REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATE ET
POPULAIRE Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique Université Mouloud MAMMERI de
Tizi-Ouzou
Faculté des Science Biologiques et de Sciences
Agronomiques Département des Sciences Agronomiques
En vue de l'obtention du diplôme de Magister en Sciences
Agronomiques
Option: Alimentation Animale et Produits Animaux
Intégration des féverole et du pois dans
l'aliment du lapin en élevage rationnel Algérien : Effet sur
les paramètres de croissance et d'abattage
Réalisé par :
Mr AMIR Sofiane Soutenu le : 16 Décembre
2009
Membres du jury:
Mr AMRANE Rachid, Maître de
Conférences à U.M.M.T.O : Président
Mr BERRCHICHE Mokrane, Professeur à l'
U.M.M.T.O : Rapporteur
Mr DJENANE Djamel, Maître de
Conférences à U.M.M.T.O : Examinateur
Mme BOUDOUMA Dalila, Maître de
Conférences à ENSA Alger: Examinatrice
Promotion : 2008/2009
0f l'issue de ce mémoire, et
avant d'exposer les résultats obtenus, qu'il me soit permis
d'exprimer ma vive gratitude en premier lieu à mon
promoteur le Professeur Mr Mokrane BERCHICHE, responsable du
laboratoire de Nutrition Animale à l'unité de recherche de
l'Université Mouloud MAMMERI de Tizi Ouzou, pour avoir assuré mon
encadrement et mon initiation à la recherche scientifique, et pour avoir
joué un rôle déterminant dans la conduite et l'orientation
de mon travail.
Les remerciements vont
également aux enseignants qui m'ont fait l'honneur de juger mon travail
et de participer à mon jury de mémoire :
Mr R. AMRANE, Maitre de Conférences
à l'Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, pour avoir
pris le temps de juger mon travail, et m'avoir fait l'honneur d'accepter de
présider le jury de ce mémoire.
Mr DJENANE Djamel, Maître de Conférences
à l'Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, pour
l'honneur qu'il me fait de participer au jury d'examination de mon
mémoire.
Mme BOUDOUMA Dalila, Maître de
Conférences à l'ENSA Alger, pour l'honneur qu'elle me
fait de juger mon travail.
Mr IBAZIZENE Mohamed Hemou, Maître de
Conférences l'Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou,
pour l'honneur qu'il me fait de juger mon travail
Les remerciements vont
également à Mme LOUNAOUCI G., pour sa
contribution et la
mise en place de l'expérimentation du début
jusqu'à la fin, ainsi que ses précieux conseils et ses
encouragements et surtout sa disponibilité. Qu'elle trouve ici ma
profonde reconnaissance.
0Qe remercie les deux
étudiants ACHOUR S, et KACI N. pour
leur aide durant la collecte des données.
~nfin, un grand merci pour tout le
personnel de l'ITMAS de Boukhalfa pour leur accueil chaleureux.
DÉDICACES
Je dédie ce modeste travail:
A ma très chère épouse
SALO7A, qui a été d'un apport moral-
considérabl-e et dont l-e soutien constant a
constitué pour moi
une source de motivation suppl-émentaire pour
al-l-er au bout de
ce mémoire.
A mes parents qui ne cessent de m'encourager et
d'être tout l-e
temps à mes côtés.
A mes soeurs : Çihia, Lamia, Sonia,
c7v1assiil-ia et Lynda.
A mon petit frère (arim.
A mes amis et amies.
A mes col-l-ègues de travail- de l-a
Ç.S.A de Tizi-Ouzou, et en
particul-ier à 7v1r A2'Ov9NI
AWÇELLA.71 Ingénieur
d'Appl-ication en Agronomie, qui n'a cessé de me
prodiguer de
précieux conseil-s, et qui a pris l-a peine de
l-ire et de corriger ma
présente thèse.
« Je pense que la vie est une chance ou une
bénédiction divine ; utilisons donc chaque seconde, chaque
minute et chaque jour pour rendre service à sa famille, à
sa communauté, à son pays, à son continent, au monde
entier et si possible à l'univers tout entier... »
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Composition des crottes dures et
des crottes moles (LEBAS, 2002) ..5
Tableau 2. Influence de la teneur
énergétique de l'aliment sur la consommation alimentaire du
lapin en croissance (DEHALLE, 1980) .7
Tableau 3. Diminution des performances lors
de l'abaissement du taux de protéines ou de
certains AAE (LEBAS et al, 1984) ....8
Tableau 4. Recommandations alimentaires en
fibres et en amidon, pour le lapin en croissance, en
vue d'une prévention des risques de pathologie
digestive (GIDENNE, 2003 ; LEBAS 2004) 9 Tableau 5.
Recommandations pour la composition d'aliments destinés
à des lapins en
production intensive (LEBAS, 2004) 12 Tableau 6.
Composition chimique et valeur nutritive des principaux produits et
sous produits
destinés au lapin (en % du produit brut), (PEREZ et
al, 1998) 18 Tableau 7 . La comparaison de
l'indice de consommation, gain moyen quotidien des lapins à
l'engraissement avec différentes sources d'azote
(SEROUX, 1989) 14 Tableau 8. Composition chimique moyenne
des protéagineux et du soja
(en % du produit sec) 20 Tableau 9.
Influence du floconnage d'une féverole entière ou
décortiquée sur certaines
caractéristiques physico-chimiques (CERNING-BEROAD
1977; MELCION et VALDEBOUZE,
1977) ..25
Tableau 10. : Les résultats des
différents travaux de recherche pour la valorisation de la
féverole
et le pois dans l'alimentation du lapin à
l'engraissement 27 Tableau 11. Taux d'incorporation des
graines de féverole et pois chez les lapins, volailles et
ruminants 28 Tableau 12. Performances
zootechniques moyennes entre 28 et 84 jours du lapin de chair de
souche améliorée (LAFFOLAY, 1985)
31 Tableau 13. Zones pondérales de changement
d'allométrie des principaux tissus et organes
contribuant aux caractéristiques bouchères des
lapins (CANTIER et al, 1969) 32
Tableau 14. Gradient de
précocité des principaux tissus et organes (CANTIER et
al, 1969) 32
Tableau 15. Effets de 19 jours de
rationnement (35-54j) sur les performances
globales.(GIDENNE et al, 2003)
35 Tableau 16. Effet des différents niveaux
d'énergie sur la croissance des lapins Néozélandais
(El-
HINDAWY et al, 1994) . .36 Tableau 17.
Effet du taux de fibres sur la croissance des lapins
(PARIGI-BINI et al, 1994) 37 Tableau 18.
Effectif de lapins mis en contrôle de digestibilité et
d'engraissement
par traitement alimentaire ..42
Tableau 19. Composition chimique des
matières premières 43
Tableau 20. La composition centésimale
des aliments 43
Tableau 21. Evolution des effectifs au cours
de l'essai 48
Tableau 22. Composition chimique des aliments
expérimentaux 49
Tableau 23.Valeurs de la digestibilité
des différents nutriments 50
Tableau 24. Consommation moyenne quotidienne
d'aliment en fonction de l'âge 51
Tableau 25. Evolution des poids vifs moyens
des lapins en fonction de l'âge 53
Tableau 26. Evolution des gains moyens
quotidiens des lapins en fonction de d'âge 54
Tableau 27. Evolution des indices de
consommation en fonction de l'âge 55
Tableau 28. Evolutions de performances de
consommation
et de croissance sur les périodes globales (28 - 70
jours et 28 - 79 jours) ..56
Tableau 29. Rendement à l'abattage et
compositions de la carcasse 59
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Anatomie générale du
tube digestif du lapin (GIDENNE et LEBAS, 2005)
|
.3
|
Figure 2. Schéma général de
fonctionnement
de la digestion chez le lapin (LEBAS, 2006)
|
..6
|
Figure 3. Principe de décorticage (KAYSI
et MELCION, 1992)
|
23
|
Figure 4 . Rendement en viande d'un lapin
de format moyen de 2.3 Kg. (OUHAYOUN, 1989)
|
.33
|
Figure 5. Vue d'intérieur du clapier de
l' I.T.M.A.S (Boukhalfa)
|
40
|
Figure 6. Vue de face d'une cage à
digestibilité
|
..41
|
Figure 7. Phénotype des lapins à
l'engraissement
|
42
|
Figure 8. Digestibilité (CUDa)
comparée des aliments expérimentaux
|
..51
|
Figure 9. Evolutions de consommations moyennes
quotidiennes en fonction de l'âge
|
52
|
Figure 10. Evolution de poids vif des lapins en
fonction de l'âge
|
52
|
Figure 11. Evolution du gain moyen quotidien en
fonction de l'age
|
54
|
Figure 12. Evolution des indices de consommation
en fonction de l'âge
|
55
|
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AAS : Acides aminés soufrés
ADF : Acides detergent fiber
ADL : Acid detergent lignin
CB : Cellulose brute
CC : Carcasse chaude
CF : Carcasse froide
CMQ : Consommation moyenne quotidienne
CMV : Complexe minéral et vitamines.
CUD : Coefficient d'utilisation digestive.
CV : Coefficient de variation.
EDa : Energie digestible apparente
GMQ : Gain moyen quotidien.
GPR : Gras péri rénal
GIS : Gras inter scapulaire
IC : Indice de consommation.
MAT : Matière azotée totale.
MG : Matière grasse.
MS : Matière sèche.
NDF : Neutral detergent fiber
PB : Protéines brutes.
PD : Protéines digestibles.
PV : Poids vif.
PVa : Poids vif à l'abattage.
TD : Tube digestif.
UI : Unité Internationale
Introduction générale
La pratique d'une cuniculture traditionnelle en Algérie
est ancienne (BERCHICHE et LEBAS, 1994) par contre l'élevage rationnel
est promu à partir de 1987. La promotion de cet élevage est
basée sur l'exploitation de reproducteurs hybride, importés de
France (Hyplus) mais elle a rapidement échouée (moins de deux
années) en raison d'une mauvaise conduite alimentaire (aliment
granulé de qualité médiocre) qui a provoqué
d'importantes mortalités. Suite à cet échec, une
décennie plus tard, la cuniculture rationnelle est de nouveau
relancée en adoptant une stratégie favorisant la valorisation des
reproducteurs de population locale (BERCHICHE et al, 2000).
Le développement de cet élevage est
justifiée notamment par son importante prolificité (50 lapereaux
abattus/an, ce qui représente 60 Kg de viande, par sa capacité
à mieux valoriser les aliments de la ration, par son adaptation à
un niveau industriel (intensif) et à un niveau familiale (fermier). La
viande de lapin est une viande de grande valeur diététique,
faible teneur en lipide. En outre, le développement de l'élevage
du lapin en Algérie peut bénéficier du grand essor de la
recherche cunicole des pays européens du bassin
méditerranéen. Et s'il est exploité en tenant compte de
l'ensemble des connaissances acquises en matière d'élevages
à l'équilibre nutritionnels, le lapin peut occuper une place de
choix parmi les espèces productives de viande, à un niveau
comparable à celui du poulet.
Toutefois, ces performances ne seront atteintes en
Algérie, qu'aux prix d'une forte dépendance des importations
d'intrants, à l'instar de l'aviculture. Ainsi l'aliment cunicole
fabriqué est essentiellement à base de tourteaux de soja, de
maïs et de luzerne dont la demande, de plus en plus importante, est
couvert exclusivement par l'importation. Dans le but de diminuer du tourteau de
soja, source principale de protéines sa substitution est
envisagée, notamment dans le domaine de la recherche. L'exploitation de
sources locales végétales locales disponibles est une
alternative. Les graines des légumineuses, les protéagineux, sont
préconisées.
Les protéagineux, tels que la féverole et le
pois fourrager, sont caractérisés par leur richesse en
protéines (25 à 40%), lesquelles présentent cependant un
faible taux en acides aminés soufrés (Méthionine et
Cystine) et une teneur en cellulose brute assez importante (6 à 8%) et
la présence de facteurs antinutritionnels, peuvent être un
obstacle pour leur valorisation par la volaille. Cependant l'introduction de la
féverole (10 à 37%) et du pois (10 à 30%) dans la
composition de l'aliment du lapin donne les mêmes performances de
croissance et de rendement à l'abattage (BERCHICHE et al,
1995).
Introduction générale
En ce sens notre travail de mémoire rentre ce contexte, il
est orienté vers l'étude de l'intégration des graines de
féverole et du pois dans l'aliment du lapin en croissance, en
remplacement total des protéines du tourteau de soja.
Notre mémoire est présenté en deux parties,
la première est consacrée à la synthèse des
connaissances bibliographiques comprenant trois chapitres :
- Les particularités anatomiques, physiologiques et
besoins nutritionnels du lapin. - Les Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois.
- La croissance du lapin et facteurs de variations.
Notre deuxième partie, expose notre partie
expérimentale, composée de matériel et méthodes,
des résultats et discussion et conclusion générale.
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
I . PARTICULARITÉS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
DU TUBE DIGESTIF DU LAPIN
Pour une meilleure maîtrise de l'alimentation du lapin,
la connaissance des particularités anatomiques, de sa physiologie
digestive et de leurs conséquences sur l'alimentation est indispensable.
En ce sens, nous exposons ci-après une synthèse des connaissances
sur les différents volets cités.
I .1. PARTICULARITÉS ANATOMIQUES (FIGURE 1)
Figure 1. Anatomie générale du
tube digestif du lapin (GIDENNE et LEBAS, 2005).
Le lapin est un herbivore monogastrique, son tube digestif est
adapté à la digestion d'une grande quantité de fourrage
(SALSE, 1983). Il est composé d'une succession de compartiments,
présentant deux réservoirs digestifs : l'estomac et le caecum,
relié par
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
l'intestin grêle. Leur contenu représente 70
à 80 % du contenu total du tube digestif et 10% du poids de l'animal
(SALSE, 1983; LEBAS et al, 1984 ; GIDENNE et LEBAS, 2005).
I.1.1. LA BOUCHE : du lapin présente
des dents profondément insérées dans la mâchoire
(sans racines). Elles ont une croissance continue et ont un rôle
masticateur réduit. L'existence d'une deuxième paire d'incisives
à la mâchoire supérieure, dissimulée derrière
la première paire, distingue les lagomorphes de l'ordre des rongeurs. Sa
formule dentaire est de I : 2/1 C : 0/0 PM : 3/2 M : 3/3. (I : Incisive ; C :
Canine ; PM : Pré-Molaire)
I.1.2.L'ESTOMAC : L'estomac est
constitué de trois parties. La partie supérieure est le fundus,
la partie « moyenne » est le cardia par lequel arrive l'oesophage, et
la partie inférieure est l'antrum. L'estomac se termine par le pylore
qui est responsable de la régulation du flux des aliments vers
l'intestin grêle grâce à son sphincter. Le milieu stomacal
est fortement acide avec des variations de pH entre 1,5 et 3,5. La
période d'ingestion des caecotrophes correspond au pH le plus
élevé qui a lieu dans la matinée (GIDENNE et LEBAS,
1984).
I.1.3.LE CÆCUM : Le volume du caecum
représente environ 49% de la capacité du tube digestif
(Portsmouth, 1997) et 90% de l'ensemble intestin
grêle-cæcum-côlon alors que pour la plupart des
espèces domestiques, il ne compte seulement que 4 à 11% de cet
ensemble. Seul le cheval a également un cæcum bien
développé (30%) Le caecum de lapin contient 100 à 120 g de
matière pâteuse et homogène, ayant une teneur en
matière sèche de 22% avec un pH légèrement acide
proche de 6. Le pH varie selon l'âge et la période de la
journée.
I.1. 4LE CÔLON : Le côlon est
subdivisé en 3 parties. La première partie est le côlon
proximal mesurant environ 50 cm caractérisé par de petits
renflements en forme de poche . Cette partie est le siège d'une grande
production de mucus et aussi d'absorption (AGV, minéraux...). La seconde
partie est le Fususcoli long de 1 à 1,5 cm et portant les seuls muscles
striés du tube digestif du lapin. Elle contient des cellules en gobelet,
des entérocytes et des cellules glandulaires. La paroi de la partie
terminale du Fusus coli est lisse, c'est la 3ième partie du côlon
appelée côlon distal. La plupart des échanges
hydrominéraux ont lieu dans cette partie. Le côlon se termine par
le rectum dont l'orifice extérieur est l'anus porteur de glandes
annales. Le temps de séjour moyen des aliments dans l'ensemble
caecum-côlon proximal est estimé entre 6 et 12 h, selon le type
d'alimentation et l'âge de l'animal.
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
I.2. PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES
1.2. 1. LE TRANSIT DIGESTIF
Le transit digestif est relativement rapide par rapport aux
autres herbivores. Le temps de séjour moyen de l'aliment dans le tube
digestif du lapin est compris entre 14h et 21h comparativement au cheval (38h)
et au boeuf (68h) (WARNER, 1981). Il s'avère que le transit est
très rapide au niveau de l'intestin grêle et marque une certaine
stagnation au niveau de l'estomac et le caecum (LAPLACE et LEBAS, 1977).
La durée du transit varie selon la nature des fibres
alimentaires (LEBAS, 1990). Ce temps est d'autant plus élevé que
le taux des fibres est bas (GIDENNE et al, 1991 ; JEHL et GIDENNE,
1998) et / ou que les fibres alimentaires sont hautement digestibles (LEBAS,
1989; GIDENNE et al, 1986; CARABANO, 1992). En plus de la nature des
fibres, ce transit est influencé par la taille des particules, il est
plus court avec les grosses particules (14 à 16h) qu'avec les petites
(20 à 21h) (GIDENNE et JEHL, 1998). Enfin, il semble que le transit
digestif du lapin soit sous la dépendance étroite des
sécrétions d'adrénaline. Une hypersécrétion,
associée au stress du sevrage en particulier, entraîne un
ralentissement du transit, et un risque élevé de troubles
digestifs (diarrhées mortelles) (LEBAS, 1987)
1.2.2. LA CAECOTROPHIE ET SON INTÉRÊT
Le lapin se distingue des autres monogastriques par le
phénomène de caecotrophie qui se développe entre 22
à 28 jours d'âge (SALSE, 1983 ; ORENGO et GIDENNE, 2005). Elle
consiste en la production de deux types de fèces : crottes dures et des
crottes moles (ou caecotrophes), récupérées à
l'anus et qui reprennent le circuit digestif normal en se mélangeant
à l'aliment (Tableau 1 et Figure 2).
Tableau 1. Composition des crottes dures et des
crottes moles (LEBAS, 2002).
|
Crottes dures
|
Caecotrophes
|
|
Moyenne
|
Extrêmes
|
Moyenne
|
Extrêmes
|
Matière sèche (%)
|
58,3
|
48-66
|
27,1
|
18-37
|
En % de la matière
sèche
|
|
|
|
|
Protéines
|
13,1
|
9 - 25
|
29,5
|
21 - 37
|
Cellulose brute
|
37,8
|
22 - 54
|
22,0
|
14 - 33
|
Lipides
|
02,6
|
1,3 - 5,3
|
02,4
|
1,0 - 4,6
|
Minéraux
|
08,9
|
3 - 14
|
10,8
|
6 - 18
|
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
La caecotrophie présente un réel
intérêt nutritionnel (FROMANT et TANGUY, 2001). En effet, ce
phénomène permet le recyclage d'une quantité d'azote
égale à 15 à 20 % de l'ingéré azoté
total (GIDENNE et LEBAS, 1987; GARCIA et al, 1995; BELENGUER et
al, 2005). Elle permet également aux lapins d'accroître
leurs ingéré réel de la matière sèche de 20%
et une meilleur utilisation de protéines. Cette amélioration est
également très sensible pour la matière organique et la
matière sèche. De plus, la caecotrophie permet aux lapins
d'obtenir un supplément de vitamine B et la récupération
des acides aminés synthétisés par les bactéries
(LEBAS et al, 1991; FROMANT et TANGUY, 2001).
Figure 2. Schéma général
de fonctionnement de la digestion chez le lapin (LEBAS, 2006).
