terrain :
-
2.1.2. Les caractéristiques de la ressource terre
- La topographie du terrain :
- La qualité du sol (fertile, moyennement fertile,
délabré) : - La texture du sol (sableux, argileux,
limoneux):
- Régularité des pluies (satisfaisante, non
satisfaisante) :
2.1.3. Appréciation des agriculteurs sur les origines de
la dégradation de la ressource terre
- Les causes d'ordre démographiques :
- Les causes d'ordre économiques : - Les causes
liées aux techniques culturales : - Les causes d'ordre naturel
:
2.1.4. Les mécanismes de protection de la
terre
- Les dispositifs antiérosifs existant (haies vive,
terrasse) : - Etat de la pratique des amendements organique et
minéraux : - Quelle est la destination des déchets des
cultures ? :
78
2.2. Etat des moyens de production autres que la terre
2.2.1- Accès aux ressources halieutiques
Composition des ressources halieutiques
|
But de l'exploitation
|
Types de ressources
|
quantité
|
produits produits
|
destination des
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.2.1. Le cheptel vif
Composition du cheptel vif et les objectifs poursuivis
Composition du cheptel
|
But d'élevage
|
Types d'élevages
|
Races(locale, améliorés (têtes)
|
Effectifs
|
produits et sous produits
(viande, lait, fumier) (marché, alimentation
|
destination du produit ou sous produit
|
Bovins
|
|
|
|
|
Porcins
|
|
|
|
|
Ovins
|
|
|
|
|
Caprins
|
|
|
|
|
Lapin
|
|
|
|
|
Volailles
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
2.2.2. Accès aux ressources naturelles communes
2.3.1 Bois de chauffage et de construction
Source d'approvisionnement
|
Distance parcourue
|
Boisement
|
|
Propriétés
|
|
Marche
|
|
Autres
|
|
79
Quels sont les autres avantages que les boisements procurent
-ressources alimentaires Facteurs de productions artisanales
2.3.2. -Accès aux ressources en
carrières
Type d'approvisionnement
|
Distance parcourue
|
Mode d'utilisation
|
Sable
|
|
|
Roche
|
|
|
Gravier
|
|
|
Autre
|
|
|
2. 3. 3- Accès à l'eau potable
Sources d'approvisionnements
|
Distance parcourue
|
Source aménagée
|
|
Puit
|
|
Rivière
|
|
2.3.4. Accès à la main d'oeuvre non
familiale
Activité
|
Période de l'année
|
Main d'oeuvre non familiale
|
paiement
|
|
|
Provenance
|
quantité
|
disponibilité
|
Mode
|
cout unitaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.4. Etat et capacité de satisfaction des besoins
de base 2.4.1. Certains indicateurs de la sécurité
alimentaire
- nombre de repas par jour : - La composition normale des
repas (différentes possibilités) : - fréquence de
prise d'aliments particuliers (par jour, semaine, mois, année), a
quelle
occasion et pour quelles raisons :
viandes : ,
oeufs : , .
Poissons : , .
80
Légumes : ,
Fruits : ,
Etat des connaissances sur la qualité des aliments
Légumes :
Fruits : Matières grasses :
Produits d'origine animale : légumineuse
(haricot, pois) :
2.4.2. Capacité de satisfaction des autres besoins
de base Logement :
Type de toiture :
matière utilisée pour les murs et le planché
: État de résidence (propriétaire, locataire) :
L'habillement (occasion et fréquence d'achat des habits)
:
Pour le chef : pour la conjointe : pour chaque
enfant :
Accès aux soins de santé :
Nombre santé
|
centre
|
de
|
Disponibilité
|
Distance parcourue
|
fréquence
|
1
|
|
|
|
|
Semaine
|
2
|
|
|
|
|
Mois
|
3
|
|
|
|
|
Année
|
Combien estimez-vous à payer les frais de santé ?
: Les frais de scolarisation :
Comment estimez-vous votre capacité à payer les
frais de scolarisation ? (100%, 80%,10% des besoins)
Quel est niveau des besoins de scolarisation (cout annuel) ?
:
III.
81
situation du capital social
3.1. Les relations familiales
L'origine des membres de la famille
enquêtée : chef de ménage et sa (ses) conjointe
(s)
Membres du ménage
|
Natif (ve)
|
immigré
|
|
zone
|
année
|
provenance
|
raison d'imm.
|
Chef de ménage
|
|
|
|
|
|
Première conjointe
|
|
|
|
|
|
Deuxième conjointe
|
|
|
|
|
|
|
3.1.3. Les relations au sein du
ménage
Rapports dans l'organisation des travaux
Quelles sont les activités réalisées en
commun (homme et femme ensemble) ?
:
Quelles sont les activités réalisées par
l'homme uniquement ? Quelles sont les activités réalisées
par la femme uniquement ? :
3.2. Accès aux facilités sociales et
institutionnelles.
Type de facilités
|
Distance parcourue
|
Centre administratif commune zone
|
|
Centre de sante
|
|
Hôpital
|
|
Ecole primaire
|
|
Ecole secondaire
|
|
Marché
|
|
Cimetière
|
|
Route principale
|
|
|
IV. Situation du capital culturel 4.1. Etat des
connaissances sur la protection des ressources naturelles
Techniques et
pratiques connues
|
Membres du
ménage concerné
|
Transmise par la tradition ?
|
Acquise lors d'une
formation
|
Date
|
organisat ou institution
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.2. Les tabous et les interdits en rapports avec l'usage
des ressources naturelles
82
La nature de la
ressource
|
Les tabous ou interdit
|
Catégorie de la population visée
|
Sources d'eau
|
|
Sexe
|
tranche d'âge
|
Rivière
|
|
|
|
Marais
|
|
|
|
boisement
|
|
|
|
La mer
|
|
|
|
|