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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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2.3.2. L'analyse quantitative, cause de faiblesses dans l'évaluation

La PNCDBF présente deux faiblesses majeures, qui fragilisent la satisfaction de ses missions et l'atteinte des objectifs qu'elle se fixe. D'abord, comme nous l'avons exposé dans la première partie de ce document, une PNCD doit pour atteindre ses objectifs prendre en compte un enjeu majeur : celui de faire des outils d'information et de communication des mécanismes d'appui à l'atteinte des objectifs de développement. En ce sens il est crucial de mettre davantage l'accent sur la qualité que sur la quantité. Or, une analyse des documents de la PNCDBF démontre que lors des études de la situation des structures de communication, l'accent a davantage porté sur le nombre d'outils disponibles plutôt que sur leurs compétences, et leurs capacités à assurer le rôle d'outils de développement.

Un second point qui mérite réflexion est le diagnostic qui a été fait des atouts et des contraintes des différentes structures de communication. En effet, tel que celui-ci a été présenté dans le document de la PNCDBF (FAO & Min. Com., 2001b, pp.23-27), le diagnostic ne prend pas en compte un des objectifs fondamentaux de la politique à savoir être un appui aux programmes et aux projets de développement, afin qu'ils utilisent dans leurs pleines potentialités les outils de communication pour l'atteinte de leurs objectifs. Il aurait sans doute été plus pertinent que le diagnostic des atouts et des contraintes se justifie directement par la pertinence de leurs exploitations par rapport aux initiatives de développement. De cette manière, les recommandations de la PNCDBF peuvent objectivement se considérer comme de véritables stratégies de développement.

Or, une analyse qualitative plutôt que quantitative des structures de communication aurait assurément permis de définir des objectifs réellement axés sur un renforcement des compétences de ces structures, qui viennent appuyer les initiatives de développement ; ainsi que l'importance de l'autonomisation des communautés.

2.3.3. Une politique contextualisée

Toutefois, au vu de ce qui a justifié son élaboration et en accord avec les missions qu'elle se fixe, la PNCDBF a à son avantage des atouts non négligeables qu'il faut souligner. D'abord, le fait qu'elle soit axée sur le monde rural fait d'elle une politique véritablement contextualisée, et de ce fait à l'écoute des préoccupations des communautés locales. Ensuite, l'analyse du document de la PNCD du Burkina Faso révèle que, ses stratégies et recommandations s'articulent harmonieusement autour de trois types de communication complémentaires :

- la promotion du dialogue par la communication sociale (griots, crieurs, conteurs, musiciens, relations interpersonnelles, etc.). Il s'agit d'une volonté explicite de donner une place « aux moyens de communication issus de la société traditionnelle » (FAO & Min. Com., 2001b, p.33);

- un partage d'expériences et de savoir-faire par la communication éducative, cela suppose notamment d'accompagner les prises de décisions par des « formations en communication [à l'attention] des agents de développement communautaire » (FAO & Min. Com., 2001b, p. 34) ; ce qui est une des recommandations des ateliers régionaux considérées dans la PNCDBF;

- inciter le partage de flux d'information et d'expertises entre les différents acteurs dudéveloppement local par la communication institutionnelle.

Toutefois, il faut souligner ici qu'au vu des objectifs de la PNCDBF, il aurait été plus pertinent que l'accent soit mis sur la communication sociale plutôt que sur la communication institutionnelle et éducative comme cela est le cas. Car c'est ce type de communication qui répond à la question essentielle de l'engagement des communautés aux efforts de développement.

Néanmoins, il est certain que le fait que la PNCDBF soit circonscrite aux enjeux liés au monde rural dénote de l'importance que la PNCDBF accorde à faire de sa politique une stratégie contextualisée. Ce que réaffirme d'ailleurs la relecture de la politique dix ans plus tard, dans un contexte différent. En effet, un des arguments qui ont justifié cette relecture est notamment les transformations d'ordre structurel dans le domaine de la communication et de l'information, surtout en milieu rural où l'accès au NTIC notamment s'est démocratisé. De nouvelles donnes et des contextes actualisés ont donc imposé une nouvelle analyse des besoins et une réévaluation des outils.

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