1.3. BESOINS NUTRITIONNELS DU LAPIN EN CROISSANCE
Le lapin à l'engraissement doit trouver dans son
alimentation différents éléments nécessaires
à sa croissance et à sa bonne santé. Cependant ses besoins
nutritionnels diffèrent
selon son âge (LEBAS, 2004).
1.3.1. BESOIN EN ÉNERGIE
Le lapin en croissance ajuste sa consommation en fonction de la
concentration
énergétique des aliments, dans la mesure
où les protéines et autres éléments de la ration
sont bien équilibrés (Tableau 2) (DEHALLE, 1980 ; MAERTENS, 1992;
GIDENNE., 2000). De ce fait, la concentration de tous les autres nutriments
doit être en rapport avec la valeur
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
énergétique de l'aliment. Cette
régulation est possible dés que la teneur de l'aliment
dépasse 2200Kcal d'ED/ Kg (MAERTENS, 1996). Pour des concentrations
énergétiques supérieurs à 2300 Kcal d'ED/Kg, le
lapin à l'engraissement ajuste sa consommation de matière
sèche, de telle sorte que l'ingéré
énergétique se maintient à un niveau globale sensiblement
constant. Ce niveau est de l'ordre de 220 à 240 Kcal ED/Kg de poids
métabolique (LEBAS, 2004 ; DROGOUL, 2004).
Tableau 2. Influence de la teneur
énergétique de l'aliment sur la consommation alimentaire du
lapin en croissance (DEHALLE, 1980).
Energie digestible (Kcal/Kg)
|
2280
|
2240
|
2610
|
2670
|
Matière sèche ingérée
(g/j)
|
119
|
124
|
107
|
108
|
Energie digestible (Kcal/j)
|
253
|
278
|
280
|
289
|
La ration à faible teneur en énergie digestible
(inferieur à 2150 Kcal), entraîne non seulement un indice de
consommation plus élevé, mais aussi un moindre gain de poids, en
particulier pendant la période de croissance maximale. (DROGOUL et
al, 2004).
I.3.2 . BESOIN EN PROTÉINE
Le lapin en croissance comme les autres espèces
monogastriques, a un besoin quantitatif et qualitatif en protéines.
I.3.2.1 . BESOIN QUANTITATIF
Le besoin en protéines du lapin à
l'engraissement est de l'ordre de 15 à 16% de PB, ce taux est
établi pour un aliment contenant 2500 Kcal d'ED/Kg (LEBAS, 1991 ; LEBAS
et al, 1996 ; MAERTENS, 1996 ; TROCINO et al, 2000 ; GARCIA-PALOMARES
et al, 2006). La réduction des apports en protéines
à un taux de 12-13%, pour une teneur en énergie digestible de
2600 à 2700 Kcal d'ED/kg d'aliment, entraîne une diminution de la
consommation et de la croissance (LEBAS et al, 1984) (Tableau 3).
Cependant, TROCINO (2000); GARCIA-PALOMARES et al,
(2006); MARTEANS et LUZI (1996) et FEUGIER et al, (2006), rapportent
qu'un taux de 14% de protéines ne diminue pas les performances de
croissance, réduit le taux de mortalité et diminue de 38% l'azote
fécal, si le rapport PD/ED est égal à 9,5 avec un
approvisionnement des acides aminés essentiels. Par ailleurs, il faut
veiller à ce que le rapport protéine digestible /énergie
digestible
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
soit autour de 44g/1000Kcal d'ED pour les lapins à
l'engraissement. Si ce rapport est trop élevé, le
développement de la flore digestive protéolytique est largement
favorisé, engendrant ainsi une production excessive d'ammoniac dans le
caecum et par conséquent, des troubles digestifs fréquents
(LEBAS, 1992 ; DROGOUL et al, 2004).
Tableau 3. Diminution des performances lors de
l'abaissement du taux de protéines ou de certains AAE (LEBAS et
al, 1984).
Réduction du taux dans la ration
|
Diminution du gain du poids
|
Augmentation de l'indice de consommation
|
Teneur minimale acceptable
|
|
Valeur
|
|
Valeur
|
|
|
|
absolue g/j
|
%
|
absolue g/j
|
%
|
%
|
Protéine (1 point).
|
3
|
8,5
|
+0,5
|
+3
|
12%
|
Méthionine (0, 1 point).
|
2
|
6
|
+0,1
|
+3
|
0,40%
|
Lysine (0, 1 point).
|
5
|
14
|
+0,1
|
+3
|
0,40%
|
Arginine (0, 1 point).
|
1 ,5
|
1,5
|
+0,1
|
+3
|
0,50%
|
I.3.2.2. BESOIN QUAUTATIF
Le lapin est sensible à la qualité des
protéines contenues dans son alimentation. Des travaux ont permis de
démontrer que dix acides aminés sont indispensables aux lapins
(Arg., His, Iso, Lys, Phe, Tyr et Met, Cyst, Thr, Try et Val) et qu'un
onzième, la Glycine, est semi-essentiel (LEBAS et al, 1984 ;
LEBAS, 1989; DE BLAS, 1998 ; CARABANO, 2008). Les lapins augmentent leur prise
d'aliment, lorsque le taux et la qualité des protéines sont
améliorés (OUHAYOUN et al, 1979 ; DE BLAS et
al, 1998 ; DROGOUL et al, 2004).
Le niveau optimum de lysine est de 0.75%. Il est de 0.62% pour
les acides aminés soufrés. (BERCHICHE et LEBAS, 1994; CARABANO,
1996 ; DEBLAS et al, 1998 ; CARABANO, 2008). Un excès en acides
aminés particulièrement en acides aminés soufrés
(>0,62%), altère la consommation et par conséquent la
croissance des lapins. En effet, un excès en méthionine
réduit d'au moins 10% l'ingestion de l'aliment et
détériore ainsi les performances de croissance (COLIN, 1978 ;
GIDENNE et al, 2002). Le respect des recommandations pour la
fourniture de Met et Cys et donc de première importance (DROGOUL et
al, 2004). WEISSMAN et al, (2008), rapportent que la
variation du taux de méthionine entre 0,26% et 0, 56%, n'a pas d'effet
négatif sur les performances de croissance.
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Toutefois, un déficit conduit à une diminution
de l'assimilation intestinale des nutriments, une altération du
dépôt des tissus musculaires, une diminution des performances de
croissance et une augmentation du taux de mortalité surtout chez les
jeunes lapins (CARABANO et al, 2008). Pour combler la carence en un
acide aminé donné, ces auteurs recommandent leurs apports dans
l'aliment ou par une supplémentassion à l'état pure.
1. 3 .3. BESOIN EN S FIBRE
Les fibres jouent un rôle important dans la nutrition du
lapin. De ce fait estimer l'apport en fibre est essentiel. Un déficit
provoquera des troubles digestives mortels (BENNIGADI et al, 2003). Il
est reconnu que le lapin régule son ingestion en fonction de la
concentration énergétique de l'aliment, cependant cette
régulation n'est valable qu'entre 10 et 25% d'ADF (GIDENNE, 2000;
2003).
Le besoin en fibres se manifeste plus particulièrement
dans la période post-sevrage (Tableau 4). Ainsi, la réduction de
la quantité de fibres ingérée, entraîne une baisse
de la vitesse de croissance durant les 2 semaines qui suivent le sevrage,
souvent associée à des troubles de l'ingestion ou de la digestion
(GIDENNE et JEHL, 1999; GIDENNE et al, 2000; BENNIGADI et al,
2003). Une hausse de l'apport de fibres conduit à une dilution
énergétique du régime, et l'efficacité alimentaire
est réduite. Le lapin doit alors ingérer plus d'aliment pour
satisfaire ses besoins énergétiques. Si le taux de fibres est
très élevé (= 25% ADF), l'animal ne peut plus
accroître son ingestion; ce qui peut conduire à une
réduction de la vitesse de croissance.
Tableau 4. Recommandations alimentaires en
fibres et en amidon, pour le lapin en
croissance, en vue d'une prévention des risques de
pathologie digestive (GIDENNE, 2003 ; LEBAS 2004).
Périodes
|
Post-sevrage
|
Finition
|
G pour 100g d'aliment brut à 90% de
MS
|
Lignocellulose, ADF
|
= 19
|
= 17
|
Lignines, ADL
|
= 5, 5
|
= 5
|
NDF (Neutral Detergent Fiber
|
= 32
|
=31
|
Cellulose (ADF- ADL)
|
= 13
|
= 11
|
Ratio Lignines/Cellulose
|
> 0, 40
|
> 0, 40
|
Hémicellulose (NDF- ADF)
|
> 12
|
> 10
|
Rapport (Hémicellulose + Pectine/ADF
|
= 1, 3
|
= 1, 3
|
Amidon
|
< 14
|
= 20
|
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
I. 3. 4. AUTRES BESOINS
I. 3 . 4.1.A MIDON
L'amidon est considéré comme la source
d'énergies par excellence, qui permet la réalisation des
différentes productions dans la vie du lapin (FROMANT et TANGUY, 2001).
Cependant, le taux d'amidon dans l'aliment est décrit comme étant
un facteur prédisposant des diarrhées des jeunes lapereaux
sevrés (MAERTENS, 1992a). Selon le même auteur, la distribution
aux lapereaux d'un aliment avec des niveaux d'amidon supérieurs à
15% de MS n'est pas conseillée. Alors que XICCATO et al,(1998),
montrent que les niveaux variables d'amidon de 16,3 à 21,8% de
matière sèche, peuvent être utilisés efficacement
par le lapin avant et après le sevrage, en apportant une
amélioration de l'indice de consommation, en comparaison avec des
aliments plus fibreux. En fin, L'amidon ne serait qu'un facteur secondaire dans
le déterminisme des troubles digestifs en période de finition
(GIDENNE, 2000).
I. 3 . 4.2. BESOIN EN MATIÈRE
GRASSE
Le lapin présente un besoin spécifique en acide
gras essentiels (linoléique et linolénique), mais une ration
classique contenant 3 à 4% de lipides couvre en général ce
besoin (INRA., 1989). Une augmentation de l'apport de lipides de 0,5 à
1,5 % peut accroître la concentration énergétique (LEBAS et
al, 1984 ; INRA, 1989 ; LEBAS et al, 1991; DROGOUL, 2004). Un
taux élevé en lipides, entre 4 à 7%, améliore la
digestibilité de la cellulose et l'hémicellulose (FALCÂO
ECUNHA et al, 1998) et a un effet positif sur la digestion de
l'énergie et de la matière sèche (XICCATO et al,
1998). La digestibilité des lipides et protéines totales, n'est
par contre pas affectée par la teneur en lipides des aliments
(FALCCÂO et al, 1998).
I. 2 . 4.3. BESOIN EN EAU
Pour un bon abreuvement du lapin, il est indispensable
d'apporter de l'eau en quantité et qualité suffisante. Les
quantités varient en fonction de la température et de
l'hygrométrie du local d'élevage et sont proportionnelles aux
poids des animaux et la quantité d'aliment sec ingérée
(PERROT, 1991). Selon le même auteur, la moindre anomalie dans la
distribution de l'eau a des répercussions importantes sur les
performances des animaux à savoir un retard en engraissement et des
troubles digestifs. La consommation quotidienne d'eau est de 1,5 à 2
fois supérieure à la quantité de matière
sèche ingérée (INRA, 1989), l'insuffisance d'abreuvement
peut réduire notablement la consommation d'aliments (DROGUOL, 2004).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
1. 2 . 4.4. BESOIN EN MINÉRAUX ET
VITAMINES
Des synthèses bibliographiques de LEBAS, 1989 ;
MAERTENS, 1992b, 1992c sur les besoins en minéraux et vitamines, nous ne
retiendrons que les particularités dont il faut tenir compte dans
l'approvisionnement minéral et vitaminique du lapin.
Un apport de 2% en calcium, favorise la calcification des
reins. Une teneur en phosphore supérieure à 0,22 % doit
être utilisée dans les aliments commerciaux, pour tenir compte de
la disponibilité du phosphore et dans la possibilité d'une
interaction négative avec un apport excessif en calcium. Le
déséquilibre entre les apports en sodium, potassium et chlore
entraîne une réduction de la croissance (LEBAS et
al,1984), et l'apparition des troubles de reproduction (DROGOUL et
al, 2004).
La synthèse de vitamines B et C est valorisée
par le lapin, grâce à la caecotrophie qui s'effectue à
partir de la troisième semaine d'âge, par conséquent il est
important d'apporter une supplémentation en vitamine B pour les lapins
avant sevrage. Les vitamines E80(E=80ppm) et 00(C =200ppm), améliorent
la vitesse de croissance et l'efficacité alimentaire. (SELIM et
al, 2008). La Supplémentation systématique, de vitamine,
dans l'eau de boisson, peut engendrer des apports excessifs en vitamine A et D,
qui par conséquent, peuvent provoquer des mortalité accrues
durant l'engraissement et chez les adultes, sans amélioration de la
productivité (LEBAS, 2006).
Pour couvrir les besoins et optimiser les performances de
production du lapin en croissance, la ration doit apporter tous les nutriments
nécessaires (protéines, énergie, lest et minéraux).
Dans le tableau 5 figure les recommandations de la composition chimique
détaillée de l'aliment pour lapin (LEBAS, 2004).
Les aliments sont supposés contenir 89% de
matière sèche et être granulés. Les recommandations
sont divisées en deux groupes. Sachant que le respect de toutes les
recommandations en simultané est très difficile, voire impossible
ou alors à un coût prohibitif, l'accent doit être mis sur le
respect du premier groupe de nutriments si l'objectif principal est d'obtenir
de hautes performances. Le deuxième groupe de recommandations doit
être
Scrupuleusement respecté si les conditions sanitaires
ne sont pas parfaites dans l'élevage utilisant ces aliments (troubles
digestifs en particulier). Par production 1/2 intensive on entendra une
production moyenne située entre 40 et 50 lapins produits par lapine et
par an. La production sera considérée comme intensive au dessus
de 50 lapins produits/lapine et /an.
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Tableau 5. Recommandations pour la composition
d'aliments destinés à des lapins en production intensive (LEBAS,
2004).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
I.4. MATIÈRES PREMIÈRES UTILISÉES EN
ALIMENTATION DU LAPIN
En élevage rationnel, la ration est constituée
d'un aliment composé complet présenté sous forme de
granulé. Ce type d'aliment est formulé à partir d'une
dizaine de matières premières différentes, en fonction de
leurs qualités nutritionnelles et technologiques (aptitude au broyage et
à la granulation) et de façon à satisfaire au moindre
coût les apports alimentaires recommandés (LEBAS, 2004). La
composition chimique et la valeur nutritive des produits et sous produits
incorporés dans les aliments destinés aux lapins sont
représentées dans le (Tableau 6).
Les matières premières les plus utilisées
dans l'aliment cunicole sont les céréales, le son de blé
et autre issus de meunerie, la luzerne, et les tourteaux.
I.4.1.LES SOURCES DE PROTÉINES
1.4.i.1. LES TOURTEAUX DES OLÉO
PROTÉAGINEUX
Après extraction de l'huile des graines
oléagineuses, les tourteaux obtenus contiennent 30 à 50 % de
protéines, d'assez bonnes qualités, qui constituent la plus
grande part de l'apport azoté dans les industries de l'alimentation
animale (GODON et al, 1996).
Le tourteau de soja est de loin la protéine
végétale la plus utilisée pour la couverture des besoins
protéiques du lapin, en raison de sa richesse en protéines
(45,8%), de son équilibre en AAI et de sa teneur élevée en
lysine (6,4g/16g N) (GODON et al, 1996). Il est en moyenne
incorporé entre 10 et 20%. (LEBAS et al. 1991).
Bien équilibré en AAI, et notamment en acides
aminés soufrés, les protéines du tourteau de colza (35.2%)
sont peu utilisées (taux d'incorporation dans les aliments
d'engraissement entre 5 et 10%) en raison de leur taux élevé en
facteurs antinutritionnels (GODON et al. 1996; DROGOUL et al.
2004 ).
Les protéines du tourteau de tournesol varie entre 29,5
et 40%, sont carencées en lysine (3,5g/16g N), mais elles sont riches en
acides aminés soufrés (4,3g/16g N) et ne contiennent pas de
facteurs antinutritionnels importants (GODON, 1996). Le taux d'incorporation du
tourteau de tournesol varie entre 5 et 12% (LEBAS et al. 1991).
1.4.I.2. LES
PROTÉAGINEUX
Pour des raisons économiques, plusieurs travaux de
recherche ont été effectués dans le but de remplacer le
tourteau de soja, par d'autres sources alternatives de protéines, telles
que les protéagineux (féverole, pois et lupin) (Tableau 7).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Tableau 7 . La comparaison de l'indice de
consommation, gain moyen quotidien des lapins à l'engraissement avec
différentes sources d'azote (SEROUX, 1989).
Sources d'azote
|
Tourteau de Soja
|
Lupin
|
féverole
|
Pois
|
Protéagineux (%)
|
0
|
20
|
28
|
30
|
Tourteau de soja (%)
|
15
|
0
|
0
|
0
|
Gain de poids vif (g/j)
|
44.5
|
45
|
43.8
|
44.2
|
Indice de consommation (aliment à 87% de
MS)
|
3.09
|
3.01
|
3.11
|
3.12
|
A l'exception du lupin dont la teneur en protéines
(40%) est de l'ordre de celle des tourteaux des oléagineux, les
protéagineux contiennent généralement 20 à 25 % de
protéines, relativement bien équilibrées en AAI (GODON et
al, 1996). Cependant, leur teneur en acides aminés
soufrés est faible (2,2g/16gN) (MOSSE, 1990 ; LEBAS et
al,.1991).
La féverole (25,7% de protéines) peut être
incorporée jusqu'à 37% dans l'aliment cunicole et peut remplacer
la totalité du tourteau de soja. Mais, plusieurs travaux ont
démontré qu'un apport de DL méthionine et / ou une
complémentation végétale, est nécessaire lors de
l'utilisation de la féverole. (SEROUX, 1984, 1989, 1991 ; BERCHICHE et
al, 1995a, 1995b). Le pois (22,8% de protéines), peut aussi
remplacer la totalité du tourteau de soja, jusqu'à un taux de
30%, sans altération de la vitesse de croissance (SEROUX, 1991).
Le lupin (33,5% de MAT), peut également remplacer le
tourteau de soja (SEROUX, 1984). Selon le même auteur, l'incorporation du
lupin, entre 14 à 21%, n'a pas d'effet négatif sur la vitesse de
croissance ou le poids vif à l'abattage. Il faut cependant signaler que
le lupin est carencé en lysine (GIDENNE et LEBAS, 2005).
1-4--3- LES SOUS-PRODUITS DES INDUSTRIES
AGRO- ALIMENTAIRES
Les issues de meuneries (le son, les remoulages, les farines
basses et les criblures), qui sont les sous-produits de la transformation du
blé en farine, du fait qu'ils comprennent une partie de l'assise
protéique du grain, sont classiquement utilisés dans l'aliment
cunicole en tant que source secondaire, voir même principale de
protéines, vu leur richesse moyenne en matière azotées (15
à 18% de la MS). (LEBAS 2004 ; PILON, 2005). Des études
réalisées par BERCHICHE et al, (2000) et LAKABI et
al, (2008) ont montré que l'incorporation de plus de 50% de son
de blé n'a d'effet négatif sur aucun des paramètres de la
croissance et du
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
rendement à l'abattage, si ce n'est une
légère baisse de la digestibilité de la MS et de
l'énergie.
Les drêches déshydratées
représentent une source alternative de protéines (27,6% de PB),
et permettent une bonne croissance lorsqu'elles sont incorporées
à 20% (FEHR, 1980). De même, le marc de tomate (19,4% de PB) peut
être utilisé à 20% dans l'alimentation du lapin à
l'engraissement (GIPPERT et al, 1988).
1.#..#. LA LUZERNE
La luzerne est le fourrage le plus largement utilisé
sous forme déshydratée dans l'aliment cunicole. C'est de
surcroît une source intéressante de protéines
équilibrées (14 à 29% de MS). Dans les aliments pour
lapins, environ un tiers des matières protéiques est
apporté par la luzerne (DROGOUL et al, 2004). Il est parfois
conseillé de limiter l'introduction de la luzerne dans la ration
à 40% au maximum, bien que des essais aient montrés que l'on
pouvait sans difficultés atteindre les 50 à 55% (LEBAS, 1991).
1 .4.2- LES SOURCES D'ÉNERGIE
1.4.2.1. LES CÉRÉALES ET LEURS SOUS
PRODUITS
Les céréales sont classiquement présentes
dans les formules à hauteur de 25%. Elles constituent la principale
source d'énergie. Dans le choix d'une céréale, plusieurs
critères entrent en jeu, tel que la teneur en cellulose brute
indigestible, les possibilités de broyage et leurs conséquences
sur les troubles digestifs et /ou la tenue du granulé. (LEBAS et
al, 1991).
Le maïs est la céréale la plus
énergétique (3200 Kcal), son taux d'incorporation dans l'aliment
cunicole varie entre 15 et 25 %. Cependant, le mais peut apporter des toxines
provenant des moisissures qui se développent lors de son séchage
(Aspergillus flavus). (LEBAS, 2002 ; DROGOUL et al,.,2004).
Le blé tendre apporte une teneur en énergie
importante (3160 Kcal d'ED). Il est incorporé entre 15 et 25%. (PEREZ et
al,. 1998).
L'avoine est la céréale la moins
énergétique (2670 Kcal d'ED). Mais sa teneur relativement
élevée en cellulose brute indigestible (9,6%), favorise le
transit digestif. Toutefois, ces proportions élevées de
constituants pariétaux, tendent à détériorer la
tenue du granulé, alors que le blé l'améliore.
Il est possible d'utiliser des régimes mono
céréales (maïs, blé, orge) pour l'engraissement des
lapins SEROUX (1984). Selon le même auteur, un aliment formulé
avec du blé, de l'orge ou de maïs à des taux d'incorporation
de 39 à 43%, suffit pour assurer la couverture des besoins en
énergie pour une croissance rapide des lapins à
l'engraissement.
Les farines basses, son, et les remoulages, constituent une
importante source d'énergie, ils peuvent remplacer une grande fraction
des céréales (entre 5 et 25%).
P4 ·2 · LES COPRODUITS DES INDUSTRIES
ALIMENTAIRES
Les mêlasses de betterave et de canne à sucre
constituent des aliments énergétiques (2710 Kcal d'ED). De plus,
elles sont un facteur d'appétence lorsqu'elles sont incorporées
entre 3 et 6%. Cependant leur introduction en proportion importante (>15%)
dans la ration, s'accompagne d'une diminution de la digestibilité de ses
nutriments en plus d'une augmentation de la dureté du granulé
(LEBAS et al, 1991 ; DROGOUL, 2004).
La valeur énergétique de la pulpe de betterave
est similaire à celle des céréales (2710 Kcal d'ED), et
son incorporation modérée (15 à 20%) n'entraîne
aucune conséquence sur la vitesse de croissance. (CARABANO, 1996).
Les drêches sèches constituent également
une bonne source d'énergie (2660 Kcal d'ED). En effet 25 à 50%
des céréales de la ration des lapins peuvent être
remplacées par les drêches incorporées à 30%, sans
modifier les performances de croissance (ALAWA et al, 1990).
I ·4 ·3 · LES SOURCES DE FIBRES
1 ·4 ·3 ·1 · LES FOURRAGES
En alimentation des lapins, la ration doit contenir un minimum
de constituants pariétaux qui sont nécessaires pour éviter
les troubles digestifs. La principale matière première de fibres
est la luzerne, qui fournit aux lapins la majeure partie de la cellulose
(28,6%). Le taux minimum recommandé de luzerne dans la ration du lapin
est de 15% pour assurer une bonne digestion de ses constituants (PEREZ et
al, 1998).
Les pailles sont des matières premières
très lignifiées, ces fourrages constituent une source importante
de cellulose indigestible qui a un rôle prépondérant dans
la régulation du transit et de la santé digestive du lapin.
(DROGOUL et al, 2004).
La paille de blé constitue une intéressante
source de fibres : 42,5% de cellulose brute, dont une grande partie est
indigestible (ADF=15%) (MERCIER et al, 1980 ; CARABANO et FRAGA,
1992). Le taux d'incorporation recommandé est de 6 à 10% (GIPPERT
et al, 1988 ; LEBAS et al, 2001).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
1-4-3-- LES ISSUS DE
MEUNERIE
Plusieurs matières premières et sous produits
peuvent remplacer la luzerne en couvrant la totalité des besoins en lest
des lapins à l'engraissement.
En effet, l'incorporation de la farine de paille dans
l'aliment granulé afin d'augmenter la teneur en cellulose,
s'avère une pratique favorable à l'amélioration de la
qualité du granulé. (BERCHICHE et al 1996).
Le son de céréales présente une
intéressante source fibres. Il a une teneur en cellulose brute de (10%
du produit brut), NDF (40%), ADF (12,2%) et 3% de lignine (E.N.V.L, 2007). Les
autres issues de meunerie apportent aussi du lest mais en faible
quantité qui est de 5,5 à 7% et 0,9 à 2% qui correspondent
respectivement aux teneurs en CB des remoulages et farines basses (LEBAS,
1987).
Chapitre I Particularités anatomiques,
physiologiques et besoins nutritionnels du lapin
Tableau 6. Composition chimique et valeur
nutritive des principaux produits et sous produits destinés au lapin (en
% du produit brut), (PEREZ et al, 1998).
MATIERES PREMIERES
|
MS
%
|
MAT
%
|
CB
%
|
MG
%
|
CA
%
|
P
%
|
ED
KCAL./KG
|
AVOINE
|
88
|
10.6
|
11.1
|
5.1
|
0.06
|
0.30
|
2600
|
BLÉ
|
88
|
11
|
2.2
|
2.2
|
0.04
|
0.35
|
3130
|
MATS
|
88
|
9.2
|
3.8
|
3.8
|
0.02
|
0.25
|
3130
|
ORGE
|
88
|
10.8
|
2.5
|
2.5
|
0.06
|
0.36
|
3080
|
TRITICALE
|
88
|
11.6
|
1.7
|
1.7
|
0.05
|
0.34
|
3080
|
FÉVEROLE
|
88
|
25.7
|
1.3
|
1.3
|
0.12
|
0.53
|
3120
|
GRAINE DE SOJA
|
90
|
36.9
|
5.6
|
19.3
|
0.25
|
0.56
|
4300
|
LUPIN
|
88
|
32.6
|
12.8
|
7
|
0.23
|
0.32
|
3030
|
POIS
|
90
|
22
|
5.7
|
1.2
|
0.10
|
0.40
|
3150
|
TOURTEAU DE COLZA
|
90
|
36.1
|
12.1
|
2.5
|
0.70
|
1
|
2700
|
TOURTEAU DE SOJA
|
90
|
46.8
|
5
|
1.8
|
0.29
|
0.64
|
3510
|
FOIN DE LUZERNE
|
90
|
12.6
|
29.7
|
2.3
|
1.40
|
0.26
|
1610
|
LUZERNE DÉSHYDRATÉE
|
90
|
18
|
21.6
|
3.6
|
1.60
|
0.27
|
1980
|
MARC DE RAISIN
|
90
|
11.7
|
28
|
5.4
|
0.70
|
0.20
|
1070
|
PAILLE DE BLÉ
|
90
|
3.6
|
39.5
|
1.2
|
0.38
|
0.08
|
650
|
PULPE DE BETTERAVE
|
90
|
9
|
18
|
1
|
0.76
|
0.10
|
2480
|
PULPE D'AGRUMES
|
90
|
5.9
|
13.3
|
2.7
|
1.59
|
0.12
|
2700
|
PÉPINS DE RAISIN
|
90
|
9.9
|
44.1
|
1.4
|
0.60
|
0.12
|
670
|
SON DE BLÉ
|
88
|
15.8
|
10.2
|
4.4
|
0.15
|
1.09
|
2410
|
REMOULAGE DE BLÉ
|
88
|
16.7
|
8.5
|
4.1
|
0.14
|
1.05
|
2580
|
FARINE BASSE
|
88
|
9.1-15
|
0.9 - 2
|
3
|
0.05
|
-
|
3200
|
MÊLASSE DE BETTERAVE
|
75
|
10.5
|
-
|
-
|
0.22
|
0.02
|
2550
|
MÊLASSE DE CANNE
|
75
|
4
|
-
|
-
|
0.74
|
0.09
|
2410
|
GRAISSE ANIMALE
|
99.5
|
-
|
-
|
99
|
-
|
-
|
8000
|
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
19
Les protéagineux sont des plantes annuelles,
appartenant au groupe botanique des Légumineuses (famille des
Fabacées anciennement Papilionacées) cultivées pour la
fourniture de protéines par leurs graines.
La différence (principale) entre protéagineux et
oléagineux (qui peuvent parfois être des légumineuses)
réside dans la nature des réserves non protéiques de leurs
graines : Chez les oléagineux, il s'agit majoritairement de lipides et
chez les protéagineux, il s'agit majoritairement de glucides.
Dans notre synthèse bibliographique nous ne
développerons que les deux protéagineux concernés dans
notre féverole et le pois.
II-1- PRÉSENTATION
DES PROTÉAGINEUX : FÉVEROLE ET
POIS
II-1-1- FÉVEROLE (VICIA FADA L.)
La féverole (Vicia faba L.) est une légumineuse
appartenant à la famille des papilionacées. Sa graine, de forme
grossièrement ovale (grand axe sur diamètre = 11 à 14 mm
sur 7 à 9 mm), est constituée d'un tégument ("coque"), et
de cotylédons ("l'amande"). La proportion de la coque varie de 15,50
à 14,7% par rapport à la graine entière selon les
cultivars (WANG et ÜBERSCHÄR, 1990 ; KAYSI et MELCION, 1992).
La féverole contient plus de 60% d'hydrates de carbone,
essentiellement composés d'amidon (42% de MS), par contre, les
composés pariétaux représentent seulement 4,6 à
6,9% du poids de la graine et cela selon les variétés,
essentiellement contenus dans les enveloppes (13.5% de MS) (CERNING et
al, 1975 ; KAYSI et MELCION, 1992) (Tableau 8). La déficience
en acides aminés soufrés et en tryptophane de la féverole
est bien connue (KAYSI et MELCION, 1992). De plus, certains acides
aminés semblent présenter une faible disponibilité qui
pourrait être liée à la structure même des
protéines. Ainsi, la structure très compacte des ces
protéines les rends inaccessibles aux enzymes digestibles (GUEGUEN et
BANIEL, 1990).
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
20
Tableau 8. Composition chimique moyenne des
protéagineux et du soja (en % du produit sec)
|
Féverole
|
Pois
|
Soja
|
Matière sèche (MS)
|
87
|
86
|
89
|
Matières azotées Totales (MAT)
|
30
|
25.5
|
41
|
Lipides
|
1.6
|
1.7
|
20.5
|
Cellulose brute (CB)
|
8.6
|
6.5
|
6.7
|
Amidon
|
41
|
49
|
-
|
Cendres
|
3.9
|
3.9
|
5.5
|
Calcium
|
0.13
|
0.09
|
0.28
|
Phosphore
|
0.70
|
0.46
|
0.64
|
ii-1- . LE pois PisU! SATIVU!
L)
Le pois Pisum sativum L. est une graine qui ne contient pas
d'albumen, tissu spécialisé dans l'accumulation des
réserves, mais est totalement remplie à maturité, par un
embryon chargé de réserves: 20 à 25% de la MS des
protéines, de glucides (amidon principalement : 30 à 50% de MS)
et des lipides (moins de 2% de MS). Les protéines du pois sont
caractérisées par une teneur élevée en lysine et
une relative déficience en acides aminés soufrés et en
thréonine. Elles sont constituées, comme toutes les
protéines des légumineuses, de trois classes de protéines
: les globulines (55 à 65%), les albumines et les protéines dites
« insoluble » (10 à 15%) (PERROT, 1995 ; CREVIEU-GABRIEL,
1999).
ii- - FACTEURS ANTINUTRITIONNEL.S DES
PROTEAGINEUX
Chez les monogastriques des variations des coefficients de
digestibilité des protéines entre les différentes
études peuvent avoir des causes méthodologiques concernant, par
exemple, les taux d'incorporation dans l'aliment, les méthodes de
détermination de la digestibilité, selon l'âge de l'animal
et de l'espèce considéré. Cependant, on accuse souvent les
facteurs antinutritionnels tels que les inhibiteurs trypsines, les lectines et
les tanins d'être responsables des faibles digestibilités (PERROT,
1995 ; CREVIEU-GABRIEL, 1999). Mais d'autres constituants de la
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
21
ration, tels que certains glucides, les lipides ajoutés
à la ration et la structure de certaines protéines pourraient
aussi intervenir (PERROT, 1995; CREVIEU-GABRIEL, 1999 ).
Il- 2- 1 - FACTEURS ANTINUTRITIONNELS
Les facteurs antinutritionnels sont supposés
protéger la graine contre les champignons, bactéries, insectes,
mais ils ont aussi un effet négatif chez les animaux
d'élevage.
a)- LES TANINS :
Principalement localisés dans les téguments (7,1
à 149mg/g), sont des composés polyphénoliques qui se
subdivisent en deux groupes hydrosolubles et condensés. Leurs effets
biologiques sont dus à leur capacité à se complexer avec
les protéines alimentaires et/ou enzymes. Il en résulte une
augmentation des sécrétions de protéines digestives
JANSMAN et al, (1993), de mucus (SELL et al, 1985) et le
renouvellement cellulaire de la muqueuse intestinale (VALLET et al,
1994). Une forte baisse de la digestibilité notamment des
protéines mais aussi de l'amidon et donc de l'énergie de
l'aliment est constatée.
b)- LES P HYTATES : constituent la forme de
réserve du phosphore de la plante, représentent 1 à 5% de
la matière sèche des principales graines de légumineuses
utilisées en alimentation animale (HUISMAN et JANSMAN, 1991). Un effet
faiblement inhibiteur a été démontré sur les
protéases in vitro, mais aucun effet n'a pu être en
évidence in vivo (KNUCKLES et al, 1989).
c)- LES LECTINES : En se fixant sur la
muqueuse intestinale, les lectines pourraient avoir différents effets
antinutritionnelles : diminuer l'absorption, favoriser la prolifération
des cellules intestinale, augmenter la sécrétion de mucine, donc
augmenter les pertes endogènes, perturber la perméabilité
intestinales et modifier l'écologie bactérienne en s'attachant
aux sites de fixation des bactéries (PUSZTAI et al, 1993).
d)- INHIBITEURS TRYPSIQUES : Ils sont les
facteurs antinutritionnels les plus étudiés, en particulier chez
le soja où ils sont présents en quantités
particulièrement importantes et ont un effet négatif sur la
digestion des protéines. Ils agissent par la formation de complexes
enzyme-inhibiteur irréversibles inactivant les enzymes (HUISMAN et
JANSMAN, 1991). Il en résulte une hypertrophie du pancréas et une
hypersécrétion des enzymes pancréatiques chez les petits
animaux. Parmi l'ensemble de ces facteurs antinutritionnels, seuls les
inhibiteurs trypsiques pourraient être présents en quantité
suffisante dans les protéagineux pour modifier la digestibilité
des protéines. (CREVIEU-GABRIEL, 1999).
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
22
IIr 2r 2r LES GLUCIDES
Les glucides représentent l'essentiel des constituants
des régimes utilisés en alimentation animale. On peut les classer
en trois groupes: l'amidon, les polysaccharides non amylacés (PNA) et
les sucres. Les PNA peuvent être subdivisés en hydro-solubles,
tels que les gommes de guar et les pectines, du fait de la viscosité
qu'ils génèrent. Ils pourraient réduire les vitesses de
diffusion des enzymes ou des produits de la digestion des protéines, et
donc démineur l'hydrolyse ou l'absorption chez l'animal. Les parois
cellulaires, constituées pour l'essentiel de PNA hydro-insolubles,
peuvent diminuer l'accessibilité des enzymes aux aliments par
encapsulation physique des protéines (SAUNDERS et al, 1969;
CREVIEU-GABRIEL, 1999), augmenter les pertes de protéines
endogènes (MARISCAL-LANDIN et al, 1995; SIRIWAN et al,
1989), et accroître les synthèses microbiennes (PARSONS et
al, 1983; MASON, 1984).
Ilr%r LES TRAITEMENTS
TECHNOLOGIQUES DES PROTÉAGINEUX
a)- BROYAGE SIMPLE : Le broyage a pour but
d'une part, de réduire les composants de la graine en particules de
granulométrie désirée afin de permettre un mélange
homogène et plus stable et une mise en granulés plus aisée
(KAYSI et MELCION, 1992 ; PERROT, 1995). D'autre part, il favorise
l'accessibilité des substrats aux enzymes, et augmente la
disponibilité de certains composants nutritionnels (CREVIEU-GABRIEL,
1999). Le broyage peut s'effectuer par écrasement-friction (broyeur
à meule), compression cisaillement (broyeur à cylindres) ou par
impact (broyeur à marteaux), ce dernier étant de loin le plus
utilisé en alimentation animale (DAVID, 1985 ; KAYSI et MELCION,
1992).
b)- LE DÉCORTICAGE : Le
décorticage a pour but de séparer la graine des
protéagineux en deux parties : une fraction « coques » et une
fraction « amandes ». Il permet d'extraite la quasi-totalité
des tanins contenus dans les téguments, et une grande partie des
constituants pariétaux (KAYSI et MELCION, 1992). Le décorticage
consiste en un concassage, le plus souvent sur cylindres cannelés
tournant à vitesse différentielle, suivi d'une séparation
associant souvent tamisage (séparation selon la taille des fragments) et
tri densimétrique (séparation selon la densité) (Figure
3). Un prétraitement thermique est généralement
nécessaire : il consiste à un séchage rapide de
l'enveloppe, précédé ou non d'une réhydratation de
l'amande selon son degré de siccité initial (KAYSI et MELCION,
1992). Pour des variétés riches en tanins le décorticage
accroît de 16% la teneur en matières azotées totales par
rapport à la matière sèche, mais l'énergie brute
est légèrement réduite (KAYSI et MELCION, 1992).
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
D'autres méthodes mécaniques pour la
séparation des constituants des graines de protéagineux existent,
la turboséparation (SOSULSKI, 1983) et le fractionnement en milieu
aqueux (GUEGUEN, 1983). Néanmoins, ces deux procédés
technologiques assez coûteux ne s'appliquent jusqu'à
présent qu'à des produits destinés à l'alimentation
humaine.
23
Figure 3. Principe de décorticage
(KAYSI et MELCION, 1992)
Il ·4 · TRAITEMENT THERMIQUE ET
HYDROTHERMIQUE
Un traitement hydrothermique revient à combiner
l'action de l'eau et de la chaleur pendant une durée variable (de
quelques secondes à plusieurs dizaines de minutes),
complétée souvent d'un traitement mécanique qui cisaille
le produit. D'autre part, les traitements thermiques proprement dits utilisant
l'eau contenue dans la graine.
II ·4 ·1 · TRAITEMENTS
HYDROTHERMIQUES
11 ·4 ·1 ·1 ·AGGLOMERATION
: Traitement hydrothermique largement utilisé en alimentation
animale, intervient à la fin de la fabrication d'un aliment
composé. Cette opération a pour but de réduire le volume
apparent de l'aliment, afin de faciliter le stockage, le transport et la
manutention. Les pertes au sol ou à l'auge, le tri par les animaux sont
également limitées. Ce traitement consiste à compacter
dans une presse un produit pulvérulent, après
éventuellement injection de vapeur vive dans la masse de farine à
l'aide d'un conditionneur (10 à 50 secondes).
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
24
Les rouleaux de la presse forcent le mélange à
travers les orifices d'une filière (5 à 18 secondes),
créant ainsi une pression à l'intérieur de celle-ci (600
à 1 200 bars). Le produit en sortie de la presse atteint une
température de 65 à 98°C (KAYSI et MELCION, 1992; CREVIEU -
GABRIEL, 1999).
1441.2. CUISSONI -
EXTRUSIONI : Traitement thermique beaucoup plus drastique que
la granulation , son principe est de soumettre une matière
première ou un mélange, plus au moins hydratés, à
l'effet conjugué de la pression (jusqu'à 200 bars) et de la
température (de 90 à 250°C) pendant un temps cours
(inférieur à 30 secondes), et à les mettre en forme par
passage forcé au travers d'une ou plusieurs filières (KAYSI et
MELCION, 1992 ; CREVIEU - GABRIEL, 1999).
1441.3 FLOCONINIACE : Le
floconnage est une cuisson à la vapeur à basse pression,
injectée directement dans une colonne de conditionnement où le
produit est brassé à l'aide d'agitateurs horizontaux. Il
séjourne dans la colonne 10 à 20 minutes à
température de 92 à 96°C à pression
atmosphérique : l'humidité ajoutée sous forme de vapeur
est alors de 4 à 6%. La graine cuite, dont l'humidité finale est
de 18 à 19 %, est ensuite aplatie entre deux cylindres cannelés
tournant à vitesse identique, puis les flocons sont
séchés, refroidis, tamisés et ensachés.
11.42. TRAIT EMENITS
THERMIQUES
L'autoclavage a souvent été utilisé comme
méthode de référence en raison de sa souplesse. Il permet
d'évaluer la thermosensibilité d'un composant mais se justifie
peu au plan industriel (KAYSI et MELCION, 1992).
1442.1. INIFRANIISATIONI :
Le produit (graines prénettoyées), parfois
réhumidifié jusqu'à 18-20% d'eau est réparti en une
couche mono graine sur un tapis convoyeur. Au cours de ce transfert, dont la
durée peut varier de 40 à 90 secondes, le produit est soumis
à l'action de rayons infrarouges émis par une série de
brûleurs en céramique chauffés au gaz ou à
l'électricité. Ce rayonnement provoque la vibration des
molécules en accord avec leur fréquence de résonance.
L'intérieur de la graine peut atteindre des températures, la
perte d'eau au cours de l'irradiation seule est de 5 à 6%. Les graines
ainsi traitées sont aplaties dans un appareil à cylindre
cannelés pour être transformées en flocons
d'épaisseur voisine de 0,8mm, puis refroidis (Tableau 9).
Tableau 9. Influence du floconnage d'une
féverole entière ou décortiquée sur
certaines caractéristiques physico-chimiques
(CERNING-BEROAD 1977; MELCION et VALDEBOUZE, 1977)
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
25
Type de graines
|
Traitements et conditions de floconnage
|
Caractéristique de
l'á-amylolyse
|
Facteurs antitrypsiques (UTI /mg)
|
Vi
|
Fh (%)
|
|
Non traitées
|
4,6
|
8,0
|
6,40
|
|
Floconnées :
|
35,0
|
50,5
|
0,39
|
Graines
|
|
|
|
|
entières
|
* température finale : 92-94°C
|
|
|
|
|
* humidification : + 4,6%
|
|
|
|
|
* temps de séjour : 33 minutes
|
|
|
|
|
Non traitées
|
5,1
|
6,5
|
7,70
|
|
Floconnées :
|
28,6
|
44,5
|
0,38
|
Graines
|
|
|
|
|
décortiquées
|
* température finale : 95-96°C
|
|
|
|
|
* humidification : + 3,2%
|
|
|
|
|
* temps de séjour : 19 minutes
|
|
|
|
11.42.2. EXPANSION : Dans ce
procédé, la chaleur est communiquée aux graines par l'air
porté à 280-300°C en lit fluidisé. En 90 à 120
secondes, le produit atteint 130 à 150°C et l'eau interne,
brutalement vaporisée, peut provoquer l'éclatement de la graine.
Cet effet mécanique peut être complété par un
floconnage tandis que l'air chaud est recyclé (BERTHET, 1987).
11.42.3. TAOSTAGE : Il
s'agit essentiellement d'un chauffage direct de la graine, utilisant
simultanément plusieurs modes de transmission de la chaleur : Conduction
(support solide), convection (air chaud) et rayonnement. Le produit est
introduit dans un appareil à tambour, où il est brassé par
des palettes disposées à l'intérieur du cylindre. La
chaleur est en grande partie transmise par l'air de combustion et par
rayonnement, grâce à un déflecteur en céramique qui
capte les calories émises par un brûleur situé à
l'arrière de l'appareil (600 à 900°C) et la restitue dans la
totalité au tambour. La graine est récupérée
à la sortie et l'air chaud recyclé.
11.8. UTILISATION DES GRAINES DE
FÉVEROLE ET DE POIS EN ALIMENTATION DU LAPIN
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
26
L'utilisation de protéagineux en alimentation a eu un
regain d'intérêt suite à l'embargo imposé par les
Etats-Unis en 1973 à l'exportation du soja en raison de conditions
climatiques désastreuses. Les Européens ont alors perçu
leur trop grande dépendance vis-à-vis de l'extérieur pour
couvrir leurs besoins en protéines végétales,
destinées principalement à l'alimentation animale (FROIDMONT et
LETERME, 2005).
Pour faire face à son déficit en
protéines, l'union européenne, qui importe 70 % de sa
consommation, cherche à développer les protéagineux comme
substitut au soja dans l'alimentation des monogastriques (PERROT, 1995 ;
CREVIEU - GABRIEL, 1999). Parmi ces matières utilisées ont peut
citer la féverole, le pois et le lupin. Ces matières
premières sont utilisées pour leurs richesses en protéines
(18 à 30%) et en lysine, et constituent un bon complément pour
les céréales.
Cependant, l'incorporation massive de ces matières
premières dans l'aliment conduit parfois à des valeurs de
digestibilité inférieures à celles des régimes
à base de soja, ainsi qu'à de fortes variations de
digestibilité des protéines. Ces variations de
digestibilité, sont dues en particulier aux facteurs antinutritionnels.
De ce fait des recherches sont menées dans ce sens: la sélection
variétale et l'application de traitements technologiques au niveau de
l'industrie des aliments de bétail (CREVIEU - GABRIEL, 1999).
Chez le lapin, peu de travaux de recherche sont menés
dans le but de remplacer partiellement ou totalement le tourteau de soja, par
des sources alternatives de protéines, tels que la féverole, le
pois. Les résultats des performances de croissance sont rapportés
dans le Tableau 10.
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
27
Tableau 10. : Les résultats des
différents travaux de recherche pour la valorisation de la
féverole et le pois dans l'alimentation du lapin à
l'engraissement.
Auteurs
|
Protéagineux
|
Taux
d'incorporation
|
CMQ (g/j)
|
GMQ (g/j)
|
IC
|
Rdt
(%)
|
COLIN et LEBAS, 1976
|
Fèverole Pois
|
20%
22%
|
/
/
|
36
37,9
|
3,39
3,65
|
/
/
|
FRANCK et al, 1978
|
Pois
|
30%
|
96,8
|
31
|
3,15
|
/
|
SEROUX, 1984
|
Féverole Pois
|
28 %
30%
|
135,6
137,9
|
43,8
44,2
|
3,11
3,12
|
62,00
61,7
|
LEBAS, 1981
|
Féverole
|
36%
|
/
|
38
|
3,60
|
/
|
BERCHICHE et LEBAS, 1984
|
Féverole
|
36
|
133,4
|
42,7
|
3,44
|
59
|
BERHICHE et al, 1988
|
Féverole
|
37%
|
146
|
40,70
|
3,45
|
56,1
|
MAITRE et al, 1990
|
Féverole
|
10%
|
118,6
|
35,8
|
3,26
|
/
|
BERCHICHE et al, 1995a
|
Féverole
|
26,5%
37%
|
125,8
123,6
|
42,8
40,7
|
2,95
3,05
|
56,8
56,4
|
BERCHICHE et al, 1995b
|
Féverole
|
26%
35%
|
115,8
108,9
|
38,9
37,4
|
3,0
2,92
|
/
/
|
LOUNAOUCI, 2002
|
Féverole
|
30%
|
101,91
|
28,73
|
3,55
|
68,35
|
LOUNAOUCI et al, 2008
|
Féverole
|
30%
|
97,06
|
31,06
|
3,13
|
70,7
|
Chez le lapin, l'introduction des graines de féverole
et de pois remonte au premier essai de LEBAS et COLIN (1976). Peu de travaux de
recherche sont menés dans le but de déterminer les limites
d'incorporation. SEROUX, (1984) et BERCHICHE et LEBAS (1995a et b) ont
rapportés un taux optimum de 30% de pois et de 37% de féverole,
au delà les performances
Chapitre II Sources alternative de protéines :
Féverole et Pois
28
zootechniques seront altérés. Le tableau 11
résume les limites d'incorporation des graines de féverole et de
pois dans l'alimentation des lapins, volailles et ruminants.
Tableau 11. Taux d'incorporation des graines
de féverole et pois chez les lapins, volailles et
ruminants.
|
Taux d'incorporation
|
Féverole
|
Pois
|
Lapin en croissance
|
10 à 37%
|
10 à 30%
|
Poulet
|
<10% poussin en croissance
< 20% : finition 5-10% Poule pondeuse
|
20 à 25%
|
Ruminants
|
30 à 40 %
|
Jusqu'à 100%
|
La consommation chez le lapin des aliments à base de
féverole et de pois varient de 96,8 à 147g/j comparativement aux
aliments témoins à base de soja (10 à 15%) des
différents essais (90,5 à 150g/j). FRANCK et al, 1978;
SEROUX, 1984; MAITRE et al, 1990 ne rapportent pas d'effet
significatif sur la quantité d'aliment ingérée. Les gains
moyens quotidiens et l'indice de consommation des lapereaux à
l'engraissement ne sont pas influencés par l'introduction de
féverole ou du pois dans l'aliment granulé lorsque ces derniers
sont bien équilibrés (FRANCK et al, 1978; SEROUX, 1984;
MAITRE et al, 1990, LOUNAOUCI 2002; LOUNAOUCI et al, 2008).
L'utilisation de féverole à 30% complémenté avec
dl-méthionine permet d'obtenir les mêmes performances d'abattage
que celle d'un aliment soja (BERCHICHE et al, 1996 ; LOUNAOUCI et
al, 2008).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
29
HI.I LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE ET LES PRINCIPAUX
FACTEURS L'INFLUENÇANT
Dans un élevage intensif, les lapins sont nourris
à base de granulés équilibrés et qui sont
distribués ad-libitum. L'ingestion d'aliment se repartie alors
spontanément chez le lapin, en repas relativement fréquents (25
à 30/jour de 2 g chacun), à condition que l'eau soit disponible
en permanence (LEBAS, 1991).
Le lapin consomme la plus grande partie de sa ration (60
à 70%) la nuit. Ce comportement alimentaire principalement nocturne,
favorise son adaptation à des endroits chauds. (SCHOLOLAUT, 1982).
La capacité d'ingestion alimentaire journalière
du lapin de chair, issu de souches améliorées, placé dans
une ambiance de 18 à 22°C, est en moyenne de 130g/j entre la
5éme et la 12éme semaine d'âge, avec un maximum au cours de
la 8éme semaine. (LAFFOLAY, 1985).
Plusieurs facteurs contrôlent l'ingestion alimentaire
des lapins, mais les plus importants sont la concentration
énergétique de l'aliment et la température ambiante. En
effet, le niveau de consommation des lapins diminue ou augmente, selon que la
concentration énergétique de l'aliment est élevée
ou faible. (LEBAS, 1975 ; LEBAS, 1992).
La température ambiante élevée ainsi que
la saison estivale influence négativement la consommation alimentaire du
lapin, et l'ingestion du granulé diminue lorsque la température
augmente. A 30°C, la consommation alimentaire des lapins est de 30
à 40% plus faible qu'à 20°C. (COLIN, 1985 ; SIMPLICO et
al, 1988 ; DUPERRAY et al, 1998a et b ; SZENDRO et
al, 1999).
La croissance est l'ensemble des modifications de poids, de la
forme, de la composition anatomique et biochimique d'un animal depuis sa
conception jusqu'à l'abattage (OUHAYOUN, 1978). Elle est le
résultat d'un ensemble de mécanismes complexes mettant en jeu des
phénomènes de multiplication, de grandissement et de
différenciation cellulaire, tissulaire et organique (PRUD'HON et
al, 1970).
III -2-LA CROISSANCE
La croissance est l'ensemble des modifications de poids, de la
forme, de la composition anatomique et biochimique d'un animal depuis sa
conception jusqu'à l'abattage (OUHAYOUN, 1978). Elle est le
résultat d'un ensemble de mécanismes complexes mettant en jeu des
phénomènes de multiplication, de grandissement et de
différenciation cellulaire, tissulaire et organique (PRUD'HON et
al, 1970).
La croissance d'un jeune animal comprend deux étapes :
la croissance prénatale et la croissance postnatale.
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
30
III-2-1- LA CROISSANCE PRÉNATALE
Elle commence dés la formation de l'oeuf jusqu'à
la naissance, c'est une période d'intenses multiplications cellulaires.
A la fin de gestation, la vitesse de croissance est très
élevée chez le foetus alors qu'au début, le poids et la
taille n'augmente pas bien que les divisions mitotiques soient importantes
(FORTUN-LAMOTHE, 1994). Le foetus du lapin pèse en moyenne 1g au
15eme jour et 50 à 55g environ dans la minute suivant la
naissance (LEBAS, 2002).
III-2-2- LA CROISSANCE POSTNATALE
La croissance post natale du lapin comprend deux phases : la
première de la naissance au sevrage et la seconde du sevrage à
l'abattage. Entre la naissance et le sevrage, la vitesse de croissance des
lapereaux connait une forte accélération (DE ROCHAMBEAU, 1989).
Toutefois, la courbe évolutive fait apparaître une phase de
ralentissement entre la 2ème et la 3ème semaine
postnatale due à l'insuffisance laitière (LEBAS et al,
1991). Par contre une prise de poids entre la 3ème semaine et
le sevrage est plus importante (DELAVEAU, 1982). La croissance du jeune
dépend grandement du milieu maternel : taille de la porte et de
l'aptitude laitière de la mère à couvrir les besoins de
ses petits (LEBAS et al, 1991 ; LEBAS, 2002).
III--LA CROISSANCE PONDÉRALE GLOBALE
La croissance pondérale est sous la dépendance
de facteurs propres de l'individu lui-même, sa race, son génotype,
du milieu et des effets résultants de l'influence maternelle de la
conception jusqu'au sevrage (CHERIET, 1983). La courbe de croissance
pondérale globale du lapin est une courbe sigmoïde, dont le point
d'inflexion est situé entre la 5eme et la 7ème semaine
de vie postnatale (sevrage à 4 semaines) (OUHAYOUN, 1983; BAUMIER et
RETAILLEAU, 1987). Ce point correspond à la vitesse de croissance
maximale. Celle-ci ralentit ensuite progressivement et tend vers zéro
vers l'âge de 6 à 10 mois selon les races (BRASSART et
al, 1991).
Quelques fois, des irrégularités au niveau de
cette courbe sont observées. Elles sont dues à des troubles de
santé, de perturbations alimentaires autour du sevrage....etc.
(LAFFOLAY, 1985 ; BAUNIER et RETAILLEAU, 1987).
L'abattage intervient donc vers dix semaines, à un
poids vif de 2,3 à 2,6 Kg qui permet d'obtenir des carcasses pesant 1,3
à 1,6 Kg (DROGOUL et al, 2005). Les lapins mâles et
femelles, suivent une courbe de croissance semblable jusqu'à l'âge
de 10, 15 ou 20 semaines, selon que leur croissance est rapide, moyenne ou
lente. Au delà, le dimorphisme sexuel s'exprime par une
supériorité pondérale des femelles (OUHAYOUN, 1983).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
31
111.4.-A VITESSE DE CROISSANCE
Au point d'inflexion de la courbe de croissance (5-7 semaines)
et jusqu'à l'âge de 11 semaines la vitesse de croissance est
maximale (GIDENNE, 2005), puis elle ralentit progressivement, notamment
au-delà, et tend ensuite vers zéro à partir de l'âge
de 6 mois (OUHAYOUN, 1983 ; BAUMIER et RETAILLEAU, 1987 ; BLASCO, 1992). Chez
le lapin de chair de souche améliorée, placé dans une
ambiance de 18 à 22°C, le gain moyen quotidien est de 35,8 g/jour
avec un maximum au cours de la 8ème semaine, soit 45,5 g/jour
(LEFFOLAY, 1985) (Tableau 12).
Tableau 12. Performances zootechniques
moyennes entre 28 et 84 jours du lapin de chair de souche
améliorée (LAFFOLAY, 1985).
|
Aliment
|
Age (jours)
|
Poids vif (g)
|
g/j
|
g/j/kg de PV
|
GMQ (g/j)
|
IC
|
28-25
|
696
|
60
|
86,17
|
27,5
|
2,18
|
35-42
|
920
|
84,5
|
91,82
|
36,5
|
2,31
|
42-49
|
1198,5
|
113
|
94,28
|
43
|
2,62
|
49-56
|
1508
|
140
|
92,82
|
45,4
|
3,07
|
56-63
|
1809
|
153
|
84,56
|
40,5
|
3,77
|
83-70
|
2073,5
|
161,5
|
77,88
|
35
|
4,61
|
70-77
|
2304,5
|
165
|
71,59
|
31
|
5,32
|
77-84
|
2511
|
168,5
|
67,10
|
28
|
6,01
|
Période globale (j)
|
Aliment (g/j)
|
GMQ (g/j)
|
IC
|
28- 84
|
130,7
|
35,8
|
3,64
|
111.!. LA CROISSANCE
RELATIVE
La croissance de l'organisme est la résultante des
croissances relatives de ses différents organes, qui ne réalisent
une même fraction de leur poids final que successivement dans le temps:
c'est ce qui définit l'allométrie (OUHAYOUN, 1983). La relation
d'allométrie
est très fréquemment utilisée dans
l'étude de l'évolution, au cours de la naissance, de la
composition corporelle, de la répartition des masses osseuses,
musculaire et adipeuse (OUAHYOUN, 1983) (Tableau 12).
Chez le lapin en croissance, la priorité est
accordée au tissu osseux, le tissu
musculaire et enfin les tissus adipeux (CANTIER et
al, 1969). La proportion d'os diminue aux environs du poids vif de
1000 g, et celle du tissu musculaire aux environs de 2450 g du poids vif,
tandis que le tissu adipeux s'accélère au-delà du poids de
2100 g (OUHAYOUN, 1989) (Tableau 13).
32
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
Tableau 13. Zones pondérales de
changement d'allométrie des principaux tissus et organes contribuant
aux caractéristiques bouchères des lapins (CANTIER et
al, 1969)
Tube digestif
|
1,13
|
|
650g
|
|
|
|
|
0,46
|
|
|
Peau
|
|
0,44
|
|
850g
|
|
|
|
0,86
|
|
|
Tissu adipeux
|
|
0,82
|
|
|
950g
|
|
1,87
|
2100g
|
|
3,21
|
Squelette
|
|
0,91
|
|
|
|
1000g
|
|
0,55
|
|
|
Tissu musculaire
|
|
1,20
|
|
|
|
|
|
|
2450g
|
0,50
|
|
Les coefficients d'allometrie (tableau 14) font
apparaître un gradient de précocité pour chaque organe. Les
parties de l'organisme ayant une croissance précoce (cerveau),
présentent un coefficient d'allometrie très faible ; tandis que
ceux à développement plus tardif (tissu adipeux)
présentent un coefficient d'allometrie supérieur à 1
(OUHAYOUN., 1983).
Tableau 14. Gradient de précocité
des principaux tissus et organes
(CANTIER et al, 1969)
Tissus ou organe
|
Coefficient d'allometrie
|
Cerveau
|
0,27
|
Rein
|
0,70
|
Peau
|
0,79
|
Tractus digestif
|
0,79
|
Squelette
|
0,81
|
Foie
|
0,94
|
Tissus musculaires
|
1,15
|
Tissus adipeux
|
1,31
|
La connaissance de ces gradients permet l'évaluation de
la composition anatomique et biochimique des individus et d'en déduire
l'influence de l'augmentation du poids par exemple sur le rendement et la
composition tissulaire de la carcasse (CHERIET, 1983).
111. 6 . RENDEMENT À L'ABATTAGE
ET COMPOSITION DE LA CARCASSE
Parmi les critères de composition corporelle et donc de
la valeur bouchère, dont la mesure est recommandée aux chercheurs
et éleveurs s'intéressant au lapin : le poids de la
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
33
carcasse, le rendement à l'abattage, l'adiposité
ainsi que le rapport muscle/os (BLASCO et al, 1990).
III.6. i . LE POIDS DE LA CARCASSE
Ce critère intéresse particulièrement les
éleveurs (OUHAYOUN, 1990). Il dépend de l'âge de l'animal
(ROIRON et OUHAYOUN, 1994 ; OUHAYOUN et al, 1986), ainsi que du poids
à l'abattage (ROIRON et al, 1992).
III. 6.2. LE RENDEMENT À L'ABATTAGE
Il est déterminé par le rapport entre le poids
de la carcasse sans les viscères et le poids vif. En moyenne, le lapin
de boucherie qui pèse 2,2 Kg (soit 55% d'un poids adulte de 4 Kg),
fournit à l'âge de 10-11 semaines, après saignée,
dépouille et éviscération, une carcasse chaude de 1,395 Kg
(OUHAYOUN, 1989)
Au cours de la réfrigération (24 h a + 4°c), la
carcasse perd 2,5% de son poids (égouttage et dessiccation
superficielle) c'est la carcasse froide. Apres suppression des manchons (3,6%
du poids vif), la carcasse dite commerciale alors pèse 1,285 Kg, dont
les morceaux nobles (83%) sont particulièrement maigres (moins de 3% de
tissu gras). Le rendement de la première transformation (carcasse
commerciale) est ainsi de 57,1%. (OUHAYOUN, 1983 ; 1989; 1990 ; BLASCO et
al, 2003) (Figure 08).
III. 6 .3. LE RAPPORT MUSCLE/OS ET
L'ADIPOSITÉ
Le rapport muscle/os est mesuré par la patte
postérieure (ROIRON et al, 1992), et l'adiposité
générale par le gras péri rénal. Ces deux
paramètres augmentent avec l'âge (ROIRON et OUHAYOUN, 1994).
Figure 4 . Rendement en viande d'un lapin de
format moyen de 2.3 Kg. (OUHAYOUN, 1989).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
34
Selon OUHAYOUN (1989), les carcasses de lapins contenant 80%
de morceaux nobles, ne contiennent que 12 % d'os. Cependant, le rapport
muscle/os est réduit avec l'abattage précoce (OUHAYOUN, 1990),
ainsi que par une baisse du taux de protéines (CHIERICATO, 1992). Par
ailleurs, (LARZUL et al, 2001) confirme que l'adiposité
augmente avec une alimentation à volonté, et la baisse du taux de
protéines.
III.7.FACTEURS DE VARIATION DE LA CROISSANCE, LE
RENDEMENT ET LA COMPOSITION CORPORELLE
Toute performance de production est exprimée par le
facteur lié à l'animal qui est le facteur génétique
(race), et le facteur non génétique (alimentaire et
environnemental).
III. 7 .1. INFLUENCE DES FACTEURS ALIMENTAIRES
L'alimentation joue un rôle très important dans
l'élevage rationnel. Ainsi, la présence ou l'absence des
éléments dans la ration, l'équilibre entre divers
constituants et le niveau
énergétique et protéique de la ration,
sont les facteurs qui interviennent dans la croissance du lapin (OUHAYOUN,
1983). Une croissance optimale est obtenue avec un aliment distribué
à volonté qui satisfait les besoins de croissance de lapin
(LEBAS, 2004).
III. 7.1.1 . INFLUENCE DU NIVEAU ALIMENTAIRE
L'effet réduction quantitative du niveau alimentaire
à (60%), sur la croissance, la santé et la réduction du
coût alimentaire de la croissance, a été
étudié par plusieurs auteurs. En effet, l'application d'un
rationnement pendant les 19 jours suivant le sevrage (à 35 jours en
moyenne), réduit proportionnellement la vitesse de croissance et al
longe le temps de séjour des digestats dans le tractus digestif. Il
en résulte, un accroissement relatif du tractus digestif et par
conséquent une diminution du rendement à l'abattage et une
modification de l'équilibre des constituants de la carcasse (PERRIER,
1998 ; GIDENNE, 2003). Cependant LEDIN (1984), signale cette diminution du
rendement qui est aussi associée à la diminution de
l'adiposité provoquée par le rationnement. (Tableau 15)
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
35
Tableau 15. Effets de 19 jours de rationnement
(35-54j) sur les performances globales. (GIDENNE et al, 2003).
Niveau alimentation
|
100%
|
90%
|
80%
|
70%
|
60%
|
Poids vif initial (g)
|
931
|
930
|
932
|
923
|
923
|
GMQ 35-54 j. (g/j)
|
40,7
|
35,7
|
32,3
|
28,4
|
23,0
|
GMQ 54-70 j. (g/j)
|
46,1
|
49,7
|
51,1
|
54,60
|
58,40
|
Poids à 70 jours (g)
|
2468
|
2422
|
2373
|
2340
|
2279
|
GMQ 35-70j (g/j)
|
43,5
|
42,4
|
40,4
|
40,00
|
38,20
|
Indice Cons. 35-70 j
|
2,69
|
2,61
|
2,54
|
02,46
|
02,38
|
Une restriction alimentaire à l'engraissement conduit
à une réduction de la vitesse de croissance, et l'allongement du
temps de séjour des digestats dans le tractus digestif et par
conséquent la diminution du rendement à l'abattage et à la
modification de l'équilibre des constituants de la carcasse (LEBAS et
LAPLACE, 1982; OUHAYOUN et al, 1986 ; PERRIER, 1998).
Le retour à une alimentation à volonté,
conduit à une croissance compensatrice et à une
amélioration de l'efficacité alimentaire. Sur la période
totale d'engraissement, le déficit de poids des lapins les plus
rationnés (60%) est de 7,7% par rapport aux lapins nourris à
volonté depuis le sevrage. Pendant la période de rationnement, la
mortalité et la morbidité sont significativement réduites,
respectivement à partir d'un niveau d'alimentation de 80% et 70% de
niveau ad-libitum (GIDENNE et al, 2003).
III. 7.1. 2. INFLUENCE DU TAUX DES PROTÉINES
ALIMENTAIRES
Un faible taux de protéines (=12%) dans l'alimentation
des lapins, cause une réduction de la vitesse de croissance, une
détérioration de l'indice de consommation, une réduction
du flux intestinal qui provoque donc, une augmentation du poids du tube
digestif et par conséquent une diminution du rendement à
l'abattage (TROCINO et al, 2000 ; GARCIA-PALOMARES et al,
2006 ; CARABANO, 2008). Les lapins nourris avec un régime à haut
niveau protéique (18%), enregistrent des rendements supérieurs
par rapport à ceux du régime carencé. Cela est dû
à la réduction pondérale du tractus digestif et de son
contenu, de la peau et à l'augmentation du poids du foie (OUHAYOUN et
DELMAS, 1980).
La vitesse de croissance est non seulement influencée
par le taux de protéines, mais aussi par l'équilibre et la teneur
en acides aminés essentiels. Une carence en un de ces acides
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
36
entraîne dégradation du gain de poids (COLIN,
1976). Selon TABODDA et al, (1994), une augmentation de la vitesse de
croissance de 2.4g/j est observée pour chaque 0.1% de lysine
supplémentaire entre les taux de 0.64% et 0.76%, sans que l'indice de
consommation ne soit modifié. Par ailleurs, une réduction de
l'apport en thréonine de 0.58% à 0.46% se traduit par une
altération de la vitesse de croissance, ce qui réduit le
rendement à l'abattage. Il est à signaler que lorsque le taux
d'acides aminés soufrés passe de 0.62% à 0.37, la vitesse
de croissance diminue de l'ordre de 27% sans modification de la composition de
la carcasse (BERCHICHE, 1985). La présence d'acides aminées
soufrés dans l'aliment de lapin est indispensable, c'est ainsi que
(BERCHICHE et LEBAS, 1984) ont déterminé la valeur de 0.47%,
comme taux minimum et l'optimum est de 0.62%. Cependant, CARABANO (2008)
détermine ces valeurs entre (0,54 % - 0,41%) pour les AAS, (0,75 %-0,59
%) et (0,68 % - 0,47%) respectivement pour la lysine et thréonine.
111-7 -1-3 - INFLUENCE DU RAPPORT PROTÉINES /
ÉNERGIE
Après le sevrage, les équilibres alimentaires de
la ration, en particulier la concentration en énergie digestible et le
taux de protéines digestibles, ont une importance
prépondérante sur la croissance des lapereaux. Le lapin
régule lui-même son ingestion en fonction de la concentration
énergétique de l'aliment et l'ingestion n'est correctement
régulée qu'entre 2200 et 3200 Kcal d'aliment (FEKETE et GIPPERT,
1986; MAERTENS et al, 1989 et 1992 a et b). Le lapin atteint sa
vitesse de croissance maximale lorsque la concentration
énergétique de son aliment est de 2400 à 2500 Kcal d'ED
/Kg d'aliment (LEBAS et al, 1984; PARIGI-BINI, 1988 ; EL-HINDAWY et
al, 1994; MAERTENS, 1996) (Tableau 16).
Pour une croissance maximale, le rapport optimum
"protéines / énergie" est de 45g de PD/ 1000Kcal d'EDa
(PARIGI-BINI, 1988). Le maximum recommandé est quant à lui de
48-50g de PD/1000 Kcal d'EDa (LEBAS, 1992).
Tableau 16. Effet des différents
niveaux d'énergie sur la croissance des lapins
Néozélandais (El-HINDAWY et al, 1994).
Niveau d'énergie (Kcal/Kg)
|
2400
|
2600
|
2800
|
|
|
|
|
Poids vif initial(g).
|
646
|
654
|
644
|
Poids vifs final (g).
|
1830
|
2090
|
2181
|
GMQ (g/j).
|
24,16
|
29,48
|
31,37
|
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
37
111.7.1.4 . 1NFLUENCE DU LEST ALIMENTAIRE
Le niveau et le type de fibres de l'aliment peuvent
prévenir certains troubles digestifs (GIDENNE, 2003; NICOLDEMUS et
al, 2004; ALVAREZ et al, 2006). Cependant, une
déficience alimentaire en fibres accroit la fréquence des
troubles digestifs (GIDENNE, 1997; GIDENNE et al, 2000; BENNIGADI et
al, 2000). La croissance est sensiblement réduite lorsque
l'apport en fibre est déficient (<16% d'ADF) (PEINHEIRO et GIDENNE,
1999). PEREZ et al, (1996) suggèrent qu'un taux assez
élevé en cellulose est nécessaire en début de
croissance pour réduire les mortalités, alors qu'un taux de 12%
semble suffisant en fin d'engraissement s'il renferme au moins 4,5% de
lignine.
Un apport élevé de fibres conduit à une
réduction de la teneur en énergie digestible de l'aliment. Si le
taux de fibres est très élevé (=25% ADF) l'animal ne peut
plus accroitre son ingestion ce qui peut conduire à une réduction
de la croissance (GIDENNE, 2000). Par contre PARIGI-BINI et al, (1994)
signalent que l'augmentation du taux de fibres, n'a aucun effet sur la
croissance (tableau 17).
Tableau 17. Effet du taux de fibres sur la
croissance des lapins
(PARIGI-BINI et al, 1994).
Taux de cellulose
|
15,7
|
18,5
|
22,4
|
(%)
|
|
|
|
Poids vifs initial (g).
|
1537
|
1540
|
1543
|
Poids vifs final (g).
|
2773
|
2831
|
2767
|
GMQ (g/j).
|
35,3
|
36,9
|
35,1
|
111.7. 2 1NFLUENCE DES FACTEURS NON ALIMENTAIRES
Parmi les facteurs non alimentaires : l'âge et le poids
vif au sevrage, la vitesse de croissance, le type génétique et la
température, sont les facteurs qui influencent le plus le rendement et
les caractéristiques des carcasses.
v La prolongation de 4 jours de l'âge de sevrage,
conduit à une augmentation du poids vif, du poids de la carcasse
à l'abattage ainsi que du rapport muscle/os du membre postérieur
(XICCATO et al, 2003). L'augmentation du poids au sevrage, conduit
à un accroissement de la vitesse de croissance (notamment chez les
lapins sevrés à 21jours) et le rendement à l'abattage
(XICCATO et al, 2003).
Chapitre III La croissance du lapin et facteurs de
variations
38
+ La valeur bouchère varie non seulement en fonction du
poids, mais aussi en fonction de la vitesse de l'atteinte de ce poids
(précocité de croissance). A la précocité de
croissance est associé un développement relatif accru des tissus
de mise en place tardive (musculaire et adipeux), aux dépend des organes
et des tissus de formation précoce (tractus digestif et squelette). Par
conséquent, les lapins précoces ont souvent un rendement à
l'abattage et un rapport muscle / os améliorés, mais une
adiposité excessive (OUHAYOUN, 1990 ; BLASCO, 1992).
+ La variabilité du rendement et de la composition des
carcasses entre les différents
types génétiques des lapins est
élevée. Les différences de poids adulte et de
précocité de croissance, expliquent une part de cette
variabilité (OUHAYOUN, 1989).
+ Il est démontré que parmi les divers facteurs
environnementaux, la température ambiante et la saison ont une influence
importante sur la croissance et la composition corporelle du lapin. Un locale
à température élevée (30°C), ou un engraissement
durant la période estivale induisent systématiquement une baisse
de la consommation qui provoque de ce fait, une réduction du
dépôt protéique au niveau des muscles et donc une
diminution du rendement à l'abattage (STEPHAN, 1980 et 1992 ; SIMPLICIO
et al, 1988 ; ABDEL KAFY, 2008).
+ Cet effet dépressif de la température sur le
rendement à l'abattage n'a pas été constaté
par ROIRON (1991), car d'après ses travaux, le
rendement à l'abattage est meilleur en été qu'en hiver,
probablement à cause de la diminution du poids du gras en
général, et du poids relatif de la peau et de son gras
interstitiel en particulier.
39
Notre essai fait partie des travaux de
thèse de Doctorat de Mme LOUNAOUCI G, sur la valorisation des sources
locales de protéines par le lapin en engraissement, thème faisant
partie de l'axe de recherche du Professeur BERCHICHE Mokrane sur
l'élevage rationnel du lapin en Algérie.
Dans les conditions d'élevages
algériennes, l'élevage rationnel du lapin est de plus en plus
difficile à réaliser. Le coût de l'aliment est très
onéreux (3200 DA/ qt) du fait que les matières premières
qui le composent sont dans leur quasi-totalité importées. Face
à cette situation et pour réduire le coût de l'aliment, le
recours à la valorisation des différentes sources
végétales locales est un choix qui s'impose.
En ce sens, notre travail est orienté
vers l'intégration dans l'aliment granulé soit de 26% de
féverole ou 30 % de pois. Cette orientation a pour but de substituer
totalement les protéines apportées par le tourteau soja et
d'observer la réponse du lapin à ces nouveaux aliment.
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
I . CONDITIONS D'ELEVAGE
I.1. LE BÂTIMENT ET ÉQUIPEMENTS
L'essai de croissance s'est déroulé du
13/05/2008 au 02/07/2008, dans le local d'engraissement de l'Institut de
Technologie Moyen Agricole Spécialisé (I.T.M.A.S). La cellule
d'engraissement dispose de huit fenêtres assurant un éclairage
naturel. Aucun système de chauffage ou de refroidissement n'a
été installé.
Les lapins ont été élevés dans des
cages collectives d'engraissement, entièrement métalliques,
à sol grillagé et munies d'abreuvoirs automatiques et de
trémies à quatre postes pour granulé placées sur la
face avant. Ces cages sont disposées sur un seul niveau (Flat-deck)
(Figure 5)
Figure 5. Vue d'intérieur du clapier de
l' I.T.M.A.S (Boukhalfa)
Pour l'étude de la digestibilité, les lapins
sont placés dans des cages entièrement métalliques,
disposées en batteries de trois cages. Chaque cage à
digestibilité possède sur sa face avant une trémie
métallique pour le granulé et un biberon pour l'eau. Ces cages
sont munies de deux grilles : l'une immobile sur laquelle repose l'animal, et
l'autre mobile à mailles fines, qui permet de recueillir les
fèces séparées des urines (Figure 6).
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
Figure 6. Vue de face d'une cage à
digestibilité
II- MATERIEL ANIMAL
II-I- PROVENANCE DES ANIMAUX' RACE ET ÂGE
Les lapins utilisés lors de l'essai sont des lapins de
robe blanche (Figure 7), caractérisés par la couleur blanche de
leur pelage et rouge de leurs yeux. Les lapins expérimentaux proviennent
de la coopérative cunicole de Djebla. L'âge des lapereaux au
début de l'essai est de 28 jours #177; 2 jours (âge
prélevé à partir des fiches techniques datées de
suivi des femelles et de leurs petits).
II - 2 - CONSTITUTION DES LOTS
Les lapereaux sont repartis en 3 lots de 40 lapins pour
l'essai d'engraissement et en 3 lots de 7 lapins pour le test de
digestibilité, réalisé selon la méthode de PEREZ et
al, (1995). La répartition a été aussi
homogène que possible et a tenue compte essentiellement du poids des
lapereaux et de leur appartenance à une même portée. Ainsi,
les lapins d'une même portée sont répartis
équitablement entre les différents traitements alimentaires, avec
égalisation du poids vif global par traitement. Le sexe des lapins n'est
pas pris en considération, car jusqu'à l'âge de 10, 15 et
20 semaines, selon que la croissance soit rapide, moyenne ou lente, le sexe ne
semble pas avoir d'influence ni sur la digestibilité de la ration, ni
sur le gain de poids vif et la composition corporelle des lapins (OUHAYOUN,
1983 et 1990).
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
Figure 7. Phénotype des lapins à
l'engraissement
Les effectifs de lapins mis en tests de digestibilité et
d'engraissement, dans chacun des lots expérimentaux, figurent dans le
tableau (18)
Tableau 18. Effectif de lapins mis en
contrôle de digestibilité et d'engraissement par traitement
alimentaire.
Paramètres
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
Nombre de lapins
|
7
40
|
7
40
|
7
40
|
· en digestibilité
· en engraissement
|
Total par Lot
|
47
|
47
|
47
|
|
III- LES ALIMENTS EXPERIMENTAUX
III-I- MATIÈRES PREMIÈRES
UTILISÉES
Les matières premières et les sous produits
utilisés dans les aliments expérimentaux proviennent du
marché local et d'importation.
- Le tourteau de soja, le maïs, la luzerne, le CMV (sources
importées).
- La fèverole et le pois, son de blé blé,
l'orge, et paille d'orge(sources locales).
De l'inventaire des matières premières et
sous-produits, notre choix s'est porté sur la fèverole non
décortiquée et pois, qui sont des sources non conventionnelles et
alternatives de protéines essentiellement du fait que:
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
- Les protéagineux, et en particulier la
féverole et le pois, font l'objet d'un regain d'intérêt
comme source de protéine dans l'aliment cunicole. En effet, la
féverole supplémentée par la méthionine constitue
une source de protéines permettant de remplacer la totalité du
tourteau de soja de la ration. Les particularités digestives du lapin
(caecotrophie, insensible aux tanins et peu sensible aux facteurs
anti-trypsique) expliqueraient cette situation (LEBAS, 1981; SEROUX, 1984,
BERCHICHE et al, 1989, 1995a et 1995b).
Les matières premières utiliser sont
analysées au niveau du laboratoire de l'Office National d'Aliment de
Bétail (ONAB). Leur composition est donnée dans le tableau 19.
Tableau 19. Composition chimique des
matières premières
|
MM
|
MS
|
MAT
|
MG
|
CB
|
Mais
|
1,2
|
88,1
|
8,1
|
3,7
|
2,5
|
Luzerne <16% MAT
|
9,9
|
90,4
|
15,9
|
2,2
|
26,6
|
T Soja
|
6,5
|
89,7
|
43,9
|
1,7
|
3,9
|
Son de blé
|
5
|
89,1
|
15,8
|
3,4
|
10,5
|
Paille
|
5,9
|
91,4
|
3,8
|
1,3
|
38,2
|
Féverole
|
3,3
|
91,3
|
25,7
|
1,3
|
7,7
|
Pois
|
3
|
91,8
|
20,3
|
1
|
5,1
|
|
III-2- LES ALIMENTS EXPÉRIMENTAUX
Les aliments expérimentaux employés dans l'essai
sont fabriqués à l'unité de Bouzareah. La composition
centésimale de ces aliments figure dans le tableau (20).
Tableau 20. La composition centésimale
des aliments
Composition centésimale (%)
|
Aliment Soja
|
Aliment féverole
|
Aliment Pois
|
Mais
|
3 0
|
12
|
2
|
Luzerne
|
36
|
25
|
25
|
Tourteau de soja
|
15
|
-
|
-
|
Fèverole
|
-
|
26
|
-
|
Pois
|
-
|
-
|
30
|
Son de blé dur
|
|
163440
|
|
Paille
|
|
222
|
|
CMV
|
01
|
01
|
01
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
|
· Matériel & Méthodes
Partie Expérimentale
IV MESURES SUR LES ANIMAUX ET VARIABLES
ÉTUDIÉES
Au cours de notre expérience des mesures ont
été effectuées sur les lapins, certaines sont
relevées directement sur les animaux, et d'autres sont estimées
par calculs.
IV
I · LA DIGESTIB ILITÉ APPARENTE DES
NUTRIMENTS
Pour un nutriment donné, le coefficient d'utilisation
digestive apparent (CUDa) est
égal au pourcentage de la quantité de nutriment
ingéré qui n'est pas retrouvé dans les fèces.
Ce coefficient est calculé à l'aide de la formule
suivante :
CUDa = (I - E) / I * 100
- CUDa : Coefficient d'utilisation digestive
apparent.
- I : Quantité de nutriment
ingéré.
- E : Quantité de nutriment
excrété dans les fèces.
IV ·2 · LA CROISSANCE' LA
CONSOMMATION ET L'INDICE DE CONSOMMATION
Durant les 6 semaines de contrôle, les performances de
consommation et de croissance sont enregistrées.
- Le poids vif (P.V) (g) est
déterminé par pesée individuelle des lapins une fois par
semaine en début de matinée et avant la distribution de
l'aliment.
- La vitesse de croissance, qui est
représentée par le gain moyen quotidien (G.M.Q) (g/j) est
déduite par le calcul à partir des poids vifs pour chacune des
semaines
d'engraissement :
|
G.M.Q (g/j) = (P.Vn+1 - P.Vn) /
7j
|
|
- La consommation d'aliment des lapins
nourris ad libitm est mesurée par relevé des quantités
distribuées et refusées chaque semaine. La consommation moyenne
quotidienne (C.M.Q) (g/j) est par la suite déduite par calcul pour
chacune des semaines d'engraissement :
Quantité d'aliment ingérée =
Qtité distribuée - ( Qtité refusée + Qtité
gaspillée)
- Quantité d'aliment refusée :
est la quantité d'aliment restante dans la trémie.
- Quantité d'aliment
gaspillée: est déterminée par l'emplacement d'un
grillage en plastique (moustiquaire), qui permet la récupération
de cette dernière pour la pesée.
- L'indice de consommation (I.C) : est la
quantité d'aliment nécessaire pour obtenir un gramme de gain de
poids vif. Elle est déduite des quantités d'aliment
consommées et du gain du poids : IC = CMQ / GMQ
N · 3 · RENDEMENT À L'ABATTAGE
ET COMPOSITION DE LA CARCASSE
À la fin de la période d'engraissement, 30
lapins sont abattus (10 de chaque lot) sans mise à jeûn
préalable. Le moment d'abattage est déterminé en fonction
du poids vif, dont l'optimum est de 55% du poids vif adulte (OUHAYOUN, 1989 et
1990, BLASCO, 1992).
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
Sur chaque animal sont relevées les principales
caractéristiques de la carcasse. Le choix des caractéristiques
à étudier s'est basé sur les critères
standardisés de mesure et de découpage de la carcasse de lapin,
adoptés par la commission du groupe d'études sur le lapin (BLASCO
et al, 1990; BLASCO et al, 1992).
Dans ce sens, les principales composantes de la carcasse qui
sont relevées ou calculées
sont :
- Le poids vif à l'abattage (PVa) en grammes.
- Le poids de la peau (P) en grammes.
- Le poids du tractus digestif plein (T.D) en grammes.
- Le poids de la carcasse chaude (CC) en grammes : la
carcasse comprend la tête dépouillée, le tronc, les 4
membres, les manchons ou extrémités des membres, le foie, les
reins dans leur tissu adipeux et les viscères thoraciques. Cette
carcasse est pesée une demi heure en moyenne après la
saignée, puis elle est placée en chambre froide à +
4° C.
- Le poids de la carcasse froide (CF) en grammes: la carcasse
froide est pesée après un séjour moyen de 24 heures en
chambre froide.
- Le poids des manchons en grammes.
- Le rendement de la carcasse chaude (CC / PVa) (%) :
exprimé en % du poids vif à l'abattage.
- Le rendement de la carcasse froide (CF / Pva) (%) :
exprimé en % du poids vif à l'abattage
- Le poids du gras périnéal (GPR) en grammes
- Le rendement du gras péri rénal (GPR / Pva)
(%) : exprimé en % du poids vif à l'abattage
- Le poids du membre postérieur en grammes : poids de
la patte arrière prélevée sur la carcasse froide.
IV . 4. ANALYSE ANATOMIQUE : ESTIMATION DU RAPPORT
MUSCLE/OS
Le membre postérieur (patte arrière) du lapin
est selon OUHAYOUN (1980 et 1990) et BLASCO et al, (1990 et 1992), le
groupe anatomique qui estime le mieux le rapport muscle / os de la carcasse.
Le désossage du membre postérieur, en vue
d'estimer les poids des tissus musculaires et osseux constitutifs, est
effectué après 2 heures de cuisson en étui d'aluminium
étanche, dans un four maintenu à 80°C.
Les os cuits sont pesés par la suite et le poids des
os crus est calculé en utilisant la relation publiée par OUHAYOUN
et CHERIET (1983), entre le poids des os frais de la cuisse (y) et celui des os
cuits:
(x) : y = 1,247x - 1,082 (r = 0,92)
Le poids du tissu musculaire est obtenu par différence
entre le poids total du groupe anatomique frais et le poids d'os frais
estimé (y).
N . S. ANALYSES .PHYSIC!CHIMIQUES SUR
ALIMENTS
Une partie des analyses physico-chimiques (MS, MAT, MM) sur
aliments et fèces a été effectuée au niveau du
laboratoire commun d'analyses physico-chimiques de la faculté des
Sciences Biologiques et Agronomiques de l'Université de Tizi Ouzou.
L'autre partie des analyses (NDF, ADF, ADL, cellulose brute, énergie
brute) a été réalisée au niveau du laboratoire de
l'INRA de Toulouse (Annexe).
Les échantillons d'aliments et de fèces,
conservés au congélateur, sont prélevés pour les
analyses. Pour chacun d'eux, un échantillon moyen homogène est
affecté pour la détermination de la matière sèche.
Un autre échantillon est quant à lui broyé, dont le
produit final a fait l'objet des analyses physico-chimiques suivantes :
- Matière sèche (MS) de
l'aliment: elle est estimée à partir de 4
répétitions de 50 g pour chaque échantillon d'aliment,
placés pendant 24 heures dans une étuve chauffée à
103°C.
- Matière sèche (MS) des fèces
: La MS des fèces, récoltées sans pesée
préalable et conservées à (- 18°C°), est
déterminée par passage direct dans une étuve à
80°C pendant 24 heures. La moitié des crottes est alors
prélevée puis soumise à un séchage final à
103°C durant 24 heures. Les analyses physico-chimiques des excréta
sont réalisés sur la fraction séchée à
80°C (Figure 11). La matière sèche des crottes est ensuite
calculée par la formule :
MS = (P1 - T) (P3 - T) / (P2 - T)
T : Poids de la tare vide.
P1 : Poids de la tare + total des fèces
séchées à 80°C pendant 24 h.
Matériel & Méthodes Partie
Expérimentale
P2 : Poids de la tare + moitié des
fèces restantes.
P3 : Poids de la tare + fèces
séchées à 103°C pendant 24 h
- Matières minérales (MM) :
elle est obtenue par calcination de la matière sèche dans un four
à moufle à 550°C pendant 6 heures.
- Energie brute (EB) : elle est
déterminée par combustion dans un calorimètre
adiabatique.
- Les fibres : elles sont extraites selon la
méthode de VAN SOEST (1970).
- Matières azotées totales (MAT)
: l'azote est dosé par la méthode de KJELDAHL.
N . 6. MÉTHODES D'ANALYSE STATISTIQUE
Les résultats obtenus au cours de notre
expérience ont été analysés avec le logiciel STAT -
BOX.6. Les données mesurées et les variables
dérivées sont soumises à une analyse de variance, avec
comme effet fixe, les régimes alimentaires.
Les résultats numériques sont
présentés sous forme de moyennes accompagnées de
l'écart type. Lorsque l'analyse de variance indique des
différences significatives entre les régimes
expérimentaux, ceux-ci sont classées au moyen du test de NEWMANN
et KEULS (SCHWARTZ, 1992). Les moyennes correspondant aux traitements
alimentaires sont alors affectées des indices a, b, c. Les moyennes
ayant en indice une lettre différente, diffèrent
significativement entre elles au seuil P = 0,05.
Significations statistiques sont données comme suit :
· Différence non statistiquement significative (P
> 0,05)
· Différence statistiquement significative à
P < 0,05
· Différence statistiquement hautement significative
à P < 0,01
· Différence statistiquement très hautement
significative à P < 0,001
Partie Expérimentale Résultats & Discussion
48
I- i - EVOLUTION DE L'EFFECTIF DES LAPINS AU COURS DE
L'ESSAI
Au cours de la période expérimentale, nous
avons enregistré des pertes de 5 lapins dans les lots féverole et
pois et 1 lapin dans le lot soja sur les 40 lapins de départ (Tableau
21), ce qui représente des taux de mortalité respectivement de
12,5% pour les lapins des aliments expérimentaux et 2,5% pour les lapins
de l'aliment témoin. Ces taux de mortalité sont acceptables
comparativement aux taux moyens de mortalité (18% à 25%) encore
constatés dans les élevages cunicoles intensifs par KOEHL,(1997)
et SEROUX (1984). Ces taux de mortalité sont légèrement
supérieurs à ceux rapportés par LOUNAOUCI, 2002 pour
l'aliment à 30% de féverole (9,8%).
Tableau 21. Evolution des effectifs au cours
de l'essai
Effectifs au début de l'essai
|
SEMAINES Mortalité (%)
|
|
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S5
|
S6
|
S7
|
Aliment Soja
|
40
|
0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
- (1/40) 2,5%
|
Aliment féverole
|
40
|
1
|
1
|
1
|
-
|
1
|
1
|
- (5/40) 12,5%
|
Aliment Pois
|
40
|
1
|
-
|
1
|
3
|
-
|
-
|
- (5/40) 12,5%
|
|
Les pertes de lapereaux sont dues à des troubles
digestifs avec comme signe extérieur une diarrhée. Cette
mortalité précoce est concentrée autour des deux
premières semaines d'engraissement, est à relier plus
probablement au stress provoqué par les difficultés d'adaptation
des lapereaux aux nouvelles conditions d'élevages inhérentes
à leur sevrage (séparation de la mère, transport du lieu
d'achat vers le lieu d'engraissement), qu'au facteur aliment (LEBAS, 1991).
I-2-CARACTÉRISTIQUES
NUTRITIONNELLES DES ALIMENTS UTILISÉS i-2-i-LA
COMPOSITION CHIMIQUE :
Les trois aliments expérimentaux ont été
formulés pour être le plus conforme aux recommandations de LEBAS
(2004), et devaient être isoazotés; isoénergitiques et la
même teneur en cellulose brute. Après analyse, la composition
chimique réelle des trois aliments étudiés s'avère
légèrement différente uniquement au niveau de l'apport
protéique de celle prévue par l'analyse théorique (Tableau
22).
La teneur en MS est équivalente pour les trois
aliments expérimentaux. Elle est située entre 90,27 à
90,5%. Ces valeurs sont en adéquation avec les normes de
référence annoncées
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
49
par le groupe EGRAN (2001) et se rapprochent de ceux
rapportés par BERCHICHE et al,(1995a et b) ; LOUNAOUCI (2002)
pour des aliments à base de féverole.
La teneur en protéines brutes des aliments varient de
15,65 à 17,21 PB/Kg d'aliment, proche des recommandations (16 % de PB/Kg
d'aliment) pour les aliments destinés à des lapins en
engraissement (MAERTINS, 1996, LEBAS, 2004), cependant l'aliment pois
présente un léger écart de 1,26%.
La teneur en cellulose brute des aliments varie de 10,98
à 11,64%. Cependant, seul l'aliment pois présente un
déficit de 0,16%, par rapport aux recommandations de GIDENNE (2003) et
LEBAS (2004) situées à 11-13%.
Tableau 22. Composition chimique des aliments
expérimentaux.
Composition chimique Aliment Aliment Aliment
(en % du brut) soja féverole pois
|
LEBAS,
2004
|
Matière sèche (%)
|
90,41 90,5
|
90,27
|
89
|
Protéines brutes (%)
|
17,21 16,96
|
15,65
|
16-17
|
NDF (%)
|
35.89 31,19
|
31.13
|
31
|
ADF (%)
|
15.91 14.86
|
14.08
|
17
|
ADL (%)
|
4,11 3,39
|
3,23
|
5
|
Hémicellulose (%)
|
20,00 16,02
|
17,05
|
10
|
Cellulose brute (%)
|
11,30 11,64
|
10,98
|
11
|
Matières minérales (%)
|
5,22 5,23
|
5,10
|
-
|
Energie brute EB (Kcal/ Kg)
|
4135 4121
|
4139
|
-
|
Acides Aminés
|
|
|
|
Acides aminés soufrés
|
0,52 0,45
|
0,46
|
0,60
|
Lysine
|
0,77 0,79
|
0,83
|
0,80
|
Thréonine
|
0,39 0,56
|
0,56
|
0,60
|
|
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
50
1 ·2 ·2 ·DIGESTIBIuTÉ
DES NUTRIMENTS
Les résultats de la digestibilité, montrent que
les coefficients de digestibilité de la matière sèche, de
l'énergie, de la matière azotée et de la cellulose vraie
varient significativement entre les trois traitements (Tableau 23 et Figure
8).
Tableau 23.Valeurs de la digestibilité
des différents nutriments
Coefficient d'utilisation digestive apparent (CUDa
(%))
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
P
|
Matière sèche (MS)
|
79,89a
|
75,76 b
|
78,21a
|
0,02
|
Matière Azotée Totale (MAT)
|
82,27a
|
82,97a
|
77,53b
|
0,04
|
Cellulose Brute (CB)
|
58,85
|
44,70
|
49,76
|
0.02
|
Energie
|
80,00a
|
77,00b
|
79,00a
|
0,03
|
Energie digestible (EDa)(Kcal/Kg)*
|
3322
|
3170
|
3272
|
-
|
Protéines digestibles(PD) (g/100g)
|
14,15a
|
14,07a
|
12,13b
|
0,05
|
PD(g)/1000 Kcal EDa
|
42,60a
|
44,38a
|
37,07b
|
0,05
|
|
EDa = EB*CUDa
Le coefficient de digestibilité de la matière
sèche varie significativement entre les trois aliments. Ainsi les
aliments soja et pois présentent un CUDa supérieur à celui
de l'aliment féverole respectivement (79,89 et 78,21 vs 75,76). Ces
résultats sont supérieurs à ceux rapportés par
BERCHICHE et al, (1995a) et LOUNAOUCI, (2002) (59,7 et 71,58%).
Le CUDa des MAT des aliments féverole et soja est
équivalent (82,97 vs 82,27%). Il est supérieur (+ 4,51%) au CUDa
du pois. Cette différence peut être attribuée à la
structure compacte des protéines du pois qui rend leurs
digestibilités difficiles (CREVIEU, 1999). Ces résultats sont
supérieurs à ceux rapportés par BERCHICHE et al,
1995a (66,2 à 73,3%) et LOUNAOUCI, (2002) avec un CUDa = 78,53%.
Cette digestibilité élevée peut s'expliquer par le faible
niveau de consommation (95g/j) des lapins expérimentaux comparativement
à celui (120g/j) des lapins hybrides utilisés en Europe, lequel
permet un plus long séjour des digestats dans le tube digestif et donc
une meilleure utilisation digestive des aliments (LEDIN, 1984 et PEREZ et
al, 1994).
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
51
|
Aliment Féverole Aliment Pois Aliment
Soja
|
|
Figure 8. Digestibilité (CUDa)
comparée des aliments expérimentaux
H. I. PERFORMANCES DE CROISSANCE PAR SEMAINES
D'ÂGE
II. I .1. LA CONSOMMATION
La consommation alimentaire des lapins durant la
période d'engraissement est rapportée dans le Tableau 24. Ainsi
l'ingestion des aliments augmente d'une manière régulière
et cela excepté pour la 10ème semaine (63-70jours)
où on observe une léger baisse de la consommation, qui a
coïncidé un pic de chaleur (T= 38°C)(Figure 9).
Tableau 24. Consommation moyenne quotidienne
d'aliment en fonction de l'âge
Périodes (jour)
|
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
C.V(%)
|
P
|
28-35
|
Moyenne
|
61.36
|
65.81
|
65.77
|
16,05
|
0,78
|
|
Ecart type
|
10.3
|
8.92
|
8.11
|
|
|
35-42
|
Moyenne
|
79.01
|
82.76
|
73.37
|
15,62
|
0,34
|
|
Ecart type
|
10.41
|
8.09
|
9.15
|
|
|
42-49
|
Moyenne
|
96.49
|
100.92
|
93.37
|
15,69
|
0,41
|
|
Ecart type
|
11.71
|
10.79
|
12.5
|
|
|
49-56
|
Moyenne
|
104.83
|
107.48
|
104.17
|
16,75
|
0,22
|
|
Ecart type
|
11.57
|
11.28
|
9.82
|
|
|
56-63
|
Moyenne
|
102.967
|
111.71
|
108.3
|
15,77
|
0,55
|
|
Ecart type
|
7.17
|
13.85
|
8.88
|
|
|
63-70
|
Moyenne
|
96.41
|
103.15
|
102.68
|
14,80
|
0,77
|
|
Ecart type
|
5.85
|
6.39
|
7.87
|
|
|
70-77
|
Moyenne
|
103.89
|
115.35
|
109.92
|
15,85
|
0,51
|
|
Ecart type
|
9.3
|
9.95
|
10.53
|
|
|
|
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
52
La consommation ne diffère pas entre les traitements
(P=0,487). En valeur absolue, le lot féverole présente
l'ingestion la plus élevée (98,17 g/j) suivie du soja et pois
respectivement (92,09 et 90g/j).
CMQ (g/j)
140
120
100
40
20
80
60
0
Aliment Soja Aliment Févrole Aliment
Pois
Semaines
Figure 9. Evolutions de consommations moyennes
quotidiennes en fonction de l'âge
ll-1-2- LA CROISSANCE :
L'allure de la courbe de croissance pondérale des lapins
des trois lots est similaire à celle
décrite par OUHAYOUN (1983) et BLASCO (1992), avec un
point d'inflexion qui se situe entre la 7ème et
8ème semaine d'âge, ainsi les trois courbes se
confondent (Figure 10). Ce point
correspond à la période de gain maximum de poids
vif (Tableau 25).
PV (g)
2500
2000
1500
1000
500
0
Aliment Soja Aliment Féverole Aliment
Pois
Jours
Figure 10. Evolution de poids vif des lapins
en fonction de l'âge
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
53
Tableau 25. Evolution des poids vifs moyens des
lapins en fonction de l'âge.
Périodes (Jours)
|
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
C.V (%)
|
P
|
28 35 42 49 56 63 70 77
|
Moyenne
|
609,35
107,42
|
610,72
106,83
|
616,00
121,06
|
18,29
|
0,96
|
|
|
833,13
159,53
|
842,7
143,29
|
816,77
150,02
|
18,19
|
0,74
|
|
|
1067,25
209,98
|
1077,8
185,14
|
1024,17
155,5
|
17,50
|
0,39
|
|
|
1311,67
264,06
|
1325
198,93
|
1294,63
165,87
|
16,30
|
0,82
|
|
|
1562,05
282,3
|
1569,15
222,44
|
1542,52
177,36
|
14,85
|
0,87
|
|
|
1764,87
288,19
|
1773,3
224,94
|
1759,72
170,24
|
13,18
|
0,97
|
|
|
1948,9
239,36
|
1931,32
213,84
|
1935,05
159,02
|
10,67
|
0,92
|
|
|
2148,75
240,96
|
2124,85
212,71
|
2125,28
156,34
|
9,67
|
0,84
|
|
|
L'étude des courbes de l'évolution des poids
vifs durant la période d'engraissement des lapins ne fait ressortir
aucun effet significatif de l'aliment sur l'évolution des poids vifs sur
l'ensemble de la période d'engraissement.
II.I.3. LE GAIN MOYEN QUOTIDIEN
L'évolution des GMQ en fonction de est
représenté dans le tableau 26. Ainsi la vitesse de croissance
maximale est atteinte vers la 7ème semaine d'âge (42 -
49 jours) pour les lots féverole et pois et vers la 9ème semaine
(49 -56 jours) pour le lot soja.
L'analyse statistique ne montre aucun effet significatif dans
l'évolution des gains moyens entre les trois lots. De plus des GMQ de
42g/j (35 #177; 7g/j) sont observés chez les lapins, ce qui est bon pour
des lapins maintenus en population fermé sans renouvellement, et donc
avec un de consanguinité élevé.
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
54
Tableau 26. Evolution des gains moyens
quotidiens des lapins en fonction de d'âge
Périodes (Jours)
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
CV (%)
|
P
|
28 - 35
|
Moyenne
|
31,97
10,91
|
32,48
8,87
|
31,78
8,86
|
29,63
|
0,94
|
|
|
Moyenne
|
33,76
11,27
|
33,64
10,15
|
30,62
6,32
|
29,03
|
0,25
|
|
|
Moyenne
|
36,12
9,05
|
35,28
7,36
|
35,86
7,35
|
22,26
|
0,89
|
|
|
Moyenne
|
36,93
7,52
|
34,88
6,63
|
35,44
7,52
|
20,25
|
0,43
|
|
|
Moyenne
|
30,3
6,94
|
29,17
4,59
|
30,36
6,93
|
20,88
|
0,63
|
|
|
Moyenne
|
23,7
7,94
|
22,7
4,73
|
25,03
4,47
|
24,89
|
0,22
|
|
|
Moyenne
|
28,72
7,43
|
27,64
6,96
|
26
8,03
|
27,27
|
0,26
|
|
|
Un accident de croissance est observé vers la
10ème semaine (63 - 70 jours), ce qui a coïncidé
avec une période de forte chaleur. Par la suite une phase de croissance
compensatrice est observée vers la 11ème semaine (JOUVE et al
,1986) (Figure 11).
GMQ (g/j)
40
25
20
35
30
15
10
5
0
Aliment Soja Aliment Féverole Aliment
Pois
Semaines
Figure 11. Evolution du gain moyen quotidien
en fonction de l'age
11.1.4. L'INDICE DE
CONSOMMATION
L'évolution de l'indice de consommation moyen des lapins
n'est pas significative durant la période d'engraissement (Tableau 27 et
Figure 12).
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
55
Le traitement statistique de nos résultats n'a
relevé aucune différence de l'indice de consommation sur
l'ensemble de la période d'engraissement.
Tableau 27. Evolution des indices de
consommation en fonction de l'âge.
Périodes (Jours)
|
Aliment Soja
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
CV (%)
|
p
|
|
Moyenne
|
2,1
|
2,16
|
2,27
|
37,48
|
0,48
|
28 - 35
|
|
|
0,58
|
0,81
|
|
|
|
|
Moyenne
|
2,64
|
2,78
|
3,1
|
46,53
|
0,29
|
35 - 42
|
|
|
1,18
|
1,59
|
|
|
|
|
Moyenne
|
2,81
|
3
|
2,73
|
28,91
|
0,34
|
42 - 49
|
|
|
0,78
|
0,71
|
|
|
|
|
Moyenne
|
2,96
|
3,21
|
3,18
|
27,61
|
0,37
|
49 - 56
|
|
|
0,73
|
1,14
|
|
|
|
|
Moyenne
|
3,63
|
3,94
|
3,66
|
23,83
|
0,23
|
56 - 63
|
|
|
0,8
|
0,8
|
|
|
|
|
Moyenne
|
4,31
|
4,83
|
4,28
|
26,21
|
0,06
|
63 - 70
|
|
|
1,27
|
0,85
|
|
|
|
|
Moyenne
|
3,92
|
4,56
|
4,68
|
33,54
|
0,06
|
70 - 77
|
|
|
1,46
|
1,6
|
|
|
|
|
IC
4
2
6
5
3
0
1
Aliment Soja Aliment féverole Aliment
Pois
Semaines
Figure 12. Evolution des indices de
consommation en fonction de l'âge.
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
56
11-2- EVOLUTION DES PERFORMANCES DE
CONSOMMATION ET DE CROISSANCE PAR PÉRIODES
GLOBALES (28 -- 70 JOURS ET 28
-- 77 JOURS).
Sur l'ensemble de la période d'engraissement, les
traitements alimentaires n'ont pas induit de différences significatives
entres les performances globales des trois lots de lapins (Tableau 28).
Tableau 28.Evolutions de performances de
consommation et de croissance sur les périodes globales (28 - 70
jours et 28 - 79 jours)..
Périodes
|
|
Aliment
|
|
CV(%)
|
P
|
|
Pois
|
Soja
|
|
|
Poids Vif à 28 Jours (g)
|
611 #177; 107
|
616 #177; 121
|
609, #177; 107
|
18,29
|
0,96
|
|
Poids Vifs à :
|
|
70 Jours 77 Jours
|
1931 #177; 214
2125 #177; 213
|
1935 #177; 159
2125 #177; 156
|
1949 #177; 239
2148 #177; 241
|
10,67
9,67
|
0,92
0,84
|
|
GMQ (g/j)
|
|
28 - 70 Jours
|
31,36#177; 3,47
|
31,13 #177; 3,24
|
32,13 #177; 4,13
|
11,52
|
0,44
|
28 - 77 Jours
|
30,83 #177; 3,11
|
30,4#177; 3,13
|
31,65 #177; 3,61
|
10,65
|
0,23
|
|
CMQ (g/j)
|
|
28 - 70 Jours
|
95,30#177; 7,57
|
91,27 #177; 6,91
|
90,13 #177; 7,27
|
13,72
|
0,48
|
28 - 77 Jours
|
98,17 #177; 7,56
|
94,00 #177; 6,37
|
92,09 #177; 7,18
|
13,64
|
0,48
|
|
IC
|
|
28 - 70 Jours
|
3,55 #177; 0,45
|
3,39 #177; 0,43
|
3,27 #177; 0,56
|
14,21
|
0,31
|
28 - 77 Jours
|
3,5 #177; 0,43
|
3,41 #177; 0,43
|
3,19 #177; 0,42
|
12,84
|
0,06
|
|
Sur la période globale d'engraissement 28-70
jours, les lapins de l'essai atteignent des poids vifs 1931 vs 1935 vs
1948g pour les lots féverole, pois et soja respectivement , ainsi aucune
différence significative n'est mise en évidence par l'analyse
statistique ente les lapins des trois lots. La consommation moyenne et le gain
moyen quotidien n'est pas influencé par le traitement alimentaire (95,17
vs 91,27 vs 90,13g/j et 31,36 vs 31,13 vs 32,65g/j). Nos résultats sont
proches de ceux rapportés par LOUNAOUCI, (2001) chez les lapins hybrides
(1892g et 84,24g/j et 33,97g/j).
Le prolongement d'une semaine de l'âge à
l'abattage (77 jours), a pour but d'amélioré le poids des
carcasses OUHAYOUN (1980 et 1990), les lapins consommant les aliments
féverole et pois atteignent un poids vif (2125g) équivalent
à celui des lapins du lot témoin (2148g). Cependant la
prolongation nous a permit d'avoir des gains de 8,84 à 9,31% sur le
poids vif à l'abattage.
La consommation des aliments n'a pas été
significativement (P=0.74) influencée par la source protéique
(féverole, pois et soja), une ingestion moyen de 98,17 vs 94 vs
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
57
92,09g/j a été enregistrée avec trois
aliments. Le niveau d'ingestion d'aliment de ces lots sont inférieur
à celui enregistré par BERCHICHE et al, (1995 a et b)
avec un CMQ = 115,2g/j pour un aliment a 30% de féverole, cependant nos
résultats sont proches de ceux rapportés par LOUNAOUCI 2002 et
LOUNAOUCI et al, 2008 qui sont de l'ordre de 101,91 et 97,06g/j.
Globalement, les trois aliments sont sous-consommés
par les lapins. Ainsi l'aliment féverole est légèrement le
mieux consommé (30,83g/j) car il présente un bon rapport PD/EDa =
44,38g/ 1000 kcal proche la valeur minimale de recommandé (45g /
1000kacl par LEBAS (2004). cela peut être expliqué par la bonne
digestibilité de ces protéines (82,97%). L'aliment soja
présente un rapport PD/EDa= 42,60g /1000 Kcal, proche du minimum
recommandé. Les protéines du soja sont hautement
digérées par les lapins (CUDa MAT = 82,27%). D'autres part, le
CMQ de l'aliment pois est significativement inférieur (PD/EDa =
37,07g/1000 Kcal). Cette situation évoquerait plus probablement d'une
part un déficit en acides aminés souffrés (0,45 vs 0,60%),
en effet, le lapin réduit sa consommation alimentaire dans le cas d'une
baisse de la qualité de ses protéines. (BERCHICHE, 1985 ; LEBAS,
1992 ; CARABANO et al. 2008 ; CHERUBINI et al. 2008), d'autre
part à l'énergie digestible élevé des trois
aliments (3254 Kcal/Kg d'aliment) car le lapin réduit sa consommation
au-delà de 2500kcal/kg
d'aliment. .
La vitesse de croissance sur la période globale pour
les trois aliments, ne présente aucune différence significative.
Le GMQ moyen est de : 30,83 vs 30,4 vs 31,65 respectivement pour les aliments
féverole, pois et soja. Ces résultats sont équivalent
à ceux rapportés par LOUNAOUCI, (2002) et LOUNAOUCI et
al, (2008), cependant ils sont de loin inférieur a ceux
enregistrés par SEROUX (1984) et BERCHICHE et al, 1995a et b
qui rapportent des GMQ = 42,8 et 38,9g/j.
L'efficacité de transformation alimentaire
reflétée par l'indice de consommation (IC), est
équivalente pour les 3 lots (3,5 vs 3,41 vs 3,19). Ces
valeurs sont proche de celles rapportées par BERCHICHE et LEBAS (1984) ;
LOUNAOUCI, (2002) et LOUNAOUCI et al, (2008) (3,44 vs 3,55 et 3,13).
Les IC sont d'un très bon niveau et correspond au seuil optimal (IC=3,5)
pour une rentabilité de l'élevage LEBAS et al.
(1991).
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
58
111. RENDEMENT À L'ABATTAGE ET
COMPOSITIONS DE LA CARCASSE
Après 7 semaines d'engraissement (11 semaines
d'âge), il a été procédé à l'abattage
de 10 lapins par lot, sans mise à jeûn au préalable. Les
traitements alimentaires n'ont pas induit d'écarts significatifs sur le
rendement à l'abattage et les composantes des carcasses (Tableau 29).
Globalement, l'incorporation de la féverole (26%) et
de pois (30%) s'est traduite par des poids vifs moyens (2117 vs 2152g)
équivalents à celui du lot soja (2158 g). Ces résultats
sont inférieurs aux résultats de BERCHICHE et al, 1988 ;
BERCHICHE et al, 1995 a et b (2386 vs 2375 vs
2368g). Nos résultats corroborent avec ceux de LOUNAOUCI (2002) et
LOUNAOUCI et al, (2008). En se basant sur le poids vif moyen adulte
(3,6 Kg) enregistré au niveau de la coopérative d'élevage
sur les lapins de « souche blanche » utilisés au cours de cet
essai, le poids vif moyen des lapins des lots féverole, pois et soja
présentent un degré de maturité de 58,7 ; 59,7 et 59,9%,
lequel est dépasse le taux optimum indiqué pour l'abattage qui de
55% (OUHAYOUN, 1990 et ROIRON et al, 1992).
Le poids vif à l'abattage atteint au cours de cet
essai par l'ensemble de la population étudiée, est en moyenne de
2142g. A l'âge de 77 jours, ce poids d'abattage pour des lapins non
sélectionnés sur la vitesse de croissance, est nettement
amélioré
Le poids vif à l'abattage atteint au cours de cet
essai par l'ensemble de la population étudiée, est en moyenne de
2142g. A l'âge de 77 jours, ce poids d'abattage pour des lapins non
sélectionnés sur la vitesse de croissance, est nettement
amélioré (+6,20%), comparativement à celui
enregistré dans un essai précédent (LOUNAOUCI et al,
2008) et pour un âge à l'abattage de 84 jours: 2017 vs
2142g.
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
59
Tableau 29. Rendement à l'abattage et
compositions de la carcasse
Rendement à l'abattage et composition de la
carcasse
|
|
Aliment Féverole
|
Aliment Pois
|
Aliment Soja
|
CV
%
|
P
|
Nombre de lapins abattus
|
-
|
10
|
10
|
10
|
-
|
-
|
Degré de maturité (%)
|
-
|
58,7
|
59,7
|
59,9
|
-
|
-
|
Poids vif à l'abattage (Pva) (g)
|
Moy.
|
2117
|
2152
|
2158
|
1,96
|
0,08
|
|
E-Type
|
51,93
|
38,2
|
33,96
|
|
|
Poids de la peau (g)
|
Moy
|
204,7
|
206,7
|
205,5
|
5,51
|
0,92
|
|
E-Tpye
|
10,33
|
11,1
|
12,46
|
|
|
Poids du tube digestif plein (g)
|
Moy.
|
339,3
|
333,5
|
332,2
|
8,33
|
0,55
|
|
E-Type
|
22,45
|
32,89
|
27,44
|
|
|
Poids de la carcasse chaude (CC) (g)
|
Moy.
|
1462
|
1510
|
1526
|
3,03
|
0,10
|
|
E-Type
|
49,79
|
53,49
|
29,3
|
|
|
Poids de la carcasse froide (CF) (g)
|
Moy.
|
1383
|
1430
|
1447
|
3,15
|
0,09
|
|
E-Type
|
53,36
|
48,16
|
29,18
|
|
|
Poids des manchons (g)
|
Moy.
|
73,89
|
73,97
|
76,67
|
5,37
|
0,23
|
|
E-Type
|
4,52
|
4,39
|
2,96
|
|
|
Gras Péri Rénal (GPR) (g)
|
Moy.
|
11,62
|
15,04
|
14,57
|
30,15
|
0,15
|
|
E-Type
|
4,05
|
4,69
|
3,62
|
|
|
Gras Inter Scapulaire (GIS) (g)
|
Moy.
|
5,44
|
5,33
|
3,67
|
57,94
|
0,30
|
|
E-Type
|
3,66
|
2,13
|
2,32
|
|
|
Foie (g)
|
Moy.
|
72,92
|
67,3
|
77,48
|
17,34
|
0,21
|
|
E-Type
|
11,93
|
9,69
|
15,44
|
|
|
Proportion du tube digestif / Pva (%)
|
Moy.
|
16,3
|
15,52
|
15,39
|
8,5
|
0,54
|
|
E-Type
|
0,98
|
1,7
|
1,2
|
|
|
Proportion Peau / Pva (%)
|
Moy.
|
9,68
|
9,61
|
9,52
|
5,73
|
0,82
|
|
E-Type
|
0,61
|
0,46
|
0,56
|
|
|
|
Moy
|
0,83
|
1,05
|
1,00
|
28,81
|
0,28
|
Proportion du GPR/CF (%)
|
E-Type.
|
0,27
|
0,31
|
0,25
|
|
|
Rendement CC/Pva (%)
|
Moy.
|
69,06
|
70,14
|
70,72
|
1,72
|
0,59
|
|
E-Type
|
1,16
|
1,41
|
0,99
|
|
|
Rendement CF/Pva (%)
|
Moy
|
65,3
|
66,47
|
67,06
|
1,94
|
0,71
|
|
E-type
|
1,31
|
1,44
|
1,08
|
|
|
Muscle frais (g)
|
|
|
|
|
|
|
|
Moy
|
127,48
|
130,9
|
130,31
|
5,13
|
0,48
|
|
E-Type
|
5,7
|
6,15
|
7,89
|
|
|
Os Frais (g)
|
|
|
|
|
|
|
|
Moy
|
18,78
|
18,67
|
19,17
|
4,93
|
0,47
|
|
E-Type
|
1,01
|
0,8
|
0,97
|
|
|
Rapport Muscle/Os
|
Moy
|
6,81
|
7,03
|
6,81
|
8,09
|
0,61
|
|
E-Type
|
0,57
|
0,55
|
0,56
|
|
|
|
* E-Type : Ecart type
La proportion et le poids de la peau ne sont pas
influencés de manière significative par les traitements
alimentaires. Nos résultats sont en accord avec résultats de
BERCHICHE et al, 1988 BERCHICHE et al, 1995; LOUNAOUCI et
al, 2008 qui rapportent des taux de peau qui varient de 6,98% à
11,11%. La proportion moyenne de la peau enregistrée au cours de cet
essai est relativement réduite comparativement à celle
relevée sur des lapins de formats
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
60
moyens, les plus utilisés dans un élevages
rationnels (OUHAYOUN, 1990): Peau/ PVa : 13,6%. LEBAS et OUHAYOUN (1987) et
BERCHCHE et al, (2000) attribuent ce faible taux de peau à
l'adaptation de ces animaux au climat relativement chaud en Algérie.
Le poids et la proportion du tube digestif ne varient pas
significativement en fonction des régimes alimentaires. En valeur
absolue, on peut cependant relever que la proportion du tractus digestif par
rapport au poids vif à l'abattage, a tendance à être plus
élevée avec l'aliment féverole qu'avec les aliments pois
et soja respectivement : TD/PVa = 16,3% vs 15,52 et 15,39. Cette
légère différence de proportion est peut être due
à la proportion de CB des traitements (CB=11,64%). La proportion du tube
digestif est liée essentiellement à la quantité des fibres
fournies par l'aliment. (ARVEUX, 1980). Plusieurs auteurs, GIDENNE et
al, (1986) et OUHAYOUN et al., (1986) et PARIGI-BINI et
al, (1994) signalent que l'importance relative du tube digestif
augmente avec le taux cellulosique de la ration.
La proportion moyenne du tube digestif des lapins de cette
essai est globalement réduite comparativement à celle des lapins
hybrides de format moyen : 15,7 vs 20,9 (OUAHYOUNE, 1990).
Le dépôt du gras périrénal est en
valeur absolue, plus important dans les carcasses de lapins consommant
l'aliment pois (1,05%) et l'aliment soja (1,00%) comparativement à ceux
alimentés recevant l'aliment féverole (0,83%). La concentration
énergétique plus importante dans les deux aliments (3272 et 3322
vs 3170 Kcal/Kg d'aliment) en serait l'explication. L'adiposité de la
carcasse représente la proportion du gras dissécable (le gras
périrénal et le gras interscapulaire). Selon Lebas (1983), le
gras périrénal est un bon indicateur de l'état
d'engraissement de la carcasse. Généralement elle est
appréciée par la quantité du dépôt adipeux
périrénal (Ouhayoun, 1990).
La proportion du GPR de cette essai, peu être
jugé faible, en comparaison de l'adiposité relevée sur des
carcasses des lapins hybrides abattus à 77 jours d'âge: GPR/CF =
0,96 vs 3% (OUHAYOUN, 1990).
Les traitements alimentaires appliqués sur les lapins
de cet essai n'ont pas d'effets significatifs sur le poids de carcasse froide.
On peut noter que les lapins recevant d'aliment féverole ont tendance
à avoir un poids plus faible: CF = 1382,5 vs 1430 et 1447g: cela est due
au poids vif à l'abattage légèrement moins important. Le
rendement en carcasse froide des
Partie Expérimentale Résultats &
Discussion
61
lapins est considéré assez bon (65,3 à
67,06%), ils sont légèrement supérieurs a ceux
rapportés pour le lapin standard : 60% (OUHAYOUN, 1989).
La valeur moyenne du rapport muscle/os, qui permet d'estimer
les poids des tissus musculaires et osseux de la carcasse (BLASCO et
al, 1984 et 1992), fait ressortir que les trois régimes
alimentaires n'ont pas influencé de manière significative la
répartition des tissus musculaire et osseux. En valeur absolue, les
lapins recevant l'aliment pois présentent le rapport le plus
élevé (7,03) comparativement à ceux recevant soja et
féverole (6,81). Le rapport muscle/os des aliment de cet essai sont
supérieurs à ceux rapportée par BERCHICHE et LEBAS (1984);
LOUNAOUCI et al, 2008 (muscle/os = 6,21 à 6,29).
Partie expérimentale Discussion
générale
Après la discussion de nos résultats, il est
utile de dégager les remarques les plus importantes qui s'imposent. Pour
consolider les résultats obtenus déjà au niveau du
laboratoire de recherche de l'Université, les résultats
zootechniques ont fait l'objet d'une analyse statistique qui permet de comparer
les performances des lapins à l'engraissement.
- Les lapins utilisés lors de notre
expérimentation proviennent tous de la même exploitation
"coopérative de Djebla" ce qui nous permet de limiter un facteur de
variabilité "provenance des animaux". Leur âge est en moyenne de
28 jours au début de l'expérience. La répartition et la
mise en lot a été réalisée en tenant compte des
poids et de lien de parenté entre les lapereaux. Ainsi les poids en
début d'expérience sont égaux entre les trois aliments:
610,72 (Féverole), 616g (Pois) et 609,35g (Soja).
- La formulation des aliments de cet essai s'est faite sur la
base des besoins des lapins à l'engraissement LEBAS (2004), les trois
aliments couvrent la totalité des besoins de croissance. Les trois
aliments sont Iso-énergétiques, la valeur EDa est en moyenne 3254
Kcal/ kg d'aliment répondant aux besoins des lapins en croissance: 2400
à 2600 Kcal/kg d'aliment (LEBAS, 2004). Cette teneur
élevée en EDa a pour effet de réduire la consommation
d'aliment par les lapins à l'engraissement, et corrélativement
avec les autres nutriments. L'extériorisation des performances de
croissance des animaux est alors pénalisée (LEBAS, 1992).
Les apports en protéines brutes, varient de 15,65
à 17,21 % PB/Kg d'aliment, ainsi les aliments féverole et soja
répondent aux besoins des lapereaux, contrairement à l'aliment
pois qui présente léger écart de 1,26% par rapport aux
recommandations de MEARTENS, 1996 et LEBAS, 2004, qui un taux optimum de 16%
PB/Kg d'aliment.
Le taux de cellulose brute des aliments est proche est des
recommandations de GIDENNE,(2003) et LEBAS, (2004); excepté pour
l'aliment pois qui présente un très léger écart
estimé à 0,16%. La digestibilité des nutriments dans cet
essai varie significativement entre les trois traitements alimentaires.
Le CUD des protéines brutes des aliments de l'essai
varie de 77,53 à 82,97%, ainsi il est bon comparativement à ceux
enregistrés par MAERTENS et al, (1987 et 1988). La
digestibilité des protéines de la féverole sont
supérieurs à ceux du soja, d'où la possibilité de
l'utilisation de cette source non conventionnelle en substitution total au
tourteau de soja (SEROUX, 1984, BERCHICHE et al, 1995 a et b,
LOUNAOUCI, 2002; LOUNAOUCI, et al 2008).
La consommation alimentaire moyenne de l'expérience
est de 94,75g/lapin/jour; l'ingestion d'aliment la plus élevée
est observée chez les lapins recevant l'aliment féverole. Ce
Partie expérimentale Discussion
générale
dernier présente un rapport PD/EDa = 44,38 g/1000 Kcal
très proche de celui rapporté par LEBAS,(2004); qui le situe
entre 45 - 48 g/1000 Kcal. De là on peu dire que la substitution de la
féverole au soja est possible.
La comparaison des performances zootechniques obtenues lors
de notre expérimentation s'est basée essentiellement sur les
valeurs provenant d'essais menés au niveau du laboratoire de recherche
de l'université de Tizi-ouzou, dirigé par le Professeur BERCHICHE
et quelques résultats qui traitent de l'utilisation des
protéagineux dans l'alimentation du lapin en croissance.
Au cours de notre essai, les mortalités
enregistrées, ont lieu généralement durant les deux
premières semaines de vie post sevrage. L'utilisation de la
féverrole (26%) et du pois (30%), caractérisés par la
présence de facteurs antinutritionnels dans la graine, sans
décorticage et sans traitement, n'a pas causé de
mortalités élevées (12,5%), ces moralités sont
inférieures à ceux rapportés par KOEHL, 1997 et SEROUX,
1984 dans les élevages cunicoles intensifs (18% à 25%).
Ces pertes sont probablement dues au stress provoqué
par la difficulté des lapereaux à s'adapter aux nouvelles
conditions d'élevage : séparation de la mère, transport du
lieu d'achat, transfert de local et de la cage, et changement d'aliments LEBAS,
(1991).
Le poids vif à l'abattage des lapins ingérant
les aliments féverole et pois sont équivalents (2125g) à
ceux recevant un aliment à base de soja (2148g). Le degré de
maturité des trois lots quant à lui est compris entre 58,7 et
59,9% ce qui correspond à degré de maturité
rapporté par OUHAYOUN (1989) (55%).
Pour l'ensemble des lapins abattus après 7 semaines
d'engraissement, les aliments féverole et pois permettent d'avoir un
même poids et rendement à l'abattage. Malgré la
présence de tannins et de facteurs antinutritionnels, les aliments sont
bien transformés (SEROUX, 1984 ; BERCHICHE et al, 1995a et
b).
Conclusion générale &
Perspectives
Au terme de notre essai et à la lumière des
résultats obtenus, nous retenons les aspects suivants :
L'ingestion d'aliment par les lapins de population blanche
est de 98,17g vs 94 vs 92,09g/j respectivement pour les trois aliments
expérimentaux : féverole, pois et soja, l'analyse statistique n'a
révélée aucun effet significatif de la source
protéique, cependant ces résultats s'avèrent globalement
modeste par rapport aux consommations enregistrées par BERCHICHE et
LEBAS (1988) avec un CMQ = 146g/jour avec un taux d'incorporation de 37% de
féverole. Cette sous - consommation peut être attribuée
à la forte concentration énergétique des aliments (3170
à 3322 Kcal/kg) et aussi à un probable déficit des
protéines de la ration en acides aminées essentiels (BERCHICHE,
1985 ; CARABANO et al, 2008).
Les indices de consommation sont globalement bon, ils sont de
3,55 et 3,39 vs 3,27 respectivement pour l'aliment féverole, pois et
soja.
La vitesse de croissance pondérale entre le sevrage et
l'abattage (77 jours) est équivalente entre les traitements
alimentaires. Elle est en moyenne de 30,78g/j. Nos résultats sont
équivalents à ceux rapportés par LOUNAOUCI et al,
(2008), mais ils sont inférieurs à ceux enregistrés par
BERCHICHE et al, (1995).
Le poids vifs atteint par les lapins à la fin de la
période d'engraissement est équivalent entre les trois lots, il
est supérieur à 2 kg : 2117 et 2152 vs 2158g respectivement pour
les lots féverole, pois et soja
L'incorporation de source locale de protéines n'a pas
influencé de manière significative les rendements à
l'abattage et la composition de la carcasse des lapins :
- A l'âge de 77 jours, les poids vifs à
l'abattage des lapins sont supérieurs à 2kg, la maturité
des carcasses dans les trois lots est de 59,43% en moyenne, nos
résultats sont conformes à l'optimum admis chez le lapin
(OUHAYOUN, 1990).
- Le rendement en carcasse froide des aliments testés
est particulièrement élevé, il est en moyen de 66,27 vs
60,9% (OUHAYOUN, 1990).
L'incorporation des graines des protéagineux à
des taux très élevés dans l'alimentation des volailles et
porcs nécessite un traitement physico-chimique pour inhiber les facteurs
anti-nutritionnels (tanins et facteurs anti-trypsiques). Chez le lapin, un de
tels procédés n'est pas envisagé compte tenu des
performances zootechniques obtenues au court de notre essai. Les travaux
antérieurs menés sur l'utilisation des protéagineux par
SEROUX (1984); BERCHICHE et al, (1989); BERCHICHE et al,
(1995 a et b) et LOUNAOUCI et al, (2008) ont confirmés la bonne
transformation par le lapin de ces sources vue ses particularités
digestives (insensible aux tanins et peu sensible aux facteurs
anti-trypsiques).
Conclusion générale &
Perspectives
Cependant l'introduction de ces sources nécessite une
complémentation végétale à base de
céréales et de luzerne pour atténuer le déficit en
acides aminés souffrés ou par l'addition de DL -
méthionine pure dans l'aliment. La substitution totale du tourteau du
soja dans notre essai par la féverole (26%) ou le pois (30%), nous a
permis toutefois d'avoir des aliments équilibrés qui
répondent aux besoins des lapins à l'engraissement et d'avoir de
bonnes performances zootechniques.
Enfin, notre travail s'inscrit dans l'optique du regain
d'intérêt pour l'utilisation de protéagineux dans
l'alimentation des animaux d'élevage dans le monde, d'autres essais
doivent être menés et cela par : l'introduction de nouvelles
sources non conventionnelles est à encouragé; tel que la
féverole, le pois, le bersim et le lupin utilisés
séparément ou en association entre elles.
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ANNEXE
11,CHNIQUES D'ANALYSE BROMATOLOGIQUE
1 DETERMINATION DE LA MAT.I.ERE SECHE ET DES CENDRES
BRUTES
1-1 Dosage de la matière sèche (MS)
1-1-1 Principe
La matière sèche est définie comme le
résidu d'un échantillon après un séchage a
l'étuve à 103°C pendant 4 heures.
1-1.2 Manipulation
Briller au four a 650°C pendant 30 mn des capsules
vides.
Les refroidir dans un dessicateur.
Peser, soit a le poids de la capsule.
Introduire dans la capsule 2g d'échantillon tt doser,
soit b le poids de la capsule munie
de son échantillon.
. Placer la capsule munie de l'échantillon dans une
étuve réglée à 103°C.
. Du moment que cette température est atteinte, compter 4
heures exactement.
. Sortir la capsule ainsi traitée dans un
dessicateur.
. La refroidir.
. La peser, soit c le poids de la capsule munie de son
échantillon.
1-1-3 Mode de calcul
%VIS-- c~a x100
b--a
Tolérance = 0,2%
1-2 Dosage des cendres brutes
1-2-1 Principe
Les cendres brutes sont le résidu d'un traitement
à 650°C pendant 6 heures dans un four ii moufle.
1-2-2 Manipulation
. Pré-incinérer la capsule contenant la MS sur une
plaque chauffante réglée â 100.
. Introduire cette capsule dans le four .moufle
réglé . 650. . Attendre 6 heures.
. Sortir la capsule munie de son échantillon.
· La refroidir dans un dessicateur.
. La peser, soit d le poids de la capsule contenant des
cendres. 1-2-3 Mode de calcul
%C.E--'d--a x100
b---a
Tolérance = 0,2%
2 DETERMINATION DE LA TENEUR EN MAS AZOTEES TOTALES
(MAT)
2-1 Définition et principe
La matière azotée est égale it la
quantité d'azote (N) en gammes dosée par la méthode de
KJELDAHL multipliée par 6,25.
Cette méthode comporte 4 étapes :
a) La minéralisation sulfurique
2R-NH2 + H2SO4 concentré -- SO4(NH4)2
b) La distillation
SO4(NH4)2 + 2NaOH -4 Na2SO4 + 2NH4OH
NH40H-3NH3+1120
c) Collecte de NH3 avec du 112504 titré et en
excès de volume 2NH3 + 112504 -4 (NH4)2504
d) Titrage du H2SO4 n'ayant pas fixé du NH3
H2504 + 2NaOH --4 Na2SO4 + 21120
Notons que :
A lml de 112504 N/14 combiné avec du NH3 correspond
â 0,001g de N.
2-2 Mode opératoire
. Peser 1g d'échantillon â analyser et introduire
cette matière dans une fiole de KJELDAHL
Soit a la quantité exacte de cet échantillon.
. Ajouter une cuillerée de catalyseur a base de
sélénium ( poids environ = 0,2g de sélénium + 2g de
sulfate de potassium ).
3-DOSAGE DE LA MAIIERE GRASSE OU EXTRAIT ETHERE (MG)
3-1 Définition
La MG correspond aux substances dissoutes par l'éther .
3-2 Mode opératoire
. Tarer le ballon destiné à recevoir la MG
après un chauffage à l'étuve â 103°C pendant 1h
et un refroidissement dans un dessicateur . Soit a son poids .
. Peser la substance à doser dans une cartouche , Soit b
le poids net de la substance Couvrir la cartouche avec de l'ouate ( coton
hydrophile )
I · nstaller la cartouche ainsi préparée
dans la partie intermédiaire de l'appareil de SOXHLET
. Introduire 200m1 d'éther de pétrole dans le
ballon prétaré . Installer ce dernier . . Déclencher le
réfrigérant .
· Chauffer à 45°C
L'extraction se fait pendant 12h
, Prendre et monter le ballon sur l'évaporateur rotatif
.
, Enclencher ce dernier appareil jusqu'à ce que tout
l'éther soit récupéré .
. Enlever le ballon et le sécher à l'étuve
â 103°C pendant 30mn.
Le refroidir dans un dessicateur et peser . Soit c le poids de ce
ballon muni de la MG .
3-3Mode de calcul
%MG -- c -- a x 1OO
b
Tolérance = 0,2%
. Ajouter de H2SO4 72% puis mélanger à l'aide d'un
batonnet de verre jusqu'à formation d'une pâte homogène ne
contenant plus de grumeaux .
. Toutes les heures remélanger et réajouter
éventuellement de l'acide .
. Après 3h d'attaque , on filtre sous vide et on lave
à l'eau chaude jusqu'à obtention d'un filtrat neutre
. Sécher le creuset à l'étuve à
100°C pendant une nuit et peser après refroidissement (P2) .
Ensuite , il est calciné au four à 550°C pendant 3 h et
reposé (P3)
6-2 Mode de calcul
%ADP-P3-Plx100
PE
%P3-- P2
ADL-- x 10
PE
PE= poids de l'échantillon
7-DETERMINATION DE LA VALEUR ENERGETIQUE BRUTE (EB)
7-1Description du procédé
La substance à briller est pesée et placée
en contact intime avec un fil d'allumage . La substance est brûlée
dans une bombe calorimétrique sous une pression d'oxygène de
30kg/cm2 . La combustion est déclenchée par une
impulsion électrique communiquée par le fil. d'allumage .
La chaleur de combustion dégagée
élève la température du calorimètre . 10 à
l5minutes après l'allumage, l'échange de chaleur entre la bombe
et l'eau de la cuve intérieure qui l'entoure est terminé.
L'élévation de température est
mesurée et sert à calculer la valeur de combustion VC . La valeur
en eau WW du calorimètre est déterminée par la combustion
d'une substance étalon de chaleur de combustion connue . C'est l'acide
benzoïque .
7-2Déroulement de l'essai
. Préparer le calorimètre et la bombe
calorimétrique . Placer la bombe remplie dans la cuve interne
. Connecter le cable d'allumage et fermer le couvercle
. Attendre l'équilibre de température entre la
bombe calorim&rique et l'eau de la cuve
interne (environ 14mn )
. Actionner le vibreur
. Brancher l'éclairage de la loupe, lire la
température sur le thermomètre Beck:man et
l'inscrire (T1)
. Établir le courant d'allumage . La position. 5-6 du
potentiomètre suffit généralement .
. Actionner la touche d'allumage
. Après allumage la température monte dans la cuve
interne . En 10 à 12 minutes on
obtient l'équilibre de température entre la bombe
et l'eau de la cuve interne .
Lire la température et l'inscrire (T2 )
7-3Mode de calcul
. Valeur en eau du calorimètre
_6323(Xg --4.0105)+8.25
WW
T2-Ta
. Valeur de combustion de l'échantillon
VC--
WW (T'-- Ti) --5.25
Xg -- 0.0105 \TC en Kcal/kg
Mot clé : Lapin, féverole, pois,
croissance, abattage.
SUMMARY :
One hundred and twenty White rabbits distributed into
tree dietary groups were fattened between 35 and 77 days in collective cages.
The diets were SOJ (soybean control), faba beans (26 % field beans), peas
(30%). The mean protein content was 17,21 % in the Soya bean, 16,96% in field
bean and 15,65% in peas diets. The digestible energy content varied Iittle
between diets (3170 to 3322 kcal DE / kg). The fibre content of each diet was
11,30 %. Apparent digestibility of dry mater was different in three diets
(75,76 to 79,89 %). Apparent digestibility of crude proteins was lower in the
peas diet (77,53 %) than in the Soya (82,27 %), field beans (82,97 %). The
daily growth rate of rabbits fed the peas diet (30,4 g I d) was lower than that
in the other Traits (30,83 to 31,65 g I d) but their feed conversion ratio was
similar. The slaughter weight at 77 days of rabbits for three lots are
generally good, and is using (2132g). At slaughter the maturity is from 58.7 to
59.9, which is higher than that reported in the literature (55%). The diet did
not affect dressing percentage (mean: 69,97 %) or the relative weight of the
skin and of the full gastrointestinal tract.
Keyword: Rabbit, fields beans, peas, growth,
slaughter.
RÉSUMÉ:
Cent vingt lapin de population Blanche,
répartis en 3 lots ont été engraissés entre 35 et
77 j , en cages collectives, avec l'un des aliments expérimentaux Soja
(témoin), féverole (26 %), pois (30%), distribués à
volonté. La teneur moyenne en protéines étaient de 17,21 %
pour l' aliment Soja, 16 96 % pour l' aliment féverole et 15,65% pour
l'aliment pois. La teneur en énergie digestible variait peu entre
aliments (3170 à 3322 kcal ED / kg). La teneur commune en cellulose
était de 11,30%. Le coefficient de digestibilité apparente (CUDa)
de la matière sèche était comparable pour les 3 aliments
(75,76 à 79,89 %). Le CUDa de l'azote de l'aliment pois (77,53 %)
était plus faible que celui des aliments Soja(82,27 %), féverole
(82,97 %) . Les lapins ayant reçu l'aliment pois ont eu une vitesse de
croissance (30,4 g / j) inférieure à celle des lapins des autres
lots (30,83 to 31,65 g / j) mais un indice de consommation équivalent.
Le poids vif à l'abattage des lapins des trois lots est globalement bon,
ainsi il est en moyen de (2132g). A l'abattage le degré de
maturité atteint est de : 58,7 à 59,9, qui est supérieur
à celui rapporté dans la littérature (55%). Le
régime alimentaire n'a pas influencé le rendement à
l'abattage (69,97 % en moyenne), les poids relatifs de la peau et du tractus
digestif plein..
